BEAU & LULLY à la piscine (#1)

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Comme souvent je finissais la journée par me rendre à la piscine de l'université, un moyen pour moi de lier activité sportive et détente, c'était d'ailleurs surement l'un des seuls moments de la journée que je m'accordais pour moi toute seule. C'était mon petit moment de paradis, ce moment où le temps semblait être stoppé, comme si rien ne pouvait m'arrêter, rien ne pouvait me rendre faible, j'étais la reine de l'instant, celle qui dominait ses mouvements dans l'eau telle une sirène des bassins. Le sport s'était en grande partie ma vie, tout comme la musique, j'étais née pour toucher à tout, vivre sur un courant continu et toujours à 3000 volts. J'avais déjà dit une fois "Qui m'aime me suive ! " J'en avais conclu que personne ne m'aimait, sauf qu'en réalité c'est que j'allais beaucoup trop vite passant d'une activité à une autre, trouvant peu de temps pour me reposer. Aujourd'hui en soit était une journée comme les autres, je nageais déjà depuis plus d'une heure, la piscine allait bientôt fermer, je me dirigeais alors vers les vestiaires pour me changer, prendre une douche au passage avant de rejoindre ma chambre à la Cabot.
Toujours dans la douche, j'avais coupé l'eau en me laissant glisser contre le mur, me poser seulement quelques secondes, les mains sur le visage pour me le rafraîchir, je soufflais, je revivais. Mais les lumières se sont éteintes, le silence a commencé à régner, la peur qui glace le sang, je sortais sur la pointe des pieds essayant de me repérer avec la lumière extérieure qui se reflétait dans les vitres, tout était sombre ou presque, le silence absolu ! J'avais peur ! Surtout lorsque je fonçais dans quelqu'un en reculant. Qui est là ? Ne me touche pas ! dis je de peur qu'un psychopathe soit dans les parages, je me retournais d'un coup en faisant volte face, alors que maudite comme j'étais c'était le visage de Beau qui se dessinait devant moi, je reculais encore un peu pour accroître la distance entre nous, comme pour fuir éternellement le rapprochement que nous avions osé avoir il y a de nombreux mois.

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à la piscine
mise en page par mad loveJ'avais toujours adoré l'eau. Tout petit, j'adorais déjà prendre mon bain et à partir du moment où j'avais découvert les piscines, je n'avais eut de cesse de m'y rendre. J'avais d'ailleurs longuement fait de la natation et j'en pratiquais encore assidument. Le contact de l'eau me reposait, me relaxait. Je me sentais toujours hyper apaisé après avoir nagé et c'était une des meilleures sensations au monde. J'avais pris l'habitude de nager au moins un peu en fin de journée. Ainsi, j'étais apte à rentrer chez moi tout relaxé et je pouvais bosser et manger tranquillement, serein. C'était une part de ma petite routine que j'appréciais beaucoup. Ce jour-là n'avait nullement fait exception. J'avais passé plusieurs heures à la piscine et j'avais un peu perdu la notion du temps. Je savais que l'heure de fermeture devait approcher, mais je ne m'en formalisais pas plus que de raison. Je prenais mon temps, me disant que je serais à l'heure quoi qu'il en soit, je l'avais toujours été. Alors que l'heure de fermeture approchait dangereusement, je fila dans les vestiaires des hommes pour prendre ma douche et me changer. Là encore, je pris mon temps, vu que cette douche ferait office de douche du soir pour moi et je sortis des vestiaires une dizaine de minutes après, confortablement vêtu et avec mes cheveux bruns humides ruisselant dans mon cou. Une fois hors des vestiaires, je fus saisi d'un très mauvais pressentiment. Les lumières avaient été coupées et j'évoluais donc dans une forme de pénombre. Oups. Ronchonnant un peu dans ma barbe pour la forme, je plongea ma main dans la poche de mon pantalon pour attraper mon portable, me demandant si je pouvais contacter le personnel. Fallait bien trouver une solution. Je marchais à vive allure vers la sortie et j'étais tellement pris dans ma réflexion que, dans la pénombre ambiante, je ne vis pas une silhouette se dessiner dans mon champ de vision. Je me cogna dans quelqu'un qui eut visiblement la frousse. « Qui est là ? Ne me touche pas ! » « Du calme ! » Lançais-je d'une voix forte. La fille se retourna et je découvris qu'il s'agissait de Lully. Ma mâchoire se crispa. « Ah, salut » lâchais-je d'une voix sourde. Quelles étaient les chances de se retrouver enfermés dans l'enceinte d'une piscine, après la fermeture et ce avec la fille que vous n'avez de cesse de fuir car elle n'a de cesse de refuser vos avances ?

