samyr — once upon a nightmare.

Après l'énoooooorme blague que j'avais faite à Nevada, je méritais qu'on me brûle sur le bûcher. Sans déconner, je n'arrivais toujours pas à croire que j'avais pu dire un truc dans ce genre-là, mais voilà c'était fait et maintenant, je pouvais essayer de passer à autre chose. Ce serait difficile parce que je n'étais pas gênée pour en ajouter et en ajouter comme les gens ajoutent du sel sur les frites du McDo. Au moins, je pouvais considérer ce défi comme étant réalisé et mon innocence commençait à se remettre en place. Ou du moins retirer une touche de cette accusation de sorcellerie débile d'Harvard. On m'explique pourquoi j'ai décidée de m'embarquer dans ces défis ? Non ? Okay, très bien. Donc bon, à la place d'être brûlée vive, je préférais prendre la direction de la forêt de Salem où il y avait un feu et d'autres trucs. Je ne me rappelais plus. Sur place, je prenais la direction du buffet afin d'aller me chercher une boisson - oui, oui, vous lisez bien-, mais je m'arrêtais quelques secondes et continuais mon chemin avant de revenir sur place. « Ah tiens, Samaël, je ne savais pas que c'était toi. » Okay, d'accord, je l'avouais, j'étais légèrement rancunière et je lui avais fait le même coup que lui, la dernière fois. Sauf que moi, je ne continuais pas mon chemin. Non, j'y retournais et blaguais à ce propos, mais avec une certaine pointe de vérité. Sorry not sorry. « Tu es supposé représenter quoi au juste ? À moins que ce soit ton véritable visage. » Là, je fais référence aux énormes cernes sous ses yeux.

Je ne cesse de faire des blagues à Arwen depuis le début des festivités d'Halloween. Je mériterais de finir brûlé voir même pendu. Mais, c'était tellement jouissif de lui faire cette peur que j'en rigole encore. Je suis un beau salopard, j'en suis conscient. Je l'assume pleinement, par ailleurs. Je n'ai pas honte de ce que je suis. Sur ce je prends la direction de la fôret de Salem. Une fête était organisé là-bas près d'un feu de camp. Je n'avais pas envie de rater cette soirée qui s'annonçait bien. Une fois sur place, je me rapproche du buffet pour prendre un verre, je profite pour prendre quelques mignardises. « Tu savais très bien qui s'était Palmyr, ne fait pas semblant ... cela ne te va pas au teint. » Je connais un minimum Palmyr. Je me doute qu'elle essaye de me faire subir la même chose que j'ai pu lui faire auparavant. Elle a bien raison, j'aurais probablement réagi de la même manière. Je connaissais bien la femme qui m'attire. Rancunière, franche et joueuse. Toutes les qualités qu'on peut espérer chez sa conjointe, quand on forme un couple. « À toi de me dire à quoi je te fais penser en me voyant de cette façon. » Autant savoir une fois pour tout ce qu'elle pense réellement de ma petite personne. Je serai à quoi m'en tenir par la suite avec la célèbre Palmyr Rutherford.

Au moins, Samaël, sait que moi je ne le fais pas intentionnellement. Je suis simplement très rancunière et la boule avait eu de la difficulté à passer. Bon, oui, à la fin, il m'a dit après qu'il ne veut pas que je le considère comme un inconnu, mais quand même sa demande m'avait légèrement blessée. « Je n'ai pas fait semblant, je t'assure. » Ouais, ouais vas-y Palm, joue la carte de l'innocence. Je suis douée à ce jeu, franchement même si je sais que Samaël me connaît plutôt bien. Tout le monde me connaît bien, je suis comme un livre ouvert. N'importe qui peut savoir quand je mens. Bref, je chasse d'un geste de main ce qu'il dit à propos de mon teint parce que contrairement à lui, mon teint est plus frais. Puis, je lui fais dos le temps de prendre un verre avec une mixture verte dedans et j'y goûte. Vodka et pomme. D'accord, ce n'est pas trop mal. Je fais de nouveau face à Samaël et je le regarde en réfléchissant. « Tu me fais penser aux zombies du film Warm Bodies ou encore à ceux d'IZombie. » Je regarde des films et séries vraiment très étranges et je ne m'en excuse même pas. « Mais dans un sens beaucoup plus mignon. » J'approuve mes propos d'un hochement de tête. Certes, il a l'air de ne pas avoir dormi pendant mille ans, mais quand même, il reste mignon.

