HOLLERY + can we be friends again ?

Ça fait du bien de sortir enfin la tête de l'eau. Faut dire ce qu'il en est.. depuis ma rupture avec Avery, ça n'allait pas fort fort. Je ne sortais plus beaucoup, je parlais à peine à mes amis. J'me suis plus réfugiée dans les cours et dans mon boulot pour essayer d'oublier le mal que ça me faisait d'être séparée de lui. Petit à petit, j'ai réussi à voir les choses différemment. J'peux pas regretter notre histoire, elle signifie beaucoup trop et elle m'a fait devenir la femme que je suis aujourd'hui. Avery m'a apporté beaucoup et la plus grosse crainte que j'ai aujourd'hui, c'est de le perdre pour de bon. Et clairement, mon meilleur ami me manque. Celui avec qui j'fais des choses folles, avec qui j'parle de tout est de rien. Celui qui sera toujours là pour moi et pour me protéger. J'ai pas envie qu'il reste de l'amertume entre nous même si je suis consciente que notre relation ne pourra jamais redevenir exactement comme avant. Je décide donc, avec sa permission, d'aller le voir à sa chambre à la Winthrop House. J'ai un noeud à l'estomac, un peu angoissée j'l'avoue. J'ai peur qu'il me rejette et je sais que ça va me faire du mal s'il le fait. Je toque à sa porte et j'attends sa réponse. Respiiiiires Holly, respires.

Il bosse sur ses cours de la journée en attendant qu’Holly pointe son nez à la Winthrop. Plus les mois passent, plus l’idée qu’elle revienne dans le bâtiment semble absurde. Le fossé s’est creusé malgré eux. Ceci dit, et pour la première fois depuis leur rupture, Avery a répondu rapidement aux sms de son ex. Sans appréhension. Sans s’imaginer que leur conversation irait dans la mauvaise direction. Sans peur. On toque. Il ouvre. La brune est sur le palier. « Salut. » Il lui sourit, sincèrement, puis s’écarte de la porte pour la faire entrer. Comme elle peut le constater, rien n’a changé. Tout est en bordel. Le lit n’est même pas fait. Avery quoi. Il préfère taffer ses cours dans le bordel et ensuite descendre pour parler avec ses potes. « Comment tu vas ? »

J'suis nerveuse parce que j'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des années alors qu'on s'est vu une fois au Summer Camp. Une seule et unique fois. C'est drôle, je n'ai jamais réellement eu peur de lui parler ou d'être face à lui. Je pense que j'ai juste trop peur que ça fasse encore un peu mal. Il ouvre la porte et je aucun son ne sort de ma bouche en premier temps. « Salut. » Il me sourit, un sourire différent que les derniers dont j'ai eu droit. Ces sourires tristes et mélancoliques qu'on se balance depuis des mois. J'entre dans sa chambre et je regarde autour de moi. Toujours la même chambre, rien n'a bougé j'ai l'impression. « Comment tu vas ? » Je relève la tête vers lui et j'hoche la tete, sans trop savoir pourquoi. Juste pour me montrer positive, je présume. « Ça.. ça va. Et toi ? » Des paroles tellement banales. Je m'approche de son lit et comme j'ai eu l'habitude de le faire machinalement, je tire la couette pour recouvrir son lit, m'asseyant sur le bord de celui-ci. Je le regarde et je finis par dire, « Tu me manques. »  « J'veux dire.. mon meilleur ami.. il commence à.. à sérieusement me manquer.. » Avec qui je peux faire des conneries maintenant ? Avec qui j'peux voler des voitures, me retrouver en prison.. avec qui j'peux me sentir libre ? Parce que c'est ce qu'Avery m'a toujours fait. Me faire me sentir libre.

je suis un boulet:

