"I'm so sick of singing about hate..." / ϕ Arwen

J'ai du temps de libre. En réalité, j'ai déjà terminé ma journée de cours. Et pour profiter de mon temps libre, je décide d'aller réviser auprès de la rivière. Je suis accro à mes études. J'ai cette envie d'en apprendre toujours plus et de comprendre les choses, et puis, le ciel, les étoiles c'est ce qui nous entoure en permanence, son immensité fait rêver. Et surtout, c'est une source de connaissance inépuisable, il y a toujours des nouvelles qui tombent et je ne peux pas m'empêcher d'y jeter un coup d’œil tous les jours. Mais je crois que cela ne va bien plus loin qu'une simple question d'astronomie... Je suis avant tout une accro des sciences et ce depuis mon plus jeune âge. Mon parents ont toujours vu cela d'un bon œil, ils sont fiers de mon parcours et espèrent autant que moi que j'arriverais à faire ce que j'ai toujours voulu faire : travailler à la NASA. J'avais marché tranquillement depuis le campus. Il faisait frais, mais il y avait du soleil, donc c'était un temps assez agréable en soi. Sauf que quand j'arrivais, le banc où je m'installais habituellement était occupé par un jeune homme qui chantait et jouait de la guitare. La musique était agréable à entendre, je devais avouer que je n'y connaissais rien alors je ne pouvais pas juger, mais il n'y avait rien de déplaisant dans sa voix, au contraire. Je décidais alors de m'installer sur les bancs juste à côté du sien. Disons que je n'avais aucune envie de le déranger pour autant... Et, c'est ainsi que je sortais quelques bouquins et que je me mettais le nez dans mes révisions, mes doigts quant à eux essayaient de suivre le rythme de la musique sur ma cuisse.

Je m'installe tranquillement sur l'un des bancs le long de Charles River. J'ai envie de profiter du calme des lieux pour réviser mes cours. Mais voilà, aujourd'hui, il y a un jeune homme qui joue de la guitare tout en chantant. C'est assez agréable. Je ne suis pas difficile et je n'y connais rien en musique. Alors je m'installe sur le banc juste à côté, sortant mes bouquins et profitant, cette fois-ci, de la musique offerte par le jeune homme. J'essayais simplement de suivre le rythme avec mes doigts contre ma cuisse, mais il fallait croire que je n'avais pas le rythme dans la peau. Parfois, je relevais les yeux. J'observais le chanteur en toute discrétion. Il avait un physique que j'avais souvent vu chez les mathers en rendant visite à ma meilleure amie. J'avais l'impression qu'il était à des années-lumières de moi, il semblait si différent. Je détournais le regard quand je me rendais compte qu'il pourrait très bien me prendre sur le fait et je me perds finalement à nouveau dans mes bouquins. « Putain mais merde... Ça fait longtemps que tu es la ? » Je sursaute presque en relevant la tête. Pourquoi il me crie dessus ? Je n'ai rien fait de mal non ? Je fronce les sourcils en le regardant, me sentant vraiment agresser pour le coup. « Non... » dis-je d'abord tout doucement. Enfin ça faisait un petit moment quand même... « Si tu ne veux pas être écouté, ne va pas dans un lieu public ! » m'exclamais-je ensuite en me remettant le nez dans mes bouquins.

Il venait vraiment de s'exciter sur moi ? J'étais surprise de la façon dont il avait réagi. Je n'ai pas le droit de moi aussi profiter de la vue qu'offrait Charles River ? Il s'était levé d'un bon, faisant tomber toutes ses affaires au passage pour me demander ce que je faisais ici. Je n'étais pas du genre impressionnable, alors j'avais répondu à sa question sans crainte. Je me montrais occupée, comme si ce que je faisais, était mieux que de rester là à le regarder. Cela allait peut-être un bon moyen pour qu'il retourne à ses occupations sans me casser les pieds. Mais, il persista à parler, s'excusant même. Avec son look, j'aurais plutôt pensé que mon attitude l'aurait agacée, comme quoi, il ne fallait pas juger l'apparence. Comme avec moi, j'avais beau -comme aujourd'hui- ressembler à une cabot avec ma blonde attitude, mais pourtant, il n'en était bien. J'avais un côté garçon manqué dont il m'était impossible de me détacher. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais demandé à rejoindre les cabots, pour casser cette image de pimbêche qu'on leurs avait donnée. « Excuse moi, je pensais être seul... Tu veux une clope ? » Je laisse échapper un soupir avant de refermer mon bouquin une bonne fois pour toutes. « Je ne fume pas ! » m'exclamais-je alors en fermant les yeux et penchant légèrement ma tête en direction des quelques rayons de soleil.

