hello it's me again - ALESKA

Aujourd'hui, c'était journée positive. Sourire aux lèvres camouflant mon mal-être existant, mais qui faisait croire à tout le monde que j'étais la femme la plus heureuse de l'université. J'avais presque -ou pas du tout- rangé mes affaires dans ma nouvelle chambre... bon disons que je m'étais montrée flemmarde et blasée pour m'y mettre vraiment préférant pour le moment vivre parmi les cartons. En tout cas, n'était pas aujourd'hui que j'allais ranger mon bordel puisque j'avais décidé de reprendre la boxe, sport que j'affectionnais depuis le mois de mai. J'avais enfilé ma tenue de sport la plus moulante pour mettre en valeur mes formes et pourquoi pas faire tourner quelques têtes, ça n'allait pas me faire de mal au moral. Saaaaaaauf que, bad idea, j'arrêtais pas me peloter les fesses pour remettre mon bas en place. Le truc est trop serré, mais il me fait un cul d'enfer. Vous savez c'qu'on dit : faut souffrir pour être belle. J'avais déposé mes affaires dans le vestiaire des garçons, préférant aller là où il n'y avait personne sur le moment et je m'étais dirigée dans la salle de lutte et de boxe. Cela faisait un bien fou d'être seule, j'allais pouvoir reprendre une activité physique à mon rythme sans personne pour se foutre de ma gueule. J'avais eu un accident et j'avais compris qu'il fallait que j'y aille doucement. Mais après même pas dix minutes, un groupe de mec fit son entrée, me demandant gentiment d'aller ailleurs. Les cours sont prioritaires alors fallait que je me regroupe avec ceux qui n'en faisaient pas partie. Je me dirigeais doucement vers le dernier sac de frappe sans faire attention, étant occupée à remettre mes gants de boxe en place. « Hey ! Tu partages ? » Je relevais finalement la tête pour découvrir Alexander. Pourquoi lui ? Je n'avais rien fait pour mériter ça ! Je levais mes sourcils avant de rougir. J'étais stupide, j'aurais dû faire plus attention avant d'arriver. « J'ai... j'ai pas ... enfin... ils m'ont dit de venir ici ! » bredouillais-je dans un haussement d'épaules. Il était beau comme ça, dans l'effort avec ses cheveux légèrement trempés par la sueur.

Besoin de se défouler un peu. Les cours n'avaient pas encore commencé pour moi et du coup, je passais le plus clair de mon temps libre à geeker, préparer mes cours que j'aurais entre Harvard et le MIT et m'occuper de ma fille aussi. J'avais aussi Olive, même si je me rendais de plus en plus compte que c'était mauvais, cette relation. Si j'avais poussé la jeune femme à se mettre avec moi, c'était clairement pour oublier celle qui me hantait vraiment. Une autre Mather, une autre façon de penser, une autre façon de m'atteindre. Pour oublier tout ce qui se passait dans ma tête, j'avais besoin de me retrouver face à un sac de frappe. M'acharner dessus pour me vider la tête. C'était ce dont j'avais envie, c'était ce que j'allais faire. Sac de sport sur l'épaule, je me dirigeais vers la salle de sport, où je me changeais et enfilais mes gants pour ensuite me diriger vers la zone libre d'accès pour ceux qui viennent sans participer à un cours. Je commençais à frapper, encore et encore et encore, si bien que j'étais totalement dans ma bulle. Sauf que bien trop rapidement, on venait m'extirper de ma bulle quand on venait squatter mon sac. Le pire, c'est que j'ai reconnu la voix immédiatement et mon sang n'a fait qu'un tour. Je me risquais alors à relever le regard sur la jeune femme et je ne m'étais pas trompé. C'était bien Alaska qui se trouvait face à moi, face au sac de frappe, clamant alors qu'elle avait été éjectée de son coin par le groupe de mecs qui venait d'arriver. « Je.. tu fais c'que tu veux » Je commençais à frapper de nouveau sur le sac mais impossible d'être à fond dedans. Plusieurs raisons à ça, mais la principale étant la proximité que j'avais avec Alaska. Pourquoi il a fallu qu'elle vienne ici ? Hein ? Pourquoi il a fallu qu'elle soit sur MON sac ?

