ALESKA - Let it go

J'étais complètement déchirée, une fois de plus. En même temps, quelle idée de mettre des mathers derrière une buvette ? Personnellement, j'avais pris le truc à cœur. J'avais essayé de tirer sur des cibles, mais je m'étais clairement loupée, alors j'avais dû boire ! Puis, finalement, j'avais aidé à servir. Le truc, c'est qu'avec moi, c'était : un verre pour toi, un verre pour moi. Alors forcément, j'avais fini complètement ivre avant la fin de la soirée. Puis la boisson des mathers, ce n'était pas une boisson de tapette, fallait dire les choses. J'avais vu Alexander. En fait, je l'avais vu toute la journée et c'était vraiment bizarre. Déjà, j'avais moyen aimé de le voir il y a quelques jours en "ami" parce que même si on pouvait se montrer très complice, ça nous ressemblait pas de ne pas être tactile comme on l'entendait et ça me fendait le cœur. Et puis, finalement, j'étais passée à ses côtés toute la journée et on ne s'était pas adressé un mot. J'avais vite compris qu'on ne se parlait plus en public, en même temps, ce n'était pas terrible de fréquenter son ex conquête alors que sa petite amie était dans les parages. Mais là, j'étais bourrée et j'avais envie de le voir. Alors, j'avais trouvé un endroit désert : la bibliothèque d'Harvard et je lui avais dit que je m'y trouvais sans lui demander rien d'autre. Après tout, j'allais bien voir ce qu'il allait faire.

Un sms. Un unique sms. Voilà ce qu'il me fallait pour que mon coeur batte la chamade. C'était étrange quand même, cette sensation que je ressentais quand je recevais un message de la part d'Alaska. C'était assez troublant même, mais dans le bon sens du terme. La bibliothèque qu'elle m'avait dit, et j'avais tout de suite compris le message. Me voir. Elle voulait me voir, et j'y allais volontiers, n'opposant alors aucune résistance à l'envie qui me poussait là-bas, la rejoindre. Je marchais ni trop vite, ni trop lentement. Faut dire que durant toute la soirée, j'avais ingurgité pas mal d'alcool, préférant de loin la compagnie de ma meilleure amie la bière à celle d'une fille quelconque. Non pas que je voulais faire quoique ce soit, ma position actuelle était assez délicate. Ma tête tournait un peu mais je m'en fichais, j'allais voir Alaska et c'était tout ce qui importait. Après plusieurs minutes de marche à me rattraper à des murs, des portes et des poteaux, j'arrivais enfin au lieu de rencontre, vide, évidemment. « Al ? » que je demandais avant de me caler devant le bureau d'accueil, préférant alors ne pas bouger plutôt que de tenter de la chercher, en vain.

J'avais attrapé un livre au hasard et plus les minutes passaient et plus j'avais l'impression qu'il n'allait pas venir. En même temps, qu'est-ce-qu'il viendrait faire ici ? Me voir ? Quelle idée j'avais eu là de penser qu'il viendrait me tenir compagnie dans la bibliothèque de l'université. J'avais envie de lui parler. Je ne sais pas si c'est l'alcool qui me donne ce courage, mais j'essayais de prendre les choses en main. Je n'aimais pas être une simple amie. Je n'aimais pas, je ne le voulais pas et je ne le pouvais pas. C'était impossible désormais. Impossible depuis que nous avions couché ensemble et que j'étais tombée éperdument amoureuse du jeune homme. Alors voilà, ce soir allait être notre dernier soir. Mais je perdais clairement espoir, au point que je finissais par ranger le livre - j'étais de toute façon trop ivre pour comprendre quoi que ce soit. Puis, j'avais attrapé mon portable et au moment où je remarquais qu'il m'avait répondu pour me dire qu'il arrivait, sa voix se fit entendre à l'autre bout de la bibliothèque. « Al ? » Mon cœur se mit à battre tellement vite que j'ai cru qu'il allait me lâcher pour de bon. Il est venu. J'ai simplement dit où j'étais et il est venu me voir. Il a répondu à mon sms aussitôt, sans aucune hésitation. Je marchais vers lui, le regardant et ne quittant pas son regard une seule seconde. J'avais foncé droit sur lui et toutes mes résolutions se sont évaporées au moment où j'avais posé mes lèvres sur les siennes. Mes mains tenaient son visage pour qu'il ne s'échappe pas le temps que ce baiser tout en retenue continue et puis finalement, j'y avais mis fin, reculant pour le regarder à nouveau sans rien dire.

