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I wish I could go back || Beau

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Alie & Beau ಇ I wish I could go back
Ma vie avait tellement changé dans les dernières années. Je ne pensais plus être capable de retrouver la personne que j'étais avant de rencontrer Carter. Avec lui, j'avais l'impression que je pouvais arrêter de me cacher. De cacher le fait que je vivais très mal le décès de ma jumelle. J'avais fait comme si de rien n'était et au lieu de me laisser une chance de vivre mon deuil, j'avais commencé à fêter davantage et à coucher un peu de gauche à droite. Tout pour ne pas ressentir ce vide qui m'habitait. Depuis que Carter et moi, nous nous étions rapprochés, je me laissais finalement le droit de vivre ma peine. Je voulais redevenir celle que j'étais avant ce tragique accident, je voulais renouer avec ma vie, avec mon frère. Je l'avais toujours aimé mais les décisions qu'il avait prit par rapport à notre famille depuis la mort de Sarah m'avait beaucoup déçu. Comment pouvait-il défendre maman après ce qu'elle m'avait dit? Henri et moi avions convenu de se voir un peu, uniquement pour discuter. Pourquoi ne pas le faire devant une petit bière après les cours? Il n'y avait rien de mal à ça. J'entra donc dans le pub à l'heure que nous avions convenu et une hôtesse m'installa à une table libre où je pourrais attendre que mon frère se pointe. Normalement, il était ponctuel. Il ne devrait pas tarder.

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Au niveau des cours, c'était encore assez tranquille et comme d'habitude, je gérais. S'il y avait bien un truc qui ne me stressait pas, c'était bien les études. Je savais pertinemment que ça roulerait. Ca avait toujours roulé pour moi à ce niveau. J'avais une excellente mémoire et je n'avais pas peur du boulot. Ma vie aurait été 1000 fois plus simple si je n'avais eut à me préoccuper que de cartonner en classe. Manque de chance, ce n'était absolument pas le cas. J'avais d'autres choses à faire, d'autres choses à penser. Je devais penser à ma famille notamment et plus précisément à ma petite soeur, penser à Alie. Alie qui me faisait incontestablement la tête. Pas au point où nous nous hurlions dessus, mais tout de même, elle m'en voulait et je n'aimais pas ça. Je n'aimais aps le conflit et encore moins en famille. Alors j'essayais de réparer les pots cassés, de nous recréer une complicité. Boire un coup en fin de journée, dans une atmosphère qui se voulait tranquille, ça ne semblait pas être une trop mauvaise idée et c'est ce qui avait été décidé aujourd'hui. J'étais légèrement à la bourre, de quelques minutes à peine et je pressais le pas dans les rues de Boston, direction le Sunset Grill où nous nous étions donnés rendez-vous. J'étais allé à la piscine et comme d'habitude quand je trainais dans l'eau, je n'avais pas vu le temps de passé. Hum. Enfin, elle n'avait vraiment pas dut attendre longtemps. Je poussa la porte du bar à la volée. J'étais encore habillé assez légèrement, le temps restant assez clairement et mes cheveux bruns trempés dégoulinaient dans ma nuque. Je repéra vite ma petite soeur à une table, seule. En quelques pas, je la rejoignais. Je m'approcha d'elle, mon habituelle sourire dessiné sur le visage. « Coucou, toi » lançais-je gentiment. Je lui plaqua un petit baiser sur le front comme j'avais l'habitude de le faire dans les bons moments (et j'avais envie de croire que celui-ci allait l'être, bon) Ensuite, je m'installa sur la chaise en face d'elle. « Pardon pour le petit retard, j'ai un peu perdu la notion du temps. Comment tu vas ? La journée a été bonne ? »
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Alie & Beau ಇ I wish I could go back
Je n'aimais pas me chicaner avec mon frère. Après tout, il était la seule famille qu'il me restait. C'est ce que je pensais avant de revoir Alayna, notre cousine, chez les Cabots mais Henri restait tout de même le seul lien que j'avais avec ma petite famille. Je sais qu'il m'aimait. Je pouvais le voir dans ses gestes. Mais parfois, ces décisions me blessaient. Alors, comment allait être notre rencontre d'aujourd'hui? J'espérais que ça se passe bien. Nous allions bientôt le savoir puisqu'Henri arriva seulement quelques minutes après moi. Il me trouva facilement et vint me rejoindre en seulement quelques pas. "Salut." répondis-je alors qu'il déposait un baiser sur mon front. Un geste typique d'un grand frère protecteur. Il vint s'asseoir face à moi par la suite en me demanda comment c'était passée ma journée tout en s'excusant de ses quelques minutes de retard. "J'en ferai pas un plat avec ça, surtout pas pour trois petites minutes. Une journée productive. Un de mes prof était absent. J'ai pu m'avancer dans plusieurs travaux. Ça fait du bien." Henri faisait les mêmes cours que moi, il savait donc à quel point ils pouvaient être exigeants de temps en temps. Assez régulièrement, en fait. Mais j'imagine que tous les cours étaient ainsi à l'université. On était ici pour exercer un métier prochainement et pas uniquement pour faire la fête. Mais je ne plaignais pas trop de ce côté là non plus. "Et toi?"

