MY HEAD'S SPINNING ≠ ALESKA

Avoir des sms d'Alaska la veille, ça faisait du bien. Putain j'devais me sortir de cette situation, genre vraiment. Voir ce que j'avais envie, arrêter de faire souffrir les filles autour de moi et... être heureux. Bon, une part de moi ne le sera jamais, merci Billie. Mon coeur était encore en grande partie à elle, malgré tout ce qui s'est passé. Mais je devais me reconstruire, apprendre à aimer de nouveau et arrêter de penser à elle. Alaska aidait bien plus qu'elle ne pouvait le penser. Olive aussi, mais d'une façon encore différente. Vu l'état dans lequel était Hamilton hier, j'me disais que je devrais peut-être vérifier qu'elle allait bien. J'ai raccompagné Robyn à la Quincy House pour que sa tante s'en occupe et qu'elle soit un peu avec son cousin avant de retourner à la Mather House. Boite d'aspegic dans la poche, je me dirigeais un peu stressé par ce nouveau face à face. Je frappais à la porte, redoutant de la voir avec un homme mine de rien. En fait, j'osais clairement pas ouvrir sans son approbation.

J'avais mal à la tête puissance huit mille. La soirée de la veille avait été vraiment bien, alcool, drogue, ça m'avait fait un bien fou, fallait le dire. Cela faisait un petit moment déjà que je ne m'étais pas mise bien comme ça. Mais voilà, j'avais pris un peu de retard à cause de ma santé et j'avais des cours à travailler. Alors j'avais mis mon réveil, me laissant quelques heures de sommeil, puis j'attaquerais mes cours avec beaucoup de courage... et une bonne douche. J'avais fini par tout laisser en plan sur mon bureau pour manger un peu, regardant par la même occasion mon portable. Mes sms. Ceux d'Alexander. WHAT ? Oh non non non. Non non non. Non non non. Comment j'ai pu faire ça à moi-même ? L'alcool ça faisait parler hein. J'étais d'abord choquée en relisant les messages, mais finalement, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire comme une grosse débile sur mon portable. J'étais maintenant toute excitée à l'idée qu'il m'ait promis de venir me voir. Enfin... il a pas dit ça. Plutôt qu'on allait se voir... faut-il que j'aille jusqu'à sa chambre comme une fleur ou bien ? Au moins ma chambre était rangée, pas de carton en vue. Il allait être jaloux de tous mes gadgets de geek, j'en étais certaine. -Petit mouvement de mèche en mode emo-. Bon, il n'était pas très tard, alors j'me laissais le temps de refaire une petite sieste et j'aviserais ensuite. Je retombais bien vite dans les bras de Morphée, si bien que quand j'entendis quelqu'un frapper à ma porte, j'étais désorientée, dans le gaz. « Mhmmmmmm » grognais-je sans trop réfléchir. Alors quand la porte s’ouvrit et que j’aperçus Alexander, les sms me revinrent à l'esprit. J'étais contente de le voir, c'est certainement pour cela que j'avais un sourire débile aux lèvres. Je vins finalement cacher mon visage sous mon oreiller, un peu honteuse.

Je me retrouvais devant la porte et j'avais peur de ce que je trouverai derrière en fait. D'une parce qu'elle était bourré et ça s'trouve, y'a tout plein de vomi dans la pièce. De deux, elle a peut-être trouvé de la compagnie pour la soirée, ce qui fait qu'un homme serait à poil dans cette même chambre. Ouais non, j'voulais pas me risquer à rentrer sans qu'elle m'y autorise, si jamais elle était là. Mais puisque j'entendais un espèce de ronchonnement, signe de la présence d'une espèce humaine à l'intérieur. Ouvrant la porte, je la découvrais alors dans une chambre rangée et bien stylée mine de rien, avec son sabre laser et autres gadgets bien geeks. Elle se trouvait dans le lit, emmitouflée dans la couverture et la tête cachée sous l'oreiller. « Al... c'moi, Alex. J'suis passé, comme on avait dit hier » J'sais même pas si elle se souvient des sms qu'on s'était envoyé elle et moi la veille, puisqu'elle était quand même bien éméchée. « J't'ai apporté de l'aspirine pour ta gueule de bois, si besoin » Je posais la boite sur la table de chevet avant d'aller prendre son siège de bureau et m'installer, la regardant dans le lit. Résiste dude, faut résister. Wade te l'a dit hein, faut faire attention.