J'étais venu, sans réfléchir une seule seconde aux conséquences que ça pouvait avoir sur moi, ma réputation... sur tout le monde. J'avais pas réfléchi et je m'en fichais pas mal. Mes pieds me guidaient à travers le campus d'Harvard et puis j'avais juste hâte de voir la jeune femme. L'expliquer serait un peu compliqué dans le sens où c'était inexplicable ce qui m'arrivait. J'étais tombé sous son charme, moi qui tentait désespérément de tenir éloignés tout sentiment se rapprochant à l'attachement. J'étais tombé dans le piège et maintenant, je n'avais aucune envie de m'en défaire. Six mois, pour passer à autre chose. Six mois que Billie restait celle avec qui je voulais être... vraiment. Jusqu'à maintenant. Olive avait été une erreur et je l'ai appris de la mauvaise manière qui soit. Cependant, c'était trop tard. Le mal était fait, et je me trouvais à la bibliothèque. Appelant la jeune femme qui m'avait dit où elle se trouvait, elle débarquait là, face à moi. Elle avançait doucement et puis finalement elle fonçait sur moi, me laissant pas le choix que de me laisser faire quand ses lèvres venaient rejoindre les miennes. Un baiser. Un putain de baiser que j'attendais depuis... depuis la dernière fois. Et voilà qu'elle s'arrêtait et j'étais pas d'accord. Mon regard posé sur elle, je la scrutais avant de faire ce premier pas vers elle à mon tour. Capturant son visage de mes mains, j'écrasais mes lèvres contre les siennes, conviant ma langue à aller jouer avec la sienne tout en la poussant pour trouver le premier obstacle sur notre chemin pour nous stopper dans l'élan que j'avais lancé. C'était une table, qui se trouvait là. Une table sur laquelle je pouvais l'allonger, tout en continuant de l'embrasser comme si ça faisait une éternité. Une table où, si je le voulais, je pouvais la faire mienne.

Dès que j'avais entendu sa voix prononcer mon prénom, tous mes sens, mon corps s'étaient réveillés. Je me dirigeais vers lui doucement puis finalement, j’accélérais le pas pour venir prendre son visage entre mes mains et l'embrasser. J'avais bu ce soir et je m’apprêtais à lui dire que je ne voulais pas le revoir, pas en ami, pas comme la dernière fois. Je voulais plus ou rien. Mais quand je le vis à l'entrée de la bibliothèque, à m'attendre, je n'avais pas réussi à retenir mes pulsions. Peut-être que je n'avais pas envie de lui parler après tout, peut-être pas maintenant. Là, je voulais simplement retrouver ses lèvres, son corps, son contact apaisant et excitant. Je le voulais pour moi, je voulais qu'il m'appartienne, mais certainement que j'en demandais trop. Alors j'avais rompu mon contact pour le regarder, voir sa réaction. Quelques secondes passèrent avant qu'il ne vienne à son tour emprisonner mon visage et m'embrasser beaucoup plus fougueusement. J'étais soulagée qu'il en ait envie, alors je me laissais simplement aller parce que à ce moment précis, ça faisait un bien fou et putain ce que c'était agréable. Il me faisait reculer et je m'agrippais à ses bras pour ne pas tomber à cause de ma maladresse. Je fus surprise d'être arrêtée soudainement par une table, mais ça, il s'en fichait pas mal, rien ne semblait pouvoir l'arrêter. D'ailleurs, je me retrouvais bien vite allongée sur ladite table, de plus en plus sous son emprise et ce n'était pas pour me déplaire. J'aimais tellement ça, quand il prenait les choses en main comme un homme, un vrai. Et s'il pouvait faire pareil avec les sentiments... Mais ce n'était pas le propos. Non, là, j’agrippais le bas de son t-shirt pour le lui enlever rapidement. Je laissais glisser mes mains sur son torse parfait. Le toucher m'avait tellement manqué, mais pas seulement. « Tu me manques... » lui soufflais-je alors entre deux baisers comme un cri de désespoir. L'alcool m'avait donné du courage et de cette manière, je pouvais lui dire les choses clairement et non comme la dernière fois.