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Avec Alie, je culpabilisais tout le temps. Je culpabilisais quand je prenais sa défense et quand je ne le faisais pas. TOUT LE TEMPS. J'étais toujours déchiré, coincé entre elle et mes parents. Pourquoi n'étaient-ils pas fichus de s'entendre ? Je ne reprochais rien à Alie. Notre mère avait été incroyablement rude et même si je l'avais dissimulé derrière mon habituelle figure de perfection factice, j'avais été moi-même choqué par ses paroles. Ma soeur avait le droit d'être vexée. Je ne lui reprochais pas et j'osais même dire carrément que je la comprenais. Néanmoins, je lui en voulais de me foutre au milieu de tout ça en me poussant malgré elle à faire un choix que je me refusais obstinément à faire. J'avais l'impression d'être le seul à me battre pour faire subsister une famille déjà amputée d'un membre et ça me peinait beaucoup. Néanmoins, je prenais sur moi et j'essayais de renouer avec Alie. J'avais besoin d'elle. Il était exclu que je perdre mon autre petite soeur. « Salut. J'en ferai pas un plat avec ça, surtout pas pour trois petites minutes. Une journée productive. Un de mes prof était absent. J'ai pu m'avancer dans plusieurs travaux. Ça fait du bien.  » J'obtempéra d'un mouvement de tête tout en attrapant la carte qui se trouvait sur notre table. « C'est clair, c'est important de souffler un peu avec des journées aussi folles » les miennes, folles, elles l'étaient, mais j'aimais ça. J'aimais cette fatigue, j'aimais cette sensation de travail accompli et je donnais tout ce que j'avais dans tout ce que j'entreprenais. J'avais toujours été comme ça. Faire les choses à fond ou ne pas les faire du tout (les trois quarts du temps, je les faisais à fond). « Et toi? » Je me fendis d'un petit haussement d'épaules. « J'ai pas le temps de m'ennuyer non plus, mais j'aime bien ça. Les journées sont complètes, du coup je dors bien le soir, que demander de plus ? » Euh, une famille unie ? « Et cerise sur le gâteau, on retrouve notre cousine ! Ca fait du bien de la revoir. » J'étais certain qu'Ali partageait mon sentiment. Alayna ne remplaçait en rien Sarah mais c'était vraiment bon de l'avoir près de nous.
