Le shopping a ses raisons que mon banquier ignore || Lully

L'automne arrivait à grand pas. Et l'hiver ne saurait tarder non plus. Il était temps d'aller faire les boutiques et s'équiper pour la prochaine saison. Qui de mieux que ma meilleure amie, celle que je considérais comme une deuxième soeur pour m'y accompagner? Sérieusement, je ne voyais pas.
Comme nous l'avions prévu, après les cours, nous nous retrouvâmes dans notre chambre à la Cabot House. Je voulais pouvoir y déposer tout mes livres et ne pas avoir à les traîner avec nous au centre commercial. J'arriva à la résidence avant mon amie. J'en profita pour replacer mes cheveux et repasser mon maquillage. Ça faisait un moment que j'avais envie d'aller faire les boutiques mais l'occasion ne s'était jamais présentée. C'était donc le moment. Pourquoi ne pas profiter de ce jeudi soir pour aller dépenser l'argent de mes parents. C'était ça venir d'une famille riche à ne plus savoir quoi en faire. Même si je ne parlais plus à ma mère, je recevais tout de même de l'argent. Sûrement par culpabilité. Peu importe, je comptais bien en dépenser un bon paquet ce soir. Alors que je rassemblais tout ce que j,avais besoin dans mon sac à main, la porte de la chambre s'ouvrit sur mon amie. "Enfin, te voilà! T'es prête?" Les boutiques nous attendaient!  

La journée n'en finissait plus, j'avais l'impression que le temps assis sur les banc de la faculté tournait au ralenti ... ou alors c'était mon agitation et mon envie folle de dévaliser les magasins, tournant presque à l'obsession qui me distrayait beaucoup trop pour être patiente face à ces profs qui formulaient des phrases bien trop longue pour que je puisse en saisir le sens du début à la fin - et je vous voir venir, j'suis pas limitée intellectuellement-. Mais la sonnerie se faisait enfin ressentir et ni une ni deux je rassemblais mes affaires, me mettant presque à courir pour rejoindre la Cabot House et retrouver ma super colocataire qui était aussi ma meilleure amie depuis des lustres, des années de délires et d'amitié. Poussant la porte même pas essouflée, l'art d'être une sportive, ne pas être ruisselante et ridicule après le moindre effort. J'déposais un bisous sur le front d'Alie au passage, avant de passer par la salle de bain, me recoiffant un peu, tout en restant naturelle, ma marque de fabrique après tout. J'ai juste à mettre la main sur mon sac à main et on est parti ... dis je alors que je me mettais à retourner la chambre dans tous les sens, pour enfin trouver mon précieux sac Darel. Alors ta journée ? dis je alors que nous sortions déjà de la chambre, trop pressée de tout essayer en parfaite citadine.

J'étais folle de joie à la simple idée de magasiner avec ma meilleure amie, ma deuxième soeur. J'étais soulagée qu'elle arrive enfin. Un petit tour dans la salle de bain et la voilà resortie à la recherche de son sac à main. Elle finit par mettre la main dessus et aussitôt nous voilà partis. Je referma la porte deririère moi tout en m'assurant qu'elle était fermée. Il n'y avait pas seulement les filles de la Cabot house qui passait par ici. Valait mieux être prudent. Lully me demanda comment avait été ma journée. "Interminable! J'ai vraiment cru que j'allais m'endormir dans mon cours avec M. N" Il s'agissait du professeur Normand, un de mes profs de politique. Il parlait toujours sur le même ton et laissez-moi vous dire que ce n'était pas le ton de voix le plus enjoué. C'est à croire qu'il s'endormait lui-même en parlant. Il passait deux longues heures sur le même sujet alors que tout le monde avait compris depuis un bon moment déjà. L'excitation d'aller faire des boutiques avait seulement empirer les choses. J'avais plus que hâte de quitter cette salle de classe terne pour les couleurs vives du centre commercial. "Et toi?" lui demandai-je alors qu'on atteignait le stationnement et, par le fait même, ma voiture.

Le cours de M-N, ou le mec dont on ne pouvait pas prononcer le prénom, à croire que la vie d'Alie était pire que les aventures de Voldemort. Je laissais échapper un petit rire, tout en lui chopant le bras, bras dessus bras dessous. M-N ou le mec qui a un regard chelou ou alors c'est le prof devant lequel ton filet de bave ne peut pas résister ? Comment ne pas la chercher, elle avait sa petite tête toute mignonne alors qu'en réalité c'était une tornade ma Alie. Nous nous mettions en direction du parking, histoire de ne pas rejoindre le centre ville à pied, surtout avec ses chaussures à talons, heureusement j'avais plus opté pour des ballerines passes partout. J'crois que moi j'ai tellement rien écouté que je ne saurais même pas le thème du jour ... Et d'ailleurs j'ai croisé Andrew de loin, t'as pas des trucs à me raconter ? dis je avec un sourire ravissant de toutes mes dents, le sourire qui voulait du croustillant, des choses à raconter, un peu de vie, de folie. Oui même si il ne se passait plus rien entre eux, j'aimais bien la faire chier ! Arrivant à notre voiture, je prenais la place du chauffeur, je prenais les choses en main en bref, et puis ça allait booster dans moins dix minutes on y serait comme cela.

