I MISSED YOU の Dean

J'étais heureuse qu'il ait fait le premier pas quand il m'avait vu, je n'aurais jamais osé le faire moi-même, ou si peut-être mais pas tout de suite, parce que j'aurais eu peur de l'importuner. Et j'avais toujours cette peur qui me glaçait le sang, mais visiblement aujourd'hui non. Je ne l'importunais pas. J'aimais le fait qu'il s'inquiète pour moi, j'appréciais l'idée de me dire oui, j'étais plus qu'une chose avec qui il pouvait coucher. Ca me faisait du bien au moral et j'étais assez heureuse dans mon malheur. J'étais contente de savoir que je pouvais compter sur lui quand ça n'allait pas, il fallait dire que je ne savais pas vraiment a qui je pouvais faire confiance. Je me sens un peu stupide de lui poser des questions, comme si je ne lui faisais pas confiance, comme si j'avais peur qu'il me mente, alors que non. Pas du tout. J'avais confiance en lui, une entière confiance en lui. « Mais non ! Je te crois, c'est juste que... j'ai pas l'habitude. » Non, je n'ai pas l'habitude qu'on me dise des choses, je n'en ai plus l'habitude. Et ça me touche qu'il ait pensé à moi. J'accepte d'aller boire un café avec lui, comme deux amis, comme deux amants. Mais en tout bien tout honneur évidemment. Je n'allais pas m'aventurer à lui sauter dessus aujourd'hui, je n'étais pas en état pour cela et je n'étais pas sûre qu'il accepterait. « Je pourrais toujours faire semblant d'aller aux toilette pour aller payer tu sais ! » Je riais, zut j'avais donné ma méthode quand je voulais payer et que la personne d'en face refusait. J'avançais les mains dans les poches, ma besace sur l'épaule sans avoir pris la peine de répondre à sa dernière phrase mais après quelques secondes de marche, je brisais le silence avant de rajouter « Oui, je pense que tu peux m'aider, enfin à ta façon tu sais... Est-ce que je pourrais dormir chez toi ce soir ? Ou est-ce que tu peux venir dormir chez moi ? Je sais que tu n'aimes pas trop que l'on entre dans ton antre... Mais ça me rassurerait. » Je lui jettais un coup d'oeil inquiet avant de continuer à avancer, me rapprochant un peu plus de lui

J'aimerais rattraper le temps perdu, lui racontait tout ce qui a pu se passer dans ma vie quand il était aux abonnés absents, mais nous aurons tout le temps de faire ça plus tard. La fin de la journée était proche et j'espèrais passer plus de temps qu'un simple café avec lui, regardait un film ou bien manger une pizza tout les deux avant de m'endormir contre lui ce serait l'extase totale. Il m'avait terriblement manqué et je ne me retiendrais pas de lui dire dès que l'occasion se présenterait. J'avais souvent pensé à lui quand il était en déplacement, parfois le soir j'avais envie de me pointer devant chez lui pour lui raconter ma journée, mais je me retenais puisque je savais qu'il n'était pas la. Son sourire de vainqueur m'en tirait un aussi et je ne renchérissait pas sur la chose. J'aimais la proximité que nous avions et je donnerais tout pour ne jamais avoir à l'abandonner. J'étais tellement fière de ma technique que je m'amusais à lui dire, mais visiblement il n'était pas d'accord avec cela. Et sa réaction me fait exploser de rire, et je le regarde du coin de l'oeil en souriant « Et si j'ai besoin d'intimité ? » Je lui tirais la langue, j'avais toujours réponse à tout, il devait le savoir. Le silence m'apaise, mais je ne peux pas m'empêcher de le briser pour lui faire une demande un peu spéciale, un peu stressée par la réponse qu'il pouvait me donner, je me demandais s'il allait accepter. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais quand j'entendais sa réponse, je me disais qu'il avait peut-être changé « Chez toi alors ? » Je souriais en ouvrant la porte du café et je m'enfonçais dans le café, cherchant une table en coin, je m'installais sur la banquette en face de lui « J'aime bien être avec toi... » J'ai mes joues qui s'empourprent et je baisse la tête en souriant, me cachant dans ma crinière. Pauvre petite fille gênée. Est-ce qu'un jour on aurait une relation assez normale ? Sans se cacher de choses, en pouvant dire les choses désirées ? Peut-être