« Ouais ça va. » Il ne rajoute rien, présumant que la brune a quelque chose à lui dire. Il lui laisse donc la possibilité de parler. Le reflexe de son ex tire les traits du winthrop qui vient s’assoir sur la chaise de son bureau. Face à face.  L’attente ne se faire pas longue. Il lui manque. Elle veut revoir son meilleur ami disparu depuis quelques mois. Elle lui manque aussi. Quand il a des bonnes nouvelles, il ne sait plus qui appeler. Il se retient de prendre son tel et composer le numéro d’Holly. Sauf que plus rien n’est pareil. Ils se sont aimés bien plus que des amis le devraient. C’est ce qui a brisé leur amitié. Assurer qu’ils peuvent retrouver la même relation qu’avant est de la folie. « Tu me manques aussi. » dit-il accompagné d’un sourire en coin. Le retour du sourire mélancolique. « Tu crois qu’on peut redevenir des meilleurs amis ? » Av préfère la questionner plutôt qu’ajouter un poids au silence.

Je pense que la distance a été nécessaire après notre séparation, même si j'ai beaucoup blâmé Avery pour ça. Je sais comment il est, j'le connais par coeur. Quand ça ne va pas, il prend de recul quitte à se montrer super froid, ce qui ne veut pas dire qu'il est indifférent. Mais le seul moyen de se détacher d'une personne et des sentiments, c'est l'éloignement non ? Fallait bien qu'un de nous deux impose cette distance pour qu'on arrive à guérir chacun de notre côté. Mais une chose est sûre et certaine: il me manque. J'ai beau aller mieux, me sentir incroyablement bien avec Lincoln, y'a toujours un petit manque et j'suis persuadée que ce manque c'est lui, c'est Avery. « Tu me manques aussi. » Je baisse légèrement les yeux, soulagée que ça soit son cas aussi. Que malgré tout ce qui s'est passé, on est toujours liés par quelque chose. « Tu crois qu’on peut redevenir des meilleurs amis ? » Je relève le regard vers lui et je le regarde, restant silencieuse quelques secondes avant d'hausser les épaules, « Je... je sais pas trop.. » Je ris légèrement, ajoutant, « Après tout ce qu'on a vécu ensemble.. ça peut que rendre notre relation solide, non ? J'veux dire, on s'est aimé à la folie, ça compte non ? Au début ça risque d'être bizarre mais peut-être avec le temps.. ça reviendra naturellement..? » Je l'espère. J'pense qu'on mérite d'essayer, non ?

C'est ça, il fallait que l'un des deux enfile le vêtement de méchant et impose la séparation. C'est le rôle qu'à joué Avery pendant que les autres critiquaient sa froideur. Peu lui importait. Grâce à ça, ils sont sur le chemin de la rémission. Ils ne parlent même plus de mari ou de femme, mais seulement de meilleurs amis. Est-ce que c'est possible ? Il en doute fort. Il ne sait pas s'il sera assez fort pour dépasser leur histoire. A la réponse d’Holly, le winthrop hausse les épaules. Il n’a pas de meilleure réponse à donner et préfère se contenter de l’optimisme de l’étudiante. « Peut-être. » Mais qu’elle n’attend pas de lui que ça redevienne normal rapidement. Il l’a aimé, et il restera toujours des sentiments ancrés dans son cœur même si les mois défilent. « Alors si on doit faire comme avant.. Raconte moi ta vie. » Il sourit, espérant sincèrement que ça va marcher.

Avery a toujours été un gars mystérieux. Mystérieux pour beaucoup de monde peut-être mais pas pour moi. Au fil des années on en a traversé des choses. La mort de sa famille, la recherche de mon frère, notre mariage, notre amour.. tout ça, je ne peux pas croire qu'on l'a vécu pour au final, en arriver à devenir deux étrangers. Non, je ne le supporterai pas et il me manque trop. « Peut-être. » Il ne se prononce pas, certainement parce qu'il n'y croit pas je ne suis pas dupe. Mais ça a toujours été comme ça, n'est-ce pas ? J'ai toujours été l'optimiste et lui le pessimiste. C'est toujours moi qui nous a porté avec ma foi inébranlable en nous. « Alors si on doit faire comme avant.. Raconte moi ta vie. » Je le regarde et je me sens paniquer un peu à l'idée de parler de Linc. Je me lève et je secoue la tête, « Non, avant.. »  Je m'approche de lui et je me glisse dans ses bras. On a pas attendu de s'aimer pour se prendre dans les bras. Je ferme les yeux et après quelques secondes, je me recule et je lui souris, m'asseyant à côté de lui sur le bord de son bureau. Bon.. allez Holly, on veut être amis et j'préfère qu'il l'apprenne de moi que de quelqu'un d'autre. « J'ai.. rencontré quelqu'un..  » Façon de parler, parce que je le connaissais déjà un peu quand on était ensemble Av et moi.