Lully avait toujours été le genre de fille à la réplique facile. Aussitôt que je disais quelque chose, elle trouvait n'importe quoi à répondre. Elle avait de la répartie, celle-là. Elle se moqua royalement de moi quand je me mis à parler de mon professeur. "Baver d'ennui, tu veux dire. Juste de penser à ce prof, j,ai envie de vomir." Il était vieux et d'un ennui mortelle. Rien que le fait de m'imaginer son corps comme un vieux chandail fripé au fond d'un tiroir me donnait envie de me crever les yeux. Bon, c'était peut-être extrême, mais vous avez compris ce que je voulais dire. En guise de preuve, je grimaça à cette image des plus déplaisante.
Avec Lully à mes côtés, on arriva enfin à la voiture. Elle décida de prendre le volant. Je ne m'objecta pas à sa décision. L'important pour moi était que nous nous rendons au centre commercial pour y dévaliser toutes les boutiques. Alors que je m'installa du côté passager, Lully m'avoua qu'elle avait croisé Andrew. Elle me demanda d'ailleurs ce qui se passait entre lui et moi. Elle était d'une curiosité sans fin! Mais Lully connaissait tout de notre histoire. Andrew et moi devions nous fiancer car nos parents l'avaient décidés ainsi. Au départ, l'idée me plaisait bien mais l'amitié pris le dessus sur notre relation. Et puis, Andrew avait rencontré Aaliyah avec qui il s'était mis en couple peu de temps après. Leur histoire avait toujours eu des hauts et des bas mais j'étais contente qu'Andrew soit heureux. Maintenant qu'elle était partie, mon meilleur ami était bien bas. "Qu'est-ce que tu essaie de me dire là? Andrew et moi? C'est fini, beauté. Je suis avec Carter maintenant." C'était tout nouveau d'ailleurs. On s'était retrouvé coincé ensemble à la prise d'otage. On s'était vu quelques fois depuis. Mais durant l'été, on avait passé de très bon moment ensemble. À la rentrée, carter m'avait préparé toute une soirée et avouer ses sentiments.

Commence pas à faire de l'ombre à Vomito ça fait pas très glamour pour une femme de seigneurie ... dis je en lui envoyant un petit clin d'oeil, après tout elle avait beau être sexy en tout circonstances pour le coup faudrait repasser.
M'installant du côté conducteur je prenais les choses en main, démarrant d'un coup, j'avais toujours aimé la vitesse et j'avais besoin de cela pour me changer les idées, surtout ces derniers temps et ma vie qui partait un peu en live, y a pas à dire. D'ailleurs il va comment depuis le départ d'Aalyiah ? J'passerais peut être pour lui changer les idées un soir ... pendant que tu seras occupée avec ton Carter ! D'ailleurs tu me le présente quand depuis le temps ? Oui depuis le temps qu'elle me parle de ce mec, je ne l'avais vu qu'en photo et elle était encore tombée sur un beau gosse y a pas à dire. Et à côté de ça moi, je restais dans ma petite vie impossible, insupportable presque. Bon alors tu veux t'acheter quoi ? dis je toute excitée de dévaliser les boutiques de jeans, escarpins et tout ce qui allait avec.

Je leva les yeux au ciel. ëtre membre de la seigneurie d'Écosse était une vraie corvée pour moi. Il fallait toujours faire bonne figure devant les autres. Nos gestes étaient constamment épiés. Ça faisait longtemps que je devais faire honte à mes parents, à la famille. J'étais toujours présente lorsqu'une fête était organisé et je ne finissais pas la soirée à jeun. Parfois, je ne me rappelais pas de la soirée en entier. Alors pas la peine de me demander si j'avais respecté les valeurs de la famille.
Lully démarra la voiture et partie à toute vitesse en direction du centre commercial. Avec elle, on y serait arriver en moins de deux. Je mentionna à on amie qu'Andrew et moi, c'était de l'histoire ancienne. Oui, nos parents avaient voulu unir nos deux familles. Mais, à ce moment-là, nous voulions notre liberté et chacun voulions décider d'avec qui nous allions passer notre vie. J'espérais qu'avec le départ de Liyah que nos parents ne mettraient pas ce projet en branle encore. J'avais Carter et j'avais beau aimé Andrew de tout mon coeur, je ne voulais pas qu'on m'impose ce que j'avais à faire. Alors, quand Lully s'exclama qu'elle pourrait s'occuper de lui, j'éclata de rire. "Il est complètement déconnecté depuis qu'elle est partie. Il se crève au boulot comme si rien d'autre n'avait d'importance. Je sais même pu quoi faire pour l'aider." Ça m’inquiétait de le voir ainsi. J'en voulais également à sa fiancée de l'avoir largué comme ça. Quand un gars aussi chouette que Drew nous aimait, on ne filait pas à l'anglaise comme ça. Je ne savais pas ce qui c'était passée entre eux pour qu'elle mette les voiles mais je comptais bien le découvrir.
Une fois au centre commercial, les boutiques s'offraient à nous sur un plateau d'argent. Mon regard s'illumina devant tous ses articles plus beaux les uns que les autres que je pourrais me procurer. "En ce moment, j'te dirais tout! J'veux des bottillons et un manteau pour pouvoir aller à l'écurie avec Carter." Pas question de mettre mes super belles bottes à talons hauts pour aller marcher dans la bouette et monter à cheval. Peut-être un petit look cowgirl, il trouverait sans doute ça mignon et sexy.