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J'étais maudite, et pourtant je n'étais ni passée dessous un escabeau, ni même cassé un miroir pour avoir 7 ans de malheur et pourtant son visage doux et rassurant était fixait devant moi, je ne pouvais même pas ôter mon regard de son visage si parfait que j'avais longtemps espéré caresser. Il semblait tout aussi étonné que moi, bien que beaucoup plus à l'aise car il ne devait pas avoir peur d'être cloîtré ici pour toute la nuit, dans le noir en plus, surtout que moi et le noir ce n'était pas réellement une histoire d'amour, je paniquais facilement. Beau. dis je d'une voix faible qui se fermée rapidement pour ne laisser filtrer qu'un murmure. Je me retournais dans l'autre sens, essayant par tous les moyens de trouver une sortie, y avait bien un moyen de sortir de là, surtout que je n'avais même pas mon portable. Tu crois qu'on va rester coincé ici toute la nuit ? dis je d'une voix calme qui avait retrouvé de sa douceur, même si je ne le regardais pas appuyant partout pour trouver un peu de lumière. Et puis qu'est ce qu'on allait faire ici toute la nuit ? Je voulais pas le voir, pas lui parler, parce que chaque instant passé en sa compagnie était un supplice de ne pas éterniser ses instants, parce que rapidement Alie me revenait en tête stoppant toutes les idées qui pourraient me passer par la tête. Ce mec avait une emprise sur moi que je ne saurais pas expliquer, il était tout simplement Beau Lovat-Fraser, cet amour impossible qui faisait battre mon coeur de façon interdite depuis des mois même des années. Tu resteras avec moi hein .... pas trop loin ... tu sais qu'j'ai peur du noir et tout c'est silence à n'en pas finir ! Oui j'avais beau être une femme forte j'étais aussi encore une petite gamine qui paniquait dans le noir, me rappelant toutes ses fois où j'étais renfermée dans la cage d'escalier parce que je ne voulais pas manger étant petite, essayant de faire fuir tous les insectes qui à l'époque adoraient bien plus mon mangé que moi même.

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à la piscine
mise en page par mad loveContrairement à moi qui avait peut-être juste vaguement l'air légèrement agacé, il était évident que Lully était inquiète voir carrément effrayée. Quelque chose dans son expression me poussa à m'adoucir. Pas que je sois sec envers elle, mais je n'étais pas foncièrement chaleureux non plus dans le sens où elle m'avait vexé la dernière fois en me repoussant. J'essayais de faire le deuil de ce que nous pourrions bien être ensemble. Ce n'était pas simple néanmoins et je gardais de l'affection pour elle. « Beau. » J'obtempéra légèrement de la tête avant de reprendre la parole sur un ton que je voulais plus rassurant. « C'est moi. » Elle se retourna, en quête d'une sortie et je me mordis doucement la lèvre, mon regard braqué sur elle. « Tu crois qu'on va rester coincé ici toute la nuit ? » Je me fendis d'un haussement d'épaules, me la jouant décontracté. Peut-être que ça allait déteindre sur elle, elle en avait bien besoin. « Peut-être bien, mais franchement, barboter toute la nuit, y a pire comme programme. » Je la sentis se braquer. Bon, les plaisanteries, c'était peut-être pas une excellente idée là tout de suite. « Je déconne, hein. Faut juste réussir à contacter la bonne personne » dis-je en désignant mon téléphone d'une main. J'avais aucune idée de la personne à contacter et encore moins son numéro mais j'aimais à croire que j'étais bourré de ressources et puis c'était pas la peine de faire flipper Lully davantage. il était évident que nous allions devoir compter sur moi et sur mon sang froid. « Tu resteras avec moi hein .... pas trop loin ... tu sais qu'j'ai peur du noir et tout c'est silence à n'en pas finir ! » Un petit sourire vint se dessiner sur mes lèvres. C'était mignon de la voir si craintive, ça me rappelait l'époque où je la voyais juste comme la copine de ma petite soeur et donc plus ou moins comme un bébé. Aujourd'hui, mon regard sur elle avait bien changé. J'osa me faufiler à côté d'elle et même lui prendre la main, la lui serrant doucement, comme pour lui manifester mon soutien. « N'aies pas peur, d'accord ? Ca va aller, t'es pas toute seule. »