Ce n'est pas évident d'oublier les mots que j'ai pu avoir à ma dernière rencontre avec Palmyr. J'aurais très mal réagi si elle m'avait demandé de la considérer comme une inconnue. Je pense même que je ne lui parlerais plus à l'heure actuelle. Cependant, Palmyr savait être plus mature que moi. Puisqu'elle prenait le temps de me parler malgré mon comportement inacceptable envers elle. « Si tu le dis. » Ça ne sert à rien d'insister. De toute façon, je sais bien que Palmyr me mentait. Tout le monde pouvait le comprendre autour de nous. Ensuite, vient une petite dispute sur le teint de la jeune femme. Je suis vraiment mal placé de parler de cela quand on voit le mien. Je verrais peur à n'importe quel gamin qui passerait à côté de moi. Je prends ensuite un gobelet pour y mettre une mixture verte. Je bois quelques gorgées tout en faisant face de nouveau à Palmyr. « Tu regardes des films vraiment étranges. » Puisqu'il faut dire que Warm Bodies c'est très particulier comme film. Après, chacun ses goûts comme on dit. « Dans l'autre sens ça donne quoi ? » Autant qu'elle aille jusqu'au bout de ses propos. Même si je prenais la première partie de sa phrase d'une très bonne manière. Ce n'est pas tous les jours que Palmyr me fait des compliments de cette sorte.

Quand je vous dis que Samaël est capable de détecter mon mensonge à 150km/h, je ne mens pas. J'ai essayé de m'améliorer sauf que c'est tout simplement impossible dans mon cas. Les gens peuvent sentir un mensonge venir de ma part sans que j'ai ouvert la bouche. Par contre, je mens plutôt bien au téléphone, mais en même temps c'est facile, tu n'as pas l'autre en face de toi. Bref, avoir cette conversation avec Samaël montre plutôt bien que malgré mon côté rancunière, je suis capable d'agir en adulte. Bon, d'accord, ce qu'il a dit par la suite joue en sa faveur. Parce que je crois que c'est la première fois que je l'entendais s'ouvrir de cette manière à moi. Ça fait changement, vous comprenez ? « Ce n'est pas moi qui va te dire le contraire. » Parce qu'en dehors de Quentin Tarantino, Tim Burton et David Fincher, je me permets absolument tout. Sauf les comédies romantiques ou les films à l'eau de rose. Ce sont des films horribles. « Sauf qu'ils ne sont pas aussi terribles qu'ils semblent l'être. » Je me retiens de l'inviter à les regarder avec moi pour des raisons que j'ignore complètement. Je reprends cette mixture vert et j'en avale une -trop- grande gorgée que je manque de m'étouffer. En reprenant possession de mes poumons, je fais mine de réfléchir. « L'autre sens est que t'as l'air d'être fatigué ou alors mort, mais revenu à la vie. Un peu comme les zombies quoi. C'est ce que tu es, hein ? » Avec ce chapeau de sorcière, j'ai de la difficulté à voir du coup je le retire et je le mets sur sa tête. « Aaaah, t'es beaucoup mieux comme ça. » Un rire léger.

Même si on est plus très proche ces derniers temps avec Palmyr, je sais reconnaître quand Palmyr ment. C'était le cas, présentement. Or, je ne pouvais pas lui en vouloir. Surtout pas après ce que je lui fais enduré avec mon caractère de connard. Je m'étais juré de ne pas la faire souffrir et, comme un idiot je le fais. Cependant, la jeune femme savait agir en adulte comparé à moi-même. « Au moins, je sais ce que je peux t'offrir comme cadeau de Noël. » Évidemment que c'était ironique. C'était une idée à ne pas rejeter entièrement. Mais, c'était plutôt pour rire en réalité. « Chacun à sa façon de voir les choses. » Dis-je avant d'avaler d'une seule gorgée ma mixture verte au goût de vodka. Je suis habitué à l'alcool fort, donc la vodka ne me faisait presque plus rien. « Ça doit faire des semaines que je ne dors plus. Tu as parfaitement résumé la situation. Tu m'as déchiffré en moins de deux minutes. » Elle est vraiment douée pour me déchiffrer sans que je puisse dire quoique ce soit. « Tu es vraiment la plus belle des sorcières présentes ici. » Cela ne t'as pas suffit le petit râteau de la dernière fois. Non, faut obligatoirement que t'en rajoutes une couche. Pauvre homme. Vraiment.

Non, il n'est pas obligé de m'offrir ça à Noël. Je n'ai pas envie d'ajouter à ma collection des classiques un film et une série légèrement ennuyantes. Je vais passer mon tour et j'espère sincèrement que Samaël le comprend vu l'expression que j'ai. Franchement, je me fous que ce soit une blague, je n'en veux absolument pas. No thanks. « N'importe qui aurait réussi à te déchiffrer là-dessus. » Dis-je avec un petit rire. Je spécifie parce que Samaël, son deuxième prénom est mystère. Ce que je sais de lui ? Très peu. L'essentiel, quoi. D'où il vient, quel âge il a, quels amis nous avons en commun et son histoire avec Tamsin. À part ça ? Nada, niet, nothing, rien. « Comment ça tu ne dors plus ? » C'est inquiétant et je n'y peux absolument rien. Même s'il repousse tout le monde, moi, je suis comme un boomerang : je reviens toujours. Je m'en fous qu'il trouve ça agaçant, je serais toujours là, point final. Puis, je m'inquiète pour lui. Ce n'est pas normal de ne plus être en mesure de dormir depuis des semaines. Ah ! Un compliment. Cette fois, tu agis normalement Palm et tu ne lui offres pas un râteau. Je lui souris quelques secondes avant de regarder le sol, rougissant. « Merci et toi tu es le plus beau mec qui ne dort pas que j'ai jamais rencontré de ma vie. » Fatigué ou pas, il reste canon. Let's be honest.