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Parfois, je me demandais comment je pouvais en vouloir à Henri. Bien qu'il avait toujours été plus proche de Sarah que de moi, il ne m'avait pas négligé pour autant. Il s'était toujours montré protecteur envers moi. Puis, je me disais; comment ne pas lui en vouloir? Il avait toujours préféré Sarah, comme tout le monde. Il continuait de jouer les enfants parfaits avec nos parents malgré ce que ma mère m'avait dit. Une partie de moi voulait lui pardonner alors que l'autre voulait pouvoir le détester comme je détestais ma mère. Ce conflit qui se passait dans ma tête allait-il avoir un fin un jour? Les choses allaient plutôt bien entre nous avant la mort de Sarah. Depuis, plus rien n'était pareil. Je me demandais même ce que nous faisions ici, à parler dans ce pub alors qu'on avait tellement vécu de choses depuis janvier 2013. Je lui parla légèrement de ma journée sans mettre trop de détail et il fit de même. Nous avions presque l'air d'inconnus qui apprenait à se connaitre, qui ne voulait pas en dire trop. Que demander de plus ut sa dernière phrase. Que rien de tout cela ne se soit réellement produit. Que janvier 2013 jusqu'à maintenant ne soit qu'un horrible cauchemar. Que je me réveille avec Sarah à mes côtés. La liste pouvait être bien longue mais ce n'était pas le moment de penser à ça. Jamais je ne me réveillerai de ce cauchemar. C'était la vie réelle. La triste réalité. Plutôt que de répondre quelque chose que je pourrais regretter ou quelque chose qui ferait exploser la situation, je préféra me taire. Henri parla ensuite de notre cousine, Alayna. "Oui, je suis super contente moi aussi. Elle t'a dit qu'on était coloc chez les Cabots? Je peux pas croire que je vais partager ma chambre avec elle." Ça avait été toute une surprise, je dois l'avouer. C'est à ce moment qu'une jeune fille s'approcha de nous pour nous demander si nous voulions quelque chose à boire. Je commanda un cocktail et laissa la parole à mon frère.

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J'avais toujours été curieux de savoir la façon dont Alie me percevait. Je savais comment mes parents me percevaient. Je n'avais jamais été source de problèmes pour eux. J'aurais put être bien plus difficile, bien plus turbulent, mais non. J'étais leur aîné, leur petit garçon, celui qui ne leur prenait pas la tête et qui était à la hauteur de les attentes. J'estimais ne les avoir jamais déçu. J'avais toujours eut beaucoup de respect pour eux, ce qui était à mon sens totalement normal. J'essayais sans arrêt de faire mon mieux et même si c'était vraiment important pour moi de les rendre fier, ma vie n'était pas dictée par leurs plaisirs. Je voulais marcher dans leurs pas et j'aimais mon héritage. Alie n'avait jamais paru le comprendre. Peut-être qu'elle m'avait toujours vu comme un clone de nos parents dont l'esprit aurait été formaté pour me faire parler et agir exactement comme eux. Cette simple idée me faisait beaucoup de peine. Ce n'était pas car je voulais faire la fierté de mes parents et que je me sentais à ma place dans notre milieu que je n'avais pas ma place dans le monde d'Alie. Je voulais qu'elle comprenne que je n'avais jamais cessé d'être là pour elle et qu'elle était ma famille, tout comme nos parents. J'avais mal à l'idée qu'elle ne saisisse pas tout ça et j'étais terrifié à l'idée de la perdre, comme j'avais perdu Sarah. Terrifié à l'idée qu'elle ne comprenne jamais ce qui pouvait bien se passer dans ma tête. Notre relation avait toujours été convenable, mais depuis Sarah, je pouvais vraiment un mur se dresser entre nous deux. Il n'y avait qu'à voir. Nous nous échangions des banalités comme si nous étions des étrangers l'un pour l'autre. Et je ne voulais pas que ce soit comme ça entre nous mais la vérité c'est que je ne savais plus trop comment lui parler. J'étais plus maladroit avec Alie qu'avec personne d'autre et c'était vraiment triste. On devrait pas être gêné quand on s'adresse à sa petite soeur. « Oui, je suis super contente moi aussi. Elle t'a dit qu'on était coloc chez les Cabots? Je peux pas croire que je vais partager ma chambre avec elle..  » Sur ses mots, j'acquiesça de la tête. « Ouais, j'ai appris ça, c'est drôle comme le hasard peut bien faire les choses. » Ca c'est sûr, sur un campus aussi grand, devenir la colocataire de votre cousine plus ou moins disparue de la circulation du fait d'une embrouille entre les parents, c'était un gros coup de chance. J'étais ravie pour ma soeur. J'avais perdu ma soeur, ma petite soeur et elle avait perdu sa jumelle, l'autre part d'elle. Alayna n'était pas Sarah mais elle serait tout de même un véritable soutien pour Alie et je m'en réjouissais vraiment. « Je sens que vous êtes parties pour des tonnes de soirées interminables à papoter de tout ce que vous avez bien put rater dans la vie de l'autre » dis-je avec un petit sourire aux lèvres. Quelqu'un vint prendre nos commandes et je laissa faire ma soeur avant de commander un café. Je comptais bosser après ça et il fallait que j'ai les idées bien claires.