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Cela m'énerve tellement d'être enfermée ici, déjà c'est du temps de perdu à n'en pas finir, même si la nage avait réussi à me calmer pour le coup les nerfs étaient de nouveau à vif, et le fait d'être avec Beau n'arrangeait pas la situation. J'sais que c'est toi j'pourrais te reconnaître les yeux fermés. dis je d'une voix calme, même si j'étais tout sauf dans cet état d'esprit, mais faut l'avouer je connaissais sa voix à la perfection, son odeur et même le son de son pas, c'était grave oui d'accord, mais je le fréquentais depuis tellement d'années, même si tout s'était un peu compliqué. Barboter toute la nuit avec lui ? Je le regardais avec un regard qui se voulait noir mais je n'y arrivais pas, ce n'était pas pour rien que je le fuyais car lorsqu'il se trouvait avec moi je n'arrivais pas à le détester de ce qu'il me faisait ressentir. Parce que tu veux qu'on barbotes ? J'croyais que tu avais plus envi de passer de temps avec moi et que tu n'avais plus rien à me dire ... Oui ce sont exactement les mots que tu as prononcé la dernière fois avant de fermer la porte de ma chambre. D'accord ça peut faire flipper que je me souviennes mots pour mots ce qu'il m'avait dit, mais c'était comme cela, ils étaient restés gravé dans ma tête, allez savoir pourquoi tout se liguer contre moi dans cette histoire. Son portable ? En quoi cela allait pouvoir nous aider, d'accord nous étions des "gens importants" et encore en Ecosse, mais ici on était aux States et tout le monde s'en foutait de nous. Parce que tu crois que ta seigneurie va nous aider ? Sérieux Beau j'crois pas ... dis je d'une voix timide totalement dégoûtée, même si je lui souriais pour lui montrer que j'appréciais qu'il essaye de trouver une façon de nous sortir de là. Je tournais dans tous les sens, pour trouver une idée, un petit indice d'une sortie dérobée, un échappatoire à une nuit tout entière avec le frère de ma meilleure amie, parce que oui c'était le frère d'Alie, la triste réalité des choses. Mais il me prenait la main, je sursautais à ce contact exquis, avant de lui cramponnait le bras, enroulant les bien autour du sien, ayant peur de tous les bruits. Mais je reprenais mon calme et je m'éloignais de nouveau pour ne pas laisser son parfum enivrer mes narines. J'suis flippée si ... Et puis tes petits bras de coquelets feront pas le poids, même si ils sont très ... non rien oublie ! Oui très sexy, tout en lui était tout simplement Beau, mais il ne fallait pas que nous retombions dans notre complicité bien trop déroutante ... So tu nages toi maintenant ?

