Happy to see you • JAEY

Tout enlever à la fin pouvait aussi être une bonne solution, bref on verrait bien en fonction du temps que cela durerait, je pouvais déjà aller en cours normalement la journée, c'était essentiel pour moi.« Priam ? Tu te doutes bien que non. » Il fait la tête à chaque fois qu'il doit partir d'ici mais c'est mon choix et c'est juste comme ça et pas autrement. La douce et gentille Joey a aussi son caractère et sait ce qu'elle veut et ne veut pas. « Sauf que c'est mon choix et qu'il fait avec. » Et ce n'est pas un manque d'amour ou un truc du genre non. « Génial pour l'entreprise ! Tu ne seras plus le grand président dunster mais plus que le dirigeant d'une entreprise qui fonctionne bien ! Ca claque ! » Il évolue, il termine ses études, il avance dans la vie quoi. « Ton trône. » Je ne peux m'empêcher de rire de bon coeur. « C'est tout à fait ça, c'est ton trône que tu chauffes depuis deux ans c'est pas rien quand même ! » Promis je lui offrirai des mouchoirs quand il devra rendre les clés !

Les yeux au ciel, pour te montrer combien les réactions de ce garçon me consternent. Il a tout faux, et définitivement, c'est pas comme ça qu'il parviendra à maintenir une relation stable et calme. Ouais, comme si moi, je savais faire ça. Comme si j'étais un expert en relation qui dure. Enfin, visiblement Joey arrivait à imposer son avis et le faire respecter par le garçon. C'était plutôt rassurant pour notre relation, et le fait qu'elle perdure malgré son couple. « J'essayerai d'assister à quelques fêtes d'Harvard, histoire de ne pas vieillir trop vite ! » De garder un pied dans le monde étudiant. Le monde des adultes n'était pas si génial que ça. Et vla qu'elle se moque un peu de son appelation. « Je commençais à sentir le tyran monter en moi, fallait que je m'arrête là. » Qu'il se met à rire, même si la réalité n'était pas loin. Il savait ce que le pouvoir lui faisait. « Puis j'attends sur Leandra aussi. » Glissé, rapidement. « Enfin ma vie est bien remplie ! » Pour conclure, sa main plongeant à nouveau dans un sachet. Mais j'aurai toujours assez de moments pour toi.

« Tant que t'es jeune dans ton esprit ça le fera ! Faudra juste te dépoussiérer un peu de temps en temps ! » Je lui adresse un clin d'oeil et enfourne un nouveau nem à la crevette dans ma bouche. J'ai faim et pas qu'un petit peu avec les repas de l'hôpital même si je ne les prends pas souvent ici ça fait quand même plaisir d'avoir un vrai repas du soir. « Comme si toi tu pouvais être tyranique. » Je ne suis pas dans cette confrérie, je ne sais pas comment il la mène mais je sais que c'est d'une main de maître, la preuve il a été élu meilleur président au bal de fin d'année et les dunsters ont été la maison du premier semestre l'année dernière, ce n'est pas rien. « T'attends sur Leandra ? Elle intègre la DH ? Mais elle ne pourra pas se présenter... » Je savais bien que c'était un peu bizarre entre eux mais j'avais du mal à savoir ce qu'il attendait d'elle alors qu'elle était juste bizut.« T'as intérêt de ne pas m'oublier dans ton emploi du temps de ministre ! » Je lui jette une baguette pour lui montrer ce qui l'attend s'il ose faire ça. Puis les raviolis vapeurs m'appellent. On dirait une gloutonne.

« J'compte sur toi pour venir avec ton époussette ! » Ouais, t'occuper de me garder jeune. J'veux pas devenir trentenaire trop rapidement, oublier les gueules de bois et les éclats de voix inutiles. Quand à mon côté tyrannique, j'aime trop les dunsters pour leur fait subir mon mauvais caractère. Mais il est bien présent, toujours accro de la réussite, et n'acceptant jamais que le plan ne se passe pas comme prévu. « Ah, non, aucun rapport avec la DH. » C'était tellement confus entre eux, qu'il en devenait aussi confus dans ses mots. C'était même carrément bizarre qu'elle fasse partie de la dunster. Ne manquait plus que Joey, et on aurait atteint le summum de la bizarrerie. Heureusement que Salomée était partie, même si la brune avait créé un certain vide. « T'inquièèèète, je t'oublierai pas ! Mais je compte pas te voir longtemps dans ce cadre. » Quand tu seras sur pieds, je t'oublierai pas pour autant. « Hé ! Celui-là c'est le mien ! » Et hop, lui pique le ravioli qu'elle convoitait en esquivant son attaque de baguette.

