(agathe) c'est quoi ton problème ?

Pour moi, manger est l'un des moments les plus importants de la journée. Et autant dire que là, je n'ai qu'une seule envie et c'est de manger au macdo. C'est l'un des meilleurs endroits du monde, des plus parfaits et très certainement l'un de mes repars préférés. Je me dirige donc vers le comptoir et je passe commande, attendant patiemment que la serveuse assez canon me serve. Je me tourne pour regarder la salle, voir où je pourrais m'asseoir et je repère une table avec une très jolie blonde assise. Ca pouvait être très intéressant de s'installer à cette table. Je récupère donc mon plateau, après avoir payé évidemment et je vais directement m'asseoir en face de la jolie blonde qui a les yeux rivés sur son téléphone. « Pourquoi est-ce que la plus gentille des Monroe mange toute seule ? » demandais-je avec un léger sourire alors qu'elle relève la tête vers moi. J'ouvrais la boite de mon hamburger, mangeant une potatoes au passage avant de reprendre la parole. « En tout cas, si tu attends quelqu'un, sache que je ne compte pas bouger d'ici. » rajoutais-je avec un large sourire d'idiot accroché au visage.

S'il y avait bien un truc de totalement normal chez toi, c'était de te voir toute seule. Parce que ouais, t'étais pas le genre de nana avec des tonnes d'amis et même si tu n'étais pas exactement ce qu'on pourrait appeler solitaire, la plupart du temps ta propre personne te servait de compagnie. Comme aujourd'hui d'ailleurs. Plutôt que de migrer une nouvelle fois vers la bibliothèque, tu avais choisi le mc do qui était comme qui dirait déserté depuis la prise d'otage de janvier dernier. Et même si tu n'étais pas totalement rassurée, t'étais incapable de dire non à un very parfait au caramel. La tête dans les nuages, tu faisais le vide autour de toi de manière à ne plus entendre les bavardages de ceux qui pouvaient t'entourer. Ton petit moment de répis en somme. Et c'était quand tu t'sentais le mieux qu'une distraction venait te sortir de ton petit monde. Pas n'importe quelle distraction : la distraction. Adriel Rhodes se tenait assis en face de toi et comme à chaque fois, tu te demandais pourquoi est ce qu'il te portait de l'intérêt. Il était le genre de personne à faire baver n'importe qui, surtout toi et peut être bien qu'il n'avait aucune idée d'à quel point il pouvait te rendre dingue. Et malgré ça, tu tentais de prendre un air détaché reposant ta cuillère avant de répondre. Je mange pas toute seule, t'es là. Et ça te dérangeait absolument pas. T'inquiète pas, j'attends personne. Baisse le regard Agathe, il va vite comprendre que tu le mates.

Agathe c'était totalement mon opposée. On ne se ressemblait pas, elle était tellement gentille, douce, naïve.. Ce qui me poussait encore plus à avoir envie de la faire chier, comme si je cherchais ses limites. Tout le monde en avait, non ? Je m'installais donc et je souriais après ses premières paroles. Puis de toute façon, il n'y avait rien de mieux que de passer du temps avec moi. « C'est pas trop triste d'être toujours toute seule ? » demandais-je en l'observant. Je rêvais ou elle était en train de me mater là ? Bon, je sais que je suis canon, il y a rien à dire sur ça. Mais quand même, je trouvais ça presque étrange qu'elle, elle puisse me mater. Enfin, passons, j'avais peut-être halluciné. « Tiens, raconte-moi ce que tu fais une journée normale, genre la journée basique pour toi, comment elle se passe ? » rajoutais-je curieux. Bon, ça allait sûrement me donner l'occasion de la faire chier et c'était l'une des principales raisons pour lesquels je demandais cela. Même si, quand même, j'étais curieux de savoir ce qu'elle pouvait bien faire, elle avait l'air tellement... J'avais même pas de mots, mais c'était quand même une fille super intriguante à mes yeux. Sûrement car elle avait l'air d'être un ange à côté de moi.

Est ce que tu étais en train de rougir ? Peut être bien. Si tu n'étais pas déjà habituée à la compagnie tout court, celle d'Adriel te déstabilisait plus que les autres. Parce qu'il te plaisais, qu'en toute discrétion il te faisait craquer mais que t'étais tellement novice dans ce domaine que t'avais juste la sensation de passer pour une idiote fini. Au final, t'avais l'impression d'pas être totalement normale. Et peut être étais-ce le cas. Tu plongeais une nouvelle fois ta cuillère dans la crème glacée jouant avec le caramel pour éviter de le regarder, tu ne savais même pas quoi lui dire et le pire dans tout ça était donc le silence pesant qui s'installait entre vous. Tu le remerciais du coup intérieurement quand il prenait la parole même si ça question n'avait pas l'air forcément des plus sympa. Je ne suis pas toujours toute seule, mais j'aime bien, ça permet de réfléchir. Et n'était-il pas vrai qu'il était mieux d'être seule que mal accompagnée ? Disons que tu faisais de ce proverbe un mode de vie puisqu'il semblait que ta gentillesse ne semblait pas être de ton côté pour te faire des tonnes d'amis. Euh.. Tu fronçais les sourcils te demandant pourquoi est ce qu'il s'intéressait soudainement à ce que tu pouvais faire et finalement, après un haussement d'épaule tu lui répondais. Ca dépend, disons que généralement je traîne à la Quincy, je lis des bouquins, je regarde des dessins animés et je me drogue au café. Et tu te rendais compte que ce n'étais pas tellement passionnant. Mais des fois j'passe du temps avec Maxine, ou alors avec Lincoln.. Pas intéressant. Peut être bien que ta vie était merdique en fait.

