Nuits fauves ► Leo & Camille

J'avais eu Leo par sms un peu plus tôt dans la soirée, et quand j'avais vu qu'il était pas au top et qu'il voulait sortir, j'avais bien évidemment répondu présente. J'arrivais pas à croire qu'ils fassent un break ou quoi que ça puisse être avec sa copine. J'avais cru comprendre que c'était l'amour fou entre eux, c'est simple quand il parlait d'elle je voyais bien à quel point il était attaché. A tel point que j'en étais jalouse parfois. Ya rien à faire, j'étais possessive avec lui... et ça ne changerait sans doute jamais. Ce soir, j'étais prête à tout faire pour lui changer les idées et surtout qu'il ne passe pas sa nuit à se morfondre en pensant à son ex. Moi je voulais le voir sourire, me sourire. Je m'étais donc fait toute belle pour sortir, prête à enflammer le dancefloor comme je lui avais dit et j'étais arrivée en bombe au People's Républik, me dirigeant directement vers la piste de danse pour me déhancher au rythme de la musique en attendant qu'il arrive. La musique envahissait mes oreilles avec force et là, je me sentais parfaitement dans mon élément.

C'était pas la forme et c'était peu de le dire, pour l'instant Leo ne voyait pas comment arranger la situation. Il supposait qu'il fallait juste laisser passer le temps, que la peine s'atténuerait, il était touché, mais il se devait d'avancer puisque pour l'instant Caly était butée. Une soirée en compagnie de sa chère Camille lui ferait le plus grand bien. Il s'était apprêté, heureux d'avoir la blonde à ses côtés. Le jeune homme entra dans le People's Republik, cherchant son amie du regard avant de la voir qui dansait déjà au milieu de la piste. Sans trop se faire remarquer, il s'approcha d'elle, attrapant délicatement son poignet pour l'attirer contre lui, dansant un instant avec elle avant de la prendre dans ses bras. « Je te paie un verre belle blonde ? » demanda-t-il en souriant avant de la prendre par la main pour l'emmener au bar. Il commanda deux verres et en donna un à la Cabot, il but le sien d'un trait. « Tu vas bien princesse Dickens ? On s'est pas beaucoup vu depuis la rentrée, je suis content de te voir ce soir. » glissa-t-il avec un petit sourire.

J'étais déjà dans l'ambiance, bougeant au rythme de la musique sans me soucier du reste, me nourrissant de cette sensation de liberté que j'avais à chaque fois que je sortais et que je me laissais guider par la musique au milieu de la foule. C'était enivrant, inexplicable mais j'aimais tellement ça ! Soudain, je sentis une main douce se refermer sur mon poignet et je me tournais alors machinalement vers Leo que je n'avais pas vu arriver. Il était tout beau et c'est sans rechigner que je le laissais m'attirer à lui, continuant de danser. Il me proposa ensuite d'aller boire un verre et je le suivait volontiers, parce que j'avais super soif et qu'en plus j'en avais vraiment besoin là ! Ce soir, je m'amusais. Je le remerciais lorsqu'il me tendit mon verre et eus un léger sourire amusé en le voyant vider le sien d'une traite. Tu vas bien princesse Dickens ? On s'est pas beaucoup vu depuis la rentrée, je suis content de te voir ce soir Hiiii il m'avait appelé princesse ! J'adorais ce surnom, yavait rien à faire (a). Moi aussi. Je savais que je te manquais dis-je l'air malicieux, avant d'à mon tour porter mon verre à mes lèvres et de le vider d'un coup. Même pas peur ! Ce soir, je bois tout ce que tu bois ! m'exclamai-je comme une enfant avant de me mettre à rire. Je tiendrais surement moins longtemps debout que lui, mais je m'en fichais. Et puis, il ne fallait jamais sous estimer les capacités d'ingurgitation d'alcool d'une femme !

Comme une évidence, le jeune homme s'était dirigé vers Camille. Il avait rompu plus d'une semaine plus tôt, il était déjà beaucoup sorti, puis il était vite rentré. Courir à droite à gauche, il n'y arrivait tout simplement plus. Il avait hésité d'abord à en parler à la blonde, il savait bien qu'ils avaient dépassé tout ce qu'il s'était pas depuis son départ, mais il avait une espèce de culpabilité au creux du ventre. C'était trop facile de revenir vers la jeune femme maintenant qu'il avait quitté la fille pour laquelle il l'avait laissée tomber. En tout cas un sourire serein naquit sur les lèvres de Leo tandis qu'il se rapprochait de la Cabot pour danser. Il l'attira ensuite au bar. L'imitant, elle but à son tour son verre cul sec. « Tu peux pas savoir à quel point. » Tout lui manquait en ce moment, et oui, Camille aussi, il avait besoin d'elle clairement, sinon il savait pas vraiment où il allait finir. Il rit lorsqu'elle lui promit de le suivre dans sa beuverie, il commanda alors deux autres verres, but le sien aussi vite. « On va faire une pause je veux pas te ramener chez toi dans un état pas possible. » Il posa son verre sur le bar avant de prendre soudainement la blonde dans ses bras. Il ne prononça aucun mot, il la serra juste longuement dans ses bras, déposant un baiser contre son cou avant de la relâcher doucement. Il lui sourit, un tout petit sourire discret.

