LEORIA ▬ all we need is somebody to lean on

Je m'arrêtais net, les yeux grands ouverts. A côté d'Oksanna était assis ce type que j'avais rencontré en Arizona, celui à qui j'avais confié bien trop de choses et que je pensais ne jamais revoir. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Et qui plus est, qu'est-ce qu'il faisait là, à partager un café avec ma future demi-sœur, au Starbuck de ma fac ? Mon cerveau tournait à tout allure, sans pour autant trouver d'explication plausible. Je m'avançais vers eux presque avec hésitation, pour saluer Oksanna qui m'avait repéré. Victoria, Leo. Leo, Victoria ! finit-elle par dire. Je m'avançais et lui tendis la main à travers la table, un peu retissante. C'était extrêmement bizarre de devoir serrer la main d'un homme à qui j'avais raconté tellement de choses personnelles, de faire comme si je ne le connaissais pas .. de prétendre, sans vraiment savoir pourquoi d'ailleurs. J'étais dans le flou total. Qui était-il ? Pourquoi était-il là ? Oksanna partit chercher du sucre, ça tombait à pic. Mais .. mais qu'est-ce que tu fous là ? J'allais poursuivre, mais la jolie blonde faisait déjà demi-tour pour retourner à sa table. Il faut qu'on parle. Je t'attends dehors. Oksanna se rassit, et j'en profitais pour m'excuser auprès d'elle, et quitter le Starbuck. Un café à la main, je me posais sur un banc juste en face, attendant patiemment l'inconnu.

Leo se tenait sagement à côté d'Oksanna, fronçant les sourcils comme une vieille mamie. Non c'était pas possible, mais cette grande blonde un peu hautaine ressemblait trait pour trait à une autre qu'il avait croisé cette été. Il se souvenait vaguement avoir longuement pleuré dans ses bras – façon de parler – sur la médiocrité de sa vie tandis qu'elle épanchait son chagrin dans des confessions troubles sur ses problèmes de cœur. Sa chère Oks s'éclipsa un instant et directement la fameuse Victoria lui sauta dessus. « Je bois un café pourquoi ? » dit-il en désignant son gobelet, un sourire triomphant aux lèvres, bien content de sa blagounette. Sans rire elle par contre, elle lui ordonna de la rejoindre à l'extérieur. En garçon bien élevé qu'il était, il prit le temps de rester un petit instant avec son amie Eliot avant de rejoindre effectivement l'inconnue qui ne l'était pas tant que ça. Elle était assise telle une princesse sur son trône sur le banc. « Ravie de te revoir, Victoria c'est ça ? Ça fait très royal tout ça, pas étonnant que tu sois Eliot. Tu voulais parler de quoi Victoria ? » Il s'amusait à répéter son prénom, alors qu'ils avaient bien évité d'échanger leurs prénoms cet été.

Aucun doute possible. Vu son humour, c'était bien lui. Le type que j'avais rencontré dans le trou du cul de l'Arizona et à qui j'avais balancé tous mes problèmes dans un moment de faiblesse. On m'avait toujours dit de garder les choses pour moi, de ne pas trop m'épancher sur mes petits tracas et encore moins à n'importe qui. Dommage que je ne me sois pas rappelé cette leçon de vie lors de ma rencontre avec Leo, ça m'aurait évité le gros coup de stress que j'étais actuellement en train de vivre. Et si c'était un mather ? Et s'il était du genre à balancer ? J'en savais au moins autant sur lui que lui sur moi, mais j'avais surement plus à perdre de par mon statut social. D'autant plus que je venais d'être élue à la présidence eliot. Ça la foutrait quand même mal si on apprenant que la vice-présidente s'était faite avoir comme une conne par un dunster, et qu'elle avait déshonoré un commandement essentiel de sa confrérie en se collant une murge avant de coucher avec un ami d'enfant. Personne n'avait été témoin, mais quand même. Ravie de te revoir, Victoria c'est ça ? Ça fait très royal tout ça, pas étonnant que tu sois Eliot. Tu voulais parler de quoi Victoria ? Je levais les yeux au ciel. Il allait me le faire longtemps le coup du 'Victoria' ? Ouais ouais, de même. Et Leo ça fait très .. enfin bref, passons. J'allais pas lui dire que son prénom était basique, non ? Mignon certes .. mais pas aussi classe que le mien à l'évidence. Je soupirais. Maintenant qu'il me demandait de quoi je voulais lui parler, je ne savais plus quoi dire. Je sais pas je .. enfin, c'est tellement bizarre que tu sois là, j'pensais pas te revoir un jour à vrai dire. Je cherchais une façon un peu élégante de lui dire le fond de ma pensée, mais me décidais finalement à lui dire les choses avec franchise. J'avais jamais été du genre à dire les choses de façon détournée de toute façon. Je suppose que je voulais m'assurer que tu ne répètes pas tout ce qu'on s'est dit cet été.