J'entendais toquer et je grognais en retour. Ce n'était pas un oui, ni un non. C'était plus un "je suis là". Puis quand la porte s'ouvrit, je tombais nez à nez avec Alexander. Un sourire apparut sur mes lèvres, mais j'avais tourné la tête trop vite pour qu'il ne s'en rende compte. Désormais, elle était cachée sous mon oreiller alors que je me trouvais toujours dans mon lit, au chaud sous ma couette. « Al... c'moi, Alex. J'suis passé, comme on avait dit hier » Ah oui, on a dit ça ? Non parce que c'est vrai qu'il me l'avait promis, puis il avait dit aussi que je lui manquais et j'avais eu le droit à un cœur. Et ça, quand un mec prend la peine de mettre un cœur en smiley, c'est genre que t'as vraiment une touche ou qu'il t'estime assez pour le faire. Du coup, là, malgré que j'aie dormi, je n'avais pas non plus encore toooootalement décuvé - puis j'avais refumé un joint avant de faire ma sieste. J'me demandais d'ailleurs comment j'avais réussi à réviser ? C'était peut-être ça le secret de mes bonnes notes ? Je vivais de manière décousue au point que je venais juste de me rappeler qu'il y avait un beau gosse qui venait de faire son entrée. « J't'ai apporté de l'aspirine pour ta gueule de bois, si besoin » De l'aspirine ? Je le sentais passer tout prêt de moi et j'en avais une boule au ventre. Si j'avais tendu les bras, j'aurais pu le toucher. Mais trop tard, il était déjà partie s’asseoir sur ma chaise de bureau. « L'aspirine c'est pour les faibles ! » m'exclamais-je sous mon oreiller, avant de finalement montrer ma tête. Je le regardais avec un sourire en coin. « Puis d'abord, j'vois pas du tout de quoi tu parles monsieur ! J'allais très bien hier soir, c'est mon iphone, je sais pas ce qu'il a... il déconne en ce moment ! » m'exclamais-je avec une petite voix et un sourire toujours présent sur les lèvres.

Je devais clairement arrêter d'être si... protecteur envers elle. Putain sérieux, j'savais pas ce qui me prenait. J'étais avec Olive, tout se passait bien entre nous. Ouais bon, plus ou moins en fait, faut voir les choses sous certains angles. Mais quand même, je devais arrêter d'être si protecteur envers la jeune femme qui se trouvait dans son lit, la tête sous l'oreiller, le corps sous la couverture, totalement emmitouflée. Déposant la boite d'aspirine sur sa table de chevet, je m'éloignais bien assez rapidement pour m'installer sur son siège non loin, mais avec assez de distance pour pas être tenté de la rejoindre dans le lit. Je la voyais se redresser, laissant alors sa tête apparaitre, ce qui me fit sourire. Et je l'entendais continuer à parler, notamment à propos de son téléphone qui "buguait". « Ah.. c'est donc à ton téléphone que je manque? Ceci explique donc cela » Ouais, je suis d'humeur taquine alors pourquoi pas m'amuser un peu avec elle, lui faire croire des trucs totalement faux. Prêcher le faux pour savoir le vrai est pas mal aussi. Ouais non, je vais juste me contenter de dire des conneries, juste pour la faire chier. « Non mais genre il a dit que j'étais un dieu et qu'il avait hâte de me voir dans mon plus simple appareil. J'crois ton iphone c'est un coquin » Je riais un peu, toujours en la regardant, sans bouger du siège sur lequel j'étais installé.