Quand je parlais de lui offrir un dvd pour Noël, était évidemment une petite plaisanterie. Je ne pensais pas lui faire un cadeau aussi médiocre que celui-là. Même si elle insiste pour ne pas que je lui achète un cadeau. Je le ferai quand même. Je suis quelqu'un de têtu, quand j'ai une idée en tête je ne l'ai pas ailleurs. « Je ne pense pas justement. » Je n'aime pas spécialement parlé de mon passé aux gens. Que ce soit des inconnues comme mes amies les plus proches. La preuve, j'étais proche de Tamsin à l'époque et je ne lui ai jamais parlé de mon jumeau. Ça prouve combien j'aime faire planer le mystère autour de moi. « On va dire que j'ai un énorme problème de famille à régler. Ce qui m'empêche de dormir. » Je ne rentre pas dans les détails. Je sais pertinemment que je devrais lui parler de Lincoln. Mais, j'y arrive pas. Je préfère attendre de réussir à me faire pardonner auprès de lui avant de dire quoique ce soit. Mauvaise idée. Je le sais pourtant. Pour changer de conversation assez rapidement, je viens à offrir un beau compliment à la jeune femme. Maintenant, à voir si elle ne va pas prendre la mouche et, me foutre un râteau. J'aurais l'habitude au moins avec Palmyr. Je ne suis plus vraiment à ça près. « Je te remercie Palmyr, de ne pas me mettre un deuxième râteau à mon palmarès. Et merci en retour. » Ça fait toujours plaisir de recevoir des compliments par des femmes aussi sublimes que Palmyr.

Après réflexion, je me demande ce qui m’a poussé à lui poser cette question. Je sais que Samaël ne parle pas de lui et franchement, quand j’y pense, je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer Samaël déjouer toutes les questions concernant sa vie. Ce mec est muet comme une tombe sur sa propre vie et parfois, c’est chiant. Ce qu’il me répond ? Bullshit. « Tu sais que je n’y crois pas une seule seconde ? » Je dis d’une voix et expression sérieuse. Pour être honnête, ça m’enrage qu’il continue de faire son mec mystérieux alors qu’il devrait savoir que je suis de loin la personne qui juge le moins. Ce n’est pas pour rien qu’on me dit que je passe les besoins des autres avant les miens. M’enfin, mon sérieux ? Je ne le garde pas très longtemps. J’éclatai de rire en secouant la tête parce qu’à mes yeux, la dernière fois ne ressemblait aucunement à un râteau. Mais bien sûr, nous avions des visions différentes. « On m’a récemment dit d’arrêter de repousser les mecs biens. C’est ce que je fais. » Oui parce qu’à mes yeux, Samaël est un mec bien même s’il est mystérieux. Puis, j’essaie de suivre le conseil de Royce qu’il m’a donné lors de notre dernière conversation. « Et avant que tu dises quoique ce soit, je t’interdis de me dire le contraire. Tu ne peux pas changer la façon dont je te vois. » Clair et précis. En plein mon genre.

J'aurais très bien pu déjouer ses questions avec des réponses courtes ou encore lui poser des questions à mon tour. Au lieu de ça, je lui réponds sans le moindre mal. C'est bien la première fois que ça m'arrive avec quelqu'un. À croire que Palmyr est différente de toutes les femmes que j'ai rencontré dans ma vie, jusqu'à présent. « Tu ne crois pas quoi ? Je ne te comprends pas vraiment. » Je lui avoue que j'ai un problème familial à régler et elle n'y croit pas et en prime j'ai l'impression qu'elle pense que je la prends pour une personne qu'elle n'est pas. Au contraire, je me confie à elle sur mon frère jumeau ce n'est pas anodin. Viens ensuite le moment où j'avoue que la dernière quand elle m'a repoussé, je l'ai pris comme un râteau. « C'est une bonne initiative d'écouter les conseils qu'on te donne. » Je ne sais pas vraiment quoi lui dire à par ceci. Je suis mal placé pour lui dire quoique ce soit. Je suis même le premier à ne pas écouter les autres. C'est pour dire. « J'ai juste le droit d'être beau et de me taire ? » Évidemment que je rigolais. Je prends le temps de servir un verre d'un liquide inconnu pour le donner à Palmyr et de prendre la même chose pour moi. Je veux vraiment profiter de cette soirée et de sa compagnie. J'ai besoin de me changer les idées, d'urgence.