On m'avait envoyé à l'autre bout de la pièce et je n'avais aucunement fait attention à où je me dirigeais et vers qui. Si j'avais su un instant que se serait Alexander, certainement que je ne serais pas venu à cet endroit. Mais maintenant, j'y étais et nous nous étions dit que nous étions des simples inconnus... alors quoi ? Cela veut-il dire que je dois aussi le fuir ? J'ai tout autant le droit que lui de faire de la boxe ici. Je le regardais alors et je bégayais pathétiquement deux trois mots pour lui expliquer que je n'étais pas venue de moi-même. « Je.. tu fais c'que tu veux » C'était le vide dans ma tête. Je n'avais absolument aucune idée de ce que je pourrais lui dire ou faire. Je n'avais aucune idée de comment agir. Je ne pouvais même pas utiliser le sac de frappe puisqu'il était en train de se défouler dessus. Alors quoi ? Je reste plantée là ? Je le regarde avec mon air triste et je me dis que je n'ai même pas réussi à me montrer heureuse pendant une journée entière. J'étais tellement accro à cet homme que j'en devenais pathétique. J'étais amoureuse et je n'arrivais pas à m'en détacher. Même... « J'ai essayé... j'suis allée voir ailleurs... mais j'arrive pas à t'oublier ! » Ça sort tout seul. Je suis en face de lui et je le regarde s'agiter avec mon air désespéré et puis finalement, je tourne les talons et je retourne en direction du vestiaire. À quoi bon rester ici si c'est pour se faire du mal ?

Me retrouver face à Alaska après l'entrevue que nous avions eu l'autre jour, c'était pas forcément simple. Je devais m'éloigner le plus possible d'elle, pour qu'elle tourne la page et qu'elle m'oublie pour de bon. C'était le mieux pour elle merde, c'était le mieux. J'étais mauvais, toujours amoureux de mon ex et clairement trop égoïste pour penser à ce qui est mieux pour les autres. Alors j'avais pris la décision de l'éloigner de moi, en vain. Je l'ai embrassé la dernière fois, ne pouvant pas résister à l'appel de ses lèvres. C'était supposé être un baiser d'au revoir, mais puisque je la revoyais de nouveau, c'était pas tant le cas que ça. Tapant à peine sur le sac de frappe, j'étais bien trop perturbé par la présence de la jeune femme. Je tentais de prétendre le contraire, en vain. Alors qu'elle m'expliquait pourquoi elle était là, je feignais l'indifférence, après tout elle faisait ce qu'elle voulait. Mais moi, j'aurais préféré qu'elle soit loin de moi, afin qu'elle cesse d'être une faiblesse. Elle en était clairement une, par mon trop gros attachement à elle. Malgré moi, j'étais attiré par son corps, ses lèvres.. sa présence même. Si bien que lorsqu'elle m'avoua avoir clairement couché avec un autre, je me raidissais, la regardant incrédule. Un autre homme l'avait touchée, l'avait embrassée, l'avait caressée. Cette simple idée - sans savoir qui c'était - me donnait la nausée. Mais elle n'avait pas vraiment le temps de voir le dégoût sur mon visage puisqu'elle s'en allait vers les vestiaires, préférant alors couper court à notre altercation. Si j'étais resté en bug devant le sac, je me ressaisissais assez rapidement, retirant mes gants tout en me dirigeant vers les vestiaires où elle est allée. Ceux des hommes, ça ne m'étonne pas. « Pourquoi tu m'dis ça ? Pourquoi tu m'dis que t'as couché avec un autre ? Hein ? Pourquoi ça t'importe tant que j'le sache ? » Que de questions, je sais.. Je devrais pas réagir de cette façon, mais c'était hors de mon contrôle. J'étais jaloux, bien trop jaloux à mon goût.

