Wassup buddy : Tate

La discussion qui tournait autour d’Echo, au départ embarrassante, commençait à peiner le jeune homme. Pas du tout vis-à-vis de Tate, mais de manière plus générale. Noah prenait conscience du fait qu’il était nouveau à Harvard, qu’il connaissait Echo que depuis très peu de temps, et malgré l’intensité de ses sentiments à son égard, elle avait un passé, elle avait connu d’autres garçons, beaucoup de garçons sans doute, et le jeune Eliot devait s’habituer à ce genre de révélations, aussi douloureuses fussent-elles. Il appréciait néanmoins l’attitude propre, sincère et honnête de Tate et acquiesçât à ses mots d’un signe de tête, comme une marque de respect : « De toute façon, même si ça m’embête qu’elle ait eu d’autres histoires, ou qu’elle en ait d’autres encore par la suite, je n’ai pas vraiment mon mot à dire, elle est libre de faire ce qu’elle veut. Peut-être qu’un jour elle et moi arriverons à agir comme des gens normaux mais pour le moment … tant pis. Je suis content d’être au courant et je t’en remercie encore une fois ». Voulant vite changer de sujet, le cœur de la discussion se portait désormais sur la relation entre Tate et Willow. Vraiment, toutes ces filles allaient finir par avoir leur peau et quoiqu’on en dise, ces deux gars là n’étaient pas forcément les méchants de l’histoire. Oui, même des mecs a priori bien dans leurs pompes, un peu hautain et assuré aspiraient au bonheur comme tout un chacun. Noah eut un petit rire lorsque Tate lui demanda s’il avait déjà pensé à être psy, ce qu’il prit comme une boutade. Evidemment, il n’y avait jamais pensé, ce n’était pas vraiment un plan de carrière viable pour ses parents, mais tout de même, sortant de la bouche de Tate, cette proposition sonnait comme un compliment. Noah se sentait tout à coup utile et était plus que ravie de pouvoir aider son pote sans paraitre désintéressé : « Haha, non je n’y ai jamais pensé, mais je pourrais faire des extras de psychologie pour toi si tu veux », il cessa de rire peu à peu avant de reprendre : « Mais je crois que c’est la clef de tout le problème : jouer franc jeu. A un moment donné, il faut savoir être sûre de ce qu’on veut et sauter dans le tas sans réfléchir. On a aussi le droit à notre part de bonheur ! ». Enfin, Tate leva son verre et Noah en fit de même, afin de porter un toast : « Puissent-elles se rendre compte de la chance qu’elles ont de nous avoir, et nous, trouver le courage de les affronter sans nous mettre à genoux ». Noah trinqua contre le verre de Tate avant de boire son whisky cul sec. Et remarquant l’heure désormais tardive, il finit par se lever et arranger sa chemise avant d’enfiler sa veste : « Je vais rentrer. Ça m’a fait plaisir de discuter avec toi et tiens », Noah tend à Tate une carte de visite avec ses coordonnées « écris moi quand tu veux pour boire une bonne bouteille, aller courir, se faire un basket, ou ce que tu veux ».