Je le taquinais, c'était plus fort que moi et puis, les choses avaient toujours été ainsi avec lui, même du temps où je l'aidais à essayer de se rapprocher de Maxine. Penser à cette époque était assez étrange, surtout quand on voyait comment les choses avaient évoluées entre nous. On pouvait dire que j'avais été d'une aide assez catastrophique dans le genre. Mais je ne regrettais aucunement ce qui nous liait aujourd'hui. J'adorais Leo. Et j'étais heureuse de pouvoir essayer de lui changer un peu les idées ce soir en sortant. Tu peux pas savoir à quel point. Je lui souris d'un air malicieux, ne sachant pas vraiment si il se moquait de moi ou pas.. mais ça m'importait peu au final. A moi, il m'avait manqué. J'avais passé une excellente soirée chez lui le jour de mon retour, et avec tout ce qu'il c'était passé depuis, je me sentais un peu seule. J'avais revu Demyan l'autre jour, et ça avait été une véritable épreuve en soi. Je n'avais toujours pas dit à Leevy qu'elle était ma soeur jumelle et depuis que je savais que j'avais été adoptée, je ne cessais de me poser des questions existentielles, du genre est-ce que je serais la même personne si j'avais été élevée par ma mère biologique ? Aurais-je rencontré les mêmes gens ? Tout ça mettais un beau bordel dans ma tête, et l'idée de pouvoir mettre tout ça de côté le temps d'une soirée avec Leo me faisait du bien. Prête à en découdre, je lui annonçais que je comptais boire exactement la même chose que lui tout au long de la soirée. Même pas peur ! Et comme pour me provoquer, il commanda deux nouveaux verres et s'enfila à nouveau le sien d'une traite. On va faire une pause je veux pas te ramener chez toi dans un état pas possible. J'haussais un sourcil, comme pour lui dire "ah ouais tu crois ?", et je buvais à nouveau cul sec le verre qu'il m'avait commandé. Bon en vrai je faisais la maligne, mais je savais très bien que j'allais être bien plus vite saoule que lui. Mais je comptais tout de même tenir le pari ! C'est ça, c'est moi qui vais te traîner jusque chez toi ! m'exclamai-je avec un sourire en appuyant mon doigt contre sa poitrine. Je posais mon verre à mon tour et là, sans que je ne m'y attende, Leo me prit dans ses bras et me serra contre lui. Et allez savoir pourquoi, au moment où ses lèvres effleurèrent mon coup, je sentis mon coeur s'accélérer, comme si le simple contact de sa bouche contre ma peau pouvait avoir de l'effet sur moi. Omg pourquoi je réagissais comme ça moi ? Zen Camille zeeen. Il s'écarta doucement de moi et lorsque nos regards se croisèrent, je ne pus m'empêcher d'avoir comme un air.. de défaite. Ok, si tu continue comme ça va me falloir d'autres verres dis-je l'air amusée, sans même prendre la peine de faire l'indifférente. De toute manière, c'était écrit sur mon visage que j'étais sous le charme.