Alors ça, c'était la meilleure ! Cette pimbêche venait littéralement de m'envoyer chier ! Pour qui elle se prenait elle ? On peut être tranquille nulle part. J'essayais de contenir ma colère qui grimpait rapidement. Je déteste ce genre d'attitude. Cette façon qu'elle avait de m'ignorait me mettait hors de moi. "Quand on est bien élevé, on regarde la personne avec qui on parle dans les yeux, mademoiselle."Je m'approchais d'elle. Je voulais l'impressionner et obtenir des excuses pour son comportement. Elle avait eu le don de me foutre en rogne. Putain c'était pas croyable ça, quelle petite peste ! Si cela avait été un homme en face de moi, je lui aurais volontiers foutu mon poing dans sa face. Mais mon éducation m'avait appris à être un gentlemen avec les filles qui le méritaient. J'étais énervé et je tirais des grandes bouffés sur ma cigarette. Je songeais l'espace d'un instant au sachet de coke que je cachais dans ma chaussette. C'était peut-être l'effet du manque qui agissait sur mon esprit comme ça.

« Quand on est bien élevé, on regarde la personne avec qui on parle dans les yeux, mademoiselle. » Je relevais vivement la tête pour m'apercevoir que le tatoué était juste à côté de moi. J'avais presque envie de lui rire au nez. Pour qui il se prenait pour juger l'éducation de mes parents ? J'avais simplement refusé une cigarette parce que je ne fumais pas, fallait pas s'exciter pour autant... Il est clair que je détestais ça, tout comme l'alcool ou la drogue d'ailleurs. Ce n'était pas mon truc, je trouvais ça inutile et je trouvais les gens dépendants faibles. Je fronçais les sourcils en le regardant. « Heureuse d’apprendre que mon éducation est à refaire ! » m'exclamais-je en le regardant alors. Il comptait m'emmerder longtemps celui-là ? J'étais certainement pas impressionné par ce clown de premier genre. Déjà il avait commencé à s'énerver parce que j'étais arrivée et maintenant... Parce que je ne fumais pas ? Ou que je ne le regardais pas ? Il se prend pour qui ? Le nombril du monde ? Je remballais mes affaires dans mon sac, prête à m'éclipser d'une minute à l'autre. Après tout ce ne doit pas être le seul banc de Charles River. « Je pense qu'avant de critiquer l'éducation des autres, vous devriez revoir la vôtre ! » C'est alors que j'attrapais mon sac de cours pour le glisser sur mon épaule, me levant par la suite.

"Je pense qu'avant de critiquer l'éducation des autres, vous devriez revoir la vôtre !" C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase ! Elle faisait ses affaires ? Très bien. J'avais qu'une seule envie, c'était que cette conn*sse se casse d'ici. Elle venait de gâcher ma matinée qui se voulait calme et paisible. Je finissais ma clope, la dévisagea du regard au même moment et comme ultime geste de provocation je lançais ma clope non loin d'elle. Je décida ensuite de tourner les talons, remontrer sur mon banc et me sortir une nouvelle clope. Il était visiblement vide.
"Putain de merde !"
Mon cri fit s'envoler quelques oiseaux qui étaient posés sur les branches aux alentours. Je jetta violemment mon paquet de clopes dans la rivière en face de moi. Comme ultime affront, il tomba a deux pas de mon banc. La situation était ridicule. Il en était trop. Ma main dans la chaussette, je déguaina le sachet tant convoité. Sans aucune gêne, j'ouvrais le sachet, un peu de poudre. L'appliqua sur le dessus de la main et sniffa ma dose. Une fois pour chaque narine et appliqua le reste sur mes dents pour ne pas en perdre une miette. La sensation de bien être se fit immédiatement sentir.

Il l'avait pas l'air content. Je trouvais cela quand même fou de remettre mon éducation en question, ce n'est pas comme si j'avais fait quelque chose de désobligeant... Surtout qu'il y aurait beaucoup de choses à redire sur son éducation à lui et le comportement qu'il était en train d'adopter. Et puis, il s'excitait tout seul, c'était presque drôle à voir en réalité. Il s'était rapproché de moi tandis que j'étais en train de ranger mes affaires dans mon sac de cours. Ce n'était pas ici que j'allais réussir à réviser apparemment. Je me levais alors et je me décalais bien vite pour éviter sa cigarette qu'il était en train de me jeter à la figure. Mon dieu, je suis tombée sur un malade mental. Il se mit à hurler en plus et à jeter son paquet de cigarettes à deux mètres de lui. J'hésitais entre rire et fuir en courant pour échapper à ce fou. Et là, alors qu'il se trouvait dans un lieu public, il avait sorti son sachet de cocaïne pour sniffer sa dose. Je le regardais alors en levant les sourcils. « Vous comptez rejoindre le club des 27 ? Je ne suis pas certaine qu'il vous accepte ! » m'exclamais en riant nerveusement. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient être addictifs à toutes ces merdes. Je rattachais bien sûr cela à son côté chanteur et c'était une assez mauvaise blague... Juste de quoi mettre le feu aux poudres.