ALAYNA ∇ Talk for hours

L’équipe de basket vient de gagner l’un de ces premiers matchs de la saison. C’est amical, mais ça n’enlève pas la joie sur le visage d’Avery. Le garçon a fait un  bon match, inscrivant pas mal de paniers sur le total. Satisfait, il se rend dans les vestiaires avec ses camarades de jeu. Il se décrasse tout en parlant du match et en applaudissant les prouesses des crimson. Une fois propre, l’étudiant en journalisme récupère ses affaires et après des check aux membres de l’équipe, il se barre de son côté. C’est sans compter sur la belle brune qu’il croise sur le passage. Alayna. « Hey. Admire le champion du jour. » Il exagère pour ne pas passer pour le plus narcissique des mecs. Avery s’avance vers la jeune femme et dépose un baiser sur sa joue pour la saluer.

La joie et l'excitation était à son plus haut niveau dans le gymnase d'Harvard. L'équipe de basket de la faculté venait de  gagner l'un de ses premiers matchs de la saison et tous les joueurs se sautaient dans les bras – ou dans ceux de leurs petites-amies. Le match avait été assez serré mais les Harvardiens l'avaient emportés. Tout le monde descendait des gradins pour venir féliciter les joueurs. Après quelques minutes, joueurs et cheerleaders se dirigèrent dans les vestiaires. J'avais bien besoin d'une douche là. Il faisait tellement chaud dans le gymnase... Je passais donc quelques jets d'eau froide sur mon corps et enfilais des vêtements propres. Je m'attachais rapidement les cheveux et après avoir salué les autres pompom girls, je me dirigeais vers la sortie. Je fus interpellée par une voix que je reconnus de suite comme étant celle d'Avery. Ça va, tu veux pas que je te lance des fleurs aussi ? Dis-je, amusée, en lui faisant la bise.

Est-ce un mal d’être fier de son match ? Si le score a été serré, Harvard a réussi à gagner les points décisifs au bonheur de tous les supporters, y compris les pompom girls. Les chanceuses ont pu exécuter leur chorégraphie de la victoire. Et les gars de l'équipe ont été tout aussi ravis de cette danse. « Ca me ferait très plaisir d’être recouvert de fleurs. » Les confettis ça le fait aussi. C’est comme elle le veut. Ca dépend de ses moyens. « Surtout si c’est toi qui les lancent. »  Clin d’œil furtif. Il remonte son sac de sport sur l’épaule, continuant à sourire à sa supportrice. « Tu vas bien ? » demande t-il. En ce magnifique jour de victoire tout le monde doit aller bien. Si ce n’est pas le cas, Av se ferait un plaisir de remonter son moral.

Toujours aussi con, celui-là. J'esquissais un petit rire face à sa remarque. Il avait un sourire scotché sur le visage – sûrement l'euphorie d'avoir gagné le match. Ça va très bien et toi ? répondis-je avec un petit sourire. Question débile. Pas besoin de demander quand on a la réponse face à ses yeux. Il suffisait de croiser son regard pour savoir qu'il était fou de joie. En même temps, c'était pas rien d'avoir gagné ce match. Tout l'espoir de la faculté reposait sur l'équipe et ça devait être plus qu'un soulagement d'avoir remporté haut la main ce combat. Certes, sans merci, mais les champions d'Harvard avaient quand même réussi à battre l'équipe adverse.

Il apprécie la jeune femme pour ce sourire et pour ce petit rire qu'elle sort quand il dit une connerie. Avery se sent moins seul dans sa connerie. Ca lui suffit pour apprécier quelqu'un. Le winthrop n'est très difficile pour se faire des amis, et accélère même les choses quand il croise les yeux d'une jolie fille. « Tellement bien. » Il n’a pas besoin de préciser pourquoi. Elle a très bien vu la joie sur le visage de tous les joueurs de l'équipe. « Parce que je suis d’excellente humeur, j’te propose d’aller boire le verre de la victoire. » Ne le laisse pas en plan Alayna. Regarde son grand sourire. « J’paye, évidemment. » Un vrai gentleman ce winthrop.