La jeune femme lui souriait, acceptait son verre et en un clin d’œil détendait l'atmosphère oppressante autour de Leo. Il était perdu, il avait passé l'année entière à courir après Calypso, il s'était focalisé peu à peu sur elle pour finalement tout rater. Il avait perdu ses repères, il ne savait plus trop où il en était, partagé entre le désir de revenir en arrière, réparer sa petite erreur, et avancer comme elle lui avait demandé. Mais là, il voyait Camille et pour une fois, il se sentait bien, en sécurité, la voir danser, sourire, lui proposant un programme de beuverie qui ne pouvait que lui convenir … le jeune homme était vraiment content d'avoir fait le chemin jusque là, se changer les idées, oublier la débâcle des derniers jours, il n'y avait que la Cabot apte à l'aider à cela. « Vraiment ? On parie combien que tu vas pas tenir sur tes escarpins bien longtemps ? » remballa-t-il en souriant son amie. Il était curieux de savoir comment elle s'y prendrait pour le ramener chez lui déjà qu'elle commençait à avoir les joues rosies par l'alcool. Puis, comme ça, ça lui avait pris, Leo enlaça Camille dans ses bras, pas longtemps, juste assez. En s'éloignant de la blonde, il vit à l'expression de son visage, ses quelques mots lancés un peu à la hâte qu'elle était troublée. Pour le coup, il se sentit lui-même un peu mal à l'aise, il avait l'impression d'avoir fait un geste déplacé. Mais tout ça passa bien vite et Leo sourit avant de répondre. « Qu'est ce que j'ai fais encore ? Tu fais la timide maintenant ? Mademoiselle Dickens ce que vous êtes devenue prude ! Je recommencerai plus. » Il rigolait avant de la reprendre dans ses bras, déposant un baiser sur sa joue – ça tenait jusque là plus du baiser frère-soeur. Il écarta légèrement son visage, resta cette fois-ci parfaitement silencieux avant de déposer ses lèvres contre le cou de la jeune femme, pour de bon cette fois-ci. Il releva le visage vers la blonde. « Tu voulais boire un verre c'est ça ? »

Vraiment ? On parie combien que tu vas pas tenir sur tes escarpins bien longtemps ? Je lui mettais une petite tape sur l'épaule en l'entendant se foutre de moi tout en continuant de sourire. Tu verras dis-je l'air de rien, prête à tenir mon pari. Leo se rapprochait ensuite de moi pour venir m'enlacer et sur le coup, je me sentais troublée. Cette proximité me rappelait tellement les moments que nous avions passé à New York, ce sentiment qui m'avait animé à chaque fois que je le voyais et que je mourrais d'envie de le bouffer tout cru. L'attraction que j'avais pour lui était indéniable. Et c'était difficile de faire comme si de rien n'était. Leo eut l'air surpris en voyant mon visage mais bien vite, il se remettait à rire lorsque je lançai ma réflexion. Qu'est ce que j'ai fais encore ? Tu fais la timide maintenant ? Mademoiselle Dickens ce que vous êtes devenue prude ! Je recommencerai plus dit-il en se foutant de moi, me faisant ouvrir la bouche en O. Moi prude ? dis-je avec un sourire tout en plissant les yeux. Fallait pas me provoquer, c'était vraiment une mauvaise idée héhé. N'empêche que quand il disait qu'il ne recommencerai plus... j'étais presque déçue pour le coup. Et puis finalement, comme pour mieux se contredire, il me prit une nouvelle fois dans ses bras, déposant cette fois un baiser bien sage sur ma joue. Mon rythme cardiaque c'était calmé, appréciant ce petit contact sans pour autant m'enflammer. Mais soudain, il s'écarta légèrement pour me regarder en silence, avant de se pencher vers mon cou pour l'embrasser une nouvelle fois. Je fermais les yeux quelques instants, tentant de garder mon calme alors que tout mon corps semblait s'emballer à ce contact. Le gougeât. Il jouait avec mes nerfs, et en toute connaissance de cause ! Je rouvrais les yeux au moment où il se redressa pour avoir son visage en face du mien. Tu voulais boire un verre c'est ça ? dit-il d'un air faussement innocent qui me fit me pincer mes lèvres. J'haussais alors un sourcil, m'approchant dangereusement de lui jusqu'à le coincer contre le bar qui bloquait son dos. Je ne le lâchais pas des yeux, le provocant simplement avec mon regard. La tension qui nous animait était palpable, et j'adorais ça. Ma main lissa le col de sa chemise, caressant au passage la courbe de sa mâchoire alors que je me rapprochais de lui jusqu'à effleurer ses lèvres entre-ouverte avec les miennes. Je suis prude hein ? murmurai-je avec malice. Alors ce verre ? demandai-je comme pour le ramener à la réalité.

