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Andrew me déprime. J’ai envie de lui hurler de bien faire attention à la personne qui se trouve devant lui. Que cette personne, en l’occurrence moi, sait absolument tout de lui et sait également la plupart des choses qu’il a fait en son absence. Mais je me contiens. Je voudrais tout lui balancer à la figure, mais ce serait tellement trop tôt. Je me contente de hausser les épaules et de boire une gorgée de mon thé. C’est chaud… C’est brûlant ! Je sens qu’il me faut un extincteur pour ma bouche. J’ai la bouche à moitié ouverte, je fais du vent avec ma main et j’écoute les dires d’Andrew en même temps. Les zourna… Ok, je zozote alors je m’arrête quelques secondes. Je lui fais signe de patienter et je sors une bouteille d’eau de mon sac à mains. Chose qui me suit absolument partout. L’eau c’est la vie après tout. On croirait entendre une pseudo comédienne bas de gamme faisant de la pub pour une bouteille d’eau. Je me concentre de nouveau sur Andrew… Donc, je disais… Les journalistes font des recherches sur beaucoup de personnes, ne te sens pas spécialement visé. Ce n’est pas le cas ! Je hausse les épaules. Je ne veux pas qu’il prenne la grosse tête, il l’a déjà bien assez souvent comme cela. Comme avec cette émission stupide concernant la prochaine gourdasse qui prendra ma place. Je lui souhaite bonne chance. Ce sera clairement tout ce merdier ou moi et les enfants. Et oui, je sais réellement jouer à la pétasse quand il le faut. Quand il en dépend de ma famille. Je lève les yeux quelques instants vers lui avant de baisser à nouveau la tête. Concernant ton ex, je pense que tu devrais t’estimer heureux qu’elle soit à des kilomètres de toi comme tu le dis et pas juste ici, devant toi, dans ce Starbucks. Qui sait de quoi sont capables les femmes… Et depuis un mois, depuis son départ, t’en as fait des choses dégueulasses ! Oui, j’avais bien compris que la personne qui n’était plus là et qui le connaissait mieux que quiconque n’était autre que moi. Voilà pourquoi je me permettais de dire cela. En même temps, je me permettais de dire ce que je voulais. J’ai encore droit à la liberté d’expression. Screw you Andrew ! Il s’excuse, se lève de sa chaise et finit par me saluer… Je pose ma main sur la sienne, comme pour le retenir. A cet instant, j’ai envie de lever la tête, qu’il me regarde également et qu’on en finisse avec tout cela mais non. Tout serait tellement trop facile pour lui. Alors je me la joue reine des glaces. Non, d’ordinaires tu préfères te lier d’amitié avec une femme, l’appeler mon chou et la sauter dans tous les recoins de ta villa… Dans n… Dans ta chambre ! Je le lâche, prends mes affaires ainsi que mon thé et je m’en vais. Je sens mes larmes couler et je ne veux pas qu’il assiste à cela. Je ne veux pas qu’il comprenne. Je ne veux pas le voir prendre mon visage entre ses mains, dégager mes cheveux et me reconnaître. Je veux juste qu’il paye enfin !
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