Take a breathe : Mickaela (Hot)

La soirée Gatsby avait pris fin. Noah s’était bien amusé et commençait à sentir les effets de l’alcool. Pas un effet euphorique, mais un effet pervers qui amplifiait sa froideur et sa distanciation. Il s’était violemment pris la tête quelques heures avant avec Amanda et cette dispute ne lui sortait pas de la tête, elle le mettait vraiment en colère. Plus tous ces mecs, dont Ceasar, qui lui avait franchement pris la tête durant la soirée. Il se sentait complètement hors du temps et n’avait envie de rien, même pas de dormir, tant il était peu fatigué. Il vérifiait machinalement son téléphone portable pour voir si Amanda lui avait écrit, mais silence radio. La majeure partie des gens étaient partis, mais lui restait à la Eliot House, au cas où un after s’organisait ou n’importe quoi qui pourrait lui servir de prétexte à ne pas rentrer tout de suite à son hôtel. Il défit sa cravate qu’il rangea dans la poche de sa veste et déboutonna quelques boutons de sa chemise pour se sentir plus à l’aise. Après avoir bu un dernier cul sec de whisky, l’un des serveurs, qu’était plutôt sympathique, lui proposa de garder le reste de la bouteille : il n’y avait plus grand-chose, mais c’était déjà bien. Noah récupéra la bouteille, dit au revoir à quelques uns de ses camarades et sortit de la Eliot House. Il descendit les escaliers de l’entrée qui menait à l’extérieur du bâtiment et vint s’installer sur un plan d’herbe, appuyé contre le mur de l’escalier, sur le côté. Il posa sa bouteille sur le sol juste à côté de sa jambe et sortit une cigarette de sa poche qu’il s’empressa d’allumer. Appuyé là, il appréciait un peu le calme et fit en sorte d’organiser quelque peu ses idées. Il avait besoin de quelque chose pour le sortir de ce marasme, il avait besoin de folie, de ne plus penser à rien. Il n’avait pas l’habitude de se prendre autant la tête et son naturel tendait à revenir au galop. Il tirait des lattes sur sa cigarette qu’il recrachait en fumée vers le ciel, tête penchait en arrière, les yeux vides et l’air terne.

Noah était là, fumant sa cigarette à plein poumon, une bouteille de whisky à ses pieds, se posant mille et une questions. Et tout à coup, il se senti extrêmement pathétique. Pourquoi était-il entrain de se prendre la tête au juste ? Pour une fille ? Qu’il appréciait certes, mais tout de même. Il ne se reconnaissait pas, se détester presque de prendre les choses autant à cœur et le démon qui régnait dans son ventre recommencer à éclore. Comme une lumière ténébreuse revenue du passé et qui lentement prenait d’assaut tous ses membres. Il n’était pas un mec à copine, il n’était pas ce gars qui s’inquiète, qui se dispute, qui ressent un quelconque sentiment. Il se refusait à l’être et prenait désormais toute sa force  psychique pour se reconditionner. Redevenir Noah, se retrouver, ne pas laisser l’espèce d’humanité qu’avait surgit en même temps qu’Amanda gagner. Il se redressa un peu plus et eut tout à coup un de ses regards noirs comme s’il était entrain de s’insulter lui-même, comme s’il avait de s’éclater la gueule à coups de poing. Lorsqu’il entendit un « Bouh » derrière lui. Il se retourna instantanément pour faire face à son interlocutrice et reconnu la jeune fille de la Gatsby, Mickaela, avec qu’il n’avait pas pris le temps de parler. Pourquoi ? Parce qu’il était trop occupé à raccompagner sa copine. C’était donc ça Noah ? Ce pauvre mec attentionné qu’en oubli jusqu’à sa nature même ? Il se détestait encore plus, et sans sourire, l’air impassible et froid, répondit à la jeune fille d’une voix lente et taciturne comme s’il en était lui-même convaincu : « Je n’ai pas de copine ». Elle redéposait la bouteille sur le sol et Noah la suivait des yeux sans rien dire un moment, comme si cette fille était l’incarnation même de ce qu’il attendait, de ce à quoi il avait faillit dire adieu : l’amusement, l’excitation, l’instinct animal. Elle lui demandait une cigarette et Noah en sortit une de sa poche, la posa entre ses lèvres et la lui alluma à l’aide de son briquet, avant de se reculer de quelques pas, de jeter son mégot et de s’en rallumer une autre. Il releva les yeux vers la jeune fille qu’il fixait de son air impérieux et grave avant de laisser un léger sourire s’installer au coin des lèvres : « Maintenant que nous sommes seuls, sans aucun risque d’être interrompu, nous pourrions peut-être reprendre les choses là où on les avait laissé ».



