(willow) i need someone to lean on

22:00, 16 octobre. Je fixais la date sur l'écran de mon téléphone. Je fêtais mes vingt-deux ans aujourd'hui. J'avais mis mon téléphone en mode avion pendant toute la journée, je ne pouvais pas supporter les messages d'anniversaires de gens qui s'en foutait pas mal de mon existence sur cette planète. Aujourd'hui je ne célébrais rien. Ça signifiait seulement une année de plus de souffrance, c'était plus un deuil qu'autre chose. Je levais ma bouteille de vodka au ciel avant de crier, "Joyeux putain d'anniversaire à moi!". J'avais bu chaque bouteille d'alcool qu'il y avait dans ma chambre depuis que je m'étais réveillée et j'avais du mal à rester debout. Pourtant, même si j'étais clairement ivre j'avais encore du mal à oublié qu'aujourd'hui était mon anniversaire et que j'étais seule. Énervée, j'allais jeter la bouteille par terre quand quelqu'un se mit à frapper à la porte. J'avais du mal à savoir si je l'avais imaginé ou si c'était réel. Dans tous les cas, j'avais beaucoup trop d'alcool dans le sang pour me lever et ouvrir la porte d'entrée. Je crois que je pris quelques minutes pour me rendre compte que je n'avais pas fermer la porte à clé avant de voir Willow débarquer dans mon salon. Non, non, non. Pas lui. Je n'avais aucune envie qu'il me voit dans cet état. J'avais aucune envie de voir qui que ce soit. "C'est mon salon ! Qu'est-ce que tu fais ici, Willy?" Je me mis à rire, passant de la colère à l'hystérie en une fraction de seconde. "Je t'ai appelé Willy, comme Willy Wonka." Ouais, j'étais dans un sale état.

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mise en page par mad loveJ’avais passé la journée à chercher un petit cadeau pour Arabella, c’était son anniversaire aujourd’hui et je savais que c’était un moment difficile pour elle. J’avais opté pour des fleurs et de quoi décorer sa chambre parce que j’ai toujours été à chier pour trouver les cadeaux de mes amies. J’avais choisi le cadeau avec mon fils qui aimait plus particulière Arabella puisqu’elle était sa marraine après tout. J’avais beau lui envoyer un message pour lui demander si on pouvait passer, elle n’avait pas répondu et je me doutais bien que c’était à cause de ce jour. Je pris la décision d’y aller directement, j’étais quelque peu têtu quand je m’y m’étais. Je sonne plusieurs fois à sa porte, tenant la main d’Alon dans la mienne. Je compris qu’elle boycottait également les sonneries à sa porte, mais voilà elle a oublié de fermer à clé. J’entre et me dirige dans le salon, je la retrouve comme prévu dans le canapé en train de boire. Je soupire me baissant vers Alon lui disant d’aller s’amuser dans la chambre de sa tante. Je viens ensuite me poser dans le canapé à côté d’elle. On doit boire tous les deux en ta santé nan ? dis-je en arquant un sourcil. Puis sa blague sur Willy Wonka, ce n’est pas la première fois qu’elle me la sort celle-là. Allez ! Buvons, promis si tu gerbes, je tiendrais tes cheveux. dis-je en prenant son verre pour en boire une gorgée.