Ouais l'aspirine ce n'est pas pour moi, c'est pour les faibles. Je prenais pas beaucoup de médicaments, sauf quand ça n'allait vraiment pas. Mais là, je sentais que je pouvais survivre. Bon, je devais avouer que c'était mignon d'y avoir pensé et du coup, ça me donnait presque envie d'en prendre un juste pour lui faire plaisir. Je relevais la tête pour le regarder avec un sourire en coin. « Ah.. c'est donc à ton téléphone que je manque? Ceci explique donc cela » Mon sourire s’agrandissait. « C'est un filou mon téléphone, tu sais ! » m'exclamais-je alors en agitant mes sourcils. « Non mais genre il a dit que j'étais un dieu et qu'il avait hâte de me voir dans mon plus simple appareil. J'crois ton iphone c'est un coquin » Mon sourire disparait et je me mets à rougir en le regardant, les lèvres maintenant pincées. Euh, vraiment ? J'attrapais mon portable à la hâte pour revoir rapidement mes messages. Il se fout de ma gueule là en fait, d'ailleurs il rit et je ne peux pas m'empêcher de sourire en l'écoutant se marrer. « De toute évidence, tu racontes des bêtises... Jamais mon portable n'aurait pu raconter des conneries comme celle-ci. » Je laissais échapper un soupir voulu et exagéré avant de m'enrouler dans la couette comme un sushi. « Punition ! » m'exclamais-je alors. Ouais il allait être puni pour ce qu'il venait de faire. Je me retrouvais alors sur le dos, enroulé dans la couette, remontée jusque sous mes bras et je levais les bras vers lui en les écartant. « Viens me faire un câlin » C'était un ordre, mais, j'avais quand même fait une petite moue trop mignonne pour qu'il accepte. De toute façon, il y avait une barrière de sécurité tout autour de mon corps.

J'étais un peu trop prévenant et j'aurais du laisser tout ça à ma chambre, après elle va tomber encore plus amoureuse de moi et j'arriverai pas à lui dire non. Et j'irai encore l'embrasser et elle va aller voir Wade, le coeur brisé et moi je devrais encore m'expliquer auprès de lui. Ouais non, c'était la mauvaise idée de ramener ces cachets d'aspirine. Quoiqu'il en soit, c'était son téléphone qui m'avait parlé hier et donc la raison de ma présence aujourd'hui était due à lui. Au moins, ça avait le mérite d'être clair, aussi bien pour elle que pour moi. « J'vois ça » Et quand je lui expliquais ce qu'il m'avait "dit", elle perdait son sourire, venant alors directement regarder les sms dans notre fil de conversation pour vérifier les propos énoncés. Bien sûr que je disais de la merde, mais la voir comme ça paniquer, c'était assez drôle. Et elle se ressaisissait assez rapidement pour me réprimander en disant que jamais son téléphone n'aurait dit des choses pareilles. Well.. elle le pensait vraiment pourtant. Elle voulait m'avoir. Mais je préférais rester sur l'amusement. « Ah oui ? Punition ? » Je la voyais alors s'enrouler dans la couverture en mode sandwich wrap et je me mis à rigoler. Voilà qu'elle me réclamait un câlin. Wait, what? Mais sachant que j'en avais envie, je me relevais sans broncher avant d'aller vers son lit, grimpant alors pour me retrouver au dessus d'elle. Bon, c'était weird mais je faisais en sorte que ça ne le soit pas. « Prout » que je disais avant de me laisser tomber sur elle telle une crêpe. « Alex veut CÂLIIIIN »

« J'vois ça » Il avait l'air blessé en plus. Mais bon, j'me sentais un peu honteuse de mes messages pour du coup. Alors, j'trouverais bien un moment dans notre petit rendez-vous pour lui dire les choses en face. C'est juste que là... il a l'air de bonne humeur, joueur et je voulais en profiter. « Ah oui ? Punition ? » J'm'enroulais dans la couverture, impossible pour lui de me toucher et impossible pour moi de bouger du coup. J'y avais pas pensé, mais c'est grave. On ne peut pas penser à tout hein. Une fois terminée, je tendais les bras vers lui en lui demandant un câlin. Ouais c'était ça sa punition à lui et ma récompense à moi. Cela avait l'air de l'amuser et ce n'était pas plus mal, c'était bien aussi quand ça se passait comme ça... c'était toujours mieux que de se crier dessus. Alexander se leva finalement et au fur et à mesure qu'il s'approchait de moi, mon sourire s'agrandissait. Il commença à s'installer tranquillement, se mettant à califourchon. Ouais, c'est mauvais ça. Parce que moi, j'sais pas j'me serais allongée directement. « Prout » Haaaaaaaaaaaan putain ça fait mal. « Gros tas ! » lâchais-je en grognant. Il m'écrasait et je souffrais sous son poids. Je suis frêle et fragile et lui c'est un ours sérieux. « Alex veut CÂLIIIIN » Bah j'avais compris ouais. « Tu m'as tué ! » J'faisais genre j'agonisais, en poussant des petits cris et tout et en faisant convulser mon corps. « J'suis morte. Capout. » Puis j'ferme les yeux, les bras et mon corps reposant mollement sous lui. « Pssst. Faut faire du bouche-à-bouche ! » m'exclamais-je alors en chuchotant et en ouvrant un œil pour le regarder. J'lui avais sauvé la vie après l'avoir tué. Il me devait bien ça.

