I need you ∞ Agathe

Je trainais dans les couloirs de la fac à la recherche de quelque chose à faire. J’avais refusé d’aller dans un bar avec mon groupe, résultat, il était quinze heure, j’avais une heure de rien et je me retrouvais à divaguer dans les couloirs comme une fille qui n’avait pas d’ami. Il me restait encore une heure quinze, il fallait que je fasse quelque chose. Je ne pouvais pas rester là indéfini avec cette femme qui me regardait bizarrement. Je ramassais mon sac que j’avais posé par terre et me rendit à la bibliothèque. Puisque je n’avais rien à faire, autant aller étudier là-bas. Mais j’eu à peine le temps de mettre un pied dans la bibliothèque que je changeais d’avis, après tout, c’était seulement le début du semestre, les partiels n’était pas près d’arrieré, alors je sortis le magazine de mode que j’avais dans mon sac avant d’aller m’assoir dans un coin où il n’y avait personne. Je ne faisais pas attention aux gens qui passaient devant moi ou qui essayaient de me parler. C’était toujours ainsi lorsque j’étais plongée dans ce genre de revue. Toutefois, je levais à tant les yeux pour remarquer qu’Agathe était également dans la bibliothèque. Durant quelques secondes, je songeais à faire comme si je ne l’avais pas vu puis je me ravisai après réflexion. « Hey Agathe. » Je ne m’occupais pas tous les regards noirs dirigé vers moi.  

Comme à ton habitude, lorsque tu avais une pause entre deux cours, tu filais à la bibliothèque pour lire un peu. Ton passe temps favoris qui allait très bien avec tes études à vrai dire. Et maintenant que tu avais enfin la liste des livres à étudier cette année, autant t'avancer le plus possible. Bien sûr, il y en avait plusieurs que tu connaissais déjà mais comme tout passionnée qui se respecte, tu ne voyais absolument aucun inconvénient à te replonger dans les histoires déjà lu. Cette année, tu visais la première place. Pour ton estime personnel et surtout pour décrocher ce stage dans une maison d'édition, ton rêve premier. Et si tu voulais y parvenir, il fallait que tu mettes toutes les chances de ton côté. Autrement dit, il te fallait l'excellence pour n'avoir par la suite aucun regret. Complètement absorbée par le bouquin que te tenais à la main, tu semblais totalement déconnectée du monde réel jusqu'à ce que l'entente de ton prénom te fasse sortir de tes pensées. Un petit moment d'adaptation et tu finissais par identifier Chloé. Un sourire venait étirer tes lèvres alors que tu refermais le livre dans tes mains te dirigeant vers la table où étais installée ton amie. Hey, j'savais pas que tu n'avais pas cours. que tu disais en chuchotant. Après tout, c'était une bibliothèque, le bruit des conversations était proscrit.

Je regardais Agathe de haut en bas ou plutôt je l’analysais comme à chaque fois que je lui parlais d’ailleurs. Chaque fois, je me demandais combien de temps elle allait mettre pour se rendre compte qui j’étais vraiment et qui elle était réellement pour moi. Certains diront que je n’étais pas humaine mais être humain ne faisait pas vraiment parti de ma personnalité du moins plus depuis que j’avais 12 ans alors pour faire partie de mes amis fallait soit que j’ai un coup de cœur soit qu’on le mérite tout en sachant que j’étais réellement très exigeante. « Moi non plus jusqu’à ce que je passe un quart d’heure devant la salle parce que le prof n’était pas là. » En temps normal je lui aurais dit que je n’avais pas à la tenir au courant de mon emploi du temps mais étant donné que j’avais quelque chose à lui demander, je me devais de faire semblant d’être sympathique avec elle et qu’elle était mon amie. « Toi non plus t’as pas cours a ce que je vois. » Dis-je avec un léger sourire forcé. « Et on dirait que tu es venues ici pour bosser, je devrais peut-être prendre modèle sur toi. » Ce qui n’arriverait surement jamais. Mais échangé des banalités étaient une bonne entrée pour ensuite entrer dans le vif du sujet.

Et si t'adorais cette règle puisque généralement elle te permettait de lire sans être dérangée par les autres étudiants, parfois elle était assez contraignante. Fallait avouer que parfois, venir à plusieurs pour travailler sur un sujet était indispensable mais ne pas avoir le droit à la parole limitait assez le boulot en lui même. Enfin bref, t'étais de toute manière pas là pour déblatérer sur les inconvénients qu'il pouvait y avoir. L'année commence bien, j'ai l'impression que beaucoup de prof sont absent. Et c'était typiquement le genre de chose que tu pensais improbable puisque vous étiez à Harvard et que rien que pour le prestige, il ne devrait pas y avoir ce genre de désagrément. Ouais, j'voulais profiter pour m'avancer un peu. Etais-tu l'élève modèle ? Probablement et ce n'était pas plus mal à bien y réfléchir. Si tu voulais être major de promo, fallait mettre toutes les chances de ton côté. T'esquissais un sourire regardant de nouveau Chloé. Tu reprends à quelle heure ? que tu demandais. Si pour toi la journée était quasi fini ce n'était pas forcément le cas pour tout le monde mais d'un côté t'espérais qu'elle vienne boire un café avec toi. Pour discuter de tout et de rien, entre amies quoi.

