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Don't hate me, please [Ft Ethan]

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Lilly & Ethan

Don't hate me, please


Ça fait maintenant trois jours que je suis revenu. Par moment, j'aimerais rester chez moi, que personne ne rentre et que je ne sorte pas non plus. En temps normal, je me sentirais mal d'être toute seule mais maintenant, tout à changé. Je suis bien mieux toute seule, entre les murs de chez moi.
A chaque fois que je sors, j'ai l'impression que tout le monde me regarde, me juge, n'attend qu'une baisse de ma garde pour agir. Je sais très bien que c'est de la pure paranoïa mais on m'a dit que c'était normal. Que tout redeviendra normal chez moi après quelques temps. Un temps d'adaptation qu'ils ont dit.
A vrai dire, je suis persuadé que ça ne changera rien avant un bon moment. En fait, jusqu'à ce que je retrouve peut-être une vie normale, si c'est possible.
A mon retour à Cambridge, Katie a été adorable avec moi. Elle a accepté de me rendre mon travail après le temps que j'ai passé hors d'ici. Elle a absolument comprit mon refus de travailler après la nuit tombé. Je crois que je lui dois pas mal de chose.

Aujourd'hui, comme tout les jours, je dois aller travailler au bar. Le temps que j'y passe me fait du bien. Les quelques clients sont plutôt gentils et certains se souviennent de moi. C'est difficile de me conduire comme avant mais je tente d'être aussi bien que possible.
Jusque là, je n'ai croisé personne. Aucune personne que je connaissais personnellement avant. Ni Ethan, ni Leanne, personne. Étrangement, c'est quelques chose qui me rassure. Je ne veux voir personne, ni expliquer mon départ. Je sais que la vision de moi sera définitivement erroné.
Il était une heure trente à présent. Le soleil était haut dans le ciel, les températures étaient chaudes et même si en temps normal, j'aurais probablement choisi quelques chose de léger à porter. Aujourd'hui, ça n'avait pas été le cas.
J'avais préféré m'habiller d'une salopette blanche, un chemisier beige et des talons de quelques centimètres seulement. (Vêtement)

Debout devant le miroir, je soupirais. Mes cheveux étaient détachés, quelques cernes parsemaient le dessous de mes yeux. Et pour seule bijou, la bague de fiançailles. Celle-ci ne me quitte jamais. Pendu à une chaîne autour de mon cou. Je ne pense pas m'en débarrasser un jour. C'est un peu comme un rappel à mon bonheur. Mais je ne dois pas m'attarder là dessus.
Un dernier soupire et j'attrape mon sac, mon portable ainsi que mes clés. Je ne dois pas traîner.
Même si l'appartement est juste en face du bar, je ne tiens pas à la faire regretter son choix de me reprendre.
Je poussais la porte et fermait celle-ci à clé par la suite avant de descendre les escaliers me séparant de la rue.
Je suis au quatrième étage et il y a bien un ascenseur. Chose bien plus rapide pour grimper ou descendre mais j'ai bien trop peur des endroits confinés pour pouvoir ne serais-ce que mettre les pieds dans cet ascenseur.
Je repousse la porte de l'immeuble et traverse la rue.

Le bar est déjà ouvert et plusieurs clients sont déjà présent à l'intérieur. Je m'engouffre par la porte de service et dépose mon sac et attrape un tablier. Par moment, j'ai un peu l'impression de faire tâche dans l'endroit mais c'est un bar que j'adore depuis tellement de temps.
Sa décoration est plutôt design, colorés par endroit tout en étant sobre. (Bar)
Une fois le tablier noué autour de mon coup et de mes hanches, je salue ma patronne avant de rejoindre le bar.
Je colle un sourire factice sur mon visage. Ceux ne me connaissant pas ni voit que du feu mais les autres, comme ma patronne remarque très bien que mon sourire n'est pas du tout réelle.
Mais celle-ci est bien trop occupé pour pouvoir me poser la question et c'est aussi bien.
Je commence déjà à prendre quelques commandes au bar mais je sais qu'il va bien falloir que je bouge jusqu'au table pour les quelques personnes non servi.
Je serre plusieurs verres, à présent je n'ai plus du tout besoin de fiche. Les ingrédients sont inscrits dans mon crâne et je me concentre uniquement sur ce que je fais. Ma chaîne se balance de droite à gauche alors que j'attrape un carnet et me fraye un chemin hors du bar. pour rejoindre les tables.

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Cela faisait déjà quelques jours qu'Ethan avait refait sa vie. Leanne et lui semblait surfer sur un petit nuage de bonheur, et il était temps. Aussi bien pour l'un que pour l'autre. Leanne avait eu quelques grosses déceptions, notamment en ce qui concerne le père de sa fille. Quant à Ethan.... Et bien, inutile de reparler de l'affaire Lilly. Il avait eu beaucoup de mal à s'en remettre, mais Leanne l'aidait à tourner la page. Il se sentait mieux depuis quelques temps, il arrivait à refaire confiance, et avait même permis d'ouvrir son coeur à une autre femme.

Il savait très bien qu'il n'arriverait probablement jamais à oublier Lilly, mais c'était un bon début. Il arrivait à penser à autre chose, à refaire sa vie, à être de nouveau heureux. Ce matin là, il s'était réveillé seul. Ca ne faisait que quelques jours, inutile de déjà passer toutes leur nuits ensemble après tout. Un réveil calme, et souriant puisqu'Elise venait tout juste d'apprendre la nouvelle. La petite soeur d'Ethan s'était beaucoup inquiété pour lui depuis le mariage. Elle aimait tout particulièrement Lilly, et même si elle lui en voulait vis à vis de son frère, elle regrettait surtout sa meilleure amie. Mais aujourd'hui, elle était plus qu'heureuse de ce nouveau bonheur qui semblait redonner vie à son grand frère chéri.

"Tu bosse aujourd'hui ?"

-Nope. Pas aujourd'hui. Je pensais aller me promener un peu, peut être boire un petit verre.

"Sans moi je suppose ? Et tu va où ?"

-Toi, tu va en cours ma belle. Je sais pas trop. Ca fait des mois que je n'ai pas vu Katie. Je pensais lui rendre une petite visite.

"Je comprends pas que t'y retourne"

-Quoi ? Katie n'est pour rien dans ce qu'il s'est passé. C'est une nana géniale, et même si j'ai dû mal à retourner dans son bar étant donné les circonstances.... C'est une amie. Je peux pas toujours fuir mon passé....

"Vive l'effet Leanne !"

Il riait à la réflexion de sa jeune soeur. Elle avait le don de le faire rire, ou du moins de le faire sourire. Même sans un mot, cette fille était douée. La meilleure des soeurs, même si de son point de vue, ce n'est pas très objectif. Il s'était donc habillé simplement, d'un petit pull léger étant donné la chaleur ardente, d'un jean et de baskets, et sortait tranquillement vers 12h30. Il s'était décidé à manger dehors pour une fois. Un peu d'air frais ne pouvait lui faire que du bien. Il recommençait petit à petit à refréquenter les lieux où ils allaient lui et Lilly. Comme pour tourner la page, faire face à son passé aussi. Ca l'aidait à avancer.... Il allait donc dans ce petit restaurant italien, ce même restaurant où ils avaient dîné ensemble pour la dernière fois avant le mariage. Il y allait environs une fois par mois, une habitude depuis qu'il avaient débarqués à Cambridge.

