Ce n'est pas un métier, c'est une vocation || Leanne

Ce n'est pas un métier, c'est une vocation

Six heures déjà. Ça faisait six heures que j'étais en service et que je courait d'un côté comme de l'autre. Aujourd'hui, j'étais à l'urgence. C'est incroyable le nombre de personne qui peuvent se présenter à l'urgence pour quelque chose qui est tout à fait banal. J'en ai vu une se pointer ici parce qu'un bout de coton-tige avait resté coincé dans le creux de son oreille. Pourquoi était-il là?! C'était écrit sur le boite de ne pas mettre ça dans ses oreilles. Peu importe. Il y avait toujours des situations plus farfelues dans les urgences. Temps mieux puisque ça aidait à décompresser le personnel qui s'en servait comme anecdotes ensuite.
Quoi qu'il en soit, j'étais dans la salle de triage depuis six heures et je commençais à avoir hâte de prendre une petite pause. Au moins une pause toilette. Je mangerais bien un petit quelque chose aussi. Par chance, une autre stagiaire se pointa dans la salle pour me dire que c'était l'heure de ma pause. Enfin, j'allais avoir un bon trente minutes pour me reposer. Je la remercia et quitta la petite salle en direction d'une salle de bain. Puis, je monta à l'étage, là où se trouvait la salle des employés. Il n'y avait encore personne. Je devais être la première arrivée. Je sortis mon sac à lunch du frigo et m'installa à la table, un bon livre à la main pour déguster ma petite collation.

© flappy bird.

Ce n'est pas un métier, c'est une vocation

Normalement je ne devais pas travailler cette nuit et pourtant je me trouvais être en garde de nuit depuis six longues heures pour remplacer un collègue aux urgences. J'adore les urgences, ce qui doit me motiver d'ailleurs quant à mon choix de spécialisation mais là je dois reconnaitre que malgré mon expérience, les gardes sont de plus en plus épuisantes. Mais l'adrénaline est plus que là quand on nous amène des blessés, on n'a jamais le temps de s'ennuyer aux urgences et cela aide à tenir quand on travaille la nuit, du moins c'est mon avis. Et puis je sais que ma petite puce dort profondément dans sa chambre d'enfant et qu'elle ne risque rien vu qu'il y a Lilia à la maison. Après six heures d'efforts intenses où on a pas arrêté une minute, que ce soit moi, les internes du service ou les stagiaires, avec l'afflux de patients, je me trouvais donc en salle de triage pour une petite pause bien méritée. La salle de triage, c'est plus communément la salle de repos où se trouve un frigo, quelques lits pour se reposer et une salle de bain si on veut se rafraichir un peu. je venais de finir avec un patient et j'avais donc décidé d'aller à l'étage grignoter un petit truc et je n'étais pas la seule à faire cela puisqu'une stagiaire se trouvait dans la salle. Alors je vins la saluer.

Coucou, toi aussi tu te prends une pause bien méritée ? Tu es stagiaire, c'est ça ?

J'avais depuis peu des internes et des stagiaires sous mes ordres et bien que j'en connaissais quelques uns pour avoir été avec eux les années passées, je ne connaissais pas encore bien tout le monde et les pauses étaient aussi faites pour cela. Apprendre à connaitre ceux avec qui on allait travailler, rire et se détendre, voilà la fonction des pauses pour moi. J'attendis donc sa réponse, tout en venant lui sourire et en grignotant dans ma collation.

Ce n'est pas un métier, c'est une vocation

Voilà quelques minutes que je me trouvais dans la salle de repos après plusieurs heures sans répit car les urgences étaient vraiment prises d'assaut ce soir. A croire que tout le monde avait décidé d'avoir des accidents le même soir, même si bien évidemment cela relève plus du hasard qu'autre chose. Alors je venais d'arriver à la salle de pause pour manger une petite collation avant de me replonger dans l'adrénaline des urgences. Mais je n'étais pas la seule à avoir eu cette idée puisque je reconnus une stagiaire déjà sur place. Alors je vins la saluer en venant lui demander si elle était stagiaire, ce qu'elle vint acquiescer. Alors je vins lui répondre.

Tu as eu raison de venir manger un truc avant de retourner dans l'enfer des urgences. Alors que penses tu de ta première journée aux urgences ? Sinon je m'appelle Leanne et toi ?

Faire connaissance avec des stagiaires était mon credo et j'adorais cela, les mettre à l'aise et leur donner envie de devenir médecin comme on m'a donné envie de devenir pédiatre avant également. Je vins lui sourire, attendant sa réponse et commençant à grignoter mon sandwich.

Ce n'est pas un métier, c'est une vocation

La jeune femme était une nouvelle stagiaire, elle avait choisi un bon service en prenant les urgences mais ce n'était jamais de tout repos et encore je ne suis là aujourd'hui que pour remplacer une collègue. En temps normal, je suis avec les enfants puisque je suis pédiatre depuis peu mais aux urgences, on voit tellement de situations différentes que c'est toujours intéressant.Je venais de lui demander après être arrivée dans la salle de pause comment elle trouvait son premier jour et comme je m'en doutais, elle trouvait qu'il y avait des cas intéressants et très variés mais qu'elle avait l'impression d'oublier des choses. Elle débutait et c'était totalement normal. Puis je vins me présenter mais elle vint me demander si j'étais la cousine de Nancy.Je sais que ma cousine paternelle a des cousins du côté de sa mère mais je ne les connais pas véritablement bien. Alors je vins lui répondre.

Ah ne t'en fais pas si tu as l'impression d'oublier des choses, tu débutes alors cela viendra avec le temps. Tu comptes te spécialiser plus tard dans quelle spécialité ? Et en effet, je suis bien la cousine paternelle de Nancy. Tu dois être une de ses cousines maternelles alors ?