Je crois qu'Alon était aussi là mais je n'étais pas sûre qu'il était la petite tâche ronde que j'avais vu quitter le salon. Je crois que peut importe s'il était là ou non je m'étais dis qu'il n'était pas là. Comme si en le pensant assez fort, ça deviendrait peut être vrai. Je ne pensais pas pouvoir supporter ses petits yeux innocents se poser sur la grosse ratée que j'étais. J'aimais bien Willow. Il n'essayait pas désespérément de me réconforter en m'empêchant de boire. Il me comprenait. Même si il ne savait pas vraiment ce qu'il était censé comprendre. Il boit une gorgée et je lui prend violemment le verre de la main. "Qu'est-ce qui est si dur à comprendre, monsieur? Ma maison, mon salon, ma bouteille, mon verre, mes murs. Je déteste les murs. Je déteste cet endroit. Je déteste tous ces trucs inutiles qui m'entourent." Je crois qu'au fond, Willow a toujours su que je n'avais jamais eu de chez moi, que je n'avais pas l'habitude de posséder des choses. C'est pas comme si il savait des choses sur moi, je ne parlais jamais de mon passé, mais j'étais sûre qu'il l'avait senti. À première vu c'était une belle maison avec une couche parfaite de peinture, de jolies rideaux et un beau canapé mais quand on y regardait de plus près il n'y avait aucune photos sur les étagères, aucun souvenir de vacances, aucun objet personnel qui pouvait faire penser qu'un vrai humain pouvait vivre ici. Et puis il y avait ma chambre. Personne n'y était jamais rentrée et il y avait une raison pour ca. "Ouais buvons en ma santé. À Arabella et sa jolie jolie maison." Je prenais la bouteille, la ramenant directement sur mes lèvres.

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mise en page par mad loveSi j’avais déjà vu Arabella dans cet état ? Pas vraiment, en vrai … Je ne me souvenais pas l’avoir déjà vu pleurer, mais je pense que Lily l’a vu plusieurs fois, elles étaient proches toutes les deux après tout. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, j’allais reste avec elle jusqu’à ce qu’elle aille mieux. C’est son anniversaire après tout et on ne passe pas un anniversaire seul. Alon était parti regarder la télévision dans la chambre d’ami pendant que moi je m’occupais d’elle comme je le pouvais. Tu peux dire ce que tu veux Arabella, tu sais que j’en ai rien à foutre et que je vais rester assis ici même si t’en as pas envie. Je tournais la tête pour regarder le décor de son appartement et c’était plutôt impersonnel et … banale. Rien ne t’empêche de faire un peu de changement dans cet appartement. dis-je calmement même si j’avais bien compris ce qu’elle voulait dire. Elle devait faire un peu de changement, comme moi en fait. Elle ne se sentait jamais chez elle, elle a trop vécu dans des endroits différent que forcément ce n’est pas facile de se retrouver avec un chez-soi. Je la regardais trinquer en son anniversaire et en sa jolie maison. Je la laissais boire à la bouteille, ne cherchant pas à l’empêcher car cela ne changerait strictement rien. Je pris une autre bouteille qui trainait pas là et l’ouvrit buvant une gorgée à mon tour. Tu vas m’expliquer pourquoi tu es dans cet état maintenant ? dis-je en me ressuyant le coin de la bouche.

J'avais finis ma bouteille. Sans même réfléchir je la laissais tomber, la laissant rouler doucement sur le tapis pendant que Willow m'adressait la parole. Je me retournais pour le fixer essayant de me concentrer pour comprendre ce qu'il était entrain de dire. D'ailleurs, je crois que ma réaction prit quelques secondes. Je levais le bras avant de venir tapoter son dos. "Bon garçon." Puis je portais une main à mon front avant de tourner la tête. Je crois que ce que j'avais voulu dire c'était merci. J'avais pas entendu ce qu'il avait dit après. Un truc sur mon appartement, je crois. Je souris sans même savoir pourquoi. J'avais mal à la tête. Je pouvais m'entendre réfléchir. C'était pas bien. Je me baisse pour attraper une autre bouteille et je bois. Un gorgée. Deux gorgées. Y'a quoi après deux? J'sais plus. Tant mieux. Il me pose une question et j'ouvre la bouche pour répliquer sans même savoir ma réponse. Et puis je le vois; avec ses petits yeux innocents, ses cheveux en désordre, son petit corps debout dans l'encadrement de la porte du salon. Son regard rencontre le mien et puis celui de Willow qui se retourne à son tour et il repart en courant, parce qu'il sait qu'il n'est pas censé être là. Il y a un silence et je déteste ça. "Il m'a toujours apprécié, Alon. J'ai jamais su pourquoi. J'crois que c'est parce que les gamins voient pas c'qui est brisé, ils voient c'qui peut être réparé." Sa présence avait été comme une douche froide, une prise de conscience instantanée, comme si tout l'alcool avait quitté mon corps. Seulement ça n'avait pas duré longtemps. J'avais plus aucun souvenir de ce que je venais de dire. "Je veux des frites." Je fis une tête de chien battu avant de m'affaler sur le canapé.

