I MISSED YOU の Dean

J'aimais cette saison qu'était l'Automne. Il ne faisait pas encore trop froid et on pouvait encore traîner un peu dehors en buvant un café sans être emmitouflé sous quinze couches de vêtements. Je sortais de mon examen de journalisme et j'étais plutôt fière de moi, malgré le fait que je n'avais quasiment pas révisé. Je me félicite intérieurement d'avoir révisé un peu chaque jour, plutôt que de rusher. De toutes façons, je n'aurais pas pu réviser avec ce qu'il s'est passé en ce moment. Peut-être que j'avais désormais une étoile au dessus de moi qui me protégeait. Poussant la porte du Starbuck, je saluais le barista qui m'indiquait que cela faisait longtemps qu'il ne m'avait pas vu et je riais avant de lui dire que je me rattraperais. Il me sert alors mon Pumpkin Spice Latte habituel avant de me mettre un chocolate roll dans un sachet et m'indiquait que c'était de sa poche. Je lui souriais alors, le remerciant et j'emportais ma boisson caféinée et ma pâtisserie à l'extérieur. Je m'installais sur un banc à proximité de l'entrée principale de l'université et je sortais mon appareil photo pour immortaliser les couleurs de l'Automne. Je faisais chauffer l'obturateur de mon appareil photo avant d'abaisser l'objectif pour regarder mes clichés en buvant mon café et en croquant rêveusement dans mon Chocolate Roll. Plissant les yeux, je zoome sur mon appareil et je me demande si j'hallucine. Est-ce qu'il est vraiment la ? Un mois sans nouvelles, trente jours et il apparaît sur mon écran d'appareil photo. Non ça ne peut pas être lui, je regarde à droite, à gauche. Personne. Certainement une vision de mon esprit fatigué, je soupire. Je m'épuise à imaginer des choses comme ça, alors qu'il n'était pas apparu dans mon esprit depuis longtemps. Il me manquait, c'était peut-être cela.

Parfois, quand il m'arrivait des choses intéressantes ou même inattendues, je me demandais à qui je pouvais le dire, et à chaque fois, le nom de Dean clignotait dans mon esprit, mais je me retenais. Je ne voulais pas qu'il me prenne pour un boulet, une plaie ou je ne sais quoi encore. Alors j'éteignais mon téléphone et je me retenais d'appuyer sur le bouton « Appeler », j'aurais voulu qu'il soit la quand j'ai passé quatre jours, jour et nuit à l'hôpital au chevet de ma mère, mais je n'avais pas eu le courage de lui demander et de toutes façons, je ne pense pas qu'il serait venu, parce qu'il avait disparu de la surface de la terre durant un mois. Et je ne lui en voulais pas, après tout, nous n'étions rien l'un pour l'autre alors pourquoi m'aurait-il prévenu ? Il n'avait pas à le faire, alors je comprenais qu'il ne l'ai pas fait. Mais il manquait à ma vie en vérité, je n'arrivais à dormir que quand il était la, quand je pouvait être dans ses bras. Pauvre niaise que je suis. Quand je l'avais vu apparaître dans mon écran d'appareil photo, j'avais tout d'abord cru à un mirage, une blague de mon esprit torturé. Je rangeais mon appareil photo quand je sentis des mains sur mes yeux et je pouvais sentir son parfum. Mon coeur s'affolait et je souriais en répondant « Il paraît oui... Alors est-ce que cela veut dire que je pensais bien trop à toi ? » Je déposais mes mains sur les siennes pour qu'il dégage mon regard et je lâchais ses mains en me retournant, un large sourire dressait sur mon visage. J'avais besoin de lui en ce moment, et il était la. Je ne lui dirais rien, je ne voulais pas l'embêter avec mes soucis, mais il était la, c'était le principal. Je me levais alors pour le prendre dans mes bras, le serrant un peu plus fort que ce que je voulais mais qu'importe. « Tu m'as manqué... » Il fallait que je lui dise la vérité, il m'avait manqué et pas qu'un peu. Mais il le saurait bien plus tard.

Je ne lui en voulais pas d'avoir disparu autant de temps, avant que mon ex-mari demande le divorce j'avais disparu un bon gros deux semaines sans prévenir personne pour recoller les personnes donc je ne lui en voulais pas, même si je ne savais pas la raison. Je m'en voulais un peu, parce que la dernière des choses que nous nous sommes dites avant qu'il parte, ce sont des méchancetés, mais tout cela semblait être passé. Sinon, il ne serait pas venu, si ? Ca y'est, les questions reviennent et je m'exaspère. J'étais tellement heureuse qu'il soit ici et je cherchais un peu mes mots quand il s'agissait de lui parler. Je souriais quand il m'indiquait que mon esprit n'avait pas de secrets pour lui « Es-tu sûr de ce que tu avances Monsieur Carmichael ? » Je continuais de sourire comme une pauvre imbécile tandis que je me colle contre lui, cherchant la chaleur de ses bras, le réconfort qu'il pourrait inconsciemment me donner. Je ne peux m'empêcher de lui dire qu'il m'a manqué, et j'avais peur qu'il m'envoie balader, mais non. Je lui avais manqué aussi. Mon coeur manquait un battement et je restais toute sourire, fermant les yeux quand ses lèvres s'attardaient sur le sommet de mon crâne. Mon dieu, pourquoi m'avait-il autant manqué ? Je le regardais qui se reculait et je réouvrais les yeux, plantant mon regard dans le sien. Cette sensation aussi m'avait manqué, mais je taisais mes émotions. Comment j'allais depuis la dernière fois ? Mal. Mais je ne voulais pas l'embêter avec mes soucis, il n'était pas revenu pour les entendre, et je ne savais pas si j'avais le droit de me confier à lui, si je pouvais le faire même si j'étais persuadée que oui. « Disons que, ça ne va pas. Je ne veux pas te mentir » Je grimaçais en haussant les épaules, puis je rajoutais « J'ai appris de la bouche de mon meilleur ami que mon père était en vérite, devenu un mafieux. » Je baisse doucement ma tête et la pose sur son torse avant de lui demander « Et toi alors ? » Je voulais savoir s'il allait bien, si tout allait pour le mieux dans sa vie, ça me rassurerait un peu.