Mais main suffisent non ? A moins qu'il n'ait peur que cela puisse réveiller certaines choses en lui. Cette idée me fait sourire mais je garde ma réfléxion pour moi, c'est un peu tordu. « Perturbé mon petit président... » Je lui donne une petite tape sur la joue pour le taquiner alors qu'elles ont légèrement rosie, surement parce qu'il ne sait pas trop ce qu'il a voulu dire ou ce qu'il veut assumer devant moi. C'est drôle, je le charrie. « Ca c'est moins sûr, il va peut être falloir t'habituer, le doc était très méticuleux sur les mots qu'il employait l'autre jour pour ne pas me faire de faux espoirs sur la chimio qui fonctionnerait une deuxième fois alors que j'ai fait trainer le début du traitement. » Mais je ne me démonte pas pour autant, même pas peur, ça va aller, ça va bien se passer. « Tu triches Jasp' c'est pas juste ! » Du coup le temps qu'il mange son ravioli j'en enfourne deux ou trois dans ma bouche en mâchant rapidement pour qu'il ne me les pique pas cette fois. Sauf que j'ai rapidement plus faim avec cette méthode pas très fin de ma part. « Attends je dois m'allonger pour digérer j'en ai trop mis ! »

Esquisse un rapide sourire. Perturbé, c'est le mot. C'est les femmes ça, ça perturbe son pauvre petit cœur fragile. Et c'est de votre faute à toutes, s'il est si abimé. Mais ne restent que les bons souvenirs, te concernant Joey. Alors je ne vais pas perturber tout ceci en te contant ce qui secoue mon esprit depuis quelques temps. « Les médecins se plantent, des fois. Ils sous-estiment ta force et ta conviction à battre ce foutu truc. » Et je t'en donne, de la motivation. Tout ce que je peux. J'essaye aussi de détourner tes pensées de ce sale machin, en me battant pour de la nourriture, par exemple. Riant au fait que tu en engouffres plusieurs comme ça. « Tu te prends pour un hamster ? » Qu'il se moque en la regardant en coin, s'enfournant quelques bouchées de nouilles sautées. Forcément, il n'a prit que des trucs qu'il aime, alors ça passe tout seul. « C'est ça de faire sa maline ! » Demoiselle allongée, et Jasper qui suspend quelques nouilles au dessus de ses lèvres. «  Allez, ouvre la bouche ! » Que je te donne de l'énergie.

« J'aime comme tu parles de moi. » J'esquisse un sourire. En fait j'aime comme il me connait, comme il sait aller dans mon sens, comme il sait le faire avec moi. Il sait juste les réactions à avoir dans chaque situation. Dommage qu'il quitte la dunster, il aurait pu apprendre à Priam. Je ferme les yeux une fois allongée et en pleine digestion, enfin la simulant. Quand Jasper s'approche, je sens qu'il va faire une connerie. « Jasp' tu me chatouilles les narines avec tes trucs ! » Surement le fait qu'il tremble légèrement avec sa main puisque c'est ma bouche qui est visée et je ne tarde pas de l'ouvrir. « Je me prends pour un hamster et toi tu me prends pour une oie qui a besoin d'être gavée. Tu me trouves maigrie ? » Rooh passons sous silences les 5 ou 6 kilos que j'ai perdu pendant le summer camp, ni vu ni connu surement.

J'ai changé de croisade. De la quête de vérité, maintenant obtenue, au soutien indéfectible. Luttant contre sa propre nature, celle où il veut diriger son monde. S'assagit, prend en maturité. Considère mieux l'avis des autres, surtout celui de ses proches. Accepte qu'elle ai attendu, accepte même qu'elle lui ai caché tout ça. Savoure juste le présent. Joey qui râle d'avoir des nouilles qui lui chatouillent le nez, provoquant l'hilarité masculine. Ce qui n'aide pas à garder la main fixe. « T'as qu'à ouvrir ! » Qu'il s'amuse, lâchant les pâtes finalement. « T'as maigrie. Et SURTOUT, j'ai pas acheté tout ça pour rien ! Ces pauvres petits chinois n'ont pas bossé pour rien, faut leur faire honneur.. » Ou l'inverse, niveau raison. Mais j'veux pas insister sur le premier point. Tu le sais, je le sais. J'te connais par cœur.

« Jasper t'es pire que les gosses !!! Tu vas m'en foutre partout. » Ca me chatouille les narines, je sens que j'en ai un peu de partout autour des lèvres alors je finis par ouvrir la bouche et il peut crier victoire. « Je ne savais pas qu'en plus de tes nombreuses qualités t'avais une balance dans l'oeil ! T'as d'autres secrets comme ça ? » Je lui fais un clin d'oeil et je finis par me redresser pour manger encore un peu de tout ce qu'il a amené mais trop c'est trop et je suis vite blindée de chez blindée, plus rien ne peut rentrer. Je dépose tout sur la tablette que je pousse et je m'allonge, Jasper en fait de même à côté de moi. « Je te promets que si je dors mal je vais penser à toi toute la nuit et te maudire toute la nuit. » En plus j'ai déjà les paupières qui se ferment !

Jasper s'amuse comme un enfant, c'est vrai, se marrant tout seul alors qu'il embête son amie avec la nourriture apportée. « Mais naaaa, je sais viser ! » La preuve, tu finis par céder en ouvrant la bouche, après que je t'ai barbouillé. Ma mission réussit, la faim revient visiblement de son côté, n'ayant jamais quitté celui du garçon. « Pleins. Mais j'te laisse les découvrir au fur et à mesure, faut garder du suspens. » Hausse les sourcils et les agitent, lui donnant un air absolument intelligent. Puis, continue à s'engouffrer quelques nouilles, et les plats finit s'amoncellent progressivement sur la table réservée à cet usage. « Si tu penses à moi ça sera pas pour me maudire. » Qu'il glisse avec un sourire taquin, dégageant le lit de toute cette bouffe. S'y allongeant complètement, une main derrière la tête. « Bon, j'attends que tu t'endormes, et j'y vais. » S'il pouvait lui épargner la sensation de s'endormir seule au moins un soir, il le ferait.