Depuis quand dire des conneries poussait à la punition ? Ouais non, j'étais pas d'accord. Sauf que quand j'entendais qu'elle voulait un câlin, et bien j'étais pas forcément contre, le fait étant que j'en avais besoin, en quelque sorte. Je m'étais alors levé pour me diriger vers son lit dans lequel elle se trouvait et puis je voyais bien son sourire, celui qui s'agrandissait au fur et à mesure que je me rapprochais d'elle. Ça m'faisait du bien de la voir comme ça et non malheureuse à cause de mes actes. Grimpant sur le matelas, je me mettais à califourchon au dessus d'elle et puis d'un coup, je me laissais tomber. Ouais comme ça, yolo. J'suis un dingue dans ma tête. Gros tas, gros tas, j'suis pas lourd moi non mais oh! Ouais bon, je faisais pas son poids non plus, je l'avoue.. « Morte? » Et ce que je redoutais arriva. Bouche à bouche. Non mais elle s'fout de ma gueule ? J'étais là, au dessus d'elle et elle me demandait de lui faire du bouche à bouche. Est-ce que je peux rester assez scolaire dans ma façon de faire ? Je n'pense pas parce qu'à peine j'avais eu le temps de réfléchir à la question que mes lèvres se retrouvaient sur les siennes. Ouais non merde, pas l'embrasser! Bouche à bouche. Je me rattrapais comme je pouvais en me redressant, bouchant son nez et faisant alors comme on m'avait appris à faire. C'était bizarre, mais j'espérais que ça marche. « T'es en vie ? » demandais-je avant de recommencer une nouvelle série de soufflage pour lui rendre la vie.

Après avoir mis une barrière de sécurité autour de mon corps. J'avais levé les bras en direction d'Alexander pour qu'il vienne me faire un câlin. C'était sa punition pour... pour quoi déjà ? J'me souviens même plus. Alors, il se lève sans rien dire et il grimpe sur le lit, se mettant à califourchon et sans prévenir, il se laisse tomber sur moi. Gosh. Il m'écrase et ça fait juste super mal. Il n'a pas dû se rappeler que je sortais d'un coma d'une semaine et d'un accident de voiture assez secouant. D'ailleurs, peut-être que je devrais lui montrer certains hématomes pas très beaux que je pouvais avoir sur le corps. Mais bon, je ne lui en tiens pas rigueur, après tout, malgré mon accident, ça m'avait pas empêché de prendre une cuite la veille. Mais par contre, je me mettais à faire des bruits bizarres, genre j'agonise. Pour finalement fermer les yeux et devenir toute molle. « Morte? » Et ouais. D'ailleurs, je ne vais pas lui répondre ou si peut-être. J'ai pas envie qu'il me regarde être morte, j'veux qu'il me ressuscite en me faisant du bouche-à-bouche. Normal non ? Sauf que là, il avait ses lèvres sur les miennes et pendant un instant, j'ai cru qu'il allait m'embrasser. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine pour finalement être très déçu. Il s'était redressé bien vite pour me faire du bouche-à-bouche, il me pinçait le nez et il me soufflait dessus comme s'il voulait éteindre une bougie. Note à moi-même : ne jamais presque-mourir en présence d'Alexander Strudwick. « T'es en vie ? » Et voilà qu'il recommençait à souffler et je ne pus m'empêcher de rire, ouvrant les yeux et attrapant ses mains. « Alex ! J'aurais pu mourir 1000 fois ! » m'exclamais-je en le regardant. Pourquoi il était si beau ? C'était pas gentil d'être aussi beau. Je tirais sur ses mains pour qu'il vienne contre moi. J'entourais alors sa taille avec mes bras pour le serrer tout fort, nichant mon visage dans son cou. « Tu me manques » lui chuchotais-je alors, un peu comme si je voulais qu'il le sache, mais pas trop quand même. J'me sentais mal depuis la dernière fois, depuis ce qu'il m'avait dit et j'avais du mal à croire qu'il avait accepté de venir me voir aujourd'hui... surtout qu'il était avec Olive, toute cette situation était vraiment bizarre.