HJ: Haha, ne t'inquiète pas minou, je pensais que t'avais beaucoup de travail, pas trop le temps, toussa toussa  

Noah se sentait un peu plus détendu maintenant qu’il discutait avec Mickaela. A ne pas se mentir, elle était plutôt jolie et semblait avoir le grain de folie qu’il recherchait en toute femme. Ses soucis, si tant est que ça en fusse, se dissipèrent lentement dans son esprit. Il regagnait en confiance et se retrouvait, lui-même, le Noah qu’il avait toujours été. Rien n’y personne n’avait le droit de gâcher ses plaisirs quotidiens, surtout ce genre de soirée, et il l’avait bien trop vite oublié en volant au secours d’Amanda. Il était bien trop en colère contre elle, et surtout contre lui-même pour éprouver la moindre compassion ou culpabilité. Ces mots n’avaient d’ailleurs jamais fait partie de son vocabulaire. Lorsque Mickaela lui dit qu’elle n’était pas jalouse, il ne pu s’empêcher de laisser s’échapper un petit rire satisfait en baissant légèrement les yeux, à la fois amusé et charmé. Elle tombait vraiment à pic et lui se délecter du plaisir de passer du temps avec elle. Elle avait bien ce grain de folie, cette particularité, cette audace qui la rendait plaisante, légèrement sauvage. Il lui allumait sa cigarette tandis qu’elle le remerciait en allemand. Noah lui répondit, le sourire en coin se dessinant de plus en plus sur ses lèvres : « Je ne suis pas allemand mais hollandais. Et les hollandais sont bien plus fougueux ». Il la fixait dans les yeux, comme il adorait le faire, de son air impérieux, légèrement teinté d’arrogance. Comme s’il reprenait possession de lui-même et se repositionner en joueur dominateur et taquin. Elle lui dit qu’il lui devait une danse, mais comme la fête était terminée, il devrait se racheter autrement. Noah déposa sa cigarette allumée sur le sol, s’avança vers la jeune fille d’un pas léger, et posa une main sur le bas de son dos. De son autre main, il lui retirait sa cigarette qu’il laissa tomber au sol, de toute façon il en avait d’autres, avant d’attraper sa main. Leurs corps étaient proches, mais pas collés, la position d’une valse. Juste assez pour ressentir leur énergie respective et créer une petite attraction. Il regardait Mickaela dans les yeux, son sourire se faisant de plus en plus prononcé, et lui dit : « Je ne suis pas d’accord. Je n’ai besoin d’aucune fête, musique, ou prétexte pour te faire danser, alors joins toi à moi ». Il fit quelques pas, un, deux, trois, un, deux trois, pour la faire danser doucement, et sans s’arrêter lui demanda d’une voix moins grave, plus amusé, mais tout aussi suave et taciturne comme à son habitude : « Comment pourrais-je me racheter ? ».

Noah adorait ressentir le frisson des premières fois. Il n’était pas tant attiré par le fait de coucher avec un tas de fille, collectionner les conquêtes, ou ce genre d’idées absurdes qui ne pouvaient germer que dans l’esprit d’hommes peu galants, peu intéressants, et fortement ennuyeux.  Ce qui lui plaisait lui, c’était la séduction. La séduction comme un art : un art de regarder, un art de sourire, un art de parler, un art de toucher. Il avait besoin de séduire comme d’une drogue. Non pas pour se prouver à lui-même qu’il en était capable, il avait suffisamment d’assurance et confiance en lui pour ne pas compter sur ces artifices. Mais simplement parce que la séduction crée une espèce de tension électrique délectable. Il adorait ressentir le frisson, l’envie mêlée à la pulsion, l’instinct bestiale, et voir dans le regard de la jeune fille sur laquelle s’étaient posés ses yeux, qu’il ne s’imposait pas à elle, mais qu’il l’apprivoisait. Qu’elle finissait par venir demander d’elle-même qu’il la regarde, qu’il la respire, qu’il la touche. Alors, c’était là son dessin pour Mickaela. Il voulait la séduire, il voulait qu’elle ait envie, toujours plus envie, de partager avec lui.