Il prenait son temps, mangeant le même type de menu qu'il mangeait autrement. Fuck le passé. Il se sentait revivre depuis quelques jours, comme si plus rien ne pouvait l'atteindre. Il avait l'impression de respirer de nouveau, que ces trois dernières années il s'était obligé à vivre. Pour Elise, pour Leanne. Et qu'aujourd'hui, il se sentait le droit de vivre vraiment, et de penser à lui. De tout effacer, de tout reprendre, de tout recommencer. Comme si ces trois années ne l'avaient pas atteint. Après un gros travail sur lui même, il se sentait enfin.... De nouveau lui même, justement.

Après le déjeuner, il prit une profonde inspiration, comme pour se convaincre que revenir dans ce bar était une bonne idée. Katie n'avait pas pu l'oublier, pas lui, pas le fiancé souriant de on employée modèle. Il en avait passé du temps ici, juste pour Lilly, pour venir la chercher, pour passer du temps avec elle pendant son travail, pour boire un verre entre amis avec les filles.... Alors comment aurait-elle pu l'oublier ? Il marchait donc tranquillement, un peu à reculons, comme pour retarder l'échéance de recevoir autant de souvenir à travers la gueule. Comme s'il redoutait de la revoir après ces trois ans d'absence. Comme si en poussant la porte il la reverrait là, comme avant.

Il balayait cette idée de son esprit, finalement arrivé devant le dit bar. Il poussait la porte, et appréciait le "paysage". A croire que ça marchait toujours autant ici, étant donné la foule qu'il y'avait un peu partout. En même temps, il devait avouer qu'aussi bien par la décoration, que par la gérante et ses boissons, ce bar était quasiment parfait. Il se dirigeait donc jusqu'au bar, se postant face à Katie, qui était bien trop occupée pour remarquer qui venait d'arriver.

-Qu'est-ce que je vous sert ?

-Un martini, comme d'hab, s'il te plaît ma grande.

Elle posait finalement son regard sur le sourire enjôleur du jeune homme, qui réanimait le sien. Katie faisait le tour de son bar afin de prendre Ethan dans ses bras, comme si elle ne l'avait pas vu depuis des années... Oh, attendez, en faites, ça devait bien faire 2 ans qu'il n'avait plus foutu les pieds ici, ou peut être un peu plus même. Il embrassait sa joue, et après quelques petites phrase de convenances telles que "Ravi de te revoir" et "Tu n'a pas changé", elle se reposta aux commandes, lui servant son verre.

-C'est dingue, en peu de temps vous réapparaissez tous les deux. Je suis content de voir que vous reprenez comme avant.

Il buta sur ces mots, son coeur se serrant légèrement.

-Tous... Tous les deux ? De qui tu parle ?

Le regard de Katie semblait dépassé Ethan, elle regardait derrière lui comme une évidence. Le verre en main, il pointa son regard dans la même direction. Son coeur semblait avoir raté un battement lorsqu'il l'aperçu. A tel point qu'il lâchait son verre, venant se fracasser à terre, et faisant se retourner quelques personnes. Son regard croisait le sien, il en avait des sueurs froides.

-...Lilly ....?!

Il se levait, comme pour vérifier que tout ça n'était pas un rêve, ne faisant même pas attention au verre qu'il venait de briser. Bon sang....

-C'est.... C'est vraiment toi ?
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Lilly & Ethan

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Je crois que si je n'avais pas eu l'idée de revenir ici, j'ignore où j'aurais pu travailler. Katie me connait, ne regarde donc pas du tout les choses normales comme si l'employé à un casier judiciaire ou non. Pour ma part, si j'avais proposé mes services autre part, ils auraient rapidement regardé pourquoi en trois ans, je n'ai pas eu le moindre emploi. Pardon, j'étais cloîtré en prison. Disons que c'est quelques chose de peu normal à raconter.  
Mais pour le moment, je dois me concentrer.
Carnet en main, je m'étais éclipsé du bar pour pouvoir rejoindre les tables. La plupart des clients étaient plutôt des adolescents ou des jeunes adultes, voulant décompresser des cours ou de leurs travail en général. Et je les comprenais.

- Bonjour ! Qu'est ce que je peux vous servir ? Vous êtes bien tous majeurs ?

C'était la première chose que je devais demander à chaque fois. Certains pouvaient toujours me mentir mais on ne me reprochera pas le fait de n'avoir pas posé la question, après tout.
Je prenais les commandes, certains avec et d'autres sans alcool.
Mais avant de retourner au bar, je voulais faire toutes les tables. Prendre les commandes mais aussi récupérer les verres vides présents ici et là. Katie était occupé au bar alors je voulais aller plutôt vite pour ne pas qu'elle soit overbooké en quelques secondes. Et dieu sait que dans un bar, c'est très très rapide d'être empli de commande et nous ne sommes pas trop de deux pour pouvoir faire tourner la boutique.
J'avais donc fait le tour des tables et, à l'aide du plateau que j'avais sous le bras, j'avais récupéré les verres vides ou à moitiés vides et les avaient installés sur le plateau.
Dos au bar, je m'intéressais bien plus à ce que je faisais qu'autre chose.

Mais un bruit de fracas, un bruit de verre plein qui s'écrase au sol m'oblige à me redresser et à me tourner vers le bar. A ce moment précis, je crois que le temps s'est arrêté d'un coup. A peine mon regard avait croisé le sien que ma respiration s'était aussi arrêté et je crois que mon coeur s'est serré jusqu'à être aussi plat qu'une crêpe.
La principale personne que je tente d'éviter, de ne pas rencontrer, de ne pas m'expliqué auprès de lui est à plusieurs mètres de moi aussi choqué que je puisse l'être. Je n'avais pas bougé, mes pieds semblé encrés dans le sol, incapable de me faire bouger.

- ...Lilly ....?!

Les clients autour de nous semblaient trouver la situation plus qu'intéressantes et nous regardaient tour à tour. Même Katie semblait choqué et ne comprenait pas ce qui se passait dans son bar. Mes lèvres se pinçaient alors que je finissais par baisser les yeux et regarder autour de moi. J'étais le centre de l'attention avec lui et à ce moment précis, je haïssais ça.
Je prenais une profonde respiration alors que je sentais déjà les larmes grimper. Pitié, je ne vais quand même pas fondre maintenant ?
Il m'avait manqué et, au fond, je suis contente de le revoir mais chaque jours et mois, années passés sans lui semble se rassembler en une centaine de lame qui transpercent mon organe vitale.

-C'est.... C'est vraiment toi ?

J'apportais ma paume à ma joue, une goutte ayant réussi à franchir la barrière de mes yeux. Je frottait doucement ma joue et récupérait le plateau couvert de verre et tasse. Je rejoignais le bar, n'osant même pas le regarder dans les yeux. Je posais le plateau sur le bar avant de prendre une profonde inspiration et de marmonner.

- Katie.. Je peux avoir un moment s'il te plait.. Je resterais plus longtemps ce soir pour rattraper le temps. S'il te plait..