Je ne savais pas comment réagir face à elle. Je ne savais pas si je devais rester moi-même, donc être un connard, ou alors être gentil. Parce que c'était quand même la personne la plus adorable de la planète. Mais bon, je ne pouvais pas non plus refouler ma vraie nature. Je faisais une petite moue, donnant l'air de comprendre. Mais en réalité, je ne comprenais absolument pas. « Mais on réfléchit dans son lit le soir, ou quand on se douche. Mais c'est quand même mieux de passer ses journées avec ses potes. » rétorquais-je en haussant les épaules. Je n'aimais pas la solitude, on pouvait dire que cela me faisait peur. Il me racontait ensuite sa journée type, basique et autant dire que cela me confirmer une nouvelle fois à quel point on été différents elle et moi. C'était dingue que je puisse parler à une personne aussi différente de moi. Mais c'était la soeur jumelle de Maxine. Et comme Maxine, elle était relativement canon. C'était sûrement pour ça que je lui parlais. « Je trouve ça trop triste. Sérieusement, tu fais pas des folies parfois ? Genre faire la fête, profiter de la vie ? » demandais-je presque surpris, continuant de manger, l'air de rien, l'air détaché. Puis d'un coup, un nom venait de m'interpeller. Lincoln ? Je ne savais pas qui c'était. « Qui c'est Lincoln ? C'est un ami à toi ? » demandais-je en fronçant légèrement les sourcils. Pourquoi est-ce que je devenais aussi curieux d'un coup ?

Ou en fait non. Ta vie n'était pas merdique, disons qu'elle était juste différente de celle des autres et que par bien des points elle pouvait sembler ennuyante mais toi, tu te complaisais dans tout ça. T'adorais te perdre dans tes livres et laisser l'imagination parler, t'aimais tes disneys et les histoires qui te mettais des étoiles pleins les yeux alors non, tu ne te plaignais pas. T'avais toujours préférée le calme aux fêtes étudiantes pleines d'hormones. Puis t'avais du respect pour ta propre personne, ou alors t'étais juste coincée. Il était difficile de dire quel était le juste milieu dans tout ça. C'est un point de vue qui s'défend. Mais t'as combien de pote ? J'veux dire, des vrais potes. Pas ceux qui sont là que par profit hein ? Ceux que tu peux vraiment ranger dans la catégorie de personne qui te laisseront jamais tomber. Parce que là, t'étais certaine que y en avait pas des milliers. Et tu préférais manger toute seule qu'être avec des hypocrites qui finiraient par te laisser tomber. Je profite de la vie, on a juste pas la même manière de le faire. Si pour lui c'était boire, sortir, draguer et tout ce qui allait avec toi tu préférais largement aider les autres, lire, t'évader. Encore une fois, ça dépendait des personnes et peut être bien que tu étais toute seule dans ta catégorie. Mon meilleur ami, il est.. Drôle, cultivé, j'crois que c'est la personne que j'aime le plus au monde après Maxine et.. Ouais, tu t'en fiches c'était pas ça la question. T'esquissais un sourire gênée avant de reprendre la parole après quelques secondes. Pourquoi cet interrogatoire ?

Il était vrai que j'avais un rythme de vie assez différent des autres, même si celui-ci me paraissait normal. En même temps, j'étais un mather, un vrai de vrai, alors j'avais un rythme de vie d'un mather, tout simplement. Sa question venait de m'interpeller. Mmh, c'était bien sortie, il fallait l'avouer. Et elle avait raison, en plus de ça. « J'en ai plusieurs, je sais sur qui je peux vraiment compter, à qui je peux vraiment me confier. Je sais ce que mes potes valent. Après il y a les autres, ceux qui sont juste là pour déconner et pour faire la fête. Ca reste des amis quand même. » répondais-je en haussant les épaules, détaché. J'le savais de toute façon tout ça, et je ne me faisais pas d'illusions sur certaines personnes avec qui je passais du temps. « D'accord, j'veux bien l'croire, mais t'as jamais eu envie de profiter ? J'sais pas, sortir, faire la fête, boire, comme tout les jeunes de notre âge quoi. » rajoutais-je légèrement surpris. Oh, donc Lincoln était son meilleur ami. Mmh, je ne savais pas pourquoi je m'intéressais autant à ça, autant au fait qu'elle puisse avoir un ami mec. Evidemment qu'elle en avait, mais.. ça me perturbait, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Et voilà qu'elle me demandait pourquoi je faisais un interrogatoire, c'était une très bonne question. « Bah quoi ? J'ai pas le droit de m'intéresser à toi et à ta vie peut-être ? » répondais-je avec un petit sourire mesquin.

