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Seeley & Norah
Encore une soirée bien chargée au Lord Hobo. Avec la rentrée, ça n’arrêtait pas ! Et autant vous dire que le vendredi soir, c’était pire que tout. Je n’avais pas arrêté de courir partout entre les clients. Je n’avais qu’une hâte, que ma collègue se rétablisse et sorte sa jambe du plâtre histoire de m’aider un peu. Le patron n’avait pas vu l’utilité de la remplacer pendant son congé maladie, à mon grand désespoir. Et pour couronné le tout, il m’avait laissé le privilège de fermer le bar. Comme si je n’en avais pas déjà assez fait… Mais bon, c’était le prix à payer pour être parfaitement indépendante de mes géniteurs, que je n’avais d’ailleurs pas revu depuis un moment. Je ne m’en portai que mieux. Déjà qu’à mon retour, ils avaient passé leur temps à me demander des nouvelles de la mère de Siméon, chose que j’avais eu beaucoup de mal à supporter. C’est vrai quoi, après tout, c’était de leur faute si je l’avais quitté, si j’avais avorté de son enfant, s’il était mort sans que je ne le sache alors que j’étais de l’autre côté de l’océan, et ils voudraient que je leur donne des nouvelles de sa mère ? La bonne blague. Les gens sont parfois complètement cons. Dès que j’avais eu l’occasion de les fuir, je l’avais fait, courant au Summer Camp comme une évadée sortant de prison. Et dès la rentrée, j’avais retrouvé ma chambre à la Lowell House. Le retour à la fac avait été difficile. Il faut avouer que je n’avais déjà pas beaucoup d’amis, mais le fait de partir comme une voleuse pour un an, sans ne rien dire à personne, ne m’a pas aidé à retrouver le peu d’amis que j’avais en bon termes. Si Bleeker avait étonnement décidé de faire table rase et de m’accueillir comme si nous étions des amis de toujours, Charlie n’a pas été aussi chaleureux… Je m’en mordais encore les doigts de ne pas l’avoir prévenu, mais ce qui est fait est fait, je ne pouvais pas revenir en arrière maintenant. Alors que je montais les chaises sur les tables pour passer un coup de balai, je fus tiré de mes réflexions par le bruit de la porte s’ouvrant dans mon dos. « Désolée, mais nous sommes fermés, depuis un moment en plus. » lançai-je sans regarder derrière moi. Comme l’intrus ne semblait pas décidé à partir, je me retournai prête à le houspiller, voir à le chasser à coup de balai. Enfin, c’était avant de me rendre compte que ce n’était pas un inconnu qui se tenait devant moi, mais un ami qui m’était cher. « Seeley ?! » Sans réfléchir, je me jetai dans ses bras. Cela ne me ressemblait pas, mais j’étais trop heureuse de le voir – de voir qu’au moins l’un de mes amis ne m’en voulait pas d’être partie sans prévenir – que je n’avais pas su me retenir. « Ca fait plaisir de te voir. Qu’est-ce que tu fais encore dehors aussi tard ? »
electric bird.
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