no more game, no drama (chloe)

Chloe me recommandait de revoir mes méthodes et techniques, comme si je ne les avais pas changées depuis des années. Sauf que je me réinventais sans cesse, c’était une de mes forces, parce que j’adaptais ma façon de faire à l’équipe que j’avais devant moi. Ce qui faisait que dans mes jeunes années de coaching j’avais pu être aussi strict que ce que l’acier est dur, j’avais pu être plus dans un rôle social que dans la performance avec un groupe de garçons qui ne s’entendaient pas et qui pourtant ne faisaient que gagner. A chaque équipe un nouveau challenge. Aussi, je n’étais pas fermé à de nouvelles suggestions, mais j’attendais que Chloe me précise à quel niveau, car il me serait impossible de tout changer sans qu’elle ne pointe du doigt ce qui ne va pas et à quel niveau. « Tu n’as qu’à me dire lesquelles. » Dis-je en la regardant soudainement intrigué par ce qu’elle avait à dire, mettant ma main devant ma bouche, concentré sur elle. Elle m’avouait ensuite que je lui tapais véritablement sur le système à des moments particuliers, en fait quand je lui criais dessus parce qu’elle ne respectait pas les consignes. Cette fille avait un sérieux problème avec l’autorité, c’était indéniable. Je soupirais. « Je ne te demande pas d’être un robot, je te demande de comprendre pourquoi il est essentiel de fonctionner comme ça ! » C’était pour le bien de l’équipe, et si je permettais qu’elle fasse office d’électron libre quand on menait d’un écart conséquent, elle devait apprendre à se mettre au service de l’équipe pour garantir une cohésion et développer notre jeu. Il était plus facile de défendre sur une joueuse en particulier que sur plusieurs en mouvement. C’était mathématique. Mais elle se méprenait sur mes intentions. En fait, elle ne voyait mes réprimandes que d’une seule façon : elle pensait que je voulais faire d’elle un mouton sans saveur. Sauf qu’il n’était pas question de ça. Je voulais au contraire lui apprendre à acquérir une certaine vision du jeu, à faire une passe intelligente plutôt qu’un dribble qui vous condamne, je voulais qu’elle devienne une grande joueuse, bien meilleure que ce qu’elle l’était déjà. Mais ça, j’avais du mal à le lui avouer car je savais qu’elle ne me croirait pas. « Absolument pas. Une forte tête c’est un plus dans une équipe, mais jusqu’à un certain degré. Toi tu remets en question tout ce que je dis, peu importe si c’est valable ou non. » Malheureusement pour moi, si je ne faisais pas l’effort de le lui dire, j’allais probablement droit dans le mur avec elle. Je ne cherchais pas à être son ami, juste à gagner sa confiance. Et j’étais loin d’être parti pour le faire. « Je t’indique juste que contrairement à ce que tu penses, je ne vois pas que la basketteuse. » Chaque personne a une identité propre, est différente d’une autre, et c’était la raison pour laquelle je devais apprendre à connaitre les unes comme les autres. Elle m’accusait encore de ne pas la favoriser et se posait en victime, et je ne pus m’empêcher de grimacer en levant les yeux au ciel. Là c’était la pire bêtise de la soirée. « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Je ne fais pas de favoritisme, je veux simplement que l’équipe soit soudée. » Je veux développer une équipe et ça passait par faire des concessions pour les unes comme pour les autres. Certaines ne pouvaient exécuter des mouvements particuliers, je les remplaçais par d’autres, je cherchais toujours le décalage optimum entre la tâche et les capacités, mais même ça Chloe ne le voyait pas. Elle finit par mes répondre à mes questions. Je me hasardais à une plaisanterie : « Critique, ça t’irait bien. Faudrait juste revoir certains de tes arguments mais tu as l’attitude pour… » Pas sûr qu’elle soit bienvenue. Surtout pas avec ce qu’elle me confie ensuite. Elle est une battante depuis son plus jeune âge. Je comprends mieux son tempérament, et si elle m’attaque encore et encore, je ne réplique pas tout de suite. Sa sœur était décédée. Je ne voulais pas m’aventurer sur ce terrain, je lui rappelai juste : « Sache que si la vie ne t’a pas fait de cadeaux, tu peux aussi baisser ta garde de temps à autres. Pas tout le monde ne cherche à te nuire. Et surtout pas moi. » Et lui souriant, je sortais un stylo du pot sur mon bureau, notant sur un post-it quelques mots que je lui expliquais : « Mais tu viens de me donner une bonne raison de changer sur un point : je tâcherais de vérifier le dossier médical de chacune. »