Je savais pas pourquoi j'avais dit ça. C'était sortie tout seul à vrai dire, j'avais pensé à rien et je n'avais pas réussi à me contrôler. J'avais couché avec un autre homme le soir où je l'avais croisé chez les mathers. Le jour où il m'avait officiellement abandonné et qu'il m'avait embrassé pour cela. Ou comment profiter de moi une dernière fois tout en me donnant un coup de poignard par la même occasion. J'étais amoureuse de lui. Il le savait pertinemment... mais ça ne l'empêchait pas de faire ce qu'il voulait. Depuis ce jour, je voulais simplement qu'il disparaisse, je voulais qu'il s'efface de ma mémoire, je ne voulais plus penser à lui et savoir que j'étais amoureuse de lui. Je voulais que ça me soit retiré contre mon gré parce que toute seule c'était bien trop dur. Je me repassais notre été en boucle. Je le regardais alors, je devais ressembler à un illuminer et à voir sa tête, je venais de lâcher une bombe. Je tournais alors les talons pour retrouver le vestiaire des garçons. Pas vraiment le temps de faire quoi que ce soit, Alexander est déjà là à me poser tout à tas de questions. « Pourquoi tu m'dis ça ? Pourquoi tu m'dis que t'as couché avec un autre ? Hein ? Pourquoi ça t'importe tant que j'le sache ? » Je me sens petite face à lui quand il semble en colère. L'est-il vraiment ? « Pourquoi tu réagis comme ça ? Tu devrais en avoir rien à faire nan ? » me plaignais-je en retour. J'allais paniquer, j'me connaissais, mais fallait que je reste forte. Je fais diversion en attrapant mon sweat vert trop large à l'effigie des mathers. Je m’emmitoufle dedans et j'me sens déjà mieux de cacher mes formes, comme si je ne voulais pas qu'il les voit. « C'est sortie comme ça... je... j'en sais rien... tu es là et j'arrive pas... j'arrive pas à t'oublier, tu me manques » avouais-je à la hâte sans même le regarder, ramassant mes affaires dans mon sac de sport.

Je l'avais suivie jusque dans les vestiaires, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle m'avait lâché cette bombe comme ça, sans prévenir et surtout en s'en allant comme une voleuse par la suite. C'était le bordel dans ma tête. Colère, jalousie, déception. Putain je sais que je la repousse sans cesse mais j'avais pas envie qu'elle aille voir ailleurs. Reprends toi Strudwick, t'es en couple avec une autre meuf, noooooormal qu'elle veuille passer à autre chose. Sauf que je n'arrivais pas à me contenir. Une fois dans les vestiaires, je l'enchainais de questions, comme si avoir les réponses me fera me sentir mieux. Ouais non, c'était loin d'être le cas. « J'en ai ... rien à faire » Le mensonge le plus mal sorti de l'histoire des mensonges. J'en avais pas rien à faire et c'était bien ça le problème. Et pendant qu'elle se rhabillait, pendant qu'elle s'apprêtait à partir, elle me sortait des mots qui auraient très bien pu sortir de ma bouche. En effet, c'était ce que je ressentais et putain, j'me sentais pas bien, j'devais pas ressentir ça pour elle. « Tu peux pas m'dire ça putain.. » disais-je en lâchant mes gants sur le banc et glissant mes doigts dans ma chevelure mouillée. « Tu peux pas m'dire ça sans attendre un pas de ma part » Je la fixais tout en continuant « parce que tout c'que j'veux là, c'est me retrouver contre toi et t'embrasser. Mais j'peux pas ok ? J'dois pas » Je soupirais, me tournant pour être dos à elle « Faut que j'arrête de penser à toi merde » Elle me fait devenir fou.

« J'en ai ... rien à faire » Il avait l'air moins sûr de lui que la dernière fois. Pourtant, il était doué habituellement pour camoufler ses émotions, puis ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'il me disait cette phrase. Je préférais ne pas le regarder, c'était plus facile pour moi de garder un minimum de contrôle. Du coup, je me concentrais sur la façon dont j'étais habillée et je préférais enfiler un sweat, devenant presque pudique en sa présence. Et en même temps, je lui avouais que mes propos avaient, une fois de plus, dépassés ma pensée. J'avais dit ça sans réfléchir aux conséquences, sans savoir si c'était bien ou non. Je les avais simplement dit et en même temps, en me justifiant, je lui avouais aussi qu'il me manquait. « Tu peux pas m'dire ça putain.. » Je rangeais mes affaires dans mon sac à la hâte, mais là, j'en avais ma claque, il allait regretter l'Alaska chétive. Je regardais les casiers en face de moi, les bras croisés tandis que lui me parlait et je savais très bien que si je croisais son regard, j'allais pas réussir à me concentrer. « Tu peux pas m'dire ça sans attendre un pas de ma part parce que tout c'que j'veux là, c'est me retrouver contre toi et t'embrasser. Mais j'peux pas ok ? J'dois pas » Et voilà qu'il me tourne le dos, alors je pose enfin mon regard sur lui. « Faut que j'arrête de penser à toi merde » ; « Tu m'as dit que t'en avais rien à foutre de moi, que tu voulais plus faire partie de ma vie ! » lui reprochais-je. « Tu n'as aucune idée de ce que tu veux en réalité et tu es tout autant pathétique qu'égoïste ! » Bon, c'était moi qui disais ça, mais ce n'est pas grave. J'étais par contre moins égoïste que lui, ça c'est clair. « Tu t'es faits avoir à ton propre piège... » affirmais-je en secouant la tête incrédule. Puis, j'attrapais son bras pour qu'il me regarde. « Mais tu sais quoi Strudwick... moi aussi je vais jouer les égoïstes ! » C'est alors que je me jetais sur lui, venant l'embrasser sans lui demander son avis, forçant le passage avec ma langue. Je lui tenais le visage avec mes mains et j'le faisais reculer contre les casiers. Il ne pouvait pas s'échapper. Non, il ne pouvait pas m'échapper. J'avais décidé que j'allais me mettre à son niveau, j'allais profiter de lui, de ses lèvres pour assouvir mes besoins sans en avoir rien à foutre de ce qu'il veuille ou non. Sans en avoir rien à foutre qu'il soit en couple et qu'il ne peut plus se permettre ce genre de chose.

