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Rose & Solweig
12h43, j'étais avachie sur ma chaise devant mon ordinateur à travailler sur un exposé à rendre pour mon cours du lendemain. Je ne comprenais plus rien à ce que je faisais, j'avais besoin de manger. J'avais travaillé toute la veille dessus et franchement j'aurais voulu m'en débarrasser rapidement. Ça tombait bien puisque j'avais justement rendez-vous à 13h au restaurant avec Rose. Ce qui voulait dire que j'étais déjà en retard. Je courais vers mon placard prendre les premiers habits qui me passaient sous la main : un jean et une chemise.
Rose, c'était ma meilleure amie depuis le collège. Nous avions passé toute notre adolescence dans le même lycée à Paris, à Cambridge elle était le témoin de ma vie d'avant, comme je l'étais pour elle. Nous avons eu la chance de nous retrouver à Harvard. Bref, elle est comme ma soeur. Seulement, ces derniers temps, elle avait sa petite voix triste au téléphone, et comme jamais elle n'allait me le dire explicitement "Solweig je ne me sens pas bien" Je l'ai forcée à le faire. Et je suis tombée dans le mille, Rose n'allait vraiment pas bien. Elle avait l'air si affaiblie au téléphone qu'on aurait cru qu'elle n'allait pas bien non plus physiquement. Je n'aimais sûrement pas la savoir dans cet état, et en tant qu'amie pour tenter la sortir de cette impasse, j'avais proposé de l'inviter déjeuner pour en parler tout d'abord, puis essayer si possible de trouver des solutions. Pourtant, je commençais très mal mon devoir d'amie, puisqu'il était déjà midi et 54 minutes et je n'étais toujours pas partie. J'enfila en vitesse suprême une veste et des talons en sautillant sur place, pris mon sac et mes clés avant de claquer la porte pour me diriger vers la Luna Caffe, notre lieu de rendez-vous.
Heureusement ce n'était qu'à deux pas du campus, je n'avais pas trop de retard et je la vis au loin qui m'attendais, toujours aussi belle que d'habitude, même dans les pires situations. Elle avait un petit sourire triste et moi je m'empressait d'aller l'enlacer, comme pour lui dire "t'en fais pas Rose, ça ira mieux" et je le pensais vraiment. Je l'invitais donc à rentrer dans le café, et nous nous installâmes à une table contre une grande baie vitrée, un beau rayon de soleil illuminait notre place, ce qui donnait déjà un peu plus de chaleur à l'atmosphère.
"Allez choisis tout ce qui te plait ma belle, c'est moi qui paye !" lançais-je avant de regarder sur la carte ce que j'allais également prendre.
Fiche (c) Espe
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