Sans même réfléchir, elle accepta et j'étais contente sans l'être. Je ne veux pas lui raconter mais je sais très bien qu'il va réclamer des explications, voir m'en mettre plein la figure. Mais il aura raison dans tout les cas.
Enfin, je levais la tête vers lui, pinçant mes lippes alors que mes yeux rougissaient lentement.

- Suis moi..s'il te plait..

Je ne peux pas lui parler ici. Pas au milieu des clients, de ma patronne. Non, je ne veux pas. Je baisse à nouveau les yeux face à lui et me dirige vers la porte de derrière. Les poubelles s'y trouvent et c'est un cul de sac. C'est ce qui me parait le plus approprié pour parler.

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C'est comme tout s'était arrêté. Le temps n'existe plus, tout semble tellement iréel. Ce matin, Ethan était prêt à tourner la page, à oublier plus ou moins Lilly, à aller de l'avant, et là, la voici devant lui. Comme un fantôme, elle revenait pour le hanter alors que les choses allaient si bien dans sa vie. Est-ce qu'il rêvait ? Oui, ça devait être ça, un rêve, un cauchemar. Inconsciemment, peut être qu'il s'en voulait de refaire sa vie avec son ancienne meilleure amie, et du coup, Lily n'était qu'une projection de son subconscient. Pas vrai ? Tout ceci ne pouvait pas être réel.

Mais si. C'était bien réel. Il ne rêvait pas, elle se tenait là, debout devant lui, à seulement quelques mettre de lui. Et soudain, tout lui revenait en pleine gueule. Leur rencontre à l'école, cette phase autodestructrice dans laquelle s'était engouffré Ethan et dont Lilly l'en avait sorti, leur premier appartement, leur premier restaurants ensemble, sa demande en mariage.... Son départ. Cette pensée eu l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. C'était comme s'il se retrouvait de nouveau ce jour là, trois ans auparavant. Lui, en costume, à l'église, avec sa mère qui désapprouvait totalement ce mariage- tout comme elle désapprouvait les moindres faits et gestes de son fils- mais qui s'était tout de même décidé à venir. Leanne en face de lui, en robe de demoiselle d'honneur, le sourire aux lèvres, les invités, un petit comité parce que la foule ce n'était pas leur forts à tous les deux....

Il se souvient encore de ce qu'il avait ressentit quand il a entendu le son de sa voix pour la dernière fois. "Je suis désolée, je ne peux pas". Et plus un mot. Elle avait raccroché, elle avait disparue sans laissé de trace. Comme ça. Il s'était sentit trahis, abandonné, il avait longtemps été en colère contre elle, mais finalement, c'est contre lui même qu'il était en colère. Il s'était remit en question maintes et maintes fois. Il s'était demandé pourquoi elle était partie , après tout, il y'avait forcement une raison pour partir le jour de son mariage. Il y'avait forcement une raison valable pour avoir abandonné un homme qui l'aimait plus que la vie elle même, plus que quiconque. Non ?

Mais alors c'était quoi cette raison ? Pendant trois ans, il avait cherché à comprendre ce qui avait pu se passer, ce qui s'était déroulé dans la tête de sa fiancée pour en arriver là. Avait-il fait quelque chose de mal ? Avait-elle paniquée à l'idée de s'engager ? Est-ce que c'était parce qu'il commençait à parler d'enfant ? Au bout de 7 ans, commencer à en parler après tout, c'était presque normal. 7 ans ensemble, 7 ans à partager la vie de l'autre. 7 ANS à la voir tous les jours, lui parler tous les jours, la prendre dans ses bras.... Et il n'avait rien remarqué. Alors oui, il était terriblement en colère contre lui même. Il aurait dû, il aurait dû savoir, il aurait dû remarquer quelque chose.

Il arrivait à peine à respirer, son regard ne se détachait pas de cette brune qu'il connaissait tant. Cette même femme qui avait partager sa vie, cette même femme qui lui avait brisé le coeur, cette même femme qui avait disparue durant trois longues années.... Etait de nouveau là, devant ses yeux. Comme une revenante. Il peinait à prononcer son nom, tant il était difficile d'admettre qu'elle était réellement là après tout ce temps. Elle s'avançait finalement, jusque ses côtés, ne lui adressant aucun contact visuel. Il n'écoutait même pas ce qu'elle disait, le bruit devenait sourd, les mots s'entremêlaient, et il n'arrivait pas à détacher son regard d'elle.

Les yeux rouges, la voix tremblante, elle posait finalement son regard sur lui. Ca devait être aussi dur pour l'un que pour l'autre.

- Suis moi..s'il te plait..

Il avait envie de s'offusquer, de lui dire que NON, il ne la suivrait pas, qu'il était en colère, lui demander pourquoi.... Mais pour comprendre pourquoi, il savait qu'il devrait se déplacer, l'écouter. L'écouter..... Ca semblait si dur à présent d'entendre sa voix, lui qui en avait tant rêver durant des mois, des années,... Il s'excusa rapidement auprès de Katie pour le verre brisé, et suivait Lilly, les yeux écarquillés. Il poussait la porte de derrière, rejoignant la jeune femme, qui n'eut pas le temps d'en placer une. A peine la porte s'était elle refermé, que les larmes aux yeux et la voix aussi tremblante que celle de la jolie brune, il s'écriait;

-Trois ans, TROIS ANS ! Trois ans à me demandé où tu étais, ce qui t'étais arrivé ! Trois ans à redouté qu'on ne m'appelle pour me dire qu'on avait retrouvé ton cadavre à l'autre bout du pays ! Mais où est-ce que tu étais putain ?!

Il laissait une larme s'échapper, larme qu'il bannissait immédiatement de son visage devenu froid et crispé. Il reprit sa respiration, prenant ses distances avec elle, comme s'il avait peur d'être tenté de la reprendre dans ses bras bien que tout son être lui criait qu'il ne devait pas. Tout son corps, son âme, son être était furieux contre elle. Ce n'était plus de la tristesse et de l'inquiétude. Maintenant qu'il l'avait en face de lui, maintenant qu'il savait où elle était, et qu'elle allait bien, c'était toute la colère et la rage qu'il avait réprimé durant trois ans qui refaisait surface.

-J'ai besoin de comprendre Lilly, tu me dois bien ça. Dis moi ce qu'il s'est passé ? Pourquoi t'es partie, où t'étais tout ce temps ?
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Je sais très bien ce qu'il doit se dire, se poser comme question. Qu'est ce qui a poussé mon geste, pourquoi j'ai fuis comme une lâche. Je pince doucement mes lèvres et je n'ai pas le temps de placer ne serais-ce qu'un mot que je vois la différence d'expression sur son visage. Le choc n'est plus là, non. Ses yeux étaient aussi larmoyants que les miens et sa voix tout aussi tremblante avant qu'il ne s'écrit.

-Trois ans, TROIS ANS ! Trois ans à me demandé où tu étais, ce qui t'étais arrivé ! Trois ans à redouté qu'on ne m'appelle pour me dire qu'on avait retrouvé ton cadavre à l'autre bout du pays ! Mais où est-ce que tu étais putain ?!