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mise en page par mad loveLa situation était tout de même étrange, je n’avais pas l’habitude de voir Arabella dans ce genre de situation donc forcément je la regardais assez bizarrement. Pourtant, j’essayais d’être naturel pour qu’elle arrête sa déprime. Je n’avais pas trop compris pourquoi elle m’avait dit que j’étais un bon garçon, mais je la laissais simplement faire. J’essayais de savoir ce qui n’allait pas chez elle mais elle semblait ne pas vouloir me le dire. En fait, elle n’a pas eu le temps de me dire quoi que ce soit que mon petit ange vient nous rendre visite. Je lui avais pourtant dis de ne pas bouger de la chambre, mais il semblait vouloir dire bonjour à sa marraine. Je le regardais sans rien dire avant de le voir partir en courant, il a eu peur je le sentais. Les enfants savent voir le bon côté des autres, c’est pour cela qu’il t’aime autant. dis-je en haussant les épaules. Je soupire doucement avant de sortir mon téléphone portable pour pouvoir commander de la mal bouffe. Tu veux quoi avec les frites ? On se mange des pizzas avec des frites, ou un grec ? Un kebab ? lui demandais-je en cherchant sur internet un livreur à domicile. Arrête de boire aussi, sinon je serai dans l’obligation de ramener Alon chez moi. lui dis-je en lui prenant la bouteille pour la déposer de l’autre côté d’elle.

C'était un peu étrange comme situation. Comme si j'avais été divisée en deux: une partie de moi désirant voir Willow s'en aller sur le champ et une partie prête à le supplier de rester. Je ne voulais pas qu'il, ou que n'importe qui d'autre, me voit dans cet état mais je ne pouvais pas supporter de rester toute seule. J'étais dangereusement vulnérable et j'avais peur que l'alcool et la drogue se mettent à parler. Je pouvais sentir la colère monter en moi lorsqu'il me répondit. "J'ai pas de bon côté. Les gamins sont juste stupides' dis-je en pointant le doigt vers Willow, comme une très mauvaise menace. Et puis pourquoi il parlait de ça? C'était pas parce que j'étais ivre morte que tout d'un coup j'étais devenu un petit enfant innocent remplie de sentiments. Il sortit son téléphone portable et je le fixais en silence. Il arrêtait pas de bouger, c'était énervant. Ou peut être que c'était juste moi qui imaginait ça. Ca expliquerait le ouistiti sur son épaule. "Est-ce que tu m'apprécies, Willow?' Il lève la tête vers moi et j'ai encore aucune idée de ce que je suis entrain de dire. "Lily m'aimait bien. Mais toi… toi j'ai jamais su. Je suis pas ta responsabilité, tu sais. T'as pas à faire ça. Elle comprendrait si tu rentres à la maison avec Alon." Je voulais pas être le boulet qu'il devait se trimbaler pour alléger sa conscience. Même si Willow je l'aimais bien. Et qu'au fond je savais qu'il devait m'apprécier aussi. Et c'était bien ça qui me faisait flipper. Je restais immobile une minute avant de crier. "Et une pizza double fromage, pizzaiollo!" m'éxclamais-je comme si j'étais entrain de finir une commande avant de me laisser tomber sur la canapé, m'allongeant et fermant les yeux.

