Turn off the light, please ৩ MARIN

❝ Turn off the light,
please. ❞
MARIN & JAROD

3h00 du matin. Mes yeux bleus se fermaient alors que l’un de mes doigts appuyait machinalement sur la machine à café. J’étais recouvert de suie, comme quasiment à chaque fois que j’arrivais à l’hôpital près d’Harvard. Mes nuits étaient parfois calmes sauf que les cauchemars décidaient de m’envelopper dans leurs bras sombres ; et parfois elles étaient mouvementées, comme celles-ci où je n’avais pas arrêté d’aller en intervention. Oh au départ elles bénignes mais au milieu de la nuit, un incendie s’était déclaré dans un squat non loin de l’Université. J’étais sur le coup, comme toujours puisque je me tuais au travail. Mon café était enfin prêt, je l’attrapais et le portais directement à mes lèvres. Brûlant ? Je venais de sortir une victime des décombres engloutis par les flammes alors non, il n’était pas brûlant mais bordel qu’est-ce que j’aurais payé cher pour rajouter un coup de gnole à l’intérieur. Le médecin à qui j’avais confié la victime passa alors devant moi et je lui attrapais le bras comme si j’attrapais une corniche après une chute, ouais j’étais claqué. « Comment elle va ? » Le mec se mit à me détailler de la tête aux pieds, bah ouais j’étais en tenue, dégueulasse et alors ? « Mieux que vous apparemment. Vous devriez aller vous poser quelques heures dans une salle de repos. Au fond du couloir à gauche. C’est un ordre. » Je grognais, je haïssais ça mais il avait raison, je ne tenais plus debout. Je finissais alors mon café en une fraction de seconde et le jetais dans la poubelle, me dirigeant vers cette fameuse salle. J’ouvrais et… personne. Je fermais alors derrière moi, totalement à côté de la plaque, j’oubliais le verrou. J’enlevais ma lourde tenue et la laissais tomber sur le sol avant de me foutre dans un lit propre et d’attendre Morphée.

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❝ Turn off the light,
please. ❞
MARIN & JAROD

Les journées étaient longues, certes passionnantes mais parfois épuissante. Il fallait avoir la tête sur les épaules et mes études me demandaient parfois bien plus de temps que je croyais. Je ne me plaignais pas au contraire, j'aimais avoir l'esprit vif et actif. L'ennuie me faisait peur mais ce qui me faisait encore plus peur à cet instant s'était que je manquais cruelle de sommeil. Mes yeux se fermaient tout doucement et mon corps me semblait tellement lourd. J'avais étudié pendant des heures avant de commencer une garde qui s'était montrée particulièrement éprouvante. J'étais lessivée, une amie à moi traversa le couloir « Marin, tu devrais vraiment aller te reposer avant que ça ne soit toi sur le brancard » Elle n'avait pas tort, j'étais peut-être intelligent mais certaine pas inhumaine. J'avais besoin d'un minimum de sommeil pour tenir le coup, je le savais et la raison prenait petit à petit son chemin. « T'as raison, je vais aller me reposer un peu. Préviens-moi, si tu as besoin » dis-je en le regard profondément dans les yeux. J'affichais un petit sourire avant de me secouer légèrement la tête. La salle de repos allait devoir faire l'affaire. Un lit, certes peu confortable mais qui allait faire l'affaire. Machinalement, j'ouvris la porte et ne pris pas le temps d'allumer la lumière. La pièce était sombre, je ne mis pas longtemps à rejoindre le lit sans faire attention bien sûr à la personne qui se trouvait déjà dessus. La porte se referma au même moment où j'allais m'installer. « BORDEL MAIS C'EST QUOI SA » dis-je en me levant précipitamment du lit avant d'aller allumer la lumière. Mon regard s'arrêta sur l'inconnu, inconnu qui ne l'était pas vraiment. « Je pensais être seul... enfin je n'avais pas fait attention » dis-je le pointant du doigt. J'affichais un mince sourire en essayant de faire redescendre la pression.

