We're falling stars Ft. Noah
«
Arrête de me regarder comme ça »
Comment voulait-il que je le regarde ? C’était ma manière naturelle de le regarder. Certes, il était vrai que j’insistais beaucoup sur ses yeux et que j’aimais lui faire passer des messages par mon regard et je pensais qu’à ce moment-là, j’avais vraiment atteint mon objectif. Pourquoi s’ennuyer à parler lorsque les yeux peuvent faire le travail à notre place ? C’était un peu ce que je m’étais dit au début de notre conversation. Nous pouvions ressentir tellement de choses en un simple regard, faire passer tellement d’émotions avec un seul coup d’œil…
«
Comment ? » Je continuais de le regarder dans les yeux en insistant encore plus sur mon regard et ses yeux. «
Comme ça… ? » Je lui souris encore plus pour lui montrer que je plaisantais et eus un petit rire pour appuyer cela. Il me proposa de choisir le premier film et me demanda de choisir le second. Ce qu’il ne savait pas c’est que j’adorais les films à l’eau de rose avec de grandes histoires d’amour et j’imaginai tout de suite que cela allait poser problème, aucun garçon, ou presque, n’aimais ce genre, à mon avis. «
D’accord, on fait comme ça. Mais je te préviens, mon film préféré c’est Titanic, alors tu imagines tout de suite le genre de film que je te ferai regarder ! » Je ris légèrement de manière assez coquine –pas dans le moment sens- et le regardai à nouveau. Je me rendis compte d’une chose, s’il voulait me revoir autant, c’est que cela lui tenais forcément à cœur, et je trouvai cela tellement attendrissant que j’en penchais la tête légèrement sur le côté en souriant. «
Mais oui, nous nous reverrons souvent... » Je ne l’avais pas dit, mais je le pensais très fortement, «
Ne t’inquiète pas ». J’avais comme une envie de protéger ce garçon, comme l’envie de le prendre sous mon aile et de lui dire que tout allait bien se passer. Je ne pouvais pas me permettre d’être sûre de ce que j’avançais mais quelque chose me disait que rien n’étais facile dans sa vie et que s’il pouvait le dissimuler sous une fausse apparence, il le ferait très bien.
Par la suite, il m’expliqua cette histoire entre Andromède et Persée, ce qui me fascinait toujours autant et cela se voyait très certainement dans mes yeux. Ils se changèrent toujours lorsque j’écoutais ce genre d’histoire. On aurait surement dit une enfant en train d’écouter son professeur, ou quelque chose de ce genre. C’était assez particulier, et j’étais pendue à ses lèvres. Il finit par me dire que ce n’était pas lui qui était intéressant, mais l’histoire. Il continua en me disant que si nous nous racontions mutuellement chaque histoire que nous connaissions, nous finirions par savoir un tas de chose. Je ne lui donnais pas tort et acquiesçai d’un sourire attendri. «
Oui mais en ce moment c’est toi qui me raconte tout ça, donc c’est toi que j’écoute, et c’est toi qui rend tout ça intéressant… » Je passai légèrement ma main dans mes cheveux afin de les rabattre en arrière comme je le faisais d’habitude. Ils retombèrent légèrement sur le côté droit, formant un mouvement quelque peu volumineux.
Depuis le début de cette conversation, du moment où nous étions tous les deux devant les scènes jusqu’à ce moment bien précis, les rôles s’étaient largement inversés. C’était étrange mais adorable à la fois. J’étais effrayée et intimidée au début, et lui était sûr. Désormais, c’était lui que je ressentais intimidé et effrayé. Je ne savais pas vraiment si c’était de ma faute ou bien si c’était la situation qui lui faisait peur autant. Peut-être qu’il n’avait pas l’habitude de croiser des personnes comme moi, qu’il s’était attaché et qu’il ne voulait pas me perdre. Je n’en savais rien, je ne pouvais rien avancer de certain, dans tous les cas.
«
Non je ne crois pas. Je le pense maintenant, alors je te le dis maintenant. Je ne crois pas que ça change grand-chose de te le dire maintenant ou dans six mois, le temps qui passe c’est du vent, c’est le temps qui reste qui est important. Et puis ça te fait sourire, et j'aime bien quand tu souris. »
Maintenant, nous n’avions plus de gêne à nous regarder dans les yeux, cela se faisait automatiquement, presque machinalement. En tout cas, pour moi, cela devenait naturel et j’adorais regarder ses yeux. Ils étaient beaux et pétillants.
