trurie •• go back go home

C’était sûrement la première fois que je participais à ce genre d’évènement créer par l’université. Il fallait aussi dire que je m’étais un peu ouvert ces derniers temps, difficile à croire quand on parlait de moi n’est ce pas ? Dans tous les cas, chaque inscrit à le devoir de faire un défi plus ou moins dure. Le mien est assez misérable et je me doutais que j’allais passer pour un abruti fini mais on n’allait pas me reconnaître avec ce maquillage n’est ce pas ? Je marchais un peu dans les bois croisant quelques personnes qui se faisaient plus peur qu’autres choses. J’avais quitté un peu la fête ne me sentant pas spécialement à l’aise autour de ces inconnus. SATANAS criais-je en faisant bien attention à ce qu’il n’y ait personne autour de nous. Je me retourne en entendant une branche craqué, je me retrouve alors devant un homme déguisé … en mort vivant ? Enfin quelque chose dans ce genre là. Moi qui me croyais seul… Il devait me prendre pour un taré maintenant mais je n’avais pas fini mon défis encore…

Halloween. C’était probablement ma fête préférée, faire peur aux gens étaient devenu un hobby et on pouvait dire que je savais le manier à la perfection. J’avais hâte de montrer à tout le monde mon costume de psychopathe squelette. Vêtue simplement d’un soutien-gorge chair et d’un shorty de la même couleur, je m’étais mis du sang partout et avait néanmoins maquillé mon visage pour donner d’avantage d’effet. Autant dire qu’avec cette tenue, je me pelais carrément les fesses, mais j’étais plutôt satisfaite du résultat. Je retrouvais enfin la Carrie que j’avais pu être dans le passé, et retrouver mon identité ne représentait pour moi que du bonheur. Marchant dans la forêt de Salem, je mordais ma lèvre inférieure, à la recherche d’une personne à terroriser. J’entendis des bruits, des sons, des paroles, m’avançant vers la source de ce désordre, je me retrouvais derrière un garçon. Plutôt bien bâti d’ailleurs. Je criais d’une voix stridente afin de bien faire peur un « BOUUUUUH ! » J’étais folle, totalement folle.

La soirée battait de son plein mais j’avais déjà trop bu pour le moment, je décide de faire une pause et de me promener un peu dans la forêt. J’allais sûrement rencontrer des choses bizarres ou des étudiants avec le désir de te faire flipper bien comme il faut. J’entendais des choses bizarres dans le style des « Satanas » crier un peu partout autour de moi. Cette soirée était le moyen pour beaucoup de personne de décompresser avant l’arriver des examens de mi-session. Je marchais un peu plus, les mains dans les poches mais ce que je n’avais pas prévu c’est l’hurlement qui arrivait de derrière moi. Je me retourne à une vitesse impensé ce qui me donna mal au crâne en passant. Putain ! Mais t’es malade ?! dis-je en posant ma main sur mon cœur. Autant dire que je n’étais pas cardiaque sinon je serai déjà six pieds sous terre. Quand mon cœur se calma, je pus lever la tête et voir Carrie… Juste devant moi. Je sentis mon cœur manquer un battement. Je la fixe quelques minutes sans trop savoir quoi dire, si j’avais fuis Harvard c’est à cause de sa soi-disant mort qui n’a pas l’air d’être vraie puisqu’elle est en face de moi. Je vois que tu te portes … comme un charme. dis-je avec un léger sourire au coin. Je ne me moquais pas d’elle, je constatais simplement.