Et je m'attendais à toutes ses questions. Je sais que j'ai du lui causer une certaine inquiétude, une tristesse et tellement de sentiment. De la colère... Je fixais son visage, retenant la montagne de sentiment qui prenait une totale possession de mon corps. Pleurer, hurler, le supplier... Je ne sais pas. Je frottais doucement mon visage, cherchant les mots les plus adaptés. J'étais en prison, comment voulais-tu que je te prévienne, au final ? Je n'ai pas le privilège d'avoir un portable ou même de pouvoir sortir et je pense que mourir aurait été bien plus intéressant que passer trois ans à se demander si on ne se fait pas violer en sortant de la douche.. Plus d'une fois, c'est arrivée et aller savoir pourquoi je ne peux pas dormir quand il fait noir...

-J'ai besoin de comprendre Lilly, tu me dois bien ça. Dis moi ce qu'il s'est passé ? Pourquoi t'es partie, où t'étais tout ce temps ?

Mais si je lui dis que j'étais en prison, il va se demander pourquoi, comment. Et il va aussi m'en vouloir pour ne pas lui avoir parlé de ce qu'il s'est passé. Après tout, j'allais le rejoindre quand ce flic est arrivé....
J'aurais dû lui en parler, lui dire ce qui s'est passé. Il aurait pu m'aider, j'en suis sûr mais j'ai choisi de me taire et, au final, ça n'a pas réellement aidé.
Je pince lentement mes lippes, ma lèvre inférieure tremblant légèrement.
Je lève mon visage vers le haut, prenant une profonde inspiration avant de murmurer.

- En prison, j'étais en prison..

Avais-je marmonné. Voilà où j'étais pendant trois ans. Dans une cellule avec trois autres femmes qui me faisaient autant flippé que les gardiens. Du moindre regard qui passe sur moi, habillé ou non.
Je n'osais même pas le regarder, mes yeux étaient rivés sur mes chaussures. Elles semblaient être plus qu'intéressantes alors qu'Ethan l'était tout autant.
Mais avant qu'il ne dit quoi que ce soit, je décide de parler à nouveau.

- M-mais c'est p-pas ce que tu c-crois...Ah..

Je me met à grogner avant de prendre une profonde inspiration. Je hais quand les bégaiements dû à la nervosité ou à l’affluence d'émotion se font venir. Je tente alors de me calmer, de respirer calmement mais je me dis que c'est bien plus compliqué.

- Tu te rappelles quand j'étais en retard... je devais fermer le bar et j'ai eu un problème. Je t'en ai pas parlé parce que j'avais trop peur que. E-En fait, un flic est arrivée et a essayé d-de... Pour me défendre, j-j'ai pris la première chose que j-j'ai vu et j'ai frappé... Et le jour où je devais te rejoindre, j'avais peur et quand j'ai vu que les policiers tentaient d'entrée à-à la maison. J'étais en p-prison p-pendant trois ans... J-Je suis sorti il y a quelques m-mois...

Je pinçais mes lèvres, mes yeux retrouvant rapidement leurs humidités avant que les larmes ne glissent sur mes joues. Je me décollais de la porte, n'osant même pas le regarder en face. Je marchais à coté de lui avant de lever les yeux vers lui.

- Je p-préférais que t-tu penses que j-je fuyais p-plutôt que t-tu me prennes p-pour quelqu'un q-que je n-n'étais pas.

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Tellement d'émotion en même temps, tellement de ressentit à ne savoir qu'ne faire. Il ne savait même plus comment réagir, quoi dire, quoi faire. Il était totalement perdu entre cette colère incontestable, le soulagement de la savoir en vie, et cette tristesse quant à cet abandon. Totalement perdu dans ce qu'il ressentait à ce moment précis, il préférait se taire, l'écoutant parler, écoutant la raison qui l'avait poussé à l'abandonner dans ce qui était censé être le plus beau jour de leurs vies. Elle avait les larmes aux yeux, elle bégaillait ... Ce même bégaiement qui avec fait craquer Ethan autrefois. Ca faisait ça quand elle était nerveuse, quand elle paniquait même parfois.

Là, on pouvait bien comprendre pourquoi elle était dans cet état. Mais après tout, ce n'était pas à elle d'être aussi mal, mais à lui ! C'est lui qu'elle a abandonné, lui qu'elle a laissé tomber pour partir on ne sait où ! Ethan s'était imaginé qu'elle l'avait trompé, et qu'elle était partie à l'autre bout du pays avec un parfait inconnu, pour faire un road trip en amoureux ou que sais-je ! Il avait même imaginé qu'elle avait eu peur, qu'elle s'était enfuie et qu'elle était morte dans un accident de voiture/avion/moto.... Peu importe, mais qu'elle ne reviendrait jamais.

Jamais dans tous ces scénario improbables elle ne revenait. Jamais il n'avait même pensé la revoir. Il commençait tout juste à tourner la page et elle revenait, comme ça ? Il n'attendait qu'une chose; Des explications. Il en avait le droit, il avait le droit de comprendre, il avait le droit à la vérité ! Non ? Alors il restait planté là, face à elle, criant comme pas permis pour exprimer toute la colère qu'il avait enfoui ces trois dernière années. Toute cette tristesse, cette déception, cette rage, tout pouvait se sentir dans cette voix qui se faisait tremblante. Non, hors de question de craquer. Un larme, pas deux. Il se refusait de se montrer faible, il refusait d'avouer qu'elle lui avait manqué au fond, parce qu'il était plus qu'en colère contre elle.

- En prison, j'étais en prison..

Son coeur ratait un battement. Il s'arrêtait net dans son délire, son esprit était embrumé, encore plus je veux dire. En prison ? Elle relevait finalement la tête à ces mots, et il observait plus attentivement la femme qu'il avait tant aimé.... Cette femme, il ne la retrouvait pas. Elle semblait meurtrie, détruite quelque part. Ses yeux brumés, son regard presque absent, comme si elle ne voulait pas être là. Bien sûr qu'elle aurait sûrement préféré ne pas la voir, mais ... C'était comme si elle ne voulait plus rien, comme si elle n'attendait plus rien de la vie. Elle avait maigrit, horriblement.... Il avait beaucoup de mal à croire qu'elle soit aller en prison, il devait l'avouer, mais en la regardant de plus près, il se rendait surtout compte de toute cette souffrance qu'elle avait dû subir, peu importe ce qu'il s'était passé durant ces trois ans, elle n'avait pas eu la vie facile.

-...Tu.... Quoi ?!


- M-mais c'est p-pas ce que tu c-crois...Ah..


Elle reprit son calme, respirant profondément avant de terminer;

- Tu te rappelles quand j'étais en retard... je devais fermer le bar et j'ai eu un problème. Je t'en ai pas parlé parce que j'avais trop peur que. E-En fait, un flic est arrivée et a essayé d-de... Pour me défendre, j-j'ai pris la première chose que j-j'ai vu et j'ai frappé... Et le jour où je devais te rejoindre, j'avais peur et quand j'ai vu que les policiers tentaient d'entrée à-à la maison. J'étais en p-prison p-pendant trois ans... J-Je suis sorti il y a quelques m-mois...

Quelques....MOIS ? Elle était revenue depuis un moment et elle n'avait pas reprit contact avec lui ?! Si ça se trouve, elle ne l'aurait jamais fait ! Alors elle comptait juste reprendre sa vie comme si rien de tout ça n'était arrivé ?! Oh, wait...

-Tu.... Tu as tué ce flic ?