Je haussais les épaules. Que les profs ne soit pas là était plutôt une bonne chose pour moi excepté quand c’était la danse – la pratique bien sûr – parce que d’une j’adorais ça, ça permettait de me défouler et de deux, rattraper des cours de deux heures trente c’était assez chiant mais en dehors de cette matière je m’en fichais totalement puisque j’étais une fille à ne pas aimer aller en cours et à sécher très facilement mais malgré tout, chaque année j’arrivais à passer dans le niveau supérieur certes avec pas beaucoup plus que la moyenne mais peu importe. « Ça permet de réviser, de s’avancer dans les devoirs et tout ce qui va avec. » Dixit celle qui préférait trainer dans les couloirs ou lire un livre de mode plutôt que d’en profiter pour s’occuper de ses devoirs. Quoi que, comme j'étais en design de mode on peut considérer que c’est une certaine façon de réviser. « T’es une élève sérieuse à ce que je vois. » J’avais l’impression d’avoir une dunster pure et dure devant moi plus qu’une Quincy à ce moment-là. Je me demandais comment elle faisait pour avoir cet état d’esprit là. J’avais bien essayé durant quelques années de rester concentrer sur mes études mais j’avais toujours fini par lâcher totalement prise. « Je reprends dans un peu moins d’une heure. Pourquoi ? » J’avais encore deux heures d’histoire de la danse classique avant de pouvoir encore rentrer chez moi. « D’ailleurs, j’aurais un petit service à de demander. » Dis-je l’air de rien. .

J’arquais un sourcil. Cette Agathe était réellement une intello même pire que ça. La plupart des étudiants étaient heureux qu’un prof soit absent mais ce n’était pas son cas. Je me demandais même si elle n’était pas en train de se plaindre. Je secouais la tête d’incompréhension. « Tu ne peux pas être en retard sur le programme puisque le prof n’est pas là et au pire vous ne finissez pas le programme ce n’est pas très grave. » On reconnaissait bien la flemmarde que j’étais. Moins j’avais de cours, moins j’avais de choses à apprendre et mieux je me portais. C’était d’ailleurs pour ça que j’aimais la danse parce que je n’avais pas la sensation d’être bourrée de connaissance. Au premier abord on pourrait se demander ce que je faisais à la fac et encore plus dans une fac aussi prestigieuse qu’Harvard et d’ailleurs moi aussi je me posais la question parfois. Je n’étais surement pas de ceux qui faisaient augmenter la popularité de la fac. « Major de ta promo carrément ? Mais ça sert à quoi ? Enfin je veux dire quoi tu veux être major ? C’est pour ton futur métier ? » Trop de sérieux, vraiment mais vraiment trop de sérieux. J’ignorais comment elle faisait mais je voudrais bien connaitre son secret. Le seul domaine dans lequel j’excellais c’était la danse latine et le hip-hop sinon le reste j’étais médiocre. Même la danse classique était devenue un supplice avec mon entrée à la fac. « Enfaite c’est plutôt deux services. » Maintenant qu’elle avait dit pour un elle pouvait bien en accepter deux. « Je sais que tu fais des études de traduction et j’aurais aimé que tu m’aimes à traduire un texte de quelques pages. » En réalité je n’étais pas nulle en langue, j’aurais pu le faire moi-même mais disons que j’avais plein d’autre devoir à faire et je ne pouvais demander cela qu’à Agathe. Il n’y avait qu’elle pour se faire avoir aussi facilement par moi.

Je savais très bien ce que ça faisait d’être une bonne élève, de vouloir être en avance. J’avais été comme ça durant mes années lycée - enfin pas la seconde - et ma première année universitaire à Yale. Alors oui je pouvais effectivement comprendre pourquoi elle agissait ainsi. Je savais tout le mérite qu’on pouvait avoir lorsqu’on terminait majeur de la promotion ou première de sa classe. C’était valorisant, ça fai dû bien de savoir qu’on n’avait pas bosser dure pendant six à neuf mois pour rien. « T’as famille doit être fière de toi. » C’était beau d’avoir des projets. On était seulement au début de l’année et elle, elle pensait déjà au stage qu’elle allait faire cet été. Même si Agathe n’était pas vraiment mon amie, vu comment elle se donnait tant de mal pour réussir, elle méritait d’avoir ce qu’elle voulait. « Beau projet, j’espère sincèrement que tu y arriveras. Mais y’a pas de raison que quelqu’un te prenne ta place vu tout le mal que tu te donnes. Tu as toutes tes chances de réussir. » Elle semblait sérieuse, déterminée et surtout organisée alors si là tout de suite on me demandait de parier sur qui allait remporter le stage ou qui finirait major de sa promotion je parierais sur Agathe. Rapidement dans ma tête, je visualisais le document qu’on nous avait donné en cours. Je ne l’avais regardé qu’une seule fois : quand le prof nous l’avait donné et après je l’avais laissé trainer quelque part dans ma chambre. « Italien si je me souviens bien. » Ou peut-être espagnol… Au pire, elle verra elle même quand je lui montrerais la feuille. Puis de toute façon ces deux langues étaient proches alors ça ne changerait pas grand-chose. Inutile de préciser également que c’était pour dans quatre jours. Ah oui le deuxième service. Celui-là il fallait absolument qu’elle l’accepte sinon j’étais foutu. « D’abord j’ai besoin de savoir si t’es libre samedi soir ? » J’espérais qu’avec cette question elle n’allait pas croire que j’avais l’intention de l’invité quelque part.