Halloween la nuit de tous les désirs, autant dire que j’étais déterminé à faire peur un certain nombre de personnes, et rien n’allait m’en empêcher. Du moins c’est ce que je pensais. Ma première tentative d’effrayamment marcha à merveille, un large sourire sur les lèvres, je sautillais presque sur place tellement j’étais satisfaite de mon coup. Cependant mon regard s’assombrit rapidement lorsque je reconnu le jeune homme qui se trouvait face à moi. Je mordais l’intérieur de ma joue, quasiment jusqu’au sang, je m’en rendais malade. Que faisait-il ici ? Il n’était pas censé être parti loin de Cambridge et de tout les problèmes que cette ville pouvait apporter ? Déglutissant difficilement suite à sa constatation, je détournais le regard, beaucoup moins joviale que tout à l’heure. « Je vois que tu es revenu… » Est-ce que cette situation l’amusait pour que son rictus prenne possession de ses lèvres ? Je devenais totalement folle. Non, je n’étais pas morte, et si je m’étais fais passer pour telle, c’est que je n’avais tout simplement pas eu le choix. Je n’avais pas eu le temps de lui expliquer, alors est-ce qu’il comprendrait ?

Il y en a qui ont le dont de faire peur, c’est exactement ce que j’avais ressenti à cet instant quand un hurlement se fit entendre derrière moi. Nan mais franchement, heureusement que je n’étais pas cardiaque car je serais sûrement six pieds sous terre. Ce que je n’avais pas du tout prévu, c’est que je me retrouve en face de Carrie, c’était bien la dernière personne que j’étais prêt à voir surtout qu’elle est revenue d’entre les morts pour moi. J’avoue avoir joué au con en prenant la fuite comme cela, mais j’étais dans une mauvaise passe et il était temps pour moi de remettre de l’ordre dans ma vie. Oui, je suis revenu il y a peu… dis-je en approuvant de la tête doucement. Cela m’amusait un peu tout de même qu’on se retrouve dans ce genre de situation, un soir d’Halloween… Une soirée de mort vivant ? Je vois que tu te portes comme un charme. dis-je en regardant son déguisement. Elle doit tout de même avoir froid comme cela, on est dans la forêt tout de même… Elle allait attraper la crève.

Je n’en avais rien à faire d’avoir froid, de tomber malade ou même de mourir. Tout ce qui m’importait comme avant, c’était de m’en mettre plein le nez, me défoncer jusqu’à l’overdose, boire jusqu’au vomissement, faire la fête comme je savais si bien le faire. Cependant, il semblait y avoir changement de plan. Je me retrouvais face à Thomas, autant dire que ça faisait une éternité que je ne l’avais pas vue, et je ne savais pas du tout comment me comporter avec lui, face à moi. Mordant ma lèvre inférieure, j’avais appris qu’il avait prit la fuite, peu de temps après mon retour à Cambridge. Est-ce que c’était de ma faute ? Où est-ce que ça n’avait rien à voir ? « Oui enfin c’est vite dit. Je vois que tu vas bien aussi. » Je penchais la tête sur le côté, en réalité je ne savais pas du tout, si c’était la vérité ou pas, c’était simplement une supposition lointaine. Je me balançais d'une jambe sur l'autre, un peu mal à l'aise, je détournais le regard. Il devait me détester.

J’avais une bouffée de chaleur, me retrouver comme cela en face de Carrie me rappelait tous les souvenirs qu’on a eu ensemble. Ce n’était pas forcément le meilleur de ce que je veux me souvenir. Enfin, Carrie a été quelqu’un d’important pour moi mais elle a décidé de jouer la morte en me laissant derrière elle. Elle s’était habillée très court, ou alors elle portait juste très peu de vêtement sur elle. Je la regardais avant de lui dire qu’elle se portait comme un charme. Elle disait que c’était vite dit mais il suffisait juste de regarder. Cela se voit pourtant. dis-je en haussant les épaules. On voyait bien que tous les deux on était mal à l’aise l’un en face de l’autre, alors que ce n’était pas du tout le cas encore. Pour des retrouvailles, on n’avait clairement rien à se dire. Je voulais passer à autre chose, malgré mes sentiments pour elle je savais qu’on n’était pas fait pour être ensemble malgré les quelques souvenirs qu’on a tous les deux. Je vois qu’on a rien à se dire. dis-je en regardant autour de moi. Je ferais mieux de partir nan ?

