Say hi to my face × Paprikaaa

« Elle est alitée, dans le service des grossesses pathologiques de la mater depuis début aout. Les gynécos ont réussi à faire tenir la grossesse jusqu’à présent en diminuant les contractions à l’aide d’une perf… Mais le terme n’est que pour fin octobre normalement. » J'hochais la tête avec un style...professionnel. Je comprenais clairement ce qu'il me disait évidemment, mais j'étais quand même sur le cul. A cause de ce qui arrivait à Talya ou parce que lui comme moi avions une conversation civilisée, je n'aurais trop su dire. La gynécologie n'était pas mon domaine, mais je connaissais tout de même les risques que pouvait courir un nouveau-né prématuré. « Comment se sent-elle ? Elle garde le morale j'espère ? » Oui, ça ne devait pas être facile de savoir que son enfant voulait venir au monde plus vite que prévu. « On n'a pas demandé, surprise. Toi j’imagine que tu seras très vite fixé. L’échographie est prévue bientôt ? » Sérieux ? J'comprenais pas les gens qui ne voulait pas savoir le sexe de leur futur enfant. On était plus dans les années 50 là les gens. « Ouais, le suspens c'est pas trop mon délire tu vois...Bientôt pour l'écho. » Un sourire mesquin flottait sur les lèvres. Dire que nous allions être pères ensemble...Enfin séparément évidemment, mais en même temps quoi. Chelou. Je lui parlais bizarrement de mon père, ce qui me choqua encore plus. Depuis quand je lui confiais mes problèmes moi ? J'devenais fou. « Je ne t’aime pas beaucoup mais je ne te souhaite pas de te retrouver orphelin. J’suis familier des paternels décevants… » Ah ouais ? Intéressant. « J'connais ça aussi. Pour ça que je ferai en sorte de pas avoir le même rôle auprès de mon enfant. Même si tu pense que je suis un crétin. » Drôle qu'avec autant de similitudes, nous nous détestions autant. « Et je t'aime pas beaucoup non plus. » dis-je alors avec un regard soupçonneux en mode c'est celui qui dit qui l'es. « Je te préviens, c’est toi le bizut, j’ai plus d’ancienneté ici que toi alors celui qui fera chier l’autre, ça ne sera surement pas toi. » C'était des menaces ou bien ? Dans la maison Winthrop, il aurait pas tenu deux semaines lui...Et dire que j'en avais été le vice-président. Tout cela semblait si loin maintenant. « Si j'ai envie de te faire chier, j'te ferais chier, bizut ou pas. » C'était d'ailleurs en étant un bizut que j'avais rencontré Elia. « Tu cherches quoi dis-moi… » Fronçant les sourcils, je le regardais fixement, méfiant. « J'me rendrais bien au même endroit que toi...T'allais où ? » Mon visage se détendit peu à peu alors que je souriais sournoisement. « Hé moi j'veux devenir ton pote gros, si ça t'ennuie que je veuille gratter l'amitié, dis-le tout de suite. » Hypocrisie du jour, bonjour.

« Comment veux-tu qu’elle se sente ? Elle est bloquée dans un lit à longueur de journée, perfusée… » répondis-je sur un petit ton agacé. Chassez le naturel il revient au galop. Je me repris, m’adoucissant histoire de ne pas anéantir les efforts surhumains que l’on semblait faire l’un l’autre : « Ca va moyen quoi… Y’a des jours avec, des jours sans… » Et puis c’était pas comme si on était toujours ensemble, comme si j’étais un vrai soutien pour elle. Je faisais ce que je pouvais pour l’aider, mais j’étais pas fichu de lui dire ces trois pauvres mots qu’elle attendait de moi –je te pardonne- donc tout restait toujours complexe, comme si une menace d’accouchement préma ne l’était pas assez. Je savais pas vraiment ce qui avait entrainé cette trêve éphémère entre l'ex winthrop et moi, ça aboutissait même à des confessions sur nos familles respectives et plus précisément sur nos paternels loin d’être à la hauteur. Etrange.  Surtout quand il ajouta que malgré son vieux, il espérait ne pas reproduire le schéma et avoir un meilleur rôle auprès de son enfant, des paroles que j’aurais presque pu dire moi même. Cela me troubla. Même si sa petite précision selon laquelle il ne m’aimait pas beaucoup non plus me rassura : il restait un semblant de normalité entre nous. D’ailleurs, il me promit d’être un bizut chieur… « Fais gaffe à toi. » Et voilà qu’il commençait en me demandant son chemin, il voulait aller où j’allais… Il allait la jouer pot de colle ??? « J’allais aux chiottes tu veux vraiment m'accompagner ? Tu veux peut être me la tenir aussi ? » m'énervai-je alors. Non mais qu’il arrête tout de suite son cirque et sa soit disant envie qu’on soit amis. Dunster ou pas, on ne serait pas potes point. « Je crois que c’est toi qui aurait besoin d’une douche froide là, tu délires il me semble… »