Il me proposa d'aller boire un petit verre pour la victoire et parce qu'il était de bonne humeur. Son regard et son grand sourire disaient tout autre chose. Ça ne me dérangeait pas tellement. C'est vrai que j'avais des choses à faire mais bon, on ne pouvait pas refuser de se faire payer un verre par un beau gosse des winthrops. C'était juste un verre. Et de toute façon, fallait bien fêter cette victoire. D'accord mais juste un verre, dis-je avec un petit sourire. Je disais ça mais je me connaissais que trop bien, quand je commençais à boire, je ne m'arrêtais plus. En plus, ça me rendait dans un état pas possible : je tolérais très peu l'alcool alors je commençais à débiter des conneries dès le premier verre. Dans le pire des cas, je dégueulais tout. C'était pas très beau à voir tout ça mais j'prends le risque. Il y aura toujours Avery pour me porter secours, ahah.

Elle accepte et c'est une petite victoire personnelle pour l'arrière de l'équipe de basket. « Okay, un seul. » Il ne l’obligera pas à en prendre un autre. Mais il ne la jetera pas non plus si elle veut un autre verre. Par contre, il a un petit soucis . Le winthrop n’a toujours pas de voiture. Ces problèmes d’argent persistent encore bien qu’il fasse plus d’heures au Bukowski. Avec un peu de chance, il pourra s’acheter une voiture à la fin de ses études. C’est juste très contraignant quand il est en compagnie d’une fille. Tant pis, il va jouer la carte de l’improvisation. « File moi tes clés, j’vais t’emmener dans le meilleur bar du coin. » Il le dit d’un naturel qu’on oubliera presque qu’il n’a pas de véhicule.  

Il me demande les clés de ma caisse et je les lui file pendant qu'on se dirige vers le parking souterrain – là où j'avais garé mon véhicule. On pénétra rapidement dedans tandis que j'allumais la radio. Ça me faisait bizarre d'être dans ma bagnole sans en être la conductrice m'enfin... c'est vrai que c'est un peu weird qu'il m'ait demandé les clés de ma voiture mais il avait peut-être un soucis avec la sienne ou j'sais pas. Puis de toute façon, qu'est-ce que j'en avais à foutre ? Alors, tu m'emmènes où comme ça ? demandais-je avec un petit sourire.

Alayna lui passe ses clés de voiture sans lui poser de questions. Pas d'interrogatoire. Si ca l'étonne, Avery n'en est pas content. Les étudiants arrivent dans le parking, et le winthrop grimpe dans la belle voiture. Il s'installe, prend ses marques et tourne la clé. « J’t’emmène dans mon endroit préféré. » Ce n’est pas vraiment un bar, il a triché sur ce point. C’est une pizzeria qu’il a découvert il y a deux ans avec Wyatt. Un lieu parfait, avec de la bonne ambiance, et à force de s’y rendre Avery connait tout le personnel. Le rouge sort du parking et suit la route pour se rendre en ville. « Tu vas aimer. » Sourire aux lèvres, il continue sa route tranquillement, profite de l’occasion pour discuter avec la cheerladers. « Quoi de neuf dans la vie de Hawthorne ? »

Il m'annonce qu'il m'emmène dans son endroit préféré. Et je peux savoir quel est ce fameux endroit ou tu comptes garder ça secret ? Demandais-je, amusée. J'étais pas trop fan des surprises en général du coup, ça ne me plaisait pas trop de ne pas savoir où j'allais, m'voyez... Mais bon, je lui fais confiance. J'espère juste qu'il m'emmène pas dans un bar rempli de mathers ou un truc du genre. C'est le genre de lieu dont j'ai horreur. Il me dit que je vais aimer donc bon, ça doit pas être si terrible que ça. Du moins, j'espère. Pas grand chose, j'essaye de tenir le coup mais je commence à crouler sous les devoirs, dis-je avec un petit sourire. En venant à Harvard, je m'étais imaginée une année tranquille mais j'avais sous-estimé le cursus scolaire de la prestigieuse université – c'était loin d'être une partie de plaisir. Et toi, qu'est-ce que tu racontes de beau, champion ? Si je continue à lui lancer des fleurs comme ça, il va pas tarder à prendre la grosse tête, ahah.