Me retrouver ici, avec elle, c'était quand même culotté, sachant qu'on savait pertinemment la situation. Bordel, pourquoi j'arrivais pas à me défaire de sa présence, de ses lèvres, de son corps même. J'arrivais pas à me la sortir de ma putain de tête, elle était là, constamment. Chaque détail que je pouvais voir au cours de la journée me faisait penser à elle, de façon directe ou indirecte. C'était épuisant à la longue, de lui résister. Épuisant au point de vouloir céder à la tentation. C'était exactement ce qui était en train de se passer en ce moment. J'avais pris la décision de la rejoindre à la bibliothèque et dès qu'on était enfin réuni dans la même pièce, je n'avais même pas songé une seule seconde à la repousser. Même, c'était la délivrance au moment précis où elle venait m'embrasser, parce que c'était ce dont j'avais envie depuis le début, depuis son réveil, depuis qu'on était de retour ici. Certes, je l'avais fait... l'embrasser j'entends. A plusieurs reprises même. Mais là c'était différent. On sentait bien que ça venait des tripes et... ouais, c'était différent. L'embrassant à mon tour après sa petite pause, je la poussais en même temps pour trouver un truc, n'importe quoi, qui nous stoppe et contre lequel on pourrait se poser. Par chance, c'était une table et je la poussais donc à être allongée sur ce mobilier de bibliothèque. « J'suis là, j'suis tout à toi » que je lui répondais, maintenant dévêtu de mon t-shirt. Les choses allaient vite, je ne contrôlais plus mes mains quand elles venaient s'amuser elles aussi à retirer les vêtements de la jeune femme. Il était clair que rien de très catholique allait se passer durant notre tête à tête... mais en même temps, on a jamais prétendu être des saints. Une fois que c'était retiré, mes mains venaient caresser la peau de son ventre, s'attardant un peu sur sa poitrine avant de venir de nouveau emprisonner son visage que j'embrassais une nouvelle fois, transmettant l'envie, le désir, l'urgence de la situation pour n'être finalement plus qu'un.

Je me retrouvais rapidement allongée sur l'une des tables de la bibliothèque. C'était intense, nous étions justes en train de nous libérer et il fallait dire que nous avions été un moment à nous retenir. Cela faisait du bien, de l'embrasser, de le toucher et qu'il n'émette aucune résistance. Il était d'accord et pour une fois, je nous sentais sur la même longueur d'onde et ça faisait un bien fou. J'attrapais le bout de son t-shirt pour le lui enlever, venant ensuite glisser mes mains sur son torse. Si mon avis avait été le seul à compter, nous l'aurions fait déjà les fois précédentes. Nous serions passé à l'acte et peut-être même à plusieurs reprises. Mais au moins, ce soir, je savais que c'était tout autant voulu de son côté et qu'il ne pourra rien me reprocher. Je lui glissais quelques mots entre deux baisers. Il me manquait terriblement et je voulais qu'il le sache cette fois si. « J'suis là, j'suis tout à toi » L'idée me plaisait plutôt bien, mais pour combien de temps il allait être à moi ? Une fois que nous l'aurions fait, est-ce qu'il repartira encore ? Je me retrouvais moi aussi débarrassé de mon haut et je ne pus m'empêcher de soupirer de bonheur quand je sentis ses mains caresser ma peau. Cela faisait tellement de bien. Et, ça faisait si longtemps que j'attendais ce moment, que j'avais presque tendance à me demander si ce n'était pas mon imagination qui me travaillait à cause de l'alcool ou s'il était vraiment là. Dans tous les cas, j'étais bien alors je me laissais aller. Je le laissais m'embrasser tandis que mes mains continuaient de parcourir son corps. Je laissais mes lèvres s'échapper des siennes pour venir déposer des baisers le long de sa mâchoire et pour finalement arriver dans son cou. C'est alors que je commençais à aspirer sa peau pour lui laisser quelques marques. Il n'avait pas dit qu'il était tout à moi ?

Je lui avais encore rien dit, à propos d'Olive et moi. Rien de rien. C'était un peu pour faire le point sur tout ce qu'était ma vie actuellement. Mais du coup, j'en pouvais plus là, je devais céder à la tentation qu'elle représentait. Alors je me retrouvais là, dans la bibliothèque de la fac en sa compagnie parce que j'arrivais plus à lutter pour rester éloigné d'elle. Je la voulais bordel, ça me consumait au plus profond et fallait que je la possède, de tout son être. Donc ouais, je l'avais à ma merci et il m'en fallait peu pour que je sois chaud comme de la braise. Ouais, j'étais totalement à elle. Allongée sur la table, mon corps était au dessus d'elle, et je nous calais un peu plus pour que les choses se fassent plus facilement. Alors que mes lèvres étaient collées aux siennes, je sentais qu'elle déviait doucement son visage dans mon cou, ce qui me faisait sourire bien plus que d'ordinaire. Et pendant qu'elle s'attelait à ça, je laissais mes mains se balader sur sa poitrine, sur sa peau, qui prenait des degrés de température à la vitesse de la lumière. « Putain j'ai envie d'toi » Mais hors de question de la couper dans son élan, alors si j'avais commencé à déboutonner son pantalon, rien n'était enlevé pour l'instant. J'attendais juste qu'elle ai fini de me marquer, tel le bétail dans un troupeau. Ouais non, pas vraiment, j'osais espérer être l'unique qui ait droit à ce traitement. J'avais commencé à baisser son jean, ne pouvant plus attendre plus longtemps. Je baissais aussi sa culotte, afin d'avoir l'accès nécessaire. Mais ça risquait d'être compliqué dans cette position si je n'enlevais pas tout alors j'attendais, encore.