Ce jour là, il s'en souvenait parfaitement. Elle était restée tard, elle était rentrée très tard, et surtout, elle refusait de parler de sa journée. Quelque chose s'était passé, mais elle souriait faussement, comme si rien n'avait d'importance. Il l'avait senti, que tout ça n'était qu'une mascarade, qu'il devait y avoir quelque chose.... Mais elle lui avait demandé de ne pas cherché plus loin, et bêtement, il a respecté ce choix. Il aurait dû insister, lui parler, la calmer, la rassurer....

-Tu aurais dû me le dire ! Tu aurais dû me dire où tu étais plutôt que de me dire que tu étais désolée. J'aurais pu t'aider, j'aurais trouvé une solution ! Je....

Il soupirait, s'asseyant sur un cajot en bois qui traînait là. Ca faisait un peu trop d'informations en même temps pour une seule journée là. Il reprenait sa respiration, son coeur battant maintenant à un rythme plus régulier. Il relevait la tête vers son interlocutrice.

- Je p-préférais que t-tu penses que j-je fuyais p-plutôt que t-tu me prennes p-pour quelqu'un q-que je n-n'étais pas.

Il riait nerveusement, comme il le fait toujours dans les moments où il ne faudrait pas. C'était aussi incontrôlable que les bégaiement de Lilly. Il se relevait finalement, s'approchant de Lilly pour n'en être qu'à quelques centimètres. Il s'autorisait à être aussi proche d'elle qu'il ne l'avait été autrefois, admettant son retour quelque part.

-Tu préférais que je te déteste plutôt que de me dire la vérité ? Tu préférais croupir en tôle plutôt que de me laisser t'aider ? Et tu as préféré me mentir en pensant que je te tournerais le dos ? Que je te haïrais pour ce que tu as fais ? Que je ne tenterais pas tout ce qui était en mon possible pour te sortir de là ?! Tu me connais si mal que ça Lilly ?

Il baissait le regard, retenant une larme qui n'hésiterait pas bientôt à couler. Ses yeux se posèrent sur un objet qu'il connaissait bien, une bague. SA bague. Celle qu'il avait offerte à la femme qu'il avait aimé. Celle dont il s'était servit pour la demander en mariage. Elle était là, autour de son cou, trônant comme un souvenir qu'elle ne quittait pas.

-Tu..... Tu l'as gardé ?

Un peu surprit de sa décision, il plongeait désormais son regard dans celui de la petite brune. Il n'arrivait pas à reconnaître la femme qui avait partagé sa vie pour autant....
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Lilly & Ethan

Don't hate me, please


A peine avais-je avoué où j'étais qu'il ne semblait pas réellement y croire. Mais c'était simple à vérifier. Un coup d'oeil sur mon casier judiciaire et il le verrait. Mais quand il a commencé à me détaillé, j'avais l'impression de vouloir m'échapper ou me réfugier dans un trou de souris. Je ne suis pas bien à voir. Je sais que je dois me remettre à manger et que je dois faire un travail sur moi-même pour redevenir normal. C'est ça, normal. Et je ne le suis plus maintenant.
La raison pour laquelle j'avais décidé de ne pas reprendre contact avec lui avait été le jour même de ma sortie. Quand je suis arrivé à la chambre d'hotel avec le peu d'objet que j'avais. J'avais mon téléphone, prête à composer son numéro mais quand j'ai levé les yeux vers mon reflet, je n'ai rien vu d'attrayant. Plus rien. Un peu comme si en trois ans, j'avais perdu tout ce que j'appréciais le plus chez moi.

-Tu.... Tu as tué ce flic ?

Ce n'était pas prévu, au départ. Je n'avais même pas réfléchi sur le moment. Je m'étais laisser guider par mes instincts et, au final, j'ai bien du frapper une quinzaine de moi jusqu'à ce qu'il ne bouge plus du tout. Jusqu'à ce que son corps inerte ne cesse de bouger. Étrangement, je me suis haïs à un point inimaginable ce soir là. Quand je suis rentrée à la maison, j'étais totalement absente. Et Ethan, il me connait tellement bien qu'il avait rapidement remarqué mais j'avais essuyer ses questions, prétextant juste de la fatigue. Je me voyais mal lui donner la raison, encore aujourd'hui.

-Tu aurais dû me le dire ! Tu aurais dû me dire où tu étais plutôt que de me dire que tu étais désolée. J'aurais pu t'aider, j'aurais trouvé une solution ! Je....

C'était simple à dire.. J'aurais trouvé une solution. Oui, c'est bien à dire comme ça mais si même les flics ne me croyaient pas, qu'est ce qu'il aurait pu faire de plus ? Rien et je ne voulais pas qu'il soit mêlé à tout ça. C'était mon problème, mes actes..
Je venais passer mes mains sur mes joues, retirant l'humidité qui s'y trouvait.

- P-personne ne m'a cru. Je suis r-resté des heures au p-poste. Ils m'ont d-dit que j'avais c-cherché les avances et q-que j'avais fais ça en s-sachant très bien ce que je faisais. Je voulais juste qu'il me lâche, rien d'autre.

J'avais avoué que je préférais nettement qu'il me voit comme une lâche qui l'abandonne le jour du mariage plutôt qu'il ne pense comme les autres, que je tue les gens sans la moindre once de compassion. Alors que non. Je n'étais pas comme ça et quand il se mit à rire nerveusement, je n'ai pas pu empêcher un léger sourire de passer rapidement mon visage.
C'était habituelle chez lui et, mine de rien, ça me faisait du bien de revoir ça. Mes yeux le suivent, le regard revenir en face de moi. Bien plus proche qu'au départ cette fois et je fais un effort sur-humain pour ne pas réclamer une étreinte de sa part. Dieu ce que j'en aurais besoin en ce moment. Machinalement, les doigts de ma main gauche vinrent s'enrouler autour de l'année présent autour de mon cou. C'était apaisant.

-Tu préférais que je te déteste plutôt que de me dire la vérité ? Tu préférais croupir en tôle plutôt que de me laisser t'aider ? Et tu as préféré me mentir en pensant que je te tournerais le dos ? Que je te haïrais pour ce que tu as fais ? Que je ne tenterais pas tout ce qui était en mon possible pour te sortir de là ?! Tu me connais si mal que ça Lilly ?

Maintenant qu'il me disait tout ça, je me rendais compte de mon idiotie. Oui, c'était stupide mais sur le moment, c'était la chose la mieux à faire pour lui de mon point de vue. Sa famille était déjà opposé au mariage alors savoir qu'il allait épousé une personne qui risquait d'aller en prison n'allait pas arranger les choses.
Et plus j'entends, plus j'avais envie de fondre en larme et de laisser tout exploser, tout ce que je contenais depuis tant de temps.

- J-Je sais que c-c'est stupide... m-Mais sur le coup, j-je pensais q-que c'était le m-mieux à faire.. N-Non, je t-te connais b-bien m-mais.. Je sais pas. J-J'ai pas r-réfléchi s-sur le coup..

Impossible à réfléchir avec une dizaine de policier qui tambourine à l'entrée. Je suis même surprise qu'il n'est pas entendu les coups contre la porte lorsque je l'ai appelé.
Je lâchais l'anneau et joignait mes mains au niveau de mes cuisses alors que je levais les yeux vers lui. Je ne savais pas quoi dire de plus. Et pourtant, j'avais eu le temps d'y réfléchir, de trouver la tournure des choses mais impossible d'être bien à cet instant précis. Je me sens presque sale.