Alors que je me fais réellement du soucis pour Andrew depuis que sa femme est partie, Alie se met à rire, comme si elle avait des idées derrière la tête, alors que non je n'étais pas du tout comme cela, du moins j'essayais de l'être le moins possible, même si je n'étais pas souvent fière de moi. Arrête de te foutre de ma gueule, je pensais plutôt à aller prendre un pot après le taf, tout de suite ... A croire que tu ne me connais pas Fraser ! Il lui faudra du temps mais c'est un mec fort le petit Windsor ... Oui il fallait réussir à lui changer les idées, à le sortir de son quotidien, mais ça avec Alie on était plutôt douée, faire les cons et les folles c'étaient bien notre truc.
Arrivées au centre commercial, autant dire que nous allions en profiter un maximum .. voilà qu'elle allait se mettre au cheval, un vrai truc de gosse de riche pour le coup, manquait plus qu'elle assiste au match de polo et c'était fini, elle était des leurs. Il t'a fais chavirer le fameux Carter ! Ca fait plaisir à voir en tout cas ... On commence par là ? dis je en me dirigeant vers la première boutique un peu de luxe du coin, même si moi mon chez moi c'était Hilfinger, Darel et Louboutin, je m'habillais aussi des fois en mode baba cool, une princesse de la haute version une princesse de la basse, ou toutes les incompréhensions de ma vie.

Andrew était mon ex fiancé même si cela n'avait jamais été officialisé publiquement. Nos familles et nos proches le savaient. Mais ils s'attendaient à quoi? À ce que deux jeunes acceptent de piler sur le peu de liberté qu'ils avaient pour unir leur deux familles alors que les sentiments n'y étaient pas? Malgré tout, Andrew restait un de mes meilleurs amis. Je ne pouvais pas l'abandonner alors qu'il était au plus bas. Il refusait de l'avouer mais je pouvais parfois être assez insistante. Il allait finir par se confier à moi lorsqu'il serait prêt. "Oui, il va s'en remettre. Comme tu dis, il est fait fort! ce qui m'énerve, c'est que toutes les filles sont après lui maintenant. Et ce n'est pas pour les bonnes raisons. On dirait des groupies." Je voulais qu'Andrew soit avec quelqu'un de bien. Pas une fille qui est avec lui de passage ou uniquement pour son statut social.
Quoi qu'il en soit, nous étions rapidement arrivées au centre commercial. J'avais envie de m'acheter un petit ensemble qui ferait fille des campagnes. Carter allait sûrement trouver ça mignon. Je serais prête à tellement de choses pour lui. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie comme ça envers un gars. J'étais complètement et totalement amoureuse de lui. J'adorais l'effet qu'il avait sur moi. Je souris à sa pensée comme une pure imbécile. Lully me pointa une boutique en me demandant si on commençait par là. "Oui, on peut." lui répondis-je en me dirigeant vers la boutique mentionnée. "Alors, toi, il doit bien y avoir un mec, beau et sexy?" 

C'est ça d'être un beau gosse et en plus de belle famille, mais j'pense pas qu'il se fasse avoir ... on pire on ira lui botter le cul ! Oui cela avait toujours été un peu le soucis dans notre vie, se faire accoster par intérêt, déjà que je ne supportais pas trop d'être de la seigneurie car tout semblait tout beau et tout doré vu de l'extérieur, mais au finalement la vie était exactement pareil, les même soucis, les même galères sauf que bon d'accord on s'en sortait toujours plus ou moins bien et facilement, mais non je n'avais pas la vie rêvée, ni la vie toute rose comme tout le monde pouvait le croire. Et ton Carter il a pas de groupies j'espère, mis à part toi qui est totalement dingue de lui ? Oui s'en était presque blasant d'être à côté d'elle, elle respirait l'amour et la joie de vivre, alors que je me retrouvais toujours dans mes histoires compliquées, histoires que je ne pouvais pas crier sur tous les toits et que je voulais en plus garder secrètes ... Pénétrant dans la boutique, à la recherche de la robe de mes rêves, peut être que j'allais flasher, le coup de foudre ça existe plus avec les fringues qu'avec les mecs y a pas à dire. Rien de bien sérieux ... tu sais j'me pose pas comme toi Alie ! J'suis difficile et y a pas à dire avec mon caractère de merde, c'est pas facile tous les jours ! Oui et j'aurais pu continuer en sortant tout ce que j'avais sur le coeur, mais si je me mettais tant de barrière c'était bien vis à vis de ma meilleure amie, alors ce n'était pas pour tout sortir d'un coup et voir ma vie chavirer d'une seconde à l'autre alors que nous étions en train de faire les boutiques, ce qui devait être un moment de détente et de plaisir total.