Forcément que tu finissais par te poser la question, parce que c'était pas normal cet avalanche de question de sa part et qu'au fond, tu voulais en savoir la raison. Peut être qu'il voulait quelque chose en particulier et que ça expliquait le fait qu'il soit là en train de perdre son temps. Tu ne voulais pas te rabaisser mais tu savais que tu n'étais pas vraiment la meilleure compagnie qui soit alors ouais, tu voulais comprendre. Autant, il s'ennuyait et tu étais le passe temps qui lui évitait de manger tout seul. D'ailleurs, en parlant de solitude, tu pouvais pas franchir dire qu'il était entouré aujourd'hui mais c'était pas tellement tes affaires alors tu le gardais pour toi. Je le fais des fois, c'est juste pas mon passe temps favoris. Il croyait quoi ? Que t'étais une vieille fille du genre à ne jamais sortir ? C'était juste que tu te faisais pas remarquer, que t'avais pas besoin de boire à vomir pour passer une bonne soirée et que de toute façon, généralement tu n'étais pas invité. Triste vie. J'trouve juste ça étrange, c'pas comme si on étais amis. Et d'ailleurs vous étiez quoi ? T'avais pas son numéro, il n'avait pas le tiens. Vous ne passiez pas de soirées ensemble et quand vous vous voyiez, c'était tout simplement par hasard, comme aujourd'hui. Mais peut être que c'était différent de son côté. Attends, tu penses qu'on est amis ? C'était pas dérangeant, faire partie du cercle privé d'Adriel ça restait mieux que rien puisqu'il était évident que tu ne compterais jamais plus.

Cette conversation était presque étrange. C'était la première fois que je lui posais autant de questions, que je m'intéressais autant à elle. Mais elle m'intriguait beaucoup, elle était tellement.. différente. J'étais un peu perdu à son sujet et je ne savais absolument pas quoi penser de cette fille. Autant dire que ça, c'était très perturbant pour moi. Je hochais positivement la tête après sa réponse. Je ne savais pas quoi dire de plus et après tout, il n'y avait pas tout le monde qui aimait faire la fête comme moi, je ne pouvais absolument pas lui en vouloir. C'est alors qu'elle m'annonçait qu'on était pas amis. Et d'un coup, j'me demandais ce qu'on était à mes yeux, elle et moi. Et j'avais absolument aucun réponse. Alors quand elle me demandait si je pensais qu'on était amis, autant dire que j'me sentais légèrement con. « J'en ai aucune idée. T'es la soeur de Maxine, quoi. » répondais-je en haussant les épaules. C'était la réponse la plus pourrie que je pouvais donner sans déconner. C'était idiot comme réponse et je ne savais même pas comment elle allait le prendre, on pouvait pas dire que c'était méchant, mais on pouvait pas dire non plus que c'était gentil. Du coup, je reprenais la parole. « En fait, je sais pas si on pourrait être des amis. On est complètement différents, j'me dis que t'es sûrement trop sage, trop coincée pour être amie avec moi. » rajoutais-je en faisant mine de réfléchir. Bien, Adriel, tu venais de t'enfoncer un petit peu plus là, parce que c'était encore moins gentil que la première réponse. Je ferais mieux de me taire moi parfois..

Peut être était-il mieux que tu évites de penser ce genre de chose puisque t'étais le genre de nana incapable de cacher ses émotions et que pour le coup, on pouvait peut être voir sur ton visage que quelque chose te chiffonnais. Ouais, ressaisis toi Agathe, t'as pas besoin de recevoir un interrogatoire en plus pour la peine. Surtout que même s'il ne s'en rendait pas compte, ça te mettais légèrement mal à l'aise. Disons que t'étais pas tellement habituée à tout ça et que pour le coup, tu ne pouvais pas agir comme si c'était normal. Et là, c'était la dégringolade. T'es la soeur à Maxine quoi. Mais pourquoi est ce que tout le monde semblait te servir ça comme réponse ? Peut être avait-ils tendance à oublier que toi aussi t'étais une personne. Parce que non, tu n'étais pas juste la soeur de Maxine la parfaite mais fallait croire que personne ne pensait vraiment comme ça. Triste pour toi. Bref, tu te mordais la lèvre légèrement vexée et pourtant, tu gardais le silence alors qu'il reprenait la parole. WAIT WHAT ? Coincée ? T'es en train de dire que je suis coincée ? Un rire nerveux sortait de ta bouche alors que tu lachais ta cuillère plongeant ton regard dans le sien. C'était quoi qui lui convenait pas au juste ? Que tu couches pas avec tout le monde ? Que tu lui proposes pas un rail de coke dans les toilettes ? J'te force pas à rester, en fait je t'invite même à t'en aller.