Je ne savais pas comment réagir, ni quoi dire, pourquoi, comment me comporter. Comment était-il possible de passer d’un statut de personnes super proches, à celui de total inconnus ? Je détestais cette situation, et au fond de moi, la seule chose que je désirais c’était de m’enfuir loin d’ici. J’haussais les sourcils et lâchait un pouffement d’amusement en entendant ses dires. Comment pouvait-il penser une seule seconde que ça allait bien ? Rien n’allait, et rien n’irait plus jamais. Je commençais alors à tourner les talons sans un mots, sans un regard en arrière puis m’arrêtait net dans ma foulée. Je plongeais mon regard dans celui de Thomas, l’incompréhension pouvait s’y lire. « Pourquoi ? Pourquoi tu crois qu’on a rien à se dire ? Pourquoi tu ne m’insultes pas ? Pourquoi tu ne me cries pas dessus ? Pourquoi tu restes planté là stoïque à croire que nous sommes devenus deux parfaits inconnus ? Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu joues la carte de l’indifférence ? » Je restais planté devant lui, à bout de souffle.

Elle n’avait pas l’air de me comprendre, je ne savais pas quoi lui dire. Je l’ai imaginé morte pendant un long moment, la voir maintenant me faisait retourné dans mon passé alors que je m’étais dis de recommencer ma vie à zéro. Je ne me sentais pas à l’aise, j’avais juste rien à dire, je voulais fuir également mais quelque chose me retenais. Je l’aimais toujours, c’était certain mais je savais que cette relation était impossible, il fallait juste que je passe à autre chose. Je n’ai pas à t’insulter, la vie est faite ainsi et on y peut rien. Je ne peux pas te parler parce que je ne sais tout simplement pas quoi te dire. Je t’ai cru morte pendant un long moment, je me suis mis en tête que c’était le cas malgré que j’avais mal ! Parce que l’indifférence me permet de ne pas souffrir ! Oui, je sais c’est totalement égoïste de ma part mais je ne veux plus souffrir Carrie ! dis-je en écartant mes bras, mettant quelque peu emporté par la situation. Que voulait-elle que je fasse ? Que je lui saute dessus, qu’on reprenne là où on s’est arrêté ? C’était impossible pour moi et elle devait sans doute le savoir nan ?! Elle est censée me connaître et savoir que je ne peux pas faire ça. J’ai beaucoup changé Carrie, je ne suis plus Trung … Je suis Thomas maintenant. dis-je en plantant mon regard dans le sien.

Je ne comprenais pas, et sans doutes que je ne comprendrais jamais. Il avait été la personne qui a réussi à illuminer ma vie après ma relation désastreuse avec Isaac. Il avait réussit à me faire rire, là où tous le monde avaient échoués. « Je n’ai pas eu le choix Trung ! Je ne pouvais tout simplement pas revenir vers toi comme une fleur après ce qui c’était passé ! Tu croyais sincèrement que j’allais prendre le risque de mettre ta vie en danger ? Je ne pouvais pas… » Je détournais le regard, incapable de le regarder dans les yeux. Je ne lui avais jamais parlé de la Suède, en même temps je n’en avais jamais eu l’occasion. Et pourtant je mourrais d’envie de le faire, de partager avec lui toutes les craintes que j’avais pu avoir ces derniers mois. Il avait souffert par ma faute, et je ne me le pardonnerais probablement jamais, à croire que je n’étais bonne qu’à amener le chaos autour de moi. « Je suis désolée de t’avoir fait souffrir, c’est la dernière chose que j’ai eu envie de faire… Trung, Thomas. Peu importe comme tu t’appelles aujourd’hui. Excuse moi pour ce que je t’ai fais subir. Tu n’es pas égoïste, en tout cas tu ne l’as jamais été avec moi. Je te fais la promesse que tu n’entendras plus jamais parler de moi. » Je l’observe un instant dans les yeux, j’avais envie de pleurer, de crier et de tout casser, mais je ne voulais pas qu’il voit ça. Je tournais de nouveau les talons, le cœur meurtri, je l’avais fais souffrir, tout était de ma faute.