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à la piscine
mise en page par mad love« J'sais que c'est toi j'pourrais te reconnaître les yeux fermés. » Je me racla la gorge, comme pour casser le silence gênant qui ne pouvait que se produire après ce genre de prises de paroles. Je lui en voulais un peu de sortir des trucs pareil. Même si je comprenais ses raisons (si, si), je trouvais ça déplacé du coup ce genre de répliques. Elle ne voulait pas de moi, elle me repoussait et après elle disait ce genre de trucs. Je ne répondis rien, restant stoïque, enfonçant mes mains dans les mes poches. Je me risqua à déconner au bout d'un moment et ça n'eut pas vraiment de succès. Lully me lança un regard noir. « Parce que tu veux qu'on barbotes ? J'croyais que tu avais plus envi de passer de temps avec moi et que tu n'avais plus rien à me dire ... Oui ce sont exactement les mots que tu as prononcé la dernière fois avant de fermer la porte de ma chambre. » « Ne commences pas » la prévins-je. Nous étions peut-être coincés pour plusieurs heures, même si je ne l'espérais vraiment pas et donc il était préférable qu'elle n'ouvre pas les hostilités contre moi au bout de quelques minutes. Enfin, après c'était son soucis. Moi ça me dérangeais pas de rester tout seul dans une piscine fermée. Elle en revanche, avec sa frousse du noir, j'étais pas sûr qu'elle serait vachement sereine... « Parce que tu crois que ta seigneurie va nous aider ? Sérieux Beau j'crois pas ... » Je lui fila un coup de coude dans les hanches. « J'ai pas l'intention d'appeler mes parents, patate. Je parlais du personnel de la piscine, de quelqu'un qui pourrait nous faire sortir » tss. Comme je l'avais prévu, elle me signala ensuite qu'elle ne voulait pas que je la lâche car elle avait peur du noir. Et c'était mignon et j'y étais sensible et oui, j'allais rester avec elle si c'était ce qu'il fallait faire pour qu'elle n'aie pas peur. Je l'évitais et j'étais en colère contre elle, mais je n'étais pas méchant et j'étais là au besoin. Toujours. J'attrapa sa main et la serra doucement, comme pour lui véhiculer ma confiance. Pour qu'elle se détende un peu. « J'suis flippée si ... Et puis tes petits bras de coquelets feront pas le poids, même si ils sont très ... non rien oublie ! » Je laissa échapper un petit sifflement. « Shhh. Ils sont parfaits comme ils sont mes bras » j'occultais le petit commentaire qu'elle n'avait pas prononcé. Je n'avais pas envie de discuter de notre attirance l'un pour l'autre. Elle m'avait repoussé et du coup c'était tant pis pour elle. « So tu nages toi maintenant ? » « Oui et ça n'a rien de nouveau, j'ai toujours fais de la natation. » Depuis que je devais avoir quatre ou cinq ans, carrément. « J'ai toujours adoré l'eau » et du fait qu'elle ignore un truc pareil je réalise qu'elle ignore plein de choses. Car elle se fichait de ce que je pouvais bien faire quand nous étions en Ecosse. J'étais le grand frère d'Alie, le monsieur parfait et je l'étais toujours quelque part, visiblement. Un peu irrité par cette idée, je lâcha sa main et commença à taper sur le clavier tactile de mon portable, à la recherche d'infos, d'un numéro de téléphone permettant de contacter le personnel de cette piscine.

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Comment torturer son esprit encore et encore, tout simplement à être là renfermée dans une piscine totalement noire à une heure presque tardive avec le mec inaccessible. Regrettant immédiatement mes dires, sa phrase ne se faisait alors sans surprise, je faisais mime de fermer mon clapet pour ne pas continuer sur cette pente. Cependant il faudrait bien que nous trouvions un terrain d'entente si nous devions rester ici encore longtemps, et puis parler de la vie et du beau temps avec Beau ? Impossible ! Ou comment casser cette alchimie qui existait, cependant je restais muette un instant comme incapable de trouver quoi lui dire sans que cela ne soit déplacée dans la situation, peut être tout simplement que j'avais envi de le prendre dans mes bras mais que ma tête me criait de partir en courant. Et comment tu vas toi du coup ? Oui la petite question banale mais qui allait m'apprendre pleins de trucs du moins je l'espérais, car l'espionner ou garder un yeux sur lui de loin pour qu'il ai la vie dont il voulait ce n'était pas facile tous les jours ni même concluant, à force de le fuir je ne savais plus rien de sa vie et c'était étrange. Son petit coup de coude dans les hanches, et mon sourire fut immédiat, comme une enfant qui retrouvait celui qui pouvait la faire sourire et seulement quelques secondes, pour le patate il pourrait repasser. Si tu connais ces gens, j'te vénère toute ma vie ... Et pour le patate j'dois le prendre comment ? Oui ce n'était pas réellement comme si j'avais un abus de confiance sur moi et mon physique, malgré ce que tout le monde disait j’avais un blocage.
Je le regardais ensuite de haut en bas suite à sa réplique vantarde sur ses bras, et j'esquissais un sourire amusé. T'es pas monsieur parfait depuis que tu es tout petit pour rien ... et puis quoi que je dise, elles doivent toutes baver devant ton physique ! Oui j'étais lucide et cela serait totalement égoïste de l'avoir repoussé pour qu'il ne puisse pas vivre sa vie, même si le jour où il serait en couple, j'pense que je me murerais dans un long silence, une longue rancune alors que dans l'histoire il n'y serait pour rien, mais même ! J'ai un caractère de merde oui ou non ?! Puis la boulette du siècle, je sentais à sa voix qu'il semblait déçu, énervé de ma question, comme si cela aurait du être une évidence pour moi qui le connaissait tout de même plus que bien. Je le regardais alors interdite, muette, déçue de moi même sur le coup, je le fixais, cherchant son regard un instant, acte totalement illusoire et à oublier, comme pour lui montrer que merde si j'en savais plus qu'il ne pensait, que j'étais pas une débile ignorante à son sujet et que dans ma tête tout était bien trop compliqué. J'finissais par m'asseoir sur un banc dans le hall, comme battue par la situation, oui on allait rester là pendant des heures, à ne pas se parler car incapable de faire les adultes un instant.