-Tu..... Tu l'as gardé ?

Quand je vois où ses yeux sont, je les baisse à mon tour. Il parle de l'alliance mais je me vois mal ne pas la garder. Elle est à moi, m'appartient, m'aide encore à ne pas non plus me laisser croupir dans l'appartement. C'est un peu comme une perche pour sortir la tête de l'eau.
Je lève les yeux vers lui, étrangement, c'est un sourire qui se dessine sur mon visage, illuminant légèrement celui-ci.

- Pourquoi j-je l'aurais pas g-gardé... E-Elle est à moi et p-peu importe ce qui se passe, e-elle ne bougera p-pas de là. J-je peux pas la laisser a-autre part, je ne veux pas. Je suis désolé.. Pour tout.. J-Je te demande p-pas de me pardonner, c-c'est pas possible mais je suis d-désolé, je voulais pas t-te faire autant de m-mal.

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Elle le connaissait si mal que ça pour penser ça de lui ? Pour penser qu'il lui tournerait le dos ? Qu'il la haïrait et ne serait pas là pour elle ? Il l'aimait tant, il était fou d'elle, il aurait fait n'importe quoi pour elle, pour son bonheur. Et lui, lui il l'aurait cru sur parole. Il aurait tout tenté pour la sortir de là, et si rien n'avait marché, il serait venu autant que possible, il l'aurait attendu, il ne l'aurait jamais laissé tombé. Mais elle.... Elle l'avait écarté de sa vie.... Elle l'avait délibérément effacé de sa vie, écarté à jamais, sans aucun remord. Elle ne l'avait pas appelé quand elle était sortie, et ça faisait déjà des mois qu'elle était de retour !

Des mois ! Des mois qu'ils auraient pu passer ensemble ! Des mois qu'il aurait pu avoir ses explications ! Des mois qu'ils étaient dans la même ville sans le savoir ! Des mois qu'ils auraient très pu se croiser au détour d'une rue, qui sait ? Mais des mois où elle l'a totalement ignoré. Et puis.... Elle avait sûrement eu le droit à au moins un appel là bas, non ? Alors pourquoi elle ne l'a pas appelé lui ?! Pourquoi sa famille ne l'a pas contacté pour lui dire que sa fiancée était en prison ? Qu'elle avait besoin de lui, là, tout de suite !

Pourquoi préféré que l'homme de votre vie vous déteste et tourne la page plutôt que d'essayer d'obtenir de l'aide ? Ethan aurait donné n'importe quoi à une époque pour la retrouver. Il avait d'ailleurs essayé de la retrouver, contacter ses amis, sa famille, Katie.... Personne ne pouvait, ou peut être ne voulait, lui dire où elle était passée. Personne n'était capable d'expliquer ce qui avait bien pu lui arriver, et aujourd'hui, même elle ne semblait pas y arriver.

Même elle ne semblait pas bien comprendre ce qu'il s'était passé. Ces flic avaient débarqué chez eux ? Et dire qu'ils hésitaient à partir ensemble au mariage.... Mais non, au lieu de ça Ethan avait proposé de passé leur dernière nuit séparément. Il n'était pas superstitieux, mais c'était juste;.... Pour la forme. Alors ils avaient dormi chacun de leur côté, et devaient se retrouver là bas, à l'église. Il se souvient encore du regard de Leanne quand elle à apprit que Lilly ne viendrait pas, il se souvient encore de sa douleur à lui. Et elle... Elle avait toujours été là pour lui. Elle l'avait toujours soutenu....

Cette proximité, cette relation qu'ils avaient liés.... Tout partait de là. De ce jour là, de cet abandon, de cette déception, cette colère, cette tristesse que Leanne avait su canaliser. Il n'y avait que deux femmes qui avait su canaliser Ethan, et la première était de nouveau là, en face de lui. Il en avait rêver, des milliers de fois, et maintenant qu'elle se tenait là, debout devant lui, il n'était plus sûr de le vouloir. Il n'était plus sûr de vouloir la revoir, d'oublier ce qu'elle lui avait fait. Pas de sa faute ? Si, dans un sens il ne pouvait pas lui pardonner. Elle aurait eu une centaine d'occasion de l'appeler, de lui dire ce qu'il se passait, de demander de l'aide.... Et elle ne l'avait pas fait, c'était tout aussi grave à ses yeux.

- P-personne ne m'a cru. Je suis r-resté des heures au p-poste. Ils m'ont d-dit que j'avais c-cherché les avances et q-que j'avais fais ça en s-sachant très bien ce que je faisais. Je voulais juste qu'il me lâche, rien d'autre.

Le regard d'Ethan se faisait plus froid encore, mais ce n'était pas contre Lilly...

-Il...Il a essayé de te violer, c'est ça ? Il se radoucit légèrement, soupirant légèrement. Tu aurais dû me le dire ! Tu aurais dû me dire ce qu'il s'était passé ce jour là ! J'aurais pu t'aider, te couvrir, j'en sais rien ! On aurait pas été trop de deux à essayé de leur expliquer ce qu'il s'était passé si tu avais su me faire confiance !

Il était désormais tout près d'elle, à lui demander si elle le connaissait si mal pour penser qu'il n'aurait pas su la soutenir. Il aurait fait n'importe quoi pour elle, elle aurait dû le savoir...

- J-Je sais que c-c'est stupide... m-Mais sur le coup, j-je pensais q-que c'était le m-mieux à faire.. N-Non, je t-te connais b-bien m-mais.. Je sais pas. J-J'ai pas r-réfléchi s-sur le coup..

-On allait se marier Lilly ! Tu aurais dû.... Je pensais que tu avais confiance en moi, qu'il n'y avait pas de secret entre nous. Mais t'en fais pas, le jour où tu as disparue, j'ai bien compris que j'avais eu tord sur ce coup là....

Son regard se posa sur la bague de Lilly, sa bague de fiançailles. Pourquoi ça faisait si mal de la revoir. Elle l'avait encore, dans un sens c'était apaisant, ça signifiait qu'elle ne l'avait oublié, mais d'un autre côté, c'était le souvenir de ce mariage qui n'avait eu lieu, de cet amour et de son coeur qu'elle a brisé sans préavis.

- Pourquoi j-je l'aurais pas g-gardé... E-Elle est à moi et p-peu importe ce qui se passe, e-elle ne bougera p-pas de là. J-je peux pas la laisser a-autre part, je ne veux pas. Je suis désolé.. Pour tout.. J-Je te demande p-pas de me pardonner, c-c'est pas possible mais je suis d-désolé, je voulais pas t-te faire autant de m-mal.

Il reculait de quelques pas baissant la tête et essayant de retenir son chagrin, en vain. Quelques gouttes vinrent perler ses joues, il ne les effaçait plus, tant pis. Il avait la rage au ventre, il était en colère, il était triste... C'était égoïste, mais peu importe ce qu'elle avait vécu, elle devait se rendre compte de ce que lui avait vécu.