Nous étions deux vrais enfants, toujours à vouloir avoir raison et il était fort possible que Dean soit un peu plus têtu que moi, reste à savoir si c'était possible. Je ne le pensais pas jusqu'à ce que je le rencontre, mais il était vrai que c'était une petite tête de cochon, il allait voir si c'est lui qui allait payer nos consommations, j'étais rusée. S'il fallait cependant que je baisse les armes, je le ferais, mais je me vengerais plus tard. La vengeance est un plat qui se mange froid, et il y avait fort à parier que monsieur Carmichael allait manger congelé si jamais il venait à bout de notre petite guerre. « Non mais laisse moi aller aux toilettes tranquille ! » Je riais et le faisait taire en lui mettant la main sur la bouche pour clotûrer le chapitre, qui payera. Je voulais tout simplement avoir le dernier mot. Lorsque je lui demandais s'il pouvait passer la nuit avec moi, je me rendais compte que j'étais plus à l'aise avec lui qu'au début. Avant son départ précipité, je n'aurais jamais osé lui poser la question, parce que d'une part, peut-être qu'il m'intimidait et d'autre part, je ne le connaissais pas assez pour cela. Non pas que je le connaissais plus, ou même mieux maintenant, mais je n'avais plus peur de lui dire les choses. Peut-être grâce à notre dispute. « Ou alors, j'pourrais toujours te faire à manger tu sais, j'ai deux mains et je sais m'en servir. » Et ca faisait longtemps que je n'avais pas cuisiné autre chose que des pâtes. Je m'alimentais exclusivement de pâtes ou de café, alors cuisiner me faire peut-être du bien. Je devrais sûrement songer à reprendre la pâtisserie, ça me remonterait certainement le moral. Les mots sortent comme ça, sans que je réfléchisse et ça me gêne. La Solveig un peu timide et peu sûre d'elle refait surface et son geste m'attendrit, j'ose alors sourire avant d'ouvrir la bouche pour répondre, mais le serveur qui arrive me coupe dans mon élan. Je le regarde avant de dire « Un diabolo violette s'il vous plaît » et j'attend que Dean commande, en scrutant les traits de son visage, il m'avait réellement manqué. Je me rendais compte que ça pouvait être gênant alors je cessais de le regarder, jouant avec mes doigts, stressée. Je ne savais pas pourquoi j'étais dans un état pareil mais il fallait que je me calme « Tu sais, je suis vraiment contente que tu sois la.. » Je lui avais déjà dit, je me sentais tellement idiote. « J'ai été élue présidente de la Cabot House au fait ! » Je ne savais pas s'il était au courant, et je trouvais qu'il devait savoir, je lui souriais alors,d'un sourire franche et sincère.

L'histoire de l'addition semblait réglé et j'étais soulagée. J'avais peut-être gagné, et j'étais heureuse, légère. J'avais l'impression que lorsque j'étais à côté de lui, mon coeur s'allégeait et je ne pensais plus à rien. Je ne savais pas ce que je ressentais pour lui, mais il me faisait du bien, sans arrière pensées, aucune. J'avais hâte de voir quelles ruses il allait mettre en pratique pour m'empêcher de payer, j'imaginais une totalité de scène plus improbables les unes que les autres mais je les laissais muette au fond de mon esprit en rentrant dans le café. J'étais heureuse qu'il accepte ma proposition de faire le repas, ça me changerait vraiment les idées et mon sourire qui s'élargissait lui montrait qu'au fond de moi, j'étais heureuse, je répliquais alors « Et quand je ne serais pas avec toi, ma cuisine te manquera j'en suis sûre ! » Enfin, je me débrouillais plus en pâtisserie mais ça il ne le savait pas, j'allais me débrouiller comme un chef pour le rendre heureux. Le serveur nous interrompait et je le tuais intérieurement, mais ça nous empêchait certainement d'entamer les conversations gênantes, le genre de conversation qu'on entame et qu'après on a juste envie de se retrouver dans un petit trou pour s'échapper. Il m'indiquait qu'il avait trouvé le temps long la-bas, Et je me demandais s'il pensait que c'était long sans moi, mais peut-être pas. « Oui c'est sûr que ça devait être long ! » Je ne voulais pas lui faire part de mes idées un peu folle, du fait que c'était long sans moi, il ne devait certainement pas penser cela. Je me détestais d'avoir des idées un peu tordues qui me venaient en tête, mais j'étais comme ça. Sa réaction quand je lui annonçais être la présidente de la Cabot House me fit rire, il était vraiment trop mignon. Il s'inquiètait aussi et je le rassurais après avoir chercher mes mots « Non ce n'est pas très difficile, puis je suis sûre que j'aurais des personnes pour m'épauler quand je serais en pleine crise de burn out » Je le fixais en riant, pour qu'il comprenne que je parle de lui et distraitement, je posais ma main contre la sienne avant de la retirer assez lentement quand le serveur nous apportait nos consommations, évitant son regard suite à mon geste qui pouvait lui paraître peut-être déplacé. Je remerciais le serveur en levant mon verre pour que nous trinquions « A nos retrouvailles, le manque enleé et mon poste de présidente ! » Je fixais son regard, puisqu'il paraîtrait qu'il faut regarder les personnes dans les yeux sinon cela porte malheur, et il pouvait apercevoir dans mes yeux, tout ce que je voulais lui dire. Qu'il m'avait manqué, que j'étais heureuse qu'il soit ici et que j'avais terriblement envie d'être dans ses bras.