Elle ne répond pas à sa question, mais vient se loger dans ses bras. Si la surprise est le sentiment premier, Avery passe au dessus et passe ses bras autour d'elle. Il est bien. Heureux de la sentir près de lui. Son cœur bat plus rapidement. Puis ça se termine. Elle vient s’asseoir à côté de lui. « Ca faisait longtemps. » Il ne cache pas son sourire. Ses petits moments d’affection lui ont manqué. Cette joie disparait quand elle lui avoue qu’elle a rencontré quelqu’un. L’ascenseur sentimental. Il ne pensait pas à ce genre de nouvelle. Il aurait préfère des anecdotes sur ses cours, sur son chien, sur tout mais pas sa vie amoureuse. « Oh. Bon courage à ce type. » Avery tente l’humour pour cacher ce sentiment de déception. Pas qu’il espérait se remettre un jour avec Holly, mais il se sent trahit qu’elle puisse vivre une nouvelle histoire. « C’est sérieux entre vous ? »

. « Ca faisait longtemps. » Je ne peux qu'acquiescer. J'ai l'impression que ça fait des années, en fait. Mais malgré le fait que ça fasse longtemps, rien n'a changé sur ce sentiment d'être protégée quand je me réfugie dans ses bras. Il m'a brisé le coeur plus d'une fois quand nous étions ensemble mais à chaque fois, c'était pour me protéger. Il veut que je lui raconte ma vie.. j'vais le faire. C'est la seule anecdote croustillante que je peux te donner Avery, parce que j'ai été un zombie associable depuis notre séparation donc il ne s'est rien passé d'extraordinaire dans ma vie. « Oh. Bon courage à ce type. » Je déglutis et je souris légèrement. Pourquoi j'ai l'impression de le trahir quand je lui dis ça ? Je sais pas. J'pense qu'une partie de moi sera toujours un peu amoureuse de ce gars qui m'a épousé y'a un an et demi. « C’est sérieux entre vous ? » Je fronce les sourcils, haussant les épaules, « Je.. je sais pas.. c'est.. »  Je ris nerveusement et je baisse les yeux, pas prête à voir ce regard qu'il me lance. Celui dans lequel je vois la déception. « C'est très très récent.. j'me sens juste.. bien avec lui.. » Il m'aidera très certainement à fermer la cicatrice que tu as laissé Av.

Il continue à croire que c’est la fatalité  qui a tué son couple, que même lui l’acteur principal ne pouvait rien y faire, que le destin en avait décidé autant. Avery s’était fait à cette idée, et même s’il a regretté à plusieurs reprise sa rupture avec Holly il s’était résigné à prétendre que c’était le bon choix. Mais entendre que la vie sentimentale d'Holly ne s'est pas arrêtée après son départ lui laisse un gout amer dans la bouche. Son bonheur ne s’appele plus Avery et c'est ce qui lui compresse la poitrine à l'heure d'aujourd'hui. Il fallait s'y attendre, comme le fait qu'ils reviendraient l'un vers l'autre pour reconstruire une amitié. Sauf que l'optimisme n'est vraiment plus là. « Tant mieux si t’as trouvé quelqu’un. » Elle va pouvoir passer à autre chose une bonne fois pour toute. Oublier qu’ils ont passé un an à s’aimer comme des fous. Ca commence à partir dans sa tête aussi, les souvenirs de baisers, de ces moments romantiques... Ca finira par partir entièrement, mais en attendant ça fait toujours mal. « J’te souhaite tout le bonheur du monde. » Tu sens la pointe d’ironie dans sa voix ? C’est ce qui le trahit bien qu’il fasse un effort surhumain pour rester à quelques centimètres de la brune.