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❝ Turn off the light,
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MARIN & JAROD

Je n’étais pas vraiment doué avec Morphée, faut croire qu’elle me détestait depuis un certain temps et qu’elle avait décidé de me bouder en ne m’ouvrant pas ses bras afin que je sombre dans un sommeil profond. Mais à force de ne pas dormir, le corps se fatigue et on finit quand même par succomber, c’était un peu ce qu’il venait de se passer. À peine avais-je eu le temps de poser la tête sur l’oreiller un peu trop mou et détendu chacun de mes muscles sur ce matelas dur comme de la pierre que je tombais raide. Ce n’était pas vraiment confortable mais qu’importe pour moi c’était limite le grand luxe, mon appartement dont notamment mon lit, c’était un squatté à côté. Le bip, les annonces aux micros, les gens courant, c’était sûrement ce brouhaha qui avait eu raison de moi, à croire que je ne pouvais m’endormir que dans des moments de panique où il y avait pas mal de bruit, pitoyable. Mais d’un coup, mon corps endormi se retournait, sentant une présence alors que mon esprit vagabondait dans un rêve un peu étrange, puis je me réveillais en sursaut, me redressant, laissant tomber le drap sur mes jambes. Je passais une main sur mes yeux pour empêcher la lumière de me brouiller trop rapidement la vie. « Je… hum désolé, on m’a suggéré de me reposer là donc… » Je clignais des yeux à plusieurs reprises histoire de m’habituer à la luminosité récente, puis je posais mon regard ahuri sur la jeune femme qui venait de s’immiscer dans le lit dans lequel j’étais. J’entrouvrais les lèvres et attendais de voir son malaise, après tout c’était elle qui m’évitait comme la peste et me regardait d’une étrange façon non ? « Oh, salut... »

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❝ Turn off the light,
please. ❞
MARIN & JAROD

La fatigue avait brouillé mes sens. Cette présence était perceptible et pourtant je n'avais rien remarqué. Trop pressée de rejoindre un semblant de calme et de fraicheur. C'était tout ce dont j'avais besoin à cet instant. Quelques minutes de sommeil pour remettre ce corps qui était le mien en état. Après avoir mis rendu compte, que la pièce était déjà occupée. J'allumais la lumière, haletante. La peur avait ranimé l'adrénaline qui sommeillait en moi. Je regardais le jeune homme qui tentait de s'expliquer. « Je... hum désolé, on m'a suggéré de me reposer là donc... » je le regardais fixement peut-être trop avant de finalement me rendre compte que la lumière pouvait être agressive. J'allumais une petite lumière de cheveux et éteignais l'autre. Avant de croiser les bras contre moi « oh, salut... » mon visage recula légèrement et je finis par dire. « Salut... je vais te laisser dormir. Je vais trouver un autre lit » dis-je en affichant un petit sourire fuyant avant d'actionner la poignée de la porte. Porte qui par la même occasion ne s'ouvrait pas. Mes sourcils se froncèrent et je finis par soupirer longuement avant de poser mon visage sur la porte. « J'ai fermé la porte... il ne fallait pas la fermer... » dis-je en me retournant cette fois-ci vers le jeune homme. « je... tu n'aurais pas une petite place pour une pauvre étudiante qui n'a pas dormis depuis... » impossible de vraiment me souvenir de ma dernière petite sieste. Ça en devait grave.

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MARIN & JAROD

Je fixais son visage qui ne m’était pas inconnu, faut dire qu’une fille vous fixant à quelques mètres et tournant les talons dès qu’on s’approchait d’elle, ça avait le don de vous marquer. Je soupirais longuement en essayant de calmer les battements de mon pauvre cœur fatigué, essayant toujours de ne pas m’aveugler avec la lumière. Fort heureusement la jeune brune qui venait de comprendre mon malaise avait décidé d’être clémente aujourd’hui. Je baissais alors automatiquement ma main et fixais un instant le sol, là où ma combinaison dégueulasse gisait au sol. Je relevais alors la tête, me rappelant que ouais, j’étais en boxer en fin de compte, seuls les draps me cachaient. « Attends si tu veux je vais… » J’allais quoi ? La laisser ? Défoncer cette porte qui semblait visiblement réticente à ce que cette jeune femme quitte la pièce ? Je restais là, pantois, en même temps, qu’est-ce que t’allais faire mon pauvre gars ? J’arquais un sourcil, mauvaise idée de faire sauter la porte, tout le monde me remarquerait et le médecin de garde qui avait pris en charge la personne que j’avais sauvé des flammes m’aurait encore sermonné et je haïssais ça. « Quoi, tu veux dire, ici ? » Je me redressais tout en restant assis, curieux de ses paroles, elle m’évitait et maintenant ça ne la dérangeait pas de se coucher près de moi tout ça pour Morphée ? Je restais con, sincèrement, mais je reprenais ma place initiale, me serrant un peu plus contre le mur, après tout j’étais là avant non ? « Euh… Okay, vas-y. »

