trurie •• go back go home

Je ne comprenais pas de quoi elle parle, enfin elle était obligée de jouer la morte et tout le tralala pour me protéger… Je n’ai plus besoin qu’on me protège à mon âge et je pensais qu’elle savait que j’étais prêt à tout pour être avec elle. C’est quoi cette histoire de danger ? J’ai comme l’impression que tu me caches beaucoup de chose Carrie et j’aime pas vrai cela. dis-je en la regardant dans les yeux. J’en avais marre de ses petits secrets et il était temps pour elle d’être honnête avec moi d’une manière ou d’une autre. Elle devait comprendre que je ne voulais plus souffrir, j’avais clairement eu trop de peine de cœur et j’en avais juste marre de tout cela. Elle s’excusait et essayait de partir comme cela mais on n’allait pas me la faire à moi. Tu fuies sans même répondre aux questions que j’ai à te poser ! Tu t’enfuies même sans m’avoir demandé tout ce que tu avais à me demander ! Tu n’as pas le droit de fuir maintenant qu’on est rentré dans le vif du sujet Carrie ! Si elle partait maintenant, je ne la reverrais plus jamais et cela même si on est tous les deux dans la même confrérie.

Je ne savais pas comment gérer les choses, mes sentiments, mes émotions, mes secrets. J’avais toujours eu un très moment sens du rangement, et maintenant que je me retrouvais face à Thomas, je sentais que j’étais entrain de perdre tout mes moyens. Il avait toujours eu cette emprise sur moi, mais aujourd’hui, je sentais que les choses n’allaient finir que par déraper et rien d’autre. Je l’observais un instant, mais il me posait des questions, beaucoup trop de questions. Mon sang se figea, ma respiration se coupa, mon regard s’évapora. J’avais tourné les talons, fuir été la seule solution que j’avais trouvée. Après tout, je n’étais qu’une lâche, je l’avais toujours été. Je m’arrêtais cependant dans ma course, lorsque sa voix s’éleva de nouveau dans les airs. Je tremblais, je perdais pieds, comment lui expliquer ce qu’il s’était passé ? « Fuir c’est tout ce que je sais faire ! » Les mains tremblantes, je pris une grande inspiration. « Je ne peux pas t’en parler, je ne peux pas te mettre au courant de ce qu’il s’est passé ces derniers mois. Tru… Je veux dire Thomas, je ne suis tout simplement plus la même. Beaucoup de choses ont changé, et la dernière chose que j’ai envie de faire, c’est de te mettre dans toutes ces histoires. » J’avais quasiment les larmes aux yeux, je tournais mon visage, essuyant rageusement une larme qui s’était échappée. Mon père allait le retrouver, il allait lui faire la peau si je le mettais au courant, et je tenais beaucoup trop à lui pour qu’il soit en danger à cause de moi.

Elle fuyait, comme toujours, elle ne savait faire que cela. Elle était comme moi, elle fuyait à chaque fois que quelque chose devenait trop sérieux. Pourtant, je n’avais pas fuis avec elle, je voulais que cela soit sérieux mais si cela ne s’est pas fait c’est qu’il y a un signe à ce sujet. Le destin n’a jamais été très sérieux avec moi. Je l’avais retenu, parce que je voulais savoir, elle en avait trop dit ou pas assez et maintenant elle devait continuer. Je la regardais sans rien dire, j’étais trop curieux, je ferais mieux de ne rien savoir ça serait mieux pour tout le monde. Tu n’as peut-être pas pensé que j’avais besoin de savoir pour que je puisse avancer ?! J’ai aussi changé, j’ai eu une vie de merde et j’essaye pour autant de continuer ma vie. Je soupire en voyant une larme couler sur sa joue, je détourne le regard pour éviter de voir cela car je n’aimais pas me disputer avec elle, je ne voulais pas non plus la voir pleurer… Je ne supportais pas cela. Bien, comme tu as décidé de ne pas coopérer, autant qu’on continue notre vie chacun de notre côté. C’est mieux ainsi. dis-je en mettant mes mains froides dans mes poches. Je n’aurais pas du venir ce soir.