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à la piscine
mise en page par mad loveHeureusement, elle ne rétorqua rien à ma répartie. Je n'avais vraiment pas envie qu'on se prenne la tête et encore plus si nous nous retrouvions coincés ensemble durant une durée indéterminée. Je ne voulais pas envisager le pire. J'avais déjà une fille paniquée à côté, si je commençais moi aussi, ça allait virer au drame alors il était dans notre intérêt à tous les deux qu'elle ne me tape pas sur le système. « Et comment tu vas toi du coup ? » Je me fendis d'un haussement d'épaules. Question lambda, mais bon. « Ca va, je suis content d'avoir repris les cours, ça m'avait manqué, aussi bizarre que ça puisse sonner. Et toi ? » Les cours m'occupaient l'esprit, ils me permettaient de retrouver ma petite routine et je l'aimais ma petite routine. Elle pouvait sonner peut-être un peu ennuyeuse aux yeux de certains, mais je m'en fichais éperdument. Je n'étais ni un petit coincé intello, ni un fêtard fini et c'était très bien comme ça. Je lui expliqua ensuite, suite à son petit commentaire las, que je comptais contacter, dans la mesure du possible, quelqu'un qui serait susceptible de nous ouvrir et de nous libérer de cet endroit abandonné en cette heure de la journée. « Si tu connais ces gens, j'te vénère toute ma vie ... Et pour le patate j'dois le prendre comment ? » Je poussa un petit soupire. « Comme une expression, Lully, fais pas ta susceptible, tu veux ? » Elle me saoulait un peu. Elle me frustrait, elle m'énervait, elle m'irritait et j'essayais de le dissimuler car en dépit de tout ça, je l'aimais bien et je ne voulais pas qu'elle me déteste. « T'es pas monsieur parfait depuis que tu es tout petit pour rien ... et puis quoi que je dise, elles doivent toutes baver devant ton physique ! » Je ne répondis pas car même si ça relevait de la taquinerie, c'était bizarre, bizarre car ça venait d'elle. Je ne voulais pas entendre des compliments sur ma plastique venant d'elle, aussi blagueurs et taquins qu'ils puissent être. Ca me faisait immédiatement penser à l'attirance évidente qui était née entre nous et ça me mettait sur les nerfs. Un peu piqué au vif et ce pas vraiment à cause de la situation (être enfermé dans l'obscurité), je l'envoya un peu sur les roses lorsque je répondis à sa question sur moi et la natation. Elle alla s'assoir, visiblement ennuyée. Je leva les yeux au ciel et croisa mes bras sur mon torse dans un mécanisme de défense. « T'es consciente au moins qu'on ne peut pas continuer comme ça, tous les deux ? » Lâchais-je au bout d'un moment. Je n'avais quasiment pas bougé et j'étais encore debout, dans le noir.