« Comment veux-tu qu’elle se sente ? Elle est bloquée dans un lit à longueur de journée, perfusée… » Je fronçais les sourcils, me retenant à tout prix de reculer d'un pas. Talya ? Un sujet sensible bien évidemment. Je m'apprêtais à protester lorsqu'il reprit la parole : « Ca va moyen quoi… Y’a des jours avec, des jours sans… » Il passait de la ''douceur'' à l'agressivité en un rien de temps et je le trouvais encore plus bipolaire que moi. « J'suppose que tu lui rends visite assez...méticuleusement. » En même temps...Le contraire serait très étonnant, puisque l'enfant qu'elle attendait était de lui. D'ailleurs, ma phrase était plus une affirmation qu'une question. La discussion prit alors une tournure étonnante et si je mêlais sérieux avec ironie, mon interlocuteur montrait plutôt une certaine haine à mon égard. « Fais gaffe à toi. J’allais aux chiottes tu veux vraiment m'accompagner ? Tu veux peut être me la tenir aussi ? » Je levais les yeux au ciel. « Mais qu'il est grossier ! » Mais quel porc, mais quelle personnalité agaçante ! Ok, j'avais envie de lui coller mon poing dans la gueule. Jamais d'la vie je lui tiendrais sa bite. Quitte à la couper limite ce serait plus intéressant. Lui narrant que je voulais gratter l'amitié, il me coupa court dans mon délire. « Je crois que c’est toi qui aurait besoin d’une douche froide là, tu délires il me semble… » Je secouais la tête, préparant ma prochaine boutade. « J'en prends note...D'ailleurs, une question ? Outre le fait que je te déteste parce que t'es avant tout le sale con qui s'est tapé ma femme, et que c'est réciproque car soit-disant j'ai fais souffrir ta ''meilleure amie'', quelles sont tes autres raisons de me détester aujourd'hui ? » Non, parce qu'aujourd'hui je la rendais heureuse sa bestou, donc pourquoi me rembarrait-il comme ça ? Pourquoi m’insupportai-il à ce point ?

Passé le moment étrange et inédit d’une presque entente entre nous, la dissonance refit son apparition : Théo à la dunster, Théo perdu, Théo qui me demandait à moi son chemin, qui voulait me suivre même. OMG, sortez moi de ce cauchemar. Je perdis patience, ne prenant aucune pincette pour l’envoyer sur les roses, une grossièreté qu’il souligna bien sur. « J’en conclus que t’abandonne le projet de devenir mon meilleur pote… Allez bouge maintenant. » Oui parce que j’avais du mal à croire que ses projets de potentielle amitié entre nous soient sincères. C’était peut être uniquement motivé par des menaces qu’Elia avait du proférer, je ne voyais pas d’autres explications. Enfin, l’ex winthrop resta planté devant moi, malgré ma mauvaise humeur croissante, pour me demander quelles étaient mes raisons pour le détester, hormis l’enfer qu’il avait fait vivre à ma meilleure amie. « T’es sérieux là ? Tu veux la liste ? » Je secouai la tête énervé. J’avais autre chose à faire que de perdre mon temps avec ce clown. « Et bien déjà, petit un… » Et tout en parlant, de mes mains, je désignai les tâches humides sur mes habits qui n’avaient pas eu le temps de sécher : « Je crois que mon T shirt parle pour moi… » Sourire mauvais et regard noir. « Petit deux, t’as été bavé à Talya sur ce qu’il s’était passé entre Elia et moi, et tu le sais peut être pas, mais c’est cette dispute qui a été à l’origine de tout le foutoir entre nous. » Je disais pas que c’était Théo qui l’avait poussée dans le lit de Matthéo, mais bon quand même, si il s’était abstenu de ses révélations j’aurais pu avoir la chance de m’expliquer plus calmement là dessus avec Talya. Bref… « Petit trois, tu le sais peut être pas non plus, mais je suis également pote avec Leyna, une autre de tes –victimes-… » Autant dire que je ne voyais pas comment on pourrait bien s’entendre. «Ca te va où je continue ? »

