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from kaboul with love (androwen)

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Les structures médicales sont meilleures ici, c'est rien de le dire. En Afghanistan, j'en aurais eu pour trois ou quatre mois. Entre les conditions climatiques et géographiques, aucune chance de s'en sortir avec les poumons en vrac et le coeur qui commençait à lâcher, petit à petit. Mais une fois sur le sol américain, j'ai été prise en charge, j'ai eu de plus grandes facilités à respirer, à faire ce que je voulais. Prendre une douche n'était plus trop fatiguant, marcher jusqu'à l'école était enfin possible sans avoir l'impression de perdre un poumon sur le chemin. Ici, j'étais toujours en vie et je ne crois pas que cela aurait été possible si nous étions restées là bas, ma mère et moi. C'est elle qui l'avait décidé, contre ma volonté. Qu'est-ce que je pouvais bien en avoir à foutre d'être en vie alors que tous mes amis étaient morts sérieusement ? " Oh, tu es militaire aussi ? " Oui, il a dit notre unité et pas son unité. Je suppose qu'Aldric a été une figure pour Owen et c'est pour cela qu'il a décidé de suivre le chemin de son père, un chemin semé d'embuches mais glorieux pour celui qui revient. J'avais vu des soldats mourir, beaucoup trop... Et des Afghans aussi, des hommes, des femmes et des enfants qui n'avaient rien demandé... " Tu pourras lui passer le bonjour de ma part, s'il se souvient de moi, bien sûr " Il avait du en voir des jeunes enfants pendant ces missions... Mais je me souviens encore bien de sa voix, de son rire et des heures qu'il passait à me lire Harry Potter et à m'apprendre quelques trucs en anglais parce que je ne parlais pas vraiment cette langue à l'époque. Et encore aujourd'hui, j'ai du mal. Il y a des expressions que je ne connais pas et ça peut faire rire mes amis.. J'ôte ma blouse que je laisse au bureau des infirmières sur le chemin en leur souriant. Je suis sûre qu'elles se disent que je drague le jeune homme. Les fracas de mon histoire avec Maxime sont connus des infirmières ici. En même temps, avec tout ce que j'ai pleuré... " T'inquiète pas, ça me gêne pas d'en parler " Ça fait partie de moi et la cicatrice que j'ai entre les seins me rappelle cette évènement assez souvent. " C'est ma mère qui a tout abandonné là bas pour venir ici. Une bombe artisanale a éclaté dans un village pas loin d'où on était tous. On était une dizaine de gosses et ils sont tous morts, tous sans exception. Enfin, sans moi. Mais les produits chimiques dedans m'ont brûlé les poumons et rester là haut c'était comme avoir une épée de Damoclès au dessus de ma tête. Impossible de respirer, de faire cent mètres sans avoir l'impression de mourir... Du coup, il me fallait canule, oxygène et en Afghanistan, ils avaient autre chose à foutre que de soigner une gamine de seize ans " Et j'étais afghane pourtant... Mais juste de 'nationalité', blanche comme un cachet, bonde, amie avec les soldats américains vus comme les envahisseurs. " Donc c'était venir ici ou mourir là haut " Et ma mère n'aurait pas supporté de me perdre. Comme n'importe quelle mère. J'en ai peut être trop dit, plus qu'il n'aurait voulu que je le fasse mais c'est sorti tout seul. Il a du voir plus de bombes qu'il aurait souhaité dans sa vie, plus de balles et de cartouches que n'importe quel étudiant de cette université... Peut être qu'il avait sa Andy a lui là haut, peut être...
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