Premiers Pas : Briony Forbes

La jeune fille face à lui semblait tout à coup plus avenante. Peut-être finalement, avait-il la conversation adéquate pour, sinon lui plaire, au moins l’intriguer, de manière à ce qu’elle ait envie d’en savoir plus. « Grâce à toi, j’en sais plus sur la gente masculine, merci d’avoir partagé ce secret ». Il sourit à son ton légèrement plaisantin, sans être méchant semble-t-il, avant d’ajouter : « Je préfère mille fois un connard assumé, à un faux gentil. Le connard assumé a le monopole de la sincérité, et je crois qu’il n’y a rien de plus important dans une relation. A ton tour de partager les secrets de la gente féminine américaine avec moi. Qu’est ce qui vous plait ? ». Par ce « vous », il soulignait le fait qu’il avait compris qu’elle était américaine, et voulait désigner par là l’ensemble des filles de ce pays, pas elle spécifiquement. Après tout, Noah était nouveau ici, tous les conseils étaient bon à prendre, et étant donné ce premier recal, peut-être que son sourire, son arrogance et ses billets ne suffirait pas ici à lui faire rencontrer les plus jolies filles.

Noah était toujours appuyé sur son dossier, et eut tout à coup l’air pensif lorsque la jeune fille dit : « Tu m’aurais proposé tout ça à un autre moment, ma réponse n’aurait pas été la même ». Il fronça les sourcils, et se dit à lui-même qu’il devait s’agir d’une fille sans doute déçue par l’amour, les hommes, et elle-même, qui était en voie de « rétablissement ». Le sevrage du sexe, c’était monnaie courante chez les jeunes filles de son âge : tantôt elles pétaient les plombs et accouraient dans tous les lits, tantôt elles devenaient bonne sœur. Noah décida de prendre la chose sur le ton de la plaisanterie, et lui dit : « Quelle aurait été ta réponse ? », il sourit en la regardant avec légèrement d’insistance. Tandis que le jeune homme lui parlait d’Amsterdam, et que la jeune fille acquiesçait, Noah finit son verre de whisky et détailla quelque peu le physique de la jeune fille : elle était très jolie, elle avait l’air d’avoir la peau douce, et ses lèvres étaient très joliment dessinées. Il reprit ses esprits avant de répondre à sa question : « Je suis ici pour étudier. A Harvard. Tu y as été aussi ? ».