Lorsque j’entendis sa dernière phrase, je baissai les yeux pour regarder le sol et eus mine d’un sourire un peu timide. Mes joues rougirent et je sentais comme un feu violent se déclarer à l’intérieur de moi. Mon cœur battait de plus en plus vite.
J’avais l’habitude de me faire draguer, je savais toujours à peu près d’avance ce que les garçons allaient me dire. Mais ici, c’était différent, je ne m’attendais jamais à ce que Noah allait me dire et ça me faisait toujours chaud au cœur de l’entendre parler ainsi. Peut-être était-ce l’attraction qu’il avait sur moi et l’effet très particulier qu’il me donnait.
Après tout, je souriais presque tout le temps, c’était dans ma nature et si cela pouvait lui faire plaisir alors je ne pouvais en être que plus ravie.
Allongés tous les deux, dans le silence, nous nous regardions et nous entamions un jeu de regard très explicite… Je ressentais quelque chose de très fort. Sa main serrait la mienne, fortement, puis comme s’il ne voulait plus me la lâcher. En fait, c’était le moment le plus propice à un baiser. Mais cela n’arriva pas et pourtant j’étais comme déçue qu’il n’y eut pas lieu. Au fond, j’en avais très envie et je crois que Noah également. Sa timidité, je l’avais bien ressentie et je trouvais cela plutôt adorable. Il me semblait, en tout cas, qu’il devait hésiter à cet instant mais c’était tout à fait normal. Nous ne nous connaissions pas encore assez et il devait appréhender ma réaction, ce qui était tout à fait logique…
Finalement, ce second silence fut brisé par le garçon cette fois. Il me dit que s’il y’avait des personnes dans les étoiles et qu’eux aussi nous regardaient comme nous le faisions, ils devaient se dire que nous étions très brillants. Je souris encore un peu plus et le regardai. Je ne savais pas vraiment si cela voulait dire qu’il m’aimait énormément ou s’il trouvait que nous étions pareils aux étoiles, scintillants et beaux à regarder. Je resserrai ma main assez fort, comme pour lui prouver que j’étais réceptive à tout ce qu’il me disait et que j’étais flattée par tout cet intérêt qu’il me donnait.
Lui, regardait le ciel, et moi, je le regardais lui. Sans plus sourire maintenant. Que m’arrivait-il, cela allait tellement vite, je ne pus mettre de mot sur le sentiment qui m’envahissait. J’avais envie de le prendre dans mes bras et de le serrer très fort, comme il le faisait avec ma main. J’avais envie de lui dire que malgré tout, moi je l’aimais beaucoup et qu’il était quelqu’un de bien. Toutes ces envies, je ne savais pas de quoi elles régissaient.
Je me tus et fermai un petit peu les yeux pour me rendre compte à quel point cet instant était magique et à quel point nous avions eu la chance de nous rencontrer. J’avais senti que j’avais changé quelque chose en lui et lui avait changé quelque chose en moi.
Notre relation n’avait rien d’ambigu, c’était limpide, clair comme de l’eau de roche et j’adorais cela. Nous nous étions déshabillé l’un devant l’autre et ce, sans se méfier de nos jugements respectifs.
La nuit était tombée si vite. Le ciel était désormais noir. Les étoiles, présentes mais la pollution lumineuse les empêchaient de briller à leur maximum. Malgré tout, c’était un spectacle magnifique que nous offrait mère nature. Si on regardait intensément cette vaste couverture étoilée, on pouvait observer très légèrement un nuage moucheté, teinté de petite lueurs blanches. J’aimais à croire que c’était la voie lactée que nous pouvions observer parfois, mais toutes ces lumières nous empêchaient de pouvoir contempler toute la beauté de cette grande galaxie.
Soudain, j’entendis comme un vrombissement venant de ma poche. C’était certainement mon téléphone qui vibrait… Pourquoi à cet instant ? Cela gâchait absolument tout… Je ne bougeai pas la première fois. Puis lorsque je sentis que cela recommençait, je lâchai tout doucement la main de Noah tout en m’excusant et me mis assise. Je sortis mon téléphone de ma poche et vis le nom d’un de mes amis. Je répondis et écoutai ce qu’il avait à me dire. Je me mis à regarder Noah, sans plus sourire et tout en ayant le téléphone à l’oreille. «
Non, c’est bon, allez-y. Je me débrouille. »
Je n’avais pas la moindre envie de partir maintenant, alors je pris la sage décision de rester avec le garçon, même si je devais rentrer seule par la suite.
KAIJI FROM
ILH