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mise en page par mad loveJe la fixais en l’entendant s’énerver à cause de mes paroles, elle commençait légèrement à me chauffer les oreilles. Je pouvais bien comprendre qu’elle n’était pas bien, mais il y a des limites à la connerie tout de même. Mon regard se fit plus glacial et elle a bien dû comprendre que ma patience avait des limites. Bref, ce n’était pas le moment de sortir ma colère car cela allait mal tourner, j’en étais certain ! Je sortis mon téléphone pour commencer à chercher ce qu’on pouvait manger avec les frites. Je tourne la tête vers elle quand elle me demande si je l’apprécie et elle finit par parler de Lili et qu’elle ne savait pas si je l’appréciais comme ma défunte petite-amie l’aimait elle. Je n’avais pas besoin de l’aider d’après elle. Je t’apprécie énormément Arabella, mais là tout de suite, tu m’énerves plus qu’autre chose. Je sais que tu as pu vivre des choses difficiles, mais ton comportement ne te fera pas avancer. Je pourrais partir avec Alon et te laisser dans ton état actuel, mais cela ne fera pas de moi un vrai ami. dis-je en la regardant. Je soupire en l’entendant me parler comme si j’étais moi-même le serveur. Je finis par appeler la pizzeria et commander une pizza double fromage, une pizza bambino pour mon petit monstre et une pizza mexicaine pour moi avec un gros paquet de frites. Je donne l’adresse d’Arabella et me tourne vers elle. Cela arrive dans 20 minutes. Maintenant, tu vas me faire le plaisir d’aller prendre une douche pour te remettre les idées en place. dis-je en la fixant. Il était hors de question que je la laisse dans cet état.

Honnêtement j'avais juste aucune idée de ce qui se passait. Une seconde je voyais Willow en face de moi, l'autre j'avais un épisode complet de bob l'éponge qui passait dans mon esprit et j'avais ce sentiment étrange de vouloir me lever et danser la danse du ventre. La danse du ventre! Faut que je parte en Égypte un jour. Ou en Iraq. Oh, c'était une excellente idée! Faut pas que j'oublie d'aller chercher sur internet pour des billets d'avion, tiens. J'avais vraiment envie d'aller voir le Sahara et puis j'avais jamais été en Australie! Je fus vite sortis de mes rêveries quand je me rendais comptes que Willow avait parlé. J'avais rien entendu mais il avait l'air énervé. Je fermais les yeux avant de me positionner comme si j'allais dormir en l'entendant commander au téléphone. "Je voulais pas te fâcher." J'avais parlé tellement doucement que je pense qu'il ne m'avait pas entendu. C'était tant mieux. Je pouvais sentir son regard me fixer et j'ouvris les yeux, toujours allongée sur le canapé, passant mon bras derrière ma tête pour chercher une bouteille par terre. Bingo. "J'suis même pas sûre de pouvoir me lever. Comment tu veux que j'aille prendre une douche dans ma bainene…bainieu..bainnoire, comment on dit déjà?" Je me retournais avant d'ouvrir la bouteille et de boire la vodka qui s'y trouvait.

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mise en page par mad loveElle se foutait juste clairement de moi, je pouvais être quelqu’un d’attentionné mais il ne fallait pas non plus qu’on pousse le bouchon trop loin. Elle s’en était pris à Alon indirectement et c’est bien la seule chose qu’il ne fallait pas faire. Elle semblait ne pas comprendre pourquoi j’étais énervé, il faut dire que la drogue a toujours eu de mauvais effets. Tu dis toujours ça. dis-je avant de finalement m’occuper de commander les pizzas et les frites. Je sais que je lui avais dis de prendre une douche en attendant pour qu’elle se remette les idées en place mais elle ne semblait pas vouloir le faire. Je lui avais également dit d’arrêter de boire, il y avait tout de même Alon dans l’appartement… Mais à croire qu’elle s’en foutait également, elle en faisait une belle de marraine tien ! Ma patience a clairement des limites, je finis par me lever et d’attraper la bouteille de vodka, je lui retire des mains et la pose violemment sur la table. Très bien, puisque c’est comme cela ! Je l’attrape d’un coup et la porte jusqu’à la salle de bain. Je la mets dans la douche et allume l’eau. On va dire que maintenant ses idées vont se remettre en place tranquillement. Je finis par arrêter l’eau et la regarde. Ca va mieux maintenant ? T’es calmée ? lui demandais-je en arquant un sourcil. Qu’elle ne s’énerve même pas car elle va vite se faire accueillir.

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