hj:

Rah, ne pouvait-elle pas le laisser s'extasier un instant sur son prénom ? Non déjà il n'avait pas le droit à des retrouvailles chaleureuses mais en plus elle l'envoyait bouler. Il se croyait pourtant très proche de la blonde depuis qu'ils s'étaient racontés leurs vies. Non bien sur que non ils étaient pas proches, c'est bien pour ça que Leo s'était confié et inversement. C'était l'intérêt de la démarche, ils ne s'étaient pas jugés, ils avaient juste parlé, beaucoup et bu. La jeune femme confia que la situation était étrange et Leo eut le temps de placer un petit « Je te le fais pas dire. » avant que Victoria en vienne aux faits. Sans trop de surprise la blonde lui fit comprendre qu'elle voulait s'assurer qu'il ne parlerait de rien à personne et Halberstam haussa les épaules. Il avait vite cerner le personnage, une fois remise dans son contexte, oui elle était bien une Eliot sûrement préoccupée par son image. Fut une époque, le jeune homme aurait sûrement profité de la situation, il aurait établi un petit système de chantage sympathique mais avec les événements des derniers temps, il n'avait plus le cœur à être lui-même. Et aussi bizarre cela puisse être il aurait presque envie d'en parler à sa confidente de l'été. « T'inquiète pas majesté ça reste entre nous, il faut faire confiance à la plèbe un peu, du haut de ta tour d'argent. »

T'inquiète pas majesté ça reste entre nous, il faut faire confiance à la plèbe un peu, du haut de ta tour d'argent. Je lâchais un petit Hum. satisfait et croisais les bras sur ma poitrine. Il pourrait très bien être en train de mentir, mais j'avais le sentiment que ce n'était pas le cas et qu'il ne dirait rien. Peut-être était-ce parce que je le savais proche de ma demi-sœur pour laquelle j'avais beaucoup d'estime, ou parce qu'un semblant de confiance s'était installé entre ce type et moi après notre session confessions de cet été. Ou tout simplement parce que j'en savais assez sur lui pour le faire chanter si jamais il osait balancer mes petits secrets. Allez savoir. Je baissais le regard, me radoucissant un peu, et portais ma grande tasse de café à mes lèvres. J'ai jamais fais confiance au petit peuple, mais je suppose que je vais devoir faire une exception. répondis-je avec un petit sourire taquin. J'avais oublié ce petit détail sur lui tiens, même si je supposais que maintenant ça n'avait plus autant d'importance. Une gorgée, et j'ajoutais. Et donc, qu'est-ce que tu fais là, Leo ?

hj:

Au fond, Leo était un peu déçu de constater que la jeune femme avec qui il avait passé son été à se plaindre était réelle. Il aimait bien l'idée que la seule personne à savoir absolument tout ce qu'il avait sur le cœur soit un espèce de fantasme ou du moins quelqu'un qui ne vivait pas dans le même monde que lui. En constatant que Victoria était une espèce de princesse casse-pied, il finit par conclure, qu'ils n'étaient vraiment pas du même monde. « J'ai pas que ça à faire, détruire ta vie de princesse tu sais ? » La jeune femme le questionna sur sa présence ici, elle était sérieuse ? Elle croyait que seules les princesses blondes blindées de fric avaient le droit à Harvard ? « Et bien si tu parles du moment présent je suis en train de boire un café, sinon je fais mes études ici, comme toi je suppose ! » Il baissa le regard sur ses pieds, un peu honteux de demander ça à l'étudiante. « Tu pourrais garder ce que je t'ai dis pour toi aussi ? »

Arrête la condescendance, tu serais gentil. lançais-je en levant les yeux au ciel. Il me saoulait là, avec ses sous-entendus et ses surnoms à deux balles. Qu'il redescende d'un étage, il faisait moins le malin quand il me parlait de ses histoires de cœur ! Leo répondit à ma question, non sans une petit note d'humour qui m'irrita d'avantage. Tu supposes bien. dis-je avec un regard franc. Oui, j'étais sur mes gardes. Comment pourrais-je ne pas l'être après tout ce qu'on s'était dit ? J'étais méfiante, un peu craintive aussi, parce que la personne à qui j'avais tout dit en Arizona était bien réelle et que ça, ce n'était vraiment pas une possibilité que j'avais envisagée. J'avais naïvement pensé qu'il n'avait été qu'un type comme ça, choisi un peu par hasard. Un inconnu dont je n'apprendrais jamais le nom, qui ne connaîtrait pas le mien et que je ne croiserais plus de ma vie. Un exutoire, là au moment où j'en avais le plus besoin. Ouais, j'avais vraiment été conne. Tu pourrais garder ce que je t'ai dis pour toi aussi ? Lui aussi était sur ses gardes depuis tout à l'heure, c'était évident. Mais le voir se radoucir comme ça, plus semblable à l'homme que j'avais rencontré au Summer Camp, me calma un peu. Je soupirais. Bien sûr. Je ne dirais rien. répondis-je avec un petit sourire sincère. Je pris une autre gorgée de café et attendis quelques secondes avant de poser une question qui me brûlait les lèvres. Comment ça va toi .. ? Ça s'est arrangé avec Calypso ? J'avais tellement entendu son nom à elle que c'était impossible de l'oublier.