Pourquoi tant de haine..? Ah oui, parce que moi, Alex Strudwick, je suis un con, doublé d'un abruti qui ne sait pas y faire avec les sentiments. Ouais non, je sais y faire avec les femmes, mais quand il s'agit de sentiments, j'ai bien du mal. A vrai dire, je me souviens même plus de comment j'avais fait avec Billie. La jalousie m'avait guidé à lui proposer l'exclusivité. Là, j'étais supposé être exclusif à Olive mais je n'arrête pas de penser à Alaska. L'été passé ensemble, ses courbes, ses lèvres. J'en devenais complètement fou. Alors quand elle me disait avoir couché avec un autre, mais putain je pétais totalement un câble, à en perdre une partie de mon sang froid. Je finissais même par lui tourner le dos, tant j'en pouvais plus de toutes ces contradictions. Je devais l'éviter, je devais l'éloigner le plus possible de moi pour lui éviter la souffrance mais je ne pouvais tout simplement plus me passer de cette dernière. C'était bien pour ça que je l'avais embrassée la dernière fois, avant de me barrer une bonne fois pour toute. Mais là, c'était différent, j'avais cette envie irrépressible de la posséder, de la faire mienne et que personne ne la touche bordel. Elle était à moi. Enfin, j'avais envie qu'elle soit à moi. Mais lui demander ça, c'était quand même abusé, sachant que j'étais avec une autre. « J'sais c'que je veux » glissais-je entre deux de ces flots de paroles. Ouais je sais ce que je voulais, mais suis-je prêt à l'assumer ? J'en suis pas si certain. Du moins, pas sans en parler à Olive, qui mérite quand même mieux qu'un mec qui va aller voir ailleurs. J'suis pas du genre à tromper... sauf quand je trouve ça légitime. Comme avec Teddy. Et son père. Mais là.. j'sais que je dois pas le faire, mais j'en ai putain d'envie. Là, Alaska, dans cette pièce. C'était quand même discret et puis personne n'en saurait rien. Ouais mais non, ça ne ferait qu'augmenter mon envie d'en avoir encore et encore, je ne pouvais pas me le permettre bordel. Je m'étais fait avoir à mon propre piège, comme elle dit. Ouais, elle a raison, j'me suis fait avoir. Et voilà qu'elle se retrouvait contre moi, glissant sa langue dans ma bouche tout en me poussant contre les casiers derrière moi. Pris au piège, je me laissais faire, me délectant de ce baiser que j'attendais tant depuis le dernier. Lancé dans l'envie de la posséder, je venais inverser les rôles, la bloquant contre les casiers tout en plaquant mon corps au sien. Mais un éclair de lucidité venait de me frapper, m'obligeant alors à tout stopper, me reculant pour mieux mettre de la distance entre nous. Le regard posé sur elle, je me rendais compte de ce qui s'est passé. « Putain tu comprends rien! J'peux pas, ok? Je peux pas, j'dois pas je.. » Totalement dépassé, je refaisais un pas vers l'arrière, tentant de mettre de l'ordre dans mes esprits, tous en contradictions les uns avec les autres. Rien n'était clair, rien n'était figé. J'étais totalement perdu.

