MATYA ♥ Who are you beauty queen ?

C'était les antipodes, entre moi qui laissait volontairement et comme par défense un boulevard entre la jeune femme et moi, et elle qui semblait vouloir retrouver une proximité que je ne connaissais guère. Tout me perturbait dans ses attitudes, comme si elle était l'une de mes plus proches amies du passé et qu'aujourd'hui elle se retrouvait être une de mes plus lointaines connaissances, je ne pouvais pas lui faire cela et pourtant je n'arrivais pas à faire semblant, même un instant. Une ligne à retrouver ? En tout cas croit moi tu es ravissante comme ça ... Oui y a pas à dire, cette jeune femme, Talya, avait tout pour me plaire du moins physiquement, la seule chose que je pouvais réellement juger pour le moment, même si j'espérais en savoir plus sur elle à l'avenir mais aussi sur "nous". Je ... je ... sais pas vraiment ! Le plus confortable pour toi ... j'veux dire j'suis mal de pas me souvenir vraiment, mais je me verrais pas te serrer dans mes bras sans savoir ce que nous avons partagé et ... Enfin déjà on se connait depuis quand ? Et on faisait quoi tous les deux ? J'sais pas on faisait peut être les cons, ou alors on était des studieux comme pas permis ... c'était le flou lle plus total ...

« J'ai.... eu un bébé il y a quelques jours... » Un bébé qui a été le tien autant que celui de Priape pendant quelques jours, quelques semaines, puis officiellement le sien avec le labo, puis plus du tout le sien après l'erreur du labo... Oui même si Priape est le père de Mila et que Priape et Matthéo se détestent, Mila et Matthéo sont étroitement liés mais je ne peux pas lui dire ça parce qu'il faudrait que je lui explique toute l'histoire et j'en suis incapable. Je ne veux pas lui infliger ça, maintenant qu'il a oublié, c'est surement plus simple de tout porter sur mes frêles épaules. « Je suis arrivée à Cambridge en juillet 2014, on se connait depuis, tu m'as accueillie, tu m'as aidé... T'étais là pour moi... Surtout que j'ai eu un bébé aussi en août 2014 et t'as été présent. Oui oui je suis maman de deux petites filles à vingt cinq ans... » C'est le moment où il prend peur et il se dit qu'il n'a pas pu s'entendre avec une fille comme moi parce qu'on est trop différent ? Peut être...

Un bébé ? Elle semble hésiter à m'en parler comme si tout était bien plus compliqué que semblait la situation, je n'aurais certainement jamais cru que la personne qui se trouvait devant moi pouvait avoir eu un enfant récemment, comme quoi on disait bien que la grossesse rendait les femmes plus que belles et désirables. Félicitation à toi en tout cas ... Une blondinette qui te ressemble ? Ou un petit gars ? Je ne savais pas le moins du monde toute l'histoire qui pouvait s'apparenter à cette grossesse, ni même le père mais tout ceci n'était pas mes affaires après tout, enfin je le pensais, et puis il fallait bien apprendre à se connaître step by step. Me redressant sur mon lit d'hôpital que je rêvais de quitter depuis bien des heures et des jours, totalement las d'être assis comme un handicapé. Je l'écoutais parler tout en me servant un verre d'eau, je l'avais aidé, ce qui semblait peu surprenant, mais aider une femme avec un enfant ? C'était plus étonnant bien que je souffrais réellement du manque de mon fils depuis toujours. Donc cela fait plus d'un an que tu es dans ma vie ? Qu'on est fourré ensemble ... Un autre enfant ... tu perds pas de temps ! dis je en lui lançant un clin d'oeil moqueur, bien sûr je plaisantais mais pas certain qu'elle le prenne bien. Et du coup tu vis toute seule avec tes deux enfants ? Ou tout est bien plus compliqué ? Oui après tout je le sentais, tout était trop tendu depuis que Talya était rentrée dans ma chambre, comme une frénésie interdite.

Il me félicite, il me demande si c'est une fille ou un mec, si elle ou il me ressemble, comme s'il ne l'avait jamais vu, comme s'il n'avait pas un lien spécial avec moi, avec ma famille. Quand je parle de Charlie, il a l'air vraiment sans voix, il ne pense pas pouvoir m'aider, avoir été un pilier pour moi pendant cette année et pourtant ça a été le cas. Puis quand il me demande si tout est plus compliqué, si je vis seule avec mes deux filles, je ne peux pas me retenir. Je me lève du lit. Je prends sa main et plante mon regard dans le sien pour lui dire : « Je suis désolée... Je suis désolée Matt mais je ne peux pas... » Mes yeux s'embuent de larmes, je lâche sa main et je me précipite vers la porte pour quitter la chambre, quitter l'hôpital, partir loin d'ici et loin de toute cette merde, parce que oui j'ai l'impression qu'il me fout vraiment dans la merde avec cette responsabilité de devoir tout lui raconter.