Je n’avais pas les mots. Est-ce que je devais tout lui dire ? Non, c’était impossible. Mordant ma lèvre inférieure, j’inspirais profondément, tentant de retrouver un semblant de souffle pour alimenter mes poumons. « Savoir ne te fera pas avancer, bien au contraire, ça va te détruire d’avantage. » Je posais de nouveau mes yeux sur lui, afin qu’il constate que je disais la vérité, que je ne pouvais pas lui en parler. Mon âme commençait déjà à s’évaporer, je ne voulais pas qu’il subisse le même sort que le mien. Lorsqu’il avoua qu’on ferait mieux de continuer notre vie chacun de notre côté, j’eu l’un de ces pincement au cœur, ceux qui vous coupe le souffle, qui vous montre votre monde s’écrouler à une vitesse fulgurante. Je devais être forte, je devais assumer mes actions, je ne devais pas me montrer faible face à lui, je ne voulais pas me montrer faible face à lui. « Oui, tu as raison. C’est mieux. Vie ta vie, tombe amoureux, réussi ton avenir professionnel, tu as un grand cœur Trung, le monde finira par s’ouvrir à toi, tu le mérites sincèrement. » Je restais à distance de lui, mieux valait ne pas s’approcher, même si j’aurais aimé le prendre une dernière fois dans mes bras, avant de sortir définitivement de sa vie.

J’avais l’impression qu’elle me prenait pour un faible, je pense avoir assez subi de chose pour qu’elle me voie plus fort que cela. Enfin, même si j’avais voulu savoir je me disais qu’au fond, cela ne m’aidera pas à avancer. Que c’était peut-être mieux ainsi et qu’on n’était plus fait pour être ensemble. Je voyais les choses ainsi et j’allais avancer tout simplement. Bien, je ne vais plus chercher à savoir. dis-je en approuvant de la tête. Maintenant, on pouvait se quitter comme cela et juste vivre notre vie chacun de notre côté. Quand j’entendis ces mots, je compris que maintenant c’était juste la façon de notre ancienne relation. Que même si on s’est séparé avant et qu’on s’était retrouvé. Je me disais que c’était sûrement la fin pour de bon. Améliore ta vie Carrie, tu mérites quelqu’un de bien et tu seras quelqu’un de bien plus tard. dis-je en approuvant de la tête. Je penchais la tête sur le côté avant d’afficher un léger sourire. Je m’approche d’elle et la prend une dernière fois dans mes bras, mon retour n’était pas censé se passer comme cela mais bon. Je me décolle d’elle doucement tout en respirant une dernière fois son parfum.

Je n’avais jamais pensé qu’il était faible. Puisque la faible dans l’histoire, c’était moi. Et je l’avais toujours été malheureusement. Je déglutis difficilement lorsqu’il m’avoua qu’il n’allait plus chercher à savoir, à comprendre ce que j’essayais tant bien que mal de lui cacher. Je ne répondis pas, je me contentais seulement de détourner le regard, d’inspirer profondément, de contrôler au maximum mes émotions. J’observais avec fascination la terre humide qui reposait telle un champ de bataille sur le sol, mordant l’intérieur de ma joue, je ne savais clairement plus où me mettre. Il ne pensait donc pas que j’étais quelqu’un de bien ? Sa réplique voulait tout dire, il pensait que j’étais mauvaise, que j’avais un mauvais fond, et après tout, je n’avais pas envie de le contredire. Mieux valait qu’il est une opinion médiocre de moi, afin qu’il puisse être en sécurité, plutôt qu’il s’acharne à vouloir découvrir la vérité. « Tu es quelqu’un de bien Trung. Je te souhaite tout le bonheur du monde. » J’esquissais un faible sourire, alors qu’il s’approcha de moi. Je fis d’abord un pas en arrière, perdue, déboussolée, le voir aussi prêt de moi me procurait une sensation bien trop bizarre. Il me prit dans ses bras, et moi je ne bougeais pas, on aurait même dit que j’arrêtais de respirer, que je mettais instantanément mise en pause. Il se décolla, j’inspirais son parfum, puis avec un dernier sourire, je m’éloignais de cet homme qui je le savais, allait tout simplement sortir de ma vie.