« J'sais c'que je veux » Il n'en avait pas l'air pourtant. Mais soit. Je continuais de parler, lui disant qu'il s'était fait avoir à son propre piège, vous savez, pas de sentiment et blablabla. Il ne m'avait rien dit à propos de ça, mais il agissait comme un mec accro. Puis j'avais vu ce regard, celui quand j'avais annoncé avoir couché avec un autre homme... ce regard qui n'a qu'une envie : vous dégommer sur place. Alors j'avais préféré fuir plutôt que d'entendre sa crise parce que j'avais fait une "bêtise". Mais il m'avait suivi et j'avais eu le droit à une scène. J'étais fatiguée, je ne savais plus comment réagir avec lui. Alors souvent, ça partait dans tous les sens et je ressemblais à une folle lunatique. D'ailleurs, je m'étais jeté à son cou, attrapant son visage entre mes mains et le plaquant contre les casiers du vestiaire. Je l'embrassais comme jamais je ne l'avais fait, rechargeant mes piles "Alexander Strudwick". Ce qui me surpris, c'est qu'il ne chercha même pas à me repousser, au contraire, il échangea notre position pour me bloquer contre tout son corps. J'aimais le sentir contre moi comme ça, le sentir possessif et sauvage. Mais ce fut tout de même trop bref. Il s'arracha de moi pour reculer et mettre de la distance. « Putain tu comprends rien! J'peux pas, ok? Je peux pas, j'dois pas je.. » Je vois dans son regard que rien n'est facile pour lui. Il y a un côté rassurant à cela, je me sens moins seule désormais. Comme je lui avais dit avant de lui sauter dessus, moi aussi je pouvais me montrer égoïste et lui retourner le cerveau si j'en avais envie. « Si je comprends très bien ce qu'il t'arrive... mais j'en ai rien à taper Alexander. J'te l'ai dit, moi aussi je peux être égoïste si je le veux. Je peux me comporter comme une parfaite connasse et te retourner le cerveau en jugeant bon de t'embrasser alors que nous ne devrions pas. Tu vas pouvoir savoir ce que ça fait que d'être utilisé de la sorte par la personne qu'on aime. Tu vas pouvoir comprendre ce que j'ai ressenti quand la dernière fois tu m'as dit que tu ne voulais plus faire partie de ma vie avant de m'embrasser ! Mais, tu vas t'en sortir mieux que moi puisque toi, tu n'as aucun sentiment pour moi ! » Je le fusillais du regard. J'étais en colère désormais. Il allait finir par croire que j'étais lunatique pour changer d'humeur aussi rapidement. « Tu me fatigues. J'en ai marre de t'entendre dire que je compte pour des prunes sans pour autant pouvoir te retenir. Arrêtes de te montrer possessif et jaloux alors que tu devrais être passif. Parce que moi, avec tout ça, j'ai l'impression qu'il y a encore de l'espoir ! » Je tournais alors le regard, venant passer ma main dans mes cheveux pour les remettre en arrière. Je préférais qu'il me déteste ou bien qu'il me fasse le détester. Je n'aimais pas ce qu'il me faisait, mais en même temps, il y avait toujours cette petite lueur qui brillait et qui faisait que je n'arrivais pas à passer à autre chose.

Tout était devenu confus dans ma tête. Ce dont j'avais envie c'était Alaska. Mais il y avait l'alerte Olive qui clignotait en gros devant mes yeux. Ouais ouais, Olive était là je le sais et c'était bien pour ça que c'était plus "facile" de repousser Alaska. Sauf que même quand je le voulais très fort, je n'y arrivais pas. Bordel j'étais accro à cette fille et je n'arrivais à dépasser cette addiction. C'était comme si j'étais irrémédiablement attiré par elle, sans pouvoir y faire grand chose. Rien qu'en faisant une globalité de cette relation, je me rendais compte qu'il y en aurait forcément une qui souffre. Si actuellement c'est Alaska - alors qu'elle se remet à peine d'un accident de voiture, #ViveAlexander - ça risquait peut-être de changer si je cède à toutes les avances de la jeune femme. Putain mais bordel de oui, j'veux être avec elle. Cet été était en réalité un avant-goût de ce qui pouvait nous attendre, si j'étais pas un connard fini. Ayant reculé pour mettre de la distance entre Alaska et moi suite à son baiser inattendu, elle se mit à faire une tirade sur son égoïsme à elle, me faisant alors comprendre ce que je lui faisais subir depuis quelques jours maintenant. Semaines même. Quand finalement je pouvais en placer une, c'était simplement pour dire « Tu comprends pas... tu comprends rien » Je glissais mes deux mains dans mes cheveux, cherchant à m'empêcher de franchir cette distance de sécurité qui nous séparait. « Mais en même temps tu pourrais pas comprendre » Même moi des fois je me comprenais pas donc pour quelqu'un d'extérieur à ma tête, ça risquait d'être un peu compliqué.