Adelaide - Hey .. it's good to meet you.

La question était à la fois intrusive et gênante mais je ne lui fis aucune remarque, en même temps je n'avais pas arrêter d’être indiscrète depuis que j'étais là. Elle me demandait ce qui m'avait retenu ... si seulement quelque chose m'avait retenu toutes les fois ou j'ai pu essayer de me foutre en l'air. En fait, le fait que je sois encore là n'était pas du à ma volonté  de vivre et à mon courage exemplaire pour ne pas être passé à l'acte, non ... j'avais voulu partir par la petite porte comme elle et j'étais passé à l'acte comme sauf que ... par chance ou malchance je me suis ratée à chaque fois. Je n'avais trouvé aucune raison pour me faire rester. Je soupirai légèrement avant de lui répondre Rien ... à chaque fois je me posais et j'essayais de trouver une raison de rester, je me faisais tous les scénarios possibles dans ma tete mais à chaque fois je ne trouvais absolument rien. En la voyant se débattre avec ses perfusions je me lever pour voir si je pouvais déplacer certains appareil avec précaution pour qu'elle soit un peu plus à l'aise, histoire que l'aiguille ne tire pas trop J'aurais aimé te dire que je me suis dis que la vie vaut le coup d’être vécu parce que ... mais la vérité c'est que on survit et on se contente des instants ponctuels de bonheur qu'on a ... la malédiction des gens malheureux. Parce qu'il ne fallait pas se mentir ...  pour arrive à ce point il faut être malheureux et je pense que le mieux commence par l'acceptation de son état et la sincérité face à sois même. A ce moment je ne savais pas vraiment ce qui se passait dans me tête, encore une de mes impulsions sans doute. J'en avais marre des conversations tristes et  je lui souris avant de commencer à retirer avec précaution les perfusions que j'essayais d'arranger Puis on emmerde le protocole. je continuais a retirer doucement les perfusions Et si on allait faire un tour ? Au programme ? On se promène dans les couloirs on fait un tour sur le toit de l’hôpital et on évite les infirmières et les médecins de garde ça te dit ? Oui j'avais un coté infantile quelques fois et je pouvais juste décider de faire un truc un barré. Puis ce sera plus intéressant d'entendre les bip bip des machines.  

Je lui avais retirer ses perfusions, il fallait être honnête toutes ses perfusions ne servaient à rien et le plus souvent les docs laissaient ça pour faire réfléchir les patients et leur montrer que ce qu'ils ont fait était grave ... comme s'ils ne le savaient pas déjà. Alors qu'elle se levait pour s'habiller moi j'allais à l'encadrement de la porte pour vérifier qu'il n'y avait personne dans le couloir. Il était vide ... pour le moment, même si j'entendais une voix féminine qui était certainement celle d'une infirmière, cependant celle ci était encore lointaine. Je me tournai vers elle et je m’apprêtait à lui dire que la voie était libre lorsqu'elle me remercia avant de me prendre dans ses bras. Mouvement qui je dois l'avouer ... me déstabilisa un peu, oui bon les gens n'avaient pas l'habitude de me prendre dans leur bras. Après tout, je suis une snob, Eliot, fille du gouverneur qui en plus ne cause pas. Je lui souris doucement avant d'ajouter un Ce n'est rien Elle finit par me lâcher et je jetai encore un coup d’œil vers le couloir. C'est bon ... on peut passer lui dis je presque en chuchotant alors que je ne le faisais pas juste avant, l'effet de faire quelque chose qui n'est pas admis sans doute. je mis un pied dans le couloir avant de l'inviter à me rejoindre. Je te propose d'aller sur le toit, Il nous faudra prendre l'ascenseur ou les escalier et c'est tout au bout de l'autre couloir

Elle me demandait si je comptais la jeter sur le toit, sa réflexion me fit rire doucement et j'ajoutai sur un ton très sérieux, le ton d'une professionnelle Si j'avais cette intention j'aurais mis une merde dans tes perfs Je ne souris pas pendant quelques secondes avant de faire un large sourire et de rigoler franchement n'importe quoi, ou tu vas chercher cette idée. Je lui tenais toujours la main et nous avions parcouru le couloir sans trop de difficulté et étions arrivé jusqu'à l'ascenseur qui d'ailleurs prenait des plombes pour arriver. Sans parler du bip qu'il allait faire quand il allait arriver et du risque qu'on prenait de se faire repérer si un des médecins décidaient de nous intercepter à un étage au dessus. Adelaide me conforta dans cette idée en me disant qu'on ferait mieux de prendre les escaliers. Je hochai légèrement la tête et me dirigeai vers la porte d'escalier avec elle, Il n'y avait que trois étages jusqu'au toit, c'était gérable à condition qu'elle ne soit pas trop faible. J'ouvris la porte et la fit passer avant moi, je m’apprêtais à y aller à mon tour que la petite voix sournoise du responsable du service de réa se fit entendre. Je levai les yeux au ciel, demandant certainement à quoi servent le peu de prières que je fais. Je fis signe à Adélaide de m'attendre avant de fermer la porte à demi pour sourire au responsable Monsieur ... lui dis je avec un large sourire, en réalité j'avais surtout très envie de rire, la tête de ce type mêlée la situation ... c'était tordant.