Je ne savais pas ce que je trouvais le plus mignon, qu'il soit têtu ou tout simplement qu'il soit gentleman. Bon, il était vrai qu'avoir un gentleman dans sa vie c'était génial mais dans ce cas précis, il était plus têtu. C'était de ma faute s'il venait avec moi au café, alors c'était logique que je doive payer. Mais pas pour lui, enfin bref, le sujet de l'addition avait déjà été trop exploité et je n'avais plus d'autres ressources. Ce qui était bien avec lui, c'est que nous n'avions pas besoin d'épiloguer cent ans sur un sujet, on trouvait rapidement autre chose à dire. Comme le fait qu'il voulait m'embaucher pour que je lui fasse à manger. Je ne dirais pas non, au contraire, un sourire s'étendait sur mes lèvres et je lui répondais en riant « Bien sûr! Le soir par contre, au pire, je te préparerais des lunch box pour le midi tant que j'y suis. » Cela ne me dérangeait tellement pas, je pourrais passer ma vie dans une cuisine, mais peut-être qu'il n'arriverait pas à me supporter tout ce temps. Je suis un peu chiante quand je m'y met mais c'est supportable, sauf quand je veux quelque chose, je peux vraiment devenir très très chiante. Mais qu'importe quand il me dit que j'aurais dû venir avec lui, je sentais mon coeur qui s'accélérait légèrement et mon sourire s'accentuait une nouvelle fois, depuis le décès de ma mère, je n'avais pas souri autant qu'avec lui. Je le voyais gêné et je me sentais à la fois heureuse et amusée de la situation « Oh tu sais... J'aurais pas été de bonne compagnie, mais je t'aurais accompagné avec beaucoup de plaisir. » Et même plus qu'avec plaisir, mais je ne lui dirais rien pour le moment, parce que je ne veux pas qu'il prenne peur ou je ne sais quoi. Je ne supporterais pas de le perdre lui aussi. Sa réaction quand je lui annonce mon élection me fait tellement du bien au cœur, au plus profond de moi je me sens heureuse de l'avoir dans ma vie. Et il m'annonçait qu'il serait la pour moi, lui au moins, il dit les choses pas comme moi qui me cache derrière mes mains, mes cheveux ou qui rougit à tout bout de champ. « Et je n'hésiterais pas à faire appel à toi. » Oui voilà Solveig, c'est comme ça qu'il faut faire. Des fois, je me mettrais des baffes si je m'écoutais, Dean n'allait pas me manger et je pouvais lui dire ce que je pensais, il ne me ferait pas de mal. Il faut que je réapprenne sérieusement à faire confiance aux gens, aux hommes surtout. Il allait y avoir du travail, mais j'y arriverais, j'en suis persuadée. Le contact de nos mains a un effet électrisant sur moi mais le contact est rapidement brisé par le serveur qui nous apporte nos boissons et il demande l'addition. Je le fusille alors du regard, remerciant le serveur au passage. Il n'allait pas m'avoir comme ça. Nos verres s'entrechoquent alors et je bois un peu de mon diabolo en l'observant et lorsque je repose mon verre, je peux voir qu'il a un peu de chantilly, je me met alors à rire avant de déposer mon verre et de me lever doucement pour venir embrasser le haut de ses lèvres dans le but de retirer la chantilly présente dessus. Bon, je preais un peu les devants, j'avais peut-être fait quelque chose de mal mais tant pis. Je me rasseyais en prononçant « Désolée t'avais un peu de chantilly sur les lèvres.. » J'attrapais alors mon verre pour en boire une gorgée avant de doucement passer mon index sur le dos de sa main, j'en avais assez d'être loin de lui, même si nous étions si proches.