Je me laissais totalement faire par Alexander. J'étais allée sur l'une des tables de la bibliothèque, l'embrassant comme si cela faisait une éternité que nous ne l'avions pas fait. En même temps, il y avait un peu de ça dans notre histoire. Je comprenais avec le temps que j'avais beaucoup de mal à me séparer de lui, à me défaire de lui. Il allait falloir que je prenne beaucoup de distance si je voulais l'oublier pour de bon, parce que ce n'est pas en continuant de cette manière que j'allais réussir à passer à autre chose et à être heureuse. Mais en même temps, il m'était clairement impossible d'agir, j'étais amoureuse et je ne pouvais pas passer à autre chose alors qu'il m'embrassait à pleine bouche. Je ne pouvais pas le repousser et même que j'étais trop ivre pour que mon cerveau me le hurle. Je l'avais débarrassé de son t-shirt et il avait fait de même pour le mien. Je l'embrassais, puis mes lèvres se dirigèrent sur sa mâchoire et enfin dans son cou. C'est alors que je commençais à aspirer sa peau pour lui faire un beau suçon. Je savais qu'il aimait ça et je ne savais pas vraiment ce qui m'avait poussé à le faire. Peut-être le fait qu'il s'apprête à me faire l'amour et que j'avais envie que sa petite amie le sache... qui sait ? « Putain j'ai envie d'toi » Je partageais totalement ce qu'il venait de dire. J'avais envie de lui, là tout de suite maintenant. Ça se voyait à la vitesse où mon cœur battait. Je sentais ses mains sur mon corps et cela m'excitait de plus en plus. Il déboutonnait mon jean, faisait une pause, puis continuait à me déshabiller, me retrouvant les fesses à l'air sur la table. Pourtant toujours rien et c'était assez frustrant. Je m'arrêtais alors pour le regarder avec mes sourcils froncés. « Bon, on baise ou bien ? » Bah ouais, on n'était pas là pour enfiler des perles non plus.

J'étais allongée sur la table ou plutôt, je reposais mollement sur la table. Ça avait été actif, fort et très actif et très fort. Tout ce que j'aimais dans une partie de jambe en l'air et ça, Alexander l'avait très bien compris. J'essayais de reprendre mes esprits et mon souffle aussi. Parce que là, c'était un peu comme si je venais de courir pendant des longues minutes, sauf que c'était mieux parce qu'il y avait le plaisir en plus. Je ne savais pas vraiment si j'avais le droit à ma minute "câlin d'après baise". Je ne pense pas. C'était déjà beaucoup là... d'avoir couché ensemble alors qu'il était en couple. Alors, il valait mieux que je mette fin à notre petit rendez-vous qui restera secret. Alors je me redressais tant bien que mal et je commençais à me rhabiller en silence.

Être faible. C'était bien moi ça au final. J'avais cédé à l'envie qui me prenait depuis des semaines maintenant. J'avais rejoint Alaska à la bibliothèque et maintenant, on s'embrassait à pleine bouche, laissant nos mains parcourir nos corps respectifs. J'avais envie d'elle, depuis... ça n'a jamais cessé en fait. Allongée sur une table, elle était à ma merci et je dois avouer que j'aimais ça, être celui qui la rend folle, qui lui fait tourner la tête à maintes et maintes reprises. Sachant ce qu'elle voulait, elle ne tardait pas à me le lancer à la figure, et je m'attelais à la faire crier dans ces lieux supposés être d'études.
Je m'étais foutu à côté d'elle, ne pouvant pas reprendre mes esprits correctement si elle restait devant mes yeux. Non, je regardais le plafond après avoir remonté mes affaires, sans pour autant reboutonner mon jean. Sentant l'agitation à côté de moi, je ne bougeais pas pour autant, restant concentré sur le plafond de la bibliothèque. Main posée sur le front, j'étais pas ivre, mais bien imbibé et j'sens que si j'vais trop vite, je peux très rapidement dégobiller le contenu de mon estomac. « Tu t'en vas déjà ? » J'avais pas forcément envie qu'elle parte en fait.. mais si c'était son souhait, pourquoi pas. J'étais de mon côté plutôt partant pour un deuxième round. Bizarrement hein.