nice to see you again (adelaide)

Tu venais d'apprendre qu'Adelaide s'était réveillée. Tu ne savais clairement pas ce qui lui était arrivé, et pourquoi avait-elle osé faire une chose pareille. Tu t'entendais très bien avec elle, d'ailleurs votre entente s'était faite assez naturellement mais tu n'en savais pas plus. Toi, qui était très observateur tu t'en voulais ne pas avoir pu détecté quoique ce soit de louche chez elle, quoique ce soit qui aurait pu laisser penser qu'elle souffrait. Oui, parce qu'il y avait forcément souffrance. Tu ne savais même quoi lui acheter. Spontanément tu as opté pour une boîte de chocolats. Tu t'étais décidé à lui rendre visite sans même savoir dans quel état elle serait. Une fois renseigné sur le numéro de sa chambre, tu as pris l'ascenseur pour rejoindre l'étage en question. Tu avais bossé en tant que stagiaire dans cet hôpital, ton père y avait exercé quelques fois également et tu connaissais plutôt bien le chef du service chirurgie qui était un confrère de ton père. Difficile de ne pas avoir une pensée pour lui à ce moment là. Les portes de l'ascenseur s'ouvrant tu as fini par remettre les pieds sur terre et tu t'es dirigé vers la chambre d'Ade. Tu as toqué doucement avant de légèrement entrouvrir la porte. « Adelaide ? C'est Jacob.. » Tu ignorais quelles séquelles elle pourrait avoir ou non, tu ignorais si elle te savait au courant de tout ça mais quoiqu'il en soit tu n'avais pas pu faire autrement que de venir.

Tu avais sourit en la voyant... souriante. C'était comme revoir quelqu'un après des années. Un comble quand on sait que tu ne la connaissais que depuis peu. Mais étrangement tu avais ce sentiment-là. Peut-être que l'acte commis par la demoiselle était bien trop grave pour laisser les choses telles qu'elles étaient. Tu t'es approché d'elle comme elle t'y avait invité avant de lui dire. « Comment tu te sens ? » Tu avais volontairement demander comment elle se sentait et non comment elle allait. Oui puisque que pour toi ça n'avait pas le même sens, et puis demander comment ça allait c'était presque dérangé après tout ça. Tu lui as adressé petite bise avant de t'installer à ses côtés sur le lit suite à son invitation, et tu lui as tendu la boîte de chocolats. « J'avais une envie de chocolats, je me suis dit que ça serait sympa de partager ça avec toi. » Ce n'était pas la vraie raison, mais tu faisais toujours le malin à prétexter des trucs débiles avec l'espoir de lui arracher un sourire et surtout l'exigence de ne pas faire de tout ça  un drame. Elle s'était loupé, c'était l'essentiel. Il n'y avait plus qu'à faire en sorte qu'elle aille mieux maintenant.

Le point fort de cette jeune femme c'était d'être simple, très simple. Ce n'était pas un défaut, du moins pas chez elle. Elle venait de faire une tentative de suicide et pourtant elle était rayonnante, souriante et simple. Sans complications. C'était assez agréable d'avoir à faire à ce genre de personnes. Tu avais alors sourit quand elle te confiait se sentir vivante. « C'est la meilleure des sensations qui existe, crois moi.. » Oui tu étais porteur d'espoir. Elle finira par remonter la pente. Après tout elle ne pouvait pas tomber plus bas, et maintenant que son mal être était démasqué tu ne pouvais pas faire autrement que de la garder dans un petit coin de ta tête. Elle se voulait rassurante et tu appréciais ça. « Je te laisse la lourde tâche de m'en choisir un, ne te loupe pas.. » Oui on le savait tous les chocolats c'était un peu pile ou face. Tu as retiré ta veste pour la posé au pieds lit, et tu as reporté ton attention sur la jeune femme. « Plutôt bien, je te remercie. » Tu te doutais bien qu'elle n'avait pas envie d'en parler, et dans le cas contraire tu te serais montré présent et à l'écoute. Mais pour enclencher toi-même le sujet, tu ne pouvais pas te le permettre. Vous vous appréciez certes mais elle te connaissait pas tant que ça finalement.

Le chocolat c'était toujours une bonne idée, surtout pour les femmes. Il parait que ça consolait beaucoup. Tu aimais le chocolat, même si tu n'en faisait pas une passion. Tu as pris entre tes mains le chocolat qu'elle te tendait sans trop savoir à quoi t'attendre et tu l'a engloutit pas convaincu... jusqu'à ce que le goût ne s'installe à tes papilles. « Um, pas mal ! » Oui tu avais été sceptique mais finalement c'était très bon. Tu décelais le changement de texture qui n'était finalement pas tant gênant. « Tellement pas mal que je vais me contenter de celui-là. » Autrement dit la boîte est pour elle. Tu aurais pu parler chocolats avec elle pendant une heure pour éviter d'en venir à la raison de sa présence ici mais elle avait repris la parole. Tu la regardais baisser le regard, et observer ses propres mains. « Tu vis ça comme quelque chose de frustrant ? » Tu voulais savoir ce qu'elle pensait de ça, mais tu avais ton opinion là-dessus et tu comptais bien la lui faire partager une fois que tu sauras. Cela étant dit, tu ne lui as pas encore avoué avoir été appelé par la personne l'ayant trouvé. Tu ne savais pas encore si tu le ferais.

C'était bizarre. Vous ne vous connaissiez pas tellement mais tu te sentais à ta place. Tu ne te sentais pas de trop, et tu ne sentais pas vraiment de gêne. Tu n'avais pas le même état d'esprit que celui que tu pouvais et surtout devais avoir en stage avec les patients. C'était difficile à définir mais tu étais bien content d'être là. « Je suis peut-être passé pas loin, qui sait. » Bien sur que tu n'étais pas dans cet état d'esprit. Mais tu étais surpris de la remarque de la demoiselle, et réjouie du rire qui avait suivi cette réplique, du coup naturellement tu en avais joué plus qu'autre chose. Tu la regardais ranger la boîte à chocolats pour ensuite répondre à ta question. « Certains ne sont peut-être pas au courant et c'est peut-être pas plus mal.. et les autres n'ont peut-être pas autant d'importance que ce que tu leur accordais. » C'est vrai qu'être au courant et ne pas faire le geste de se déplacer ou d'appeler pouvait être révélateur. « Tu peux en tirer du positif, crois-moi. » Tu osais imaginer la situation dans laquelle elle se trouvait ce qui n'était pas évident, certes mais pour le coup tu étais plutôt sur de toi et d'un coup surpris tu vins à lui dire. « Ca y'est tu t'es emparé des chocolats et tu veux me virer ? » Râleur de service. Tu ne savais pas vraiment combien de temps tu restais mais tu n'avais pas penser partir rapidement pour autant.