-Mal ? Tu crois que j'ai juste mal ?.... J'aurais fais n'importe quoi pour toi. N IMPORTE QUOI. J'aurais même le meurtre de ce flic sur le dos si ça avait été pour toi. Je t'aimais Lilly. Comme j'ai jamais aimé, et je t'ai fais confiance. Comment tu me l'as rendu ? En m'écartant de ta vie, en brisant cette confiance, en n’empêchant moi, ton fiancé, de t'aider. En ne donnant aucune nouvelle pendant trois longues années. En me faisant croire que tu t'étais barrée avec je ne sais qui à l'autre bout de pays, que tu ne m'aimais pas, que je n'étais pas assez bien pour toi. En anéantissant nos projet, en brisant mon coeur. Et même depuis ton retour tu n'as pas pensé une seconde à me joindre, à me dire que tu allais bien.... Qu'est-ce qu'il se serait passé si je n'étais jamais venu ici ?!

Il essuya ses larmes, riant de nouveau très nerveusement et essayant de calmer les battements de son coeur qui venaient de s'accélérer.

-Alors non. Tu ne m'a pas simplement fais du mal Lilly. Tu m'a détruit. Je vivais plus, je dormais plus, je mangeais quasiment plus. J'ai tout envoyé valser, je voulais partir, me barrer moi aussi, comme un lâche. Ne plus devoir affronter la ville, l'appartement sans toi. Je voyais plus personne et si Leanne n'avait pas été dans ma vie j'en aurais fais des conneries.... J'étais totalement détruit parce que tu m'avais abandonné Lilly.... Ca aurait été trop facile de simplement "avoir mal".
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Même moi, je ne savais pas pourquoi j'avais fini par choisir ça. C'est vrai que tout aurait été bien plus simple si je lui avais parlé mais même si je tentais de m'expliquer encore et encore, il ne pourrait pas comprendre pourquoi mon choix avait été fait de cette manière et pas d'une autre.

- On allait se marier Lilly ! Tu aurais dû.... Je pensais que tu avais confiance en moi, qu'il n'y avait pas de secret entre nous. Mais t'en fais pas, le jour où tu as disparue, j'ai bien compris que j'avais eu tord sur ce coup là....

Qu'il avait eu tort. J'ignore s'il parle du fait de me demander en mariage ou de penser que je lui faisais confiance. Mais c'était vrai. Je n'avais pas de secret pour lui, une totale confiance. Ca fait tellement de temps que l'on se connaissait tout les deux que je n'hésitais pas à tout lui dire mais j'avais bien trop peur ce jour là. C'était la seule chose qui m'avait traversé l'esprit. Se taire et laisser aller les choses.
Je n'avais rien ajouté sauf lorsqu'il m'avait demandé implicitement pourquoi j'avais gardé la bague. Après tout, j'aurais pu la jeter mais ce n'était pas du tout ce que j'avais voulu faire.
J'avais alors expliqué que je ne voulais pas du tout la jeter, que je la garderais peu importe ce qui se passe chez moi. Et je m'étais excusé, de lui avoir fait mal mais j'avais mal choisi mes mots. Je n'étais pas stupide, je savais très bien que c'était plus qu'un simple mal.
Mes yeux le fixaient alors qu'il reculait et j'avais même remarqué l'humidité de ses joues. La tempête n'était pas encore arrivé. Ce n'était que le début, je savais que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne hurle, ne me dise exactement ce que je lui ai fait subir.

-Mal ? Tu crois que j'ai juste mal ?.... J'aurais fais n'importe quoi pour toi. N IMPORTE QUOI. J'aurais même le meurtre de ce flic sur le dos si ça avait été pour toi. Je t'aimais Lilly. Comme j'ai jamais aimé, et je t'ai fais confiance. Comment tu me l'as rendu ? En m'écartant de ta vie, en brisant cette confiance, en n’empêchant moi, ton fiancé, de t'aider. En ne donnant aucune nouvelle pendant trois longues années. En me faisant croire que tu t'étais barrée avec je ne sais qui à l'autre bout de pays, que tu ne m'aimais pas, que je n'étais pas assez bien pour toi. En anéantissant nos projet, en brisant mon coeur. Et même depuis ton retour tu n'as pas pensé une seconde à me joindre, à me dire que tu allais bien.... Qu'est-ce qu'il se serait passé si je n'étais jamais venu ici ?!

A lui dire que j'allais bien. Parce qu'il pense réellement que je vais bien ? A ma sortie de prison, je n'étais pas bien et encore aujourd'hui, après plusieurs mois, ça n'allait pas mieux. Et j'avais voulu l'appeler mais j'avais refusé en me voyant comme ça. Je ferme les yeux, lui laissant le loisir de mettre à plat tout ce qu'il avait ressenti. Après tout, il en avait aussi besoin. Les nombreuses questions qu'il se posait avaient besoin de réponse.

-Alors non. Tu ne m'a pas simplement fais du mal Lilly. Tu m'a détruit. Je vivais plus, je dormais plus, je mangeais quasiment plus. J'ai tout envoyé valser, je voulais partir, me barrer moi aussi, comme un lâche. Ne plus devoir affronter la ville, l'appartement sans toi. Je voyais plus personne et si Leanne n'avait pas été dans ma vie j'en aurais fais des conneries.... J'étais totalement détruit parce que tu m'avais abandonné Lilly.... Ca aurait été trop facile de simplement "avoir mal".

Je ferme les yeux, laissant l'arrière de mon crâne venir se poser contre le mur. Et le fait qu'il me parle de Leanne ne me fait ni chaud ni froid. J'ai toujours été un peu jalouse mais je ne suis pas en droit de faire le moindre commentaire. Je suis partie, j'ai décidé de mon plein gré de ne pas lui en parler. De ce fait, s'il a refait sa vie, je me vois mal dire quelque chose. Non, je ne peux pas.
Je prends une profonde inspiration. Pourquoi ? Parce que je veux lui répondre, lui dire qu'il n'a pas été le seul à souffrir autant.
J'ouvre finalement les yeux et me détache de la porte.

- Pour te dire que j'allais bien ?! Bon dieu ! Ethan ! Regarde moi ! Est-ce que tu crois que je vais bien ?! Tu me connais ! Par coeur ! Tu me vois comment là ?! Quand je suis sortie, j'ai voulu t'appeler ! Mais quand j'ai vu ce que j'étais devenu, j'ai pas pu ! Tu veux que je te dise quoi ?! J'ai autant souffert que toi ! A me demander tout les jours si j'ai fait le bon choix ! De savoir a quel point tu me haïssais ! Tu crois que passer trois ans sans toi, ça a été aussi facile pour moi ?! Je sais a quel point tu m'as détesté, hais, a quel point tu as souffert puis je me suis autant hais que toi !
Regarde moi ! Là ! Et ose me dire que je vais bien !


Ma voix s'élève dans la ruelle, craque par moment. Je comprends très bien ce qu'il ressent mais à l'entendre, on dirait qu'il a été le seul à souffrir. Un peu comme si, de mon coté, j'avais été heureuse de partir comme ça. Non, pas du tout. Je prends une profonde respiration.

- Tu sais ce qu'on fait subir aux gens là-bas ?! Hein ! Est-ce que tu sais ce que j'ai subis aussi ! J'y suis pas aller par plaisir ! Tu sais combien de gardien et de détenu m'ont fait souffrir ! C'est à celui qui violera le plus de personne dans cette putain de prison ! Alors non ! Ethan ! Je ne vais pas bien ! J'ai peur ! J'ai peur de sortir quand il fait noir ! J'ai peur dès que je me retrouve enfermé quelques part ! J'ai l'impression de ne plus vivre normalement !