Il n'en demeurait pas moins un abruti de première. Il ne savait plus trop au final s'il devait se vanter d'un quelconque charme qu'il pouvait avoir – comme il aimait si bien s'en vanter – ou si tout ça était le fruit de quatre années de psychologie. Leo n'était pas certain qu'avoir un don pour corrompre la jeunesse soit quelque chose dont on peut être fier. Voyez Camille. Il l'avait jeté, il lui avait fait comprendre que face à sa désormais ex petite-amie, elle ne faisait pas le poids, il l'avait repoussée, gentiment certes, mais il l'avait bien réduite à n'être qu'une amie. Une amie dont il exigeait désormais qu'elle le console de ses bêtises, parce que dans le monde merveilleux de Leo Halberstam, on prend des photos de filles à poil, on les « oublie » dans son téléphone, on a une copine, on rompt avec la copine à cause de ça et une poignée de jours après on convient d'une soirée avec la fille qu'on a jeté au profit de sa petite amie. Tout en logique quoi. Visiblement pas bien d'accord avec l'adjectif dont l'avait affublée Leo, Camille protesta mais pas trop, ne le repoussant aucunement lorsqu'il vint réclamer une seconde étreinte. Une fois la surprise passée, la blonde se laissait aller et le jeune homme ressentait par flashs la complicité qu'ils avaient à New York. Leo repoussait les relents de désespoir qui lui venaient de temps en temps. Il déposa ses lèvres contre le cou de la Cabot, lentement, leurs corps se répondaient l'un à l'autre. Petite provocation lancée par Leo mais pouf, la jeune femme lui renvoyait dans la gueule. Alcool ou pas, il n'avait plus de comptes à rendre, si ? Ses paupières se fermaient un instant lorsque les lèvres de la jeune femme s'approchaient des siennes, ses mains investissaient les hanches de Camille avant qu'elle le mette en face de ses propres propositions. Il secoua la tête. « Je crois qu'on peut se passer de boire encore un peu. » Il n'avait pas grand chose à faire pour réduire entièrement l'espace entre leurs bouches, le baiser se prolongea, la musique changea, ils ne bougeaient pas. Il s'éloigna finalement un peu. « Tu penses que c'est une bonne idée ? »

Leo avait ce pouvoir sur moi que je n'expliquais pas. J'aurais tout simplement pu lui dire qu'il fallait qu'il arrête de jouer avec le feu, puisqu'il voyait bien qu'il me faisait de l'effet. Après tout, c'était lui qui m'avait plus ou moins écarté de sa vie pour se mettre en couple avec Calypso. Mais c'était plus fort que moi. Fallait que je le provoque à mon tour, parce que j'adorais ce regard qu'il avait sur moi dans ces moments, cette façon qu'il avait de poser ses mains sur mes hanches. Je frissonnais à son contact, ne pouvant m'empêcher de penser à certains moments passés où il m'avait agrippé de cette manière. Je le cherchais en lui parlant de ce verre qu'il voulait qu'on boive mais apparemment, il n'en avait plus tellement envie là. Ses lèvres trouvèrent facilement les miennes, et je m'abandonnais à ce baiser de manière sensuelle, oubliant ce qui nous entourait pour juste profiter du moment présent. C'était tellement bon de retrouver ces sensations, de le retrouver lui. Tout mon corps semblait ravivé par le souvenir de Leo. Tu penses que c'est une bonne idée ? demanda-t-il après s'être légèrement écarté. Je le regardais quelques instants en silence, captivée par son regard. Je sais pas... mais je m'en fous dis-je en venant l'embrasser à nouveau. Je devinais qu'il parlait de sa récente rupture, qu'il ne savait certainement pas où il en était, et que c'était peut-être pas une bonne idée de replonger là dedans alors qu'on avait déjà eu un "passé" lui et moi. Mais je voulais pas me prendre la tête, juste profiter encore un peu de ses lèvres contre les miennes avant qu'il ne mette fin à tout ça.

La jeune femme avait répondu aux petites provocations que Leo lui avait lancé suite au petit malaise qu'il avait provoqué en la prenant dans ses bras. Ses lèvres avaient effleuré les siennes un court instant et il avait tout simplement embrassé Camille. La blonde prolongeait le baiser, Leo y répondait, enlaçant sa taille, l'attirant contre lui. Puis il avait rompu leur baiser pour lui demander si c'était une bonne idée. Sa rupture avec Caly, puis sans compter ça, ce qu'il s'était passé entre eux lorsque la Cabot était parti de Harvard, le fait qu'il ait décidé de mettre un terme à leur relation, tout un tas de facteurs entrait en compte. Assez rapidement, elle lui affirmait qu'elle s'en foutait. Il avait peur de ce qu'elle pouvait attendre de lui, de là où ça pouvait mener. Il sourit avant de hocher la tête. « D'accord. » souffla-t-il avant de reprendre possession de ses lèvres. Il fermait son esprit, il ne voulait penser à rien d'autre, il voulait se focaliser sur la jeune femme, sur leur baiser, sur ses mains qui se baladaient dans son dos avant de la relâcher lentement, attrapant sa main pour l'attirer sur la piste de danse, il était détendu, pas serein, pas heureux, mais détendu, il n'en voulait pas plus pour l'instant, ça lui paraissait bien assez.