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Notre relation en devenait presque électrique, trop électrique, trop imparfaite, trop misérable et miséreuse même. Nous n'arrivions même plus à communiquer, comme si quelque chose était venu pour de bon casser le lien qui nous reliait, j'préférais alors faire comme si de rien n'était ou poser des questions bateaux qui ne le mettrais pas dans l'embarras, mais il serait quand même capable de me reprocher de le considérer avec ce genre de question comme une personne lambda. Tout devenait un réel casse-tête, où il fallait faire attention à tous les mots formulés, toutes les lapsus échappés. Et la DH ? Ils sont cools alors les intellectuels ? Et moi mon petit trin trin, j'ai pas une minute pour moi, à courir toujours à droite à gauche pour faire plaisir à tout le monde ! Non on ne me changera pas, j'avais beau être une fille de, j'étais loin d'être superficielle et hautaine, je restais simple, tout simplement moi, peut être aussi ce qui me permettait de garder la tête sur les épaules malgré que tout me souriait depuis que j'étais née avec une cuillère en or dans la bouche. Alors qu'il farfouillait dans son téléphone, je le regardais du coin de l'oeil, avec plein d'espoir même si il avait beau être le mec qui pourrait nous sortir de toutes les situations pour le coup, il semblait démunis. Tu m'en fais une belle de patate toi aussi ... dis je en lui décochant un sourire, pour lui montrer que non je n'avais pas changé à ce point et que je savais ne pas me prendre la tête pour si peu, ni même être susceptible, même si il fallait bien avouer que tout ce que disait Beau pouvait avoir un impact bien plus important que je ne l'aurais souhaité sur mon humeur. Puis moi assise et lui debout, il semblait contrôler le monde qui m'entourait, je le regardais d'en bas et je me sentais vulnérable comme jamais je ne l'avais été, sa phrase fut comme un électrochoc ... Tu veux pas venir t'asseoir plutôt que de me regarder d'en haut, on dirait que t'es grand alors que c'est pas vrai ! Faire de l'humour pour éviter les questions fâcheuses, les discussions trop sérieuses, celles qui font mal, bien trop mal pour moi. C'est toi qui fait le susceptible parce que j'ai omis de me rappeler que tu nageais tous les jours ... Mais j'suis d'accord on peut pas continuer comme ça ... mais .... Mais il proposait quoi ? De plus se voir du tout ?! Impossible, même si je le fuyais, le savoir à cet instant avec moi, là me faisait du baume au coeur, même si on s'engueulait ou presque, il était là .... comme toujours !

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à la piscine
mise en page par mad love« Et la DH ? Ils sont cools alors les intellectuels ? Et moi mon petit trin trin, j'ai pas une minute pour moi, à courir toujours à droite à gauche pour faire plaisir à tout le monde ! » J'obtempéra simplement de la tête. En général j'avais la langue bien pendue et ma première intention avait été d'être bavard pour la mettre à l'aise, mais plus la conversation avançait, plus il était indéniable que je me braquais. Aussi facile-à-vivre que je puisse être en temps normal, là je n'avais pas envie de faire des efforts. J'avais l'impression qu'elle les réduirait à néant, le tout avec un joli sourire qui me ferait un peu plus mal au coeur encore. Elle me gavait. Je saturais. Alors je décidais de m'activer, de trouver une solution pour nous faire sortir de là car si je ne flippais pas dans le noir, je n'avais vraiment pas envie d'être coincé ici trop longtemps. « Tu m'en fais une belle de patate toi aussi ... » Au moins, moi, je tente quelque chose voulu-je souffler, sur les nerfs, mais je m'abstenu. Ca n'avait rien d'intelligent et je n'étais pas stupide. Restant silencieux, je la laissa aller s'installer sur un banc tandis que je m'obstinais à taper sur l'écran de mon smartphone. « Tu veux pas venir t'asseoir plutôt que de me regarder d'en haut, on dirait que t'es grand alors que c'est pas vrai ! » « J'ai deux ans de plus que toi » rétorquais-je, pince-sans-rire. J'étais pas capable de faire de l'humour sur cette situation, désolé. « C'est toi qui fait le susceptible parce que j'ai omis de me rappeler que tu nageais tous les jours ... Mais j'suis d'accord on peut pas continuer comme ça ... mais .... » Je poussa un soupire et détourna mon attention de mon téléphone pour braquer mon regard sur Lully. « Je suis susceptible car j'en ai marre. T'arrêtes pas de souffler le chaud et le froid. Tu me titilles, t'arrêtes pas de faire des sous-entendus, mais tu ne veux pas de moi. T'as rendu ça très clair. C'est ton problème, t'as qu'à composer avec ça. Moi, j'adapte l'adage loin des yeux loin du coeur et ce serait sympas de ta part de le respecter » voilà, inutile de tourner autour du pot.

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