Visite surprise : Antonia K-P. Windsor

Comme à leur habitude, les deux jeunes gens avaient allumé le feu de leur jeu dangereux plein de provocation, de fausses confessions, et d'arrogance. Noah avalait son verre de whisky comme s'il s'agissait d'un bonbon. Il se dit que le père d'Antonia avant dû lui en faire parvenir d'Ecosse, il en avait rarement bu d'aussi bon. Mais soit, le whisky était un prétexte pour se concentrer sur autre chose que sur les yeux d'Antonia qui tentait de le déstabiliser.

Il ne la connaissait pas dans le fond, comme elle ne le connaissait pas. Leur rapport était un rapport de convenance et de surface. Mais c'était étrange car, malgré toutes les piques qu'ils s'envoyaient l'un l'autre, ils ne s'étaient jamais jugé avec méchanceté. Ils admettaient le fait de ne pas se connaitre et de ne plaisanter que sur les apparences. Ce qui finallement, n'était qu'un petit jeu taquin bon enfant.  

Le clin d'oeil et le sourire en coin d'Antonia attira le regard de Noah. Même s'il préférait mourir plutot que d'admettre à voix haute qu'il trouvait Antonia belle, le fait est qu'il la trouvait vraiment belle, et Noah le garda pour lui. Lorsqu'elle lui demanda si cela lui déplairait de se faire déshabiller, il répondit : "ça te rendrait trop heureuse. Et ça me déplairait profondément de te rendre heureuse".

Il finit son verre de whisky avant d'ajouter, "Et puis, si tu t'approche trop, je risquerai de te mordre. Ou bien de te sauter dessus. Je ne sais pas encore, à tes risques et périls". Il lui fit un clin d’œil à son tour comme pour la provoquer. Comme elle semblait jouer la carte du charme et voulait lui faire les yeux doux pour le déstabiliser, Noah décida d'employer l'arme de séduction massive et de renverser la vapeur à son avantage, notamment en lui laissant croire qu'il était vulnérable et elle irrésistible.

Elle lui fit sa confession sur l'alcool, Noah sourit et s'approcha d'elle un peu plus, lui parlant face à face, avec les yeux légèrement plissés et le sourire en coin : "Tu vois Antonia, c'est le problème avec toi. Tu critique notre monde où tout selon toi repose sur les apparences. Mais tu es pareille, incapable de te laisser vraiment aller sans alcool pour t'excuser. Je veux dire, pour ma part, mon attitude ne change jamais, que je sois sobre ou ivre. Du moins il n'y a que ma démarche et mes yeux vitreux qui marquent une différence. Mais j'ai la même attitude dans un cas comme dans l'autre. Ce que je trouverai intéressant, ce n'est pas de te faire boire pour te faire te lâcher. Mais de te lancer le défis de te lâcher, ici et maintenant, avec moi, sans boire la moindre goutte d'alcool. Là tu me prouverai que tu n'es pas la personne hypocrite et stupide que je crois.". Il lui lança un sourire de défiance avant de la regarder dans les yeux une fraction de seconde, pour voir si elle avait la verve des grands joueurs. Puis, il se redressa, s'adossa de nouveau sur le sofa, et pour marquer le coup, demanda à la femme d'intérieur de lui amener un jus de pomme.