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Alie & Beau ಇ I wish I could go back
Une jeune femme se pointa entre nous deux. Il s'agissait de la serveuse qui venait prendre nos commandes. Je commanda un verre alors que mon frère se contenta d'un café. Toujours sérieux celui-là. Il avait sans doute prévu d'aller faire des travaux après notre rencontre. Je ne fis aucun commentaire sur son choix de breuvage. De toute façon, je n'étais pas ici pour le juger ou pour démarrer une chicane. Je voulais prendre des nouvelles de mon frère car, même si je ne l'avouais pas, mon frère me manquait. La complicité que nous avions quand nous étions encore enfant me manquait. Mais ça faisait longtemps que nous ne l'avions pu cette complicité. Dès que nos parents nous avaient privé de notre enfance, tout ceci a disparu. Nous étions tout, plus ou moins, en compétition pour satisfaire les désirs de nos parents. Apparemment, j'étais celle qui réussissait le moins bien peu importe ce que je faisais. J'avais même pris un tuteur privé quand j'étais adolescente pour essayer de m'améliorer et être au même niveau qu'Henri et Sarah. Résultat: j'étais tombée amoureuse de mon tuteur et nous avons été en couple pendant trois ans. Une autre déception pour mes parents. Mon copain ne venait pas d'une famille de haut rang. Je me demande bien ce qu'ils penseraient de Carter. Peu importe, ils n'auraient probablement jamais la chance de le rencontrer. J'y veillerais personnellement. "Je me suis sentie mal de devoir lui annoncer. Pour.. Sarah. Elle ne le savait pas." Je commençais à en avoir marre de devoir le dire à tout le monde. Il est vrai que nos parents avaient tenu à garder ça secret. Ils ne voulaient pas recevoir de la pitié des autres familles. "Je lui ai donné ton numéro. Ça te dérange pas?" Alayna avait réellement envie de revoir Henri également.

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Alie ne fit pas de commentaire sur mon choix de boisson qui trahissait mon côté studieux, sérieux. J'en étais heureux, car j'avoue que ça m'aurait saoulé. Je n'étais pas nos parents, je ne l'avais jamais critiqué car elle arrivait pas à faire quelque chose, je ne l'avais jamais regardé de haut. Peut-être que je ne lui avais pas apporté suffisamment de soutien et j'en étais foncièrement désolé, mais en tout cas, je ne lui avais jamais demandé de changer quoi que ce soit. A vrai dire, ça ne m'aurait jamais traversé l'esprit. Sauf que voilà car j'avais la décence de l'accepter telle qu'elle était, j'estimais ne pas demander la lune en attendant la même chose de sa part. Parfois, au vu de ses réactions et de cette distance instaurée entre nous, j'avais le sentiment que pour Alie, c'était un limite un crime de ma part que d'être simplement moi. Enfin, c'était comme ça et j'étais bien résolu à essayer d'arranger les choses. Après tout, ces moments "privilégiés entre frère et soeur" étaient là pour ça. « Je me suis sentie mal de devoir lui annoncer. Pour.. Sarah. Elle ne le savait pas. » Je fis la grimace. Alerte, alerte, sujet délicat. Mon coeur se serra dans la seconde, comme toujours lorsque j'entendais le prénom Sarah. « Je suis désolé que tu aies été la personne qui lui a annoncé. J'aurais aimé être avec toi pour ça » j'étais sincère. Je détestais annoncer ça, mais il n'empêche que j'aurais eut envie de soutenir ma soeur. Qu'on se soutienne mutuellement. C'est ce qui devrait se passer quand on perd une soeur. La famille devrait être plus soudée que jamais en ces temps difficiles et non pas l'inverse. « Je lui ai donné ton numéro. Ça te dérange pas? » Je secoua la tête, répondant par la négative. « Bien sûr que non, t'as eut raison. Elle m'a manqué, j'ai hâte de la retrouver. La famille c'est très important » vous avez dit subtile ? Hmm.