« J’en conclus que t’abandonne le projet de devenir mon meilleur pote… Allez bouge maintenant. » Je ne bougeais pas, me contentant juste de l’observer. Pourquoi le meurtre était-il puni par la prison ou la peine de mort, hein ? Quelle injustice. Je lui demandais néanmoins de me faire une liste de ses raisons qui le poussait à me détester. « T’es sérieux là ? Tu veux la liste ? Et bien déjà, petit un… Je crois que mon T shirt parle pour moi… » Je lui jetais un regard de haut en bas, mimant le fait que j’allais dormir. « Petit deux, t’as été bavé à Talya sur ce qu’il s’était passé entre Elia et moi, et tu le sais peut être pas, mais c’est cette dispute qui a été à l’origine de tout le foutoir entre nous. » Je lui jetais alors un regard noir, rien que pour le simple fait d’avoir mentionné ce ‘’fait’’ avec Elia. « Si tu savais être honnête ou lieu de mytho, tu serais peut-être pas cocu, tu vois ? » Mon ton était dur, et pour le coup, je me demandais si les choses n’allaient pas partir en bagarre générale. « Petit trois, tu le sais peut être pas non plus, mais je suis également pote avec Leyna, une autre de tes –victimes-… Ca te va où je continue ? » Pardon ? Je fronçais les sourcils, comprenant ou il cherchait à en venir. Il me parlait d’une histoire qui remontait à plus de deux ans là, il était sérieux ce crevard ? « Primo, quand on ne connaît pas les faits, on ferme sa gueule, action que t’as bien du mal à maîtriser. Secundo, cette fille me trompait déjà quand nous avons commencé, alors moi j’ai rien à me reprocher. » Ok, nous n’étions pas tout à fait ensemble à l’époque et quand j’ai appris ceci, mais elle avait fait des choses qui…Valait mieux même pas en parler. « Donc, sois tu choisis mieux tes potes, soit t’arrête d’accuser les gens à tout va pour des choses dont tu ne sais rien. C’est précis, clair et ordonné pour toi ou je te fais un dessin et j’te le fais bouffer ? » J’en avais clairement marre de le voir m’accuser pour tout et rien de mon passé et mes anciennes actions alors que lui, je l’accusais juste limite d’être trop proche de ma femme. « Mais je t’en prie, passe ton chemin, vaut mieux qu’on en reste là. » Je me décalais, lui laissant le passage, conscient que je m’énervais déjà de trop.

J’avais jamais eu l’intention de cacher ce fait à Talya. « C’est pas être mytho que de ne pas présenter d’emblée sa meilleure amie sous ce jour là… Je lui aurais dit, seulement je trouvais que pour les présentations c’était surement mieux de ne pas aborder ce dérapage d’emblée. » Elia venait juste de revenir sur le campus quand j’avais présenté les deux femmes l’une à l’autre. Mais avec Théo dans les parages, j’aurais surement du me méfier. Bref passons au petit trois, qui fit tout autant réagir mon interlocuteur. Leyna. J’étais amie avec l’ex dunster, je n’avais jamais saisi tous les tenants de sa relation avec Théo, mais là j’allais très certainement regretter mes mots. L’ex winthrop lâcha que la demoiselle l’avait trompé, et ce dès le début de leur relation. « Je… » Ouais voilà, je me retrouvais con… Parce qu’on va dire que l’adultère en plus je connaissais bien. « Y’a trop de points communs entre nous ça me trouble… » finis-je par reprendre une fois que mon expression stupéfaite s’était estompée. « Je suis désolé. Je devrais apprendre à me la fermer desfois t’as raison. » C’était bien moi qui venais de dire ça ? J’étais peut être un crétin, mais je savais reconnaître mes erreurs, et brandir Leyna comme excuse pour le haïr alors même que je n’avais pas toutes les données de leur liaison, c’était surement pas très malin de ma part. Il avait perdu tout son calme, m’autorisant à dégager. J’avais atteint mon but là ? Pourtant je ne bougeais pas restant devant lui. « Oh allez c’est bon… Fais toi plaisir. Liste moi donc toi aussi tes raisons de me détester. » Je tendais la joue pour recevoir une gifle là, clairement. Mais puisque nous allions être amenés à nous croiser régulièrement dans cette conf’ autant mettre carte sur table tout de suite.