Elle était en train de lui prendre le chou bouuudi. Non mais rendez-lui miss camping ! Elle était où son Arizonienne ? Elle était cool la fille du camping, elle l'avait écouté sans jugement, elle s'était confié sans a priori sur Leo et voilà qu'elle s'était muée en espèce d'Anastasie-Javotte-Victoria alors que le pauvre Leo-Cendrillon était condamné à garder les secrets de la reine sous peine de se voir trancher la gorge. Pauvre enfant Leo, martyrisé ainsi. Il leva les yeux au ciel, croisant les bras sur son torse. Enfin le jeune homme avait réclamé la même discrétion de la part de la blonde. Il voulait pas passer pour le mec qui a passé son été à déprimer sans sa copine surtout maintenant qu'ils avaient rompu. C'était plus romantique mais pathétique. Il sourit à l'étudiante pour la remercier. Elle lui demanda d'ailleurs comment ça se passait avec Calypso et étrangement, Leo se mit à raconter sa vie comme il avait pu le faire cet été. « Et bien on a rompu … J'avais conservé malencontreusement des photos d'une fille et on s'est engueulé. Puis je sais pas si je t'avais dit mais elle est malade, et bref ça a pété. »

C'était certain à présent ; il ne dirait rien, et moi non plus. J'aurais pu le laisser en plan maintenant que j'étais certaine de ça mais .. je ne sais pas, je voulais en savoir plus. Même pas par curiosité, mais tout simplement parce que ça m'importait. Je supposais que se confier à quelqu'un comme nous avions pu le faire tissait des liens, même si ça me faisait chier de le reconnaître. Et bien on a rompu … J'avais conservé malencontreusement des photos d'une fille et on s'est engueulé. Puis je sais pas si je t'avais dit mais elle est malade, et bref ça a pété. Les masques tombaient, et je retrouvais celui que j'avais connu au Summer Camp. Plus vulnérable, calme, et sincère. Merde .. j'suis désolée d'entendre ça. Je le pensais vraiment. Je savais à quel point il tenait à cette fille, et vu comment il avait été mal cet été rien qu'en n'ayant pas de nouvelles de sa part j'imaginais bien qu'il devait être au bout de sa vie maintenant. Il doit y avoir moyen de rattraper le coup, non ? Laisse-lui un peu de temps et retourne t'excuser jusqu'à ce qu'elle t’écoute, ça devrait aller. J'comprenais que ça puisse faire chier son ex d'avoir trouvé des photos d'une autre fille dans les affaires de Leo mais sincèrement, ça crevait les yeux qu'il était fou d'elle, elle avait pas de soucis à se faire. Et puis franchement vu le peu de nouvelle qu'elle avait donné au brun cet été, elle était mal placée pour faire la gueule pour des broutilles pareilles. Non, tu m'as pas dit. Qu'est-ce qu'elle a, c'est grave ?

hj:

La crise de la jeune femme lui était passée, elle arrêtait de faie sa princesse Eliot insupportable pour écouter sagement les lamentations de Leo. Là, les choses rentrent dans l'ordre, on valide, c'est beaucoup mieux comme ça, il n'aimait pas trop le changement. Alors, enfin en bonne compagnie pour vider son sac, Leo avait finalement annoncé à sa confidente de l'été qu'il avait rompu avec sa petite amie. « Je sais pas si je peux rattraper le coup, je sais que j'ai été stupide de garder ces photos, j'en avais rien à faire de cette fille, elle a eu un accident d'ailleurs j'ai appris sa mort il y a pas longtemps … Enfin bon Caly m'en veux, je m'en veux aussi, j'ai l'impression de l'avoir perdue pour une bêtise. » C'était étrange, mais il ressentait encore plus le manque créé par l'absence de la jeune femme maintenant qu'il l'avait avoué à Victoria. Le jeune homme évoqua vaguement la maladie de son ex et sans trop de surprise, la blonde demanda plus de précisions. « Elle a un cancer, sur le lobe temporal. Elle … va pas se faire opérer, il doit lui rester disons 290 jours là. » En annonçant cela, il comprit aussi qu'il ne lui restait pas beaucoup de temps pour la reconquérir et ça, ça le faisait complètement flipper.

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