samyr — once upon a nightmare.

J’essaie de détecter si Samaël se fout de ma gueule avec sa question. Qu’est-ce qu’il ne comprend pas ? Le fait que j’ai de la difficulté à croire qu’il a des problèmes familiaux ? Oui, c’est bien ça. J’ai juste l’impression que ce n’est que la pointe de l’iceberg, qu’il n’y a pas seulement ça, mais peut-être que je me trompe. « Que tu as un problème de famille… Sauf que j’ai peut-être tort alors si c’est le cas, efface mes paroles de ton cerveau. » Je dis le plus sérieusement du monde. Je n’ai pas envie qu’il me remémore cet instant dans le futur en me disant que je n’écoute jamais. Ou peu importe. J’hochai la tête à ses propos même si ce n’est pas la première fois que j’écoute les conseils des autres. Je suis toujours ceux-ci. Ma vie est pratiquement dictée par les conseils qu’on me donne. En tout cas, un petit pourcentage l’est. Sauf qu’à l’habitude, ceux-ci ne concernent pas le fait que je repousse tous les mecs de la planète. Blabla, j’appelle ça une ceinture de sécurité. M’éviter de me retrouver le cœur brisé en mille morceaux alors que je viens de terminer de recoller les morceaux. « Hum… Non. » Je prends ce qu’il me donne, le regarde quelques secondes avec dédain. Bordel, qu’est-ce que c’est ça ? M’enfin, osef, ce soir je déroge à toutes mes règles alors j’en bois une gorgée. Une grimace. Horrible. « À moins que je puisse l’être aussi. Ne parlons pas de la soirée et contentons-nous de nous amuser ! » Oublier tout. Juste pour une soirée. Je le mérite bien et Samaël aussi, apparemment.

Pourquoi je mentirais sur un sujet grave ? Je ne me sers pas de ma famille pour me rendre intéressant. Je n'ai pas besoin de ça pour le faire. Ni même pour me faire passer pour le roi de cons. Loin de là. Je n'ai pas besoin de jouer l'iceberg également. Pour une fois que je me livre à la demoiselle, elle ne fait pas l'effort de me comprendre. Après, on se demande bien pourquoi je ne parle pas de mon passé ni même de ma famille. « Désolée de te décevoir mais, j'ai mon frère jumeau qui vient de refaire surface dans ma vie. Je dois faire mainte effort pour essayer de le récupérer dans ma vie. Sauf, que je n'y arrive pas. Donc excuse-moi si j'ai une mauvaise mine et si je suis désagréable. » Elle veut connaître mon passé, c'est le moment où jamais de le faire. Ensuite, je viens à lui dire que c'était bien d'écouter les conseils qu'on puisse lui donner. Or, je n'étais pas au courant qu'elle ne faisait que ça dans sa vie d'écouter les autres. Elle devrait prendre des initiatives par elle-même. Elle fera le bonheur que ça peut procurer de temps en temps. Voilà le moment où je lui demande si je dois simplement faire le beau et me taire. Elle me répond que non. C'est déjà un bon début. Au moins, j'ai l'impression de plaire pour le véritable moi que je suis. Je lui délivre par la suite un verre que je lui avais servi. Je prends la même chose que lui. Je viens à boire une petite gorgée de ce verre tout en écoutant Palmyr me parlait. « Que dirais-tu si nous nous éloignons un peu d'ici ? Histoire d'être un peu au calme. J'ai besoin de me retrouver un peu seul avec elle, de profiter uniquement de sa présence ce soir. J'ai besoin d'être exclusivement à-elle. Si elle veut me poser des questions de lui répondre honnêtement etc ...

À présent, la honte m’habitait. J’avais honte de ne pas l’avoir cru alors qu’il se livrait à moi, chose que je demandais depuis le départ. Honte de le lui avoir dit qu’il mentait alors que non. C’est dans ces moments-là que j’aimerais apprendre à me taire et à simplement hocher la tête sauf que c’était plus fort que moi. Je dois toujours dire les mots qu’il ne faut pas. Je le regarde avec un regard d’honte dans les yeux. « Je suis désolée, Samaël, vraiment. Tu n’as aucune excuse à me présenter, c’est moi qui devrais m’excuser. Je devrais apprendre à me taire, excuse-moi. Et tu le récupéras, la famille est sacrée. » Disais-je en voulant terriblement le prendre dans mes bras comme pour finaliser mes excuses, mais je me retiens. Je n’ai pas envie de lui donner une raison de me donner un râteau. À la place, je lui offre un sourire sincère avant de reprendre une gorgée du verre qu’il m’a donné. Le goût est toujours horrible, mais plus j’en prends plus le goût disparaît. À la fin de la soirée, le goût ne sera plus là. « Je vous suis, monsieur le zombie. » Je vais pour prendre son bras afin de m’éviter une chute douloureuse et honteuse. Je n’attends pas qu’il mène, je me mets à marcher en le tirant presqu’avec moi. « À moins que ce soit pour me tuer, je ne te suis plus. » Je dis en riant. Mon but est de détendre l’atmosphère après ma grosse bourde d’il y a cinq minutes.