Je me retenais de rire comme je pouvais, essayant de bien signifier au type que non ... je ne me foutais pas de sa gueule. Il me demandait ce que je faisais là Je ... c'est à dire que ... fort heureusement son biper se mit à sonner, finalement je priais peut être assez. Il finit par me dire de ne pas trop trainer dans les couloirs, je lui souris en répondant par un Bien sur monsieur. avant de le regarder s'éclipser. J'eus à peine le temps de me remettre de ce coup de stresse qu'Adelaide me tira par le bras, je laissai échapper un léger rire avant de la suivre jusqu'au toit. Je l'aidais à monter par moment en l'appuyant sur mon épaule, consciente que dans son état ça pouvait être compliqué. Nous arrivions jusqu'au toit, ou j'en profitais pour reprendre mon souffle en me promettant de ne plus jamais fumer. Elle me disait qu'il faisait bon dehors Ouais, c'est mieux que l'odeur du désinfectant qu'on a dans les chambres c'est certain. Je m'avançais vers le bord ou il y avait une rambarde avant d'aller m'y appuyer et regarder la ville en contrebas. Je me tournai vers elle pour l'inviter à me rejoindre avant de sortir des mentos à la fraise de ma blouse, d'en prendre quelques uns et de lui tendre le paquet J'adore les mentos à la fraise. Je regardais les lumières en bas, c'était étrange, chaque lumière voulait dire qu'il y a de la vie quelque part. Quand je montais seule ici pour prendre une pause, je m'amusais à imaginer ce que les gens faisaient quand ils avaient une vie normale, en tout cas, une vie plus normale que la mienne. J'aime bien venir ici ... c'est mon petit moment quand j'enchaine les gardes. Je mis un autre mentos entre mes lèvres avant de continuer Je sais que tu ne me connais pas spécialement et que je suis certaine la fille un peu bizarre qui t'entraine sur le toit mais ... si tu veux me parler de ce qui t'as mener ici je haussai doucement les épaules Il parait que je suis douée pour écouter. Je lui laissais le choix, je ne cherchais pas à ce qu'elle me parle absolument mais je lui donnais l'opportunité si elle en avait envie.

Je croquais un autre bon avant de lui demander si elle voulait parler de sa situation. Ce n'était pas juste de la curiosité, même si je devais avouer que j'étais très curieuse, Adelaide était surtout la meilleure amie de Matt et j'avais été témoin de l'effet que ça avait eu sur lui. Puis, je voulais qu'elle puisse avoir autre chose que "Pourquoi tu as fait ça ! tu sais qu'on est là pour toi ... blabla. Elle tourna légèrement la tête vers moi avant de parler. Visiblement elle se sentait seule mais contrairement à ce qu'elle pensait, elle n'était pas seule. Je ne fis aucuns commentaires pour le moment, tout simplement parce que je voulais la laisser parler avant, je voulais qu'elle se confie et je ne voulais pas lui faire la morale. Puis elle parlait du fait qu'elle était obliger de jouer la comédie concernant sa famille. Je savais très bien de quoi elle parlait, mon père étant gouverneur je devais sourire et prétendre que tout allait bien en public. Je devais le présenter comme étant le père parfait, la sainteté alors que c'est quelqu'un de violent, colérique et autoritaire. je n'allais cependant pas lui dire ça, premièrement parce qu'il n'était pas question de moi, mais d'elle et ensuite parce que je devais tout simplement protéger ma famille et dire que mon père est violent ne la rendrait pas servir. En fait je pourrais te dire que tu as eu tort de faire ça et que tu as fait du mal aux personnes qui t'aiment. Ma sœur c'était suicidé j'avais déjà été de l'autre coté, du coté de celui se sent impuissant Le truc c'est que je sais que tout les problèmes ont une solution ... sauf la mort. On ne peut rien faire contre. Je sais aussi qu'on pense certaines choses et que ça change une fois qu'on en a parlé. C'est cliché mais c'est vrai ... parler ça aide, dire qu'on ne va pas bien, ça permet pas d'aller bien mais ça permet de ne pas aller bien avec ceux qu'on aime ... ça fait une différence.