Je décide de m'asseoir contre la porte, décidant de reprendre ma respiration, cesser de lui hurler dessus comme si c'était de sa faute. Mes paumes viennent frotter lentement mon visage alors que je lève les yeux vers lui, décidant de baisser la voix.

- Ethan... je me hais a-autant que toi, je suis désolé. Je ne sais pas c-combien de fois je d-devrais te le dire, ni ce que j-je dois faire pour que tu p-puisses me pardonner. Mais je t'en s-supplie ! Ne pense p-pas que tu sois le s-seul à souffrir de ce que j'ai fais. Je t'ai dd-étruis mais je ne suis pas m-mieux non plus..

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Sur l'instant, il devait horriblement égoïste. Oui, il avait souffert, mais elle.... Elle avait une mort sur la conscience, et trois ans de prison derrière elle. Il n'avait rien à dire. Oui, il était blessé, terriblement blessé, mais lui avait passé trois ans en liberté, libre de touts mouvements, de toute réaction. Mais pour lui, ça avait été un enfer. Le fait même de ne pas savoir ce qui lui était arrivé était une véritable torture. Devoir se réveiller chaque matins sans elle après 7 ans, c'était tellement dur à supporter. Alors, ce n'était peut être pas grand chose par rapport à ce qu'elle avait vécu, mais il n'avait pas connu pire. Même la mort de sa père avait été moins douloureuse, parce qu'il le savait malade, parce qu'il sentait les choses arrivées, parce qu'il avait eu le temps de lui dire au revoir, parce qu'il savait qu'au moins il ne souffrait plus.

Mais Lilly, elle avait simplement disparue. Du jour au lendemain. Pouf. Il s'était sentit tellement coupable. Se persuadant que c'était de sa faute, qu'il n'y avait pas d'autre explications, que c'était forcement parce qu'il avait déconné, parce qu'il n'était pas quelqu'un de bien, qu'elle méritait mieux. Qu'il n'avait pas été à la hauteur. C'était la seule femme qu'il ai vraiment connu, la seule qu'il avait réellement aimé. Elle l'avait tellement changé. Comment avait-elle pu tomber amoureuse d'une loque comme lui à cette époque ? Lui qui passait son temps à sortir, à boire, à fumer tout et n'importe quoi, se mettre dans des états pas possible et finir habillé sous la douche pour se réveiller parce qu'il ne tenait pas debout. Lui qui n'avait aucune limite, qui se foutait du monde, de la vie, lui qui était tellement en colère contre tout et tout le monde.

Comment avait-elle pu tomber amoureuse d'un mec comme ça ? Et pourtant.... Elle l'avait profondément changé. C'est elle qui l'a fait décroché, qui l'a assagit, qui lui a prouvé que la vie valait la peine d'être vécue, qu'être en colère ne l'aiderait pas et que son autodestruction devait s'arrêter là. Il avait tout lâché pour elle, par amour. Il était devenu quelqu'un d'autre, et tout ce qu'elle lui avait prit, tout ce qui l'avait aidé toutes ces années, c'était comme si elle reprenait tout en partant. C'est le sentiment qu'il avait eu. Il s'était senti rejeter, et avait eu l'impression de se retrouver 7 ans en arrière, la même colère, la même haine contre le monde entier, la même envie de tout détruire. Elise et Leanne l'avait aidé à ne pas retomber dans l'autodestruction, à se remettre de la perte de Lilly. Mais ce n'était pas si facile d'avancer.... Pas sans elle.

Mais encore une fois, par rapport à elle, ce n'était qu'un moindre mal. Et elle n'hésitait pas à lui expliquer ce qu'ELLE avait vécu, lui prouver qu'il n'avait pas été tout seul dans le noir.

- Pour te dire que j'allais bien ?! Bon dieu ! Ethan ! Regarde moi ! Est-ce que tu crois que je vais bien ?! Tu me connais ! Par coeur ! Tu me vois comment là ?! Quand je suis sortie, j'ai voulu t'appeler ! Mais quand j'ai vu ce que j'étais devenu, j'ai pas pu ! Tu veux que je te dise quoi ?! J'ai autant souffert que toi ! A me demander tout les jours si j'ai fait le bon choix ! De savoir a quel point tu me haïssais ! Tu crois que passer trois ans sans toi, ça a été aussi facile pour moi ?! Je sais a quel point tu m'as détesté, hais, a quel point tu as souffert puis je me suis autant hais que toi !
Regarde moi ! Là ! Et ose me dire que je vais bien !


Il le savait déjà, il avait déjà vu que rien n'allait, qu'elle n'était plus la femme qu'il avait connu. Un part d'elle même avait disparue. Elle était pâle, maigre, elle semblait avoir peur de tout et de tout le monde. Sa voix était tremblante et ses mots déchiraient un peu plus le coeur d'Ethan qui se rendait peu à peu compte du calvaire qu'elle avait subi.

- Tu sais ce qu'on fait subir aux gens là-bas ?! Hein ! Est-ce que tu sais ce que j'ai subis aussi ! J'y suis pas aller par plaisir ! Tu sais combien de gardien et de détenu m'ont fait souffrir ! C'est à celui qui violera le plus de personne dans cette putain de prison ! Alors non ! Ethan ! Je ne vais pas bien ! J'ai peur ! J'ai peur de sortir quand il fait noir ! J'ai peur dès que je me retrouve enfermé quelques part ! J'ai l'impression de ne plus vivre normalement !

Il baissait les yeux, laissant une dernière larme couler le long de sa joue et se rasseyait de nouveau, dos au mur, sur le cajot qui traînait là.

- Ethan... je me hais a-autant que toi, je suis désolé. Je ne sais pas c-combien de fois je d-devrais te le dire, ni ce que j-je dois faire pour que tu p-puisses me pardonner. Mais je t'en s-supplie ! Ne pense p-pas que tu sois le s-seul à souffrir de ce que j'ai fais. Je t'ai dd-étruis mais je ne suis pas m-mieux non plus..

Il relevait finalement la tête, le visage légèrement plus doux.

-Rien. Il n'y a rien que tu puisse faire pour que je te pardonne. Tu as dû vivre un enfer, je te l'accorde, et j'en suis désolé.... Mais tu aurais pu ne pas être seule à le vivre. J'aurais simplement voulu être là pour toi, t'aider, te soutenir comme moi je t'ai laissé m'aider il y'a presque 10 ans. Tu te souviens dans quel état j'étais ? Dans quel pétrin je m'étais foutu ? T'es dans le même état, là, maintenant.

Il se relevait avec peine, les yeux encore humides, se rapprochant de Lilly et posait les mains sur ses épaules. Le premier contact physique depuis trois ans, électrisant, émouvant quelque part. S'il avait eu un doute, maintenant il savait que tout ça était bien réel, que c'était bien elle.

-A la différence que toi tu as choisis d'être seule. Et tu va le rester...

Il rompait ce contact la fixant droit dans les yeux, le regard brut. Le genre de regard qu'on déteste recevoir. Le genre de regard qu'on ne soutiens pas.

-Tu m'as écarté de ta vie, tu sera seule à la reprendre en main.
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