Noah menait la danse en gentleman et détaillait sans aucune discrétion le visage de la jeune fille. Il n’avait pas besoin d’être discret, il n’était pas timide, au contraire, il voulait si ce n’est la déstabiliser, au moins la faire frémir par son assurance. Elle s’était mordu la lèvre et Noah ne pu manquer ce geste espiègle qu’avait le don de faire monter la pression en lui. Et il voulait prendre son temps, tout son temps. Toutes ses pensées néfastes s’étaient définitivement évaporées de son esprit pour ne laisser place qu’à cette tentation délectable et au plaisir qu’il allait éprouvait dans l’attente d’y céder. Enfin, elle continua leur conversation en lui disant qu’elle avait bien quelques idées mais qu’elle ne voudrait pas paraitre exigeante. Noah continuait de danser avec elle, et redressa son dos, pour être encore plus droit avant de la fixer dans les yeux avec plus de vigueur, laissant sa main descendre d’un cran dans le bas dos de la jeune fille : « Dommage. J’ai toujours trouvé les femmes exigeantes beaucoup plus attirantes. C’est ennuyeux la retenue. Je suis pour tous les excès ». Il arrêta net la danse comme pour lui notifier qu’elle n’avait pas donné la bonne réponse. Noah la regardait encore, un sourire en coin – il attendait d’elle bien plus que da la retenue, peu importe que ses demandes soient folles ou trop exigeantes. Il recula d’un pas avant de s’incliner légèrement, comme pour la remercier de cette danse. Il restait face à elle et sortit deux cigarettes de son paquet. Il alluma la première, et la mis entre les lèvres de Mickaela avant d’allumer la sienne propre. Il recracha la fumée en l’air avec un sourire pincé, avant d’ajouter : « Je ne t'en tiendrais pas rigueur. Mais, fais moi plaisir, ne cédons pas à l’ennuie. Sois exigeante, je n’hésiterai pas à l’être quand ce sera à mon tour de te demander faveur. Je te l’ai dis, les hollandais sont fougueux ». Il dit ceci légèrement sur le ton de la plaisanterie sans rien enlever au caractère sensuel et défiant de ses propos.

Etant donné l’attitude, les grands yeux et le sourire en coin de Mecky, Noah était convaincu à présent d’avoir trouvé un adversaire à sa taille. Tout ce qui lui prenait la tête présentement disparaissait sous un épais nuage rose qui portait le parfum de la jeune fille. Il n’était pas du genre à prêter attention aux conséquences de ses actes, sa vie se résumait à cette seule condition : le plus de plaisir pour le moins de douleur possible. Aussi, il n’existait strictement plus rien, ni amis, ni copine, dès lors qu’il trouvait de quoi satisfaire au moins un petit peu sa soif étanche de lubricité et de jeu. Et comme il pressentait en Mecky la sauvagerie de ses attentes, il ne pouvait guère la laissait masquer ses exigences. Au contraire, Noah adorait les filles autoritaires à la soif maladive de contrôle. Elle lui fit signaler qu’alors qu’elle-même perdait des points, lui en gagnait. Il ne sourit pas, se contentant de la regardait : un gentleman ne répond jamais aux compliments ni ne montre que ça lui fait plaisir.

Les voilà tout deux face à face, fumant leur cigarette, sans que cette distance n’enlève rien à l’attraction qu’ils semblaient ressentir l’un pour l’autre. Noah ne parlait pas beaucoup, il aimait fixer, détailler les visages et les corps comme s’il caressait des yeux un tableau. Etudiant chaque détail, chaque geste manqué, chaque tic de parole. Mecky avait le visage lisse, attrayant, celui de la fille qui finirait toujours par vous échapper. En fait, il avait l’impression de reconnaitre une partie de lui, en elle : « Très bien, je te laisse en juger », lui répondit-il, un sourire amusé aux lèvres, sans la quitter des yeux. Puis, elle finit par briser le silence qui s’était installé entre eux, se rapprochant du jeune homme. Il se laissa complètement faire tentant de garder l’air impassible qui sied à sa personnalité. A l’intérieur, il était en ébullition. C’est bien la première fois qu’il rencontrait une femme capable de prendre les devants et le dessus, et à ne pas se mentir, c’était bien plus qu’excitant. Il pinça son sourire satisfait au coin des lèvres, les yeux dans les yeux de Mecky, sans trembler, ni bouger, de manière à ne laisser transparaitre aucune émotion, pas même quand elle fit mine de l’embrasser. La jeune fille reculait d’un pas et Noah sourit en la regardant, sans rien dire pendant une fraction de seconde. La nuit allait être longue, très longue, et plutôt alléchante. Noah jeta un coup d’œil autour de lui, il semble que les derniers survivants de la soirée soient partie, et s’approche de Mickaela de son pas impérieux et assuré. Il tire une derrière latte de sa cigarette avant de l’écraser aux pieds de la jeune fille, et relevait la tête vers elle. Ils étaient face à face, presque collés. Suffisamment proche et loin pour ne faire que s’effleurer. Ainsi allait-il jouer au même jeu qu’elle. La fixant dans les yeux, sans rien dire, il glissait sa main le long de la cuisse de la jeune fille en remontant, emportant avec lui la robe qui l’habillait. Ainsi, tout doucement, sans précipitation. Il se penche vers Mickaela et près de l’oreille vient lui murmurer : « Ais-je vraiment besoin de préciser que présentement, c’est toi qui est à ma merci ». Un défi ? En effet. Il sourit, restant là quelques secondes appréciant la proximité de leurs corps, et sa main qui était complètement remontée sur la cuisse de Mecky et attrapait presque ses fesses.  Enfin, il finit par balader ses lèvres le long du cou et de l’épaule de la jeune fille, sans jamais la toucher, jusqu’à se redresser et se remettre face à elle.