Je vins lui adresser un sourire, attendant sa réponse et guettant que mon bipeur ne sonne pas. J'étais contente de croiser un membre de la famille de Nancy et de surcroit un peu de ma famille lointaine aussi vu mon lien de parenté avec Nancy.

Ce n'est pas un métier, c'est une vocation

Il était évident que pour sa première journée de stage, elle n'allait pas tout savoir, moi même après 10 ans de métier, il m'arrive encore d'avoir des doutes sur tel ou tel diagnostic à poser. Un peu pour cela aussi qu'on a un chef au dessus de nous, même quand on est plus interne ou stagiaire. Car il faut toujours garder à l'esprit que quoiqu'il arrive, on continue d'apprendre chaque jour au fil des cas qu'on peut avoir. Certes à l'université, on nous apprend la théorie mais la pratique est très différente de tout cela. On peut avoir un mélange de théorie ajouté à une nouveauté qu'on a pas vu en cours et là on se sent perdu. Du moins je me suis longtemps sentie perdue quand j'avais des cas que je n'avais pas vu en cours mais à présent je sais repérer les cas simples à gérer seule ou avec mes internes et/ou stagiaires des cas plus complexes ou je dois faire appel à mon supérieur. Mais pour l'heure, on se trouvait en salle de repos et je venais de lui demander si elle avait une spécialité en tête, elle me fit savoir qu'elle voulait voir un peu tous les services avant de se décider, c'est un peu ce que j'avais fait même si ma vocation était la pédiatrie. Alors je vins lui répondre.

Tu as totalement raison de faire des stages dans un peu tous les services. Tu verras comme ça comment cela se passe dans les services et lequel te plait le plus.

Puis elle venait de me demander si je n'étais pas la cousine de Nancy, ce qui était le cas alors je vins lui confirmer. Je savais que Nancy avait une grande famille du côté de sa maman mais je ne connaissais pas tout le monde et là j'avais la chance de rencontrer une de ses cousines. Alors je vins lui demander si elle était une de ces cousines maternelles, ce qu'elle vint me répondre par l'affirmative. Alors je vins lui répondre.

Ah je suis ravie de te rencontrer alors. Nancy m'avait un peu parlée de sa famille maternelle mais je n'ai encore jamais eu l'occasion de rencontrer tout le monde alors je suis contente de voir que tu fais médecine aussi. Tu es proche de Nancy aussi ?

Je vins lui adresser un sourire, attendant sa réponse et me demandant si Nancy et elle étaient proches car entre cousines, parfois on peut ne pas s'entendre aussi ou du moins être très proches comme des soeurs. Par exemple, je sais qu'avec ma cousine maternelle, on est proches mais chacune fait sa vie en se donnant des nouvelles de temps à autre.

Ce n'est pas un métier, c'est une vocation

La deuxième année n'est que le début des années de médecine qui sont longues, très longues enfin aussi parce que je veux me spécialiser que je continue sinon je serais seulement pédiatre et non plus étudiante ET pédiatre. Je dois reconnaitre que ma voie en médecine et ma spécialité est venue assez rapidement étant donné que mon père m'a donné envie de travailler avec les enfants dès toute petite mais mon instinct maternel s'est développé à la naissance de Millie et cela s'est confirmé dans mon choix de devenir pédiatre. Mais tout ceci est venu s'ébranler à la mort de mon père récemment sauf que j'ai décidé de ne pas lâcher l'affaire, d'autant plus que Priape me fait confiance pour être la pédiatre de sa fille et cela compte énormément pour moi. Mais pour l'heure, je me trouvais en salle de repos après une matinée encore une fois remplie aux urgences où je remplaçais une collègue malade. Il y avait également une nouvelle stagiaire, Annuka qu'elle s'appelait qui semblait avoir hâte de voir le département de chirurgie, la spécialisation que je vise mais toujours en pédiatrie évidemment. Ainsi je serais chirurgien pédiatre. Alors je vins lui répondre, amusée.

Ah tu n'es pas la seule à aimer la chirurgie. Tous les stagiaires ou internes que j'ai pu avoir ou croisés m'ont dit la même chose. Mais qui sait on se retrouvera en chirurgie, je suis en spécialisation dans ce domaine en plus de mon métier de pédiatre.

Puis un autre sujet vint entre nous, celui de la famille. Elle connaissait Nancy et pour cause elle était de la famille maternelle de ma cousine paternelle. Autant dire une famille bien compliquée,  surtout du côté de la mère de Nancy. Elle me fit savoir qu'elle voyait plus ma cousine depuis qu'elle était à Harvard qu'avant car elle ne voyait son père que l'été. Certes j'ai été élevé par mes deux parents alors je ne pouvais qu'à moitié comprendre ce qu'elle avait vécu mais en ce qui concerne Nancy, je ne la voyais que rarement aussi par le passé. Heureusement que Skype existait en tout cas. Alors je vins lui répondre.

Tu ne la voyais que quand tu allais chez ton père ? Vous auriez du rester en contact avec Skype, c'est ce qu'on faisait. Mais c'est génial si vous rattrapez le temps perdu ici en tout cas.

Je ne voyais pas d'autres choses à rajouter car les parents divorcés, je n'ai jamais connu de toute mon existence. Mes parents, bien que mon père s'est amusé à tromper ma mère plusieurs fois et à lui faire des gosses dans le dos sans qu'elle le sache, sont toujours restés ensemble malgré les bas qu'ils ont traversé. Néanmoins, je vins lui adresser un sourire, attendant sa réponse.