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MARIN & JAROD

Le cœur serrée, je reprenais doucement mon souffle. Il avait réussi à me faire peur et je parle pas d'une petite frousse. Non, non, à la limite de l'arrêt cardiaque. Mon regard se porta de nouveau sur le jeune homme lorsqu'il fit : « attends si tu veux je vais... » sans vraiment faire attention, mes yeux se laissèrent porter par les traits musclés de son torse. Il était bien foutu, s'était une évidence digne d'un résultat de mathématique ou d'une formule de calcul. Ouiiiii, je rapporte tout aux mathématiques et alors cela me permettait de garder, une certaine lucidité et Dieu merci. Mon regard se décrocha enfin. La porte ne s'ouvrait pas et j'avais beau actionner la poignée, il n'y avait rien à faire. Elle s'actionnait de l'extérieur, intelligent hein. J'étais fatiguée et de toute évidence, il n'y avait qu'un lit. « Quoi, tu veux dire, ici ? » mes sourcils se fronçèrent légèrement. Mon subconcient semblait vouloir lui répondre, j'étais assez grande pour savoir tenir mes ardeurs. « Et bien oui, il n'y a qu'un lit et je pense être tout aussi fatigué que toi » dis-je en haussant les épaules. La fatigue accentuait ma franchise. Il s'installa et me laissa une petite place avant d'ajouter. « Euh... Okay, vas-y » j'avancer donc vers le lit. J'enlevais mes chaussures. Une fois fait, j'appuyais mon dos au mur, assise dans le lit, je lui fis : « Je ne vais pas te manger... je ne suis pas végétarienne mais l'humain ne me dit trop rien » dis-je en souriant légèrement avant d'apporter la couverture sur moi. Nous étions assez éloigné l'un de l'autre mais nous partagions tout de même le même lit. La fatigue semblait lever des barrières que je ne m'étais encore pas encore permis de lever.

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MARIN & JAROD

C’était assez étrange de se retrouver dans une telle situation en compagnie d’une fille qui m’avait fui pendant des semaines et des semaines. C’était simple, à chaque fois que je mettais un pied dans cet hôpital et ces fois étaient nombreuses, eh bien lorsqu’elle était là, elle décampait sans crier gare après m’avoir fixé un moment, quoi je fais si peur que ça ? Je me raclais la gorge en m’installant, elle voulait se coucher près de moi, du moins dans le même lit, très bien, je devais accepter ça non ? Après tout je n’étais pas de cet hôpital, c’était elle la prioritaire entre nous deux, moi j’étais juste allongé parce qu’un foutu mec en blouse blanche me l’avait ordonné. Je la regardais alors enlever ses chaussures et s’installer sur le lit tout en gardant une distance, je me permettais alors de souffler longuement tout en fermant les yeux un moment. Je les rouvrais alors qu’elle me parlait, décidant alors de passer mes bras derrière ma tête, entrelaçant mes mains. J’émettais alors un léger rire, que répondre à ça ? « Je me doute bien et au pire je crois pouvoir me défendre, c’est juste que… d’habitude tu es si distante, le fait qu’on se retrouve dans le même lit, c’est un peu étrange je dois avouer. » Je posais alors mon regard sur la demoiselle et admirais son visage qui était plus qu’agréable, il était fin et ses cheveux bruns l’entouraient parfaitement de sorte à faire ressortir chaque trait. « Tu veux que j’éteigne la lumière peut-être ? » Je tendais alors le bras en direction de l’interrupteur en attendant sa réponse.