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Alie & Beau ಇ I wish I could go back
En un temps record, la jeune demoiselle qui était venue prendre notre commandes était de retour avec nos consommations à la main. Elle était plutôt rapide. Il faut avouer que c'était, pour le moment, plutôt tranquille. Elle n'avait donc pas beaucoup de client à servir. Je la remercia d'un sourire avant de sortir de l'argent et de payer mon verre ainsi que le café de mon frère. J'espérais que ce soit un signe de mon ouverture envers lui. Je ne voulais pas qu'il pense que je le détestais. Ce n'était pas le cas. Dans chaque famille, il pouvait y avoir des malentendus ou encore des décisions qui avaient été prises et qui ne faisaient pas l'unanimité. Je pouvais comprendre cela. Mon frère me manquait. Mon père également. C'est ma mère qui m'empêchait de revenir vers eux. Ce qu'elle m'avait dit m'avait plus que blessé. Je ne pouvais toujours pas concevoir qu'une mère puisse dire cela son enfant. Je pouvais comprendre qu'elle avait mal. J'avais mal, moi aussi.
Quoi qu'il en soit, je ne voulais pas gâcher le moment que je passais avec mon frère. J'avais l'impression de toujours gâcher tout à cause de mes pensées. Je pouvais être très souriante et tout puis, d'un coup, je perdais mon sourire parce qu'une image de Sarah me venait en tête. Je ne voulais plus que ça arrive. Je voulais être capable de vivre malgré ses images qui hantaient mes pensées. "J'aurais aimé aussi. Mais c'est fait, c'est fait. Valait mieux lui dire tout de suite." De toute façon, je commençais à en avoir l'habitude. Ce n'était pas la première à qui je l'annonçais. "Tu vas la voir bientôt?" lui demandai-je en parlant de notre cousine. Je ne savais pas si elle l'avait contacté encore. "Sinon, ça va depuis la rentrée? Ça fait un bout qu'on s'est pas vu."

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La serveuse qui s'était occupée de prendre notre commande revint plutôt vite avec mon café et le cocktail. A l'instar de ma soeur je la remercia avec un petit signe de la tête et un grand sourire. J'attrapa ensuite la petite cuillère disposée sur la soucoupe de ma tasse et la fit tournoyer dan le liquide avant de verser dedans un peu de lait. Le tout en écoutant ma petite soeur. « J'aurais aimé aussi. Mais c'est fait, c'est fait. Valait mieux lui dire tout de suite. » J'obtempéra. En effet, j'étais on ne peut plus d'accord. A vrai dire, je m'en voulais sérieusement de n'avoir rien dis à Alayna quand cet horrible évènement a eut lieu. Nos parents avaient peut-être coupés les ponts avec les siens mais j'avais longuement correspondu avec elle et j'aurais très bien pu la prévenir. Mais voilà, sans doute que j'avais été un peu lâche car c'était vraiment, vraiment, super douloureux d'en parler. Ca me laissait toujours avec le coeur au bord des lèvres. Evidemment, c'était pareil pour Alie et en ce sens je m'en voulais sérieusement que la tache d'annoncer la nouvelle à ma cousine lui est au final incombé. Enfin, ce qui était fait était fait. Je ne put qu'acquiescer de la tête. « C'est clair » disj-je en portant ma tasse à mes lèvres. Je descendu une petite gorgée de café avant de la reposer dans la soucoupe. « Tu vas la voir bientôt? » J'acquiesça de la tête. « Oui, bien évidemment. Je vais nous arranger ça. » La famille comptait bien trop pour moi pour que je vive sur le même campus que ma cousine sans la voir. « Sinon, ça va depuis la rentrée? Ça fait un bout qu'on s'est pas vu. » Je me mordis l'intérieur de la joue, assez fort. J'attendis quelques secondes, réfléchissant à l'attitude à adopter. Etait-ce mieux de me taire et de garder ce ton courtois mais qui ne me plaisais guère, pas pour m'adresser à ma soeur ? Non. Il fallait être franc. « On ne peut pas continuer comme ça, Alie. » Lâchais-je, ne répondant pas à sa question. « On a déjà perdu Sarah et regardes nous. On dirait des étrangers. Ca me fait beaucoup de peine cette situation. » Oh que oui. Vraiment beaucoup de peine.
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