(Zoran) Je levais les yeux au ciel. Je n’en pouvais plus. J’avais l’impression d’avoir mes parents devant moi. Ceux qui ne s’occupait pas de moi mais par contre dès qu’il avait quelque chose à me reprocher alors là ils ne se gênaient absolument pas Zoran il était exactement comme lui. C’était simplement un de ses adultes qui se contentait de dicter les choses à ne faire et à ne pas faire. Fallait lui obéir au doigt et à l’œil sinon il s’énervait. « Hé ! Ce n’est pas à moi de faire ton travail ! Change les plus anciennes, celles qu’on fait le plus souvent. Apporte nous de la NOU-VEAU-TE » Dis-je en tapant sur la table de son bureau. Ce qu’il pouvait m’énerver. Il disait qu’on avait chacun notre travail mais voilà que maintenant je devais vers le sien. C’était lui l’entraineur. S’il voyait que ces technique ne marchait pas alors qu’il les rénove non de non. Et après il se disait être un bon entraineur, mais oui bien sûr ! Mais qu’est-ce qu’il m’avait pris de me lancer dans cette aventure ? Si j’avais su que ça causerait autant de dispute, je serais restée simple joueuse. « Vous me le répètez à chaque fois je pense que j’ai compris je ne suis pas bête. Tient je vais même le dire pour te faire voir que je suis une bonne petite fille qui écoute ce qu’on lui dire : c’est pour le bien de l’équipe. C’est le rôle de la meneuse d’encourager l’équipe et blablabla… » Là je ressemblais plus à une gamine peste qu’à une jeune femme responsable. Mais fallait dire que Chloé et le mot responsable c’était deux antipode, deux choses qui ne pourront jamais être associées ensemble. Agacée je soupirais. Ça faisait un moment que j’étais dans ce bureau. J’allais finir par arriver en retard à la fête enfin non j’étais déjà en retard tant pis autant continuer et ne pas être resté ici pour rien. S’il croyait que m’emmener dans son bureau allait réellement changer quoi que ce soit alors il ne me connaissait pas. On ne pouvait pas me changer en un instant, il allait lui falloir beaucoup de temps et beaucoup de patience surtout. « La prochaine fois vous réfléchirez à deux fois avant de prendre quelqu’un comme moi dans l’équipe. En tout cas, vous vous ne deviez certainement pas être une tête forte lorsque vous jouiez au basket. » C’était sorti tout seule. Je ne voulais pas le dire. Mais qu’est-ce que je pouvais être vraiment bête parfois. Si je pouvais réfléchir même quand j’étais énervée, ça aiderait beaucoup. Mais non, j’étais bien trop impulsive pour ça. Je le regardais en fronçant les sourcils. « Vous ne savez rien de moi, vous pouvez pas prétendre me connaitre. Et si je me trompe alors dite moi ce que vous savez de moi. » Dis-je avec un air de déviance de le regard et dans la voix. Je mettais toujours demander ce qu’il savait de moi en devoir de mon âge, ma date de naissance et ce que j’étudiais à Harvard. « Je n’ai pas dit que vous faisiez du favoritisme loin de là. Je dis simplement que vous vous préoccuper plus des autres joueuse et de leur bien être que du bien c’est tout. Et vous ne pouvez pas prétendre le contraire puisque c’est à moi que vous venez parler et pas aux autres ! » Je le regardais avec un sourire hypocrite. Sa blague si s’en était une bien sûr était plus que pourrie, vraiment pas marrante. « Je pense que je serais meilleure critique que vous dans tous les cas. » A nouveau je souris. A bonne entendeur bien sûr. C’est sûr que d’un côté il n’avait pas tort. J’adorais critiquer et je ne m’en cachais pas. A la moindre occasion, dès que quelque chose n’allait pas je critiquais encore et encore. Maintenant il allait me faire des leçons sur comment surmonter mes traumatismes. C’était avant qu’il fallait apparaitre dans ma vie mon coco. Maintenant, c’était beaucoup trop tard, je ne risquais pas de changer. « Jamais je ne baisserais ma garde ! je n’ai pas envie d’être comme toutes ces personnes trop naïves qui disent amène à tout et qui se font enrôler dans n’importe quoi. La vie m’a endurcit et j’en suis très contente. Je ne suis pas obligée de vous croire. Je me méfie de tout et de tout le monde. » Pour avoir ma confiance fallait en quelque sorte par toutes une série d’épreuve. « Vous ne trouverez rien dans mon dossier. Ce n’est pas la peine. » J’avais pas envie que ma leucémie puisse m’empêcher de faire du sport alors oui j’avais falsifié mon dossier.