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MARIN & JAROD

La situation était bizarre voire même étrange. Ma fatigue atteignait mes capacités à réfléchir, mon cerveau ne demandait qu'une chose. Une pause. Difficile pour moi de paraître censer. Je ne mis pas longtemps à le rejoindre dans le lit. Chacun de notre côtée, je me tassais sur le côté et n'hésitant pas à le rassurer sur mes intentions. Il n'avait rien à craindre, j'étais digne d'être comparé à l'agneau des champs. « Je me doute bien et au pire je crois pouvoir me défendre, c'est juste que... d'habitude tu es si distante, le fait qu'on se retrouve dans le même lit, c'est un peu étrange je dois avouer. » un sourire se dessina, il n'avait pas tort et fort heureusement. Il ne voyait pas mon visage légèrement tourné sur le côté. Il avait donc remarqué que je le regardais voilà, une chose à laquelle, je ne m'attendais pas. « Il faut croire que je ne suis pas discrète... » dis-je en me retournant pour lui faire face. Je ne le connaissais pas et pourtant j'étais intriguée par lui. « Cette situation est plus qu'étrange, je le conçois mais il semblerait que je sois trop fatigué pour véritablement le comprendre. » dis-je en hochant la tête et en fermant légèrement les yeux. « Tu es quelqu'un d'intriguant voilà tout » dis-je en hochant la tête. Intriguant s'était le mot. Un mot plein de mystère mais à laquelle, il ne fallait pas me demander plus de détails. Son regard se posa sur moi, j'affichais un mince sourire avant qu'il ne dise « Tu veux que j'éteigne la lumière peut-être ? » j'affichais une grimace. « Je ne suis pas une grande fan de noir mais si ça te dérange. Vaz-Y » dis-je en apportant mes bras contre moi.

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MARIN & JAROD

Avoir une femme allongée de moi comme si de rien n’était me laissait perplexe, ça faisait battre mon Cœur jusqu’à mes temps et ça de la vitesse la plus rapide possible. Étais-je attiré par cette jeune femme ? La question n’était pas vraiment là, c’est juste que le contact humain dans un lit était inexistant depuis la mort de Joanne, voilà ce qui me perturbait vraiment. « Ouais, je ne peux vraiment pas affirmer le contraire. » Je posais mon regard sur son visage qui commençait visiblement à se détendre, je venais de gagner un léger sourire après tout. D’ailleurs un sourire s’affichait largement sur le mien, j’espérais qu’on en avait fini avec les situations de gêne, la fatigue devait nous aider de ce côté-là pour aujourd’hui. « Je n’aurais donc jamais de réponse… ? Intrigant ? Je ne vois vraiment pas en quoi mais par respect pour ma fatigue et la tienne, j’arrêterais là. On verra ça plus tard. » Je fronçais les sourcils en cherchant en quoi elle pouvait me trouver intrigant, après tout je n’avais rien de bien mystérieux, bien au contraire. Je soufflais alors longuement avant de tendre mon bras vers la lumière, l’observant alors qu’elle avait les yeux fermés. « Okay, laissons la lumière alors. » Je me ravisais alors, puis je tirais le drap sur ses frêles épaules découvertes avant de me caler comme tout à l’heure et de fermer les yeux à mon tour, quoi je reste un gentleman en toutes circonstances.

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❝ Turn off the light,
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MARIN & JAROD

« Ouai, je ne peux vraiment pas affirmer le contraire. » je n'avais donc pas été discrète pourtant mon annalyse s'était faite à distance. Loin des regards, j'avais annalysé son comportement enfin je m'étais renseignée doucement mais surement sur cet homme. Et tout cela pour assoupir cette curiosité. J'affichais un maigre sourire, consciente de l'image que j'avais renvoyée. « Ah... je suis désolée. J'ai juste un gros problème avec la curiosité » dis-je en affichant un mince sourire avant de fermer une nouvelle fois les yeux. La lutte devenait de plus en plus difficile et sa même avec la présence du jeune inconnu. « Je n'aurais donc jamais de réponse... ? Intrigant ? Je ne vois vraiment pas en quoi mais par respect pour ma fatigue et la tienne, j'arrêterais là. On verra ça plus tard. » j'affichais un sourire, mes yeux étaient toujours clos et sans vraiment contrôler mes paroles. Je lui dis : « Je ne sais pas ce qui a d'intriguant chez toi mais y a quelque chose en tout cas. Et je le cherche » dis-je en rigolant légèrement avant de plier mes jambes contre moi. Il laissa la lumière allumée avant qu'il vienne me recouvrir doucement. Attentionné en plus. Un sommeil profond nous envahissait doucement et c'est sans difficulté que nous tombions dans les bras de morphé. Une heure et demie après, j'ouvrais les yeux doucement. Voilà que je me sentais mieux, toujours fatigué mais moins que tout à l'heure. Mon regard se porta sur le jeune homme avant de finalement afficher un sourire. Il était mignon quand il dormait je devais le reconnaître.

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