Tout ce que je voulais pour le moment, c'était passer du temps avec Dean, rester chez lui, ou chez moi avec un plaid, Netflix. Et laisser le temps faire les choses, mais je n'osais pas lui demander cela, après tout, on était quoi l'un pour l'autre ? Pas grand chose. Des amants ? Peut-être qu'on avait dépassé ce stade, enfin, moi de mon côté j'avais l'impression d'avoir dépasser ce stade parce que j'avais beaucoup penser à lui quand il était absent, mais qu'en était-il de lui ? Est-ce qu'il me voyait encore comme un jouet ? Comme une fille qu'il pouvait prendre, jeter comme bon lui semblait ? Je n'espérais pas. Mais en tout cas, le bonheur que j'éprouvais alors qu'il était près de moi n'était pas factice, il était bien la. Je ne pouvais pas lui cacher que je n'allais pas bien, parce que j'étais comme une bombe à retardement, une grenade prête à exploser. Du coup, je lui disais tout. Enfin je lui cachais la partie de ma mère, il avait perdu sa cousine il n'y avait pas si longtemps que ça, alors je ne voulais pas lui rappeler ce triste passage de sa vie. Mais je lui parlais de mon père, cet homme qui m'avait tellement déçue que je me demandais comment j'allais m'en remettre, je soupirais assez fortement quand il me demandait des précisions, non pas parce que cela m'énervait mais parce que je me demandais comment il pouvait en arriver la « Disons qu'il est tombé dans la drogue, il la vend. Mais il est aussi celui qui recrute des gens pour la vendre, il fait partie d'un grand groupe et ... il tue des gens. »Je ne pouvais pas en dire plus, et j'avais le coeur serré quand j'en parlais alors je m'arrêtais. Je lui souriais quand il me disait que tout allait bien et je resserrais un peu mon étreinte avant de répondre « J'imagine bien.. Je me suis un peu inquiétée pour toi tu sais, puis je me suis dit que je n'avais pas le droit de faire ça... Qu'on était pas grand chose l'un pour l'autre pour que je m'inquiète pour toi... » Je ne sais pas ce que je disais, je m'aventurais sur un terrain miné mais tant pis. « On peut en parler maintenant aussi tu sais... J'ai pas trop envie de parler de mes soucis, je risque de plus pleurer qu'autre chose alors... » J'avais déjà une mine affreuse, je ne voulais pas qu'il prenne peur. Mes lèvres s'attardaient timidement sur sa joue et je jetais un coup d'oeil pour voir si je n'aperçevais pas, cette chère vipère de CS, les ennuis pour lui ? Très peu pour moi.

Je ne voulais pas qu'il croit qu'il n'était pas en sécurité parce qu'il était avec moi, je ne savais même pas moi-même si j'étais en sécurité ou non, mais j'étais quasiment sûre que oui. Après tout, j'étais persuadée que mon père n'était pas ce connard, qui balançait sa fille pour couvrir ses arrières, du moins, je ne l'espérais pas. Je ne voulais pas avoir à fuir quelqu'un et partir d'ici non. Je ne pouvais pas cacher mon mal-être à Dean, il lisait en moi comme dans un livre ouvert et cela m'effrayait un peu. « Non non ! Je ne pense pas, ne t'inquiète pas. » Je ne voulais pas qu'il prenne soin de moi, je voulais qu'il s'occupe de lui pour qu'il ne lui arrive rien, je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose. Surtout à cause de moi. Contre lui, je me sentais rassurée et surtout en sécurité, j'espère qu'il le savait. Lui faisant part de mes inquiétudes le concernant, je souriais, encore plus quand il me disait qu'il avait pensé à moi. « T'as vraiment pensé à moi ? » J'avais l'impression d'halluciner, même si c'était peut-être logique en fait. « Et oui je le sais.. maintenant. » Je riais en me reculant de lui, ça me faisait du bien de savoir que j'étais quelqu'un pour lui, que je n'étais pas qu'une simple fille. Et ça me faisait chaud au coeur. Lorsqu'il me proposait d'aller quelque part, je réfléchissais, était-ce une bonne idée ? Je réfléchissais quelques instants avant d'hocher positivement la tête « Oui, je veux bien... Allons dans un café ? Je ne sais pas, je te payerais un café pour m'écouter et me supporter. » Je riais en regroupant mes affaires et en vidant le gobelet vide de ma boisson caféinée. Je ne savais pas comment me comporter avec lui, parce qu'en vérité, on était si proche mais si éloigné. A chaque geste que j'entreprenais j'avais peur de faire une bêtise, alors je me contentais de garder mes mains dans mes poches.