Say hi to my face × Paprikaaa

Non...Non, je ne suis pas paumé ! Non, je ne me balade pas en mode ''je suis perdue, SOS, sauvez-moi, ayez pitié'' Nah. Pas du tout. Bon d'accord, ça ne sert à rien de mentir, je suis paumé. La Dunster House n'est clairement pas ma maison et comme je rentrais tout juste d'Australie, j'étais totalement dépaysé. Pourquoi j'avais voulu quitter la Winthrop House moi déjà ? Ah oui, parce que jouer les mâles en chaleur ne m'intéressais plus du tout. D'ailleurs, avant de posé les pieds dans cet imposant bâtiment historique, j'avais failli aller les foutre chez les rouges, ni vu ni cul nu, j'reviens en mode incognito. Bah, les vieilles habitudes terminent toujours par reprendre le dessus. Bref et pourquoi je racontais tout ça moi ? Ah oui, car j'étais paumé. Je voulais bien m'avouer à moi-même que si j'étais là, c'était pour me familiariser avec mes compatriotes Dunster mais aussi car je voulais découvrir les locaux que j'avais eu peu d'occasions de venir visiter. Bon... J'étais sencé aller où là ? Soupirant, je rajustais la bandoulière de mon sac en cuir marron sur mon épaule. Il était vieux celui-là...il avait même vécut la bombe...Je regardais mes alentours lorsque mon regard croisa celui d'un distributeur de boisson et m'approchant, je me dégotais une bouteille d'eau. L'attrapant, je l'ouvris et en bu une gorgée, réfléchissant. J'me voyais mal me taper tous les étages pour trouver ce que je cherchais ni arrêter un gens pour lui demander mon chemin. Mais alors que je songeais à tout ça, je remarquais une silhouette familière. Familière et chiante en fait. Instinctivement, mes poings se contractèrent malgré moi. IL était là. LUI...Et oh putain j'avais zappé qu'il faisait partie de cette même maison, le con. M'approchant de Priape le super Dunster, je lui rentrais dedans en ''prétextant'' ne pas le voir, lui renversant ma bouteille d'eau au passage. « Ouh merde. Je t'avais pas vu...Je devrais penser à porter mes lunettes plus souvent. »

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La rentrée, les cours, les révisions… Le train train reprenait et j’avais retrouvé les locaux de la dunster avec un certain plaisir, retrouvant ici mes amis de confrérie. Bien sûr, le départ de certains comme Jasper, Charlie ou encore Torrey et Leyna, laissaient un certain vide, mais je reprenais mes marques peu à peu. Même si j’avais lâché la chambre universitaire que j’avais ici pour prendre mon propre appartement, le futur bébé à venir n’ayant pas vraiment sa place dans une petite piole étudiante, je restais membre de la DH et je retournais donc souvent dans l’imposant bâtiment qui abritait les dortoirs, mais aussi les salles communes et les cuisines que la confrérie mettait à disposition des jaunes. Un vrai labyrinthe pour les novices, un deuxième chez-moi pour moi. C’était d’ailleurs vers l’une des grandes pièces qui servaient à réviser que je me dirigeai. Marchant vers une table libre, le nez sur un bouquin d’histologie, lutant contre une violente envie de dormir et espérant trouver dans ce lieu de révision l'inspiration pour ne pas succomber. L’histo avait toujours cet effet soporifique sur moi... Jusqu’à ce qu'on me percute et qu'un liquide froid se déverse sur moi, effet immédiat : je n’avais plus aucune envie de roupiller. « Mais c’est pas vrai ! » m’énervai-je avec un sursaut et mon agacement se changea en colère surtout quand en relevant la tête je reconnus le coupable : Théo, qui me balançait des excuses pas du tout sincères. Souffle, reste calme, ne lui en colle pas une… Rappelle toi qu’il a épousé ta best friend, pour le meilleur et pour le pire. « Tes lunettes ? T’avais pas l’air d’en avoir besoin quand tu m’as collé ton poing dans la figure au bal… » ronchonnai-je en essuyant mon visage dégoulinant avec le pan de mon T shirt… Trempé pour trempé, c’était pas quelques gouttes de plus qui allaient y changer grand chose. « Qu’est-ce que tu fabriques ici d’abord? » Puis je regardais son sac avec un air suspect… Je cherchais mentalement avec quel dunster il pouvait être ami pour venir ainsi trainer dans notre maison, mais là je ne voyais pas, et ce sac, merde, ce sac ça voulait quand même pas dire que… Non, pas possible, pas Théo, pas à la dunster. « C’est que pour les membres ici, tu devrais t’en aller… » Faites que je me trompe, faites qu’il se soit juste planter d’endroit…

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« Mais c’est pas vrai ! » Ah cette voix, je ne pourrais jamais l'oublier. Bien qu'elle me sorte par les trous de nez, je la considérais comme étant magique. Grâce à elle, j'avais une sacrée envie de me défouler et accessoirement, j'avais très envie de frapper son propriétaire. En même temps...Cette exclamation était dû au fait que je venais de renverser ma bouteille d'eau sur le meilleur ami de ma femme. « Tes lunettes ? T’avais pas l’air d’en avoir besoin quand tu m’as collé ton poing dans la figure au bal… » Un rire sadique s'échappa alors de ma gorge en me remémorant cet épisode. « Quand c'est mérité mes poings savent où aller. » Je le toisais, indécis. C'était une situation que je n'aurais jamais imaginé...Me retrouver en pleine confrontation avec Priape dans le hall des Dunster. « Qu’est-ce que tu fabriques ici d’abord? » Fronçant les sourcils, je n’appréciais guère le ton agressif qu'il employait avec moi. « C'est ta propriété privée ? Non parce qu'à t'entendre on dirait que personne ne peut être ici... » Un sourire taquin s'installa sur mes lèvres. Je préférais attendre avant de lui annoncer ma petite bombe. J'étais...Comment dire ? Son coéquipier de maison maintenant. Hahah la blague, apportez moi une corde. « C’est que pour les membres ici, tu devrais t’en aller… » Il enfonçait le clou d'ailleurs. « Achètes-toi un Winchester pour assurer tes gardes, car à présent on va se voir très souvent... » Je plaisantais évidemment mais de façon sérieuse néanmoins. « Alors...Comment tu vas cher Priape ? » demandais-je en faisant un big effort. Oui j'avais promis d'en faire à ma femme par rapport à son meilleur ami, à voir s'il allait suivre le courant.

Je rageais et serrais les dents en voyant son sourire s’élargir à l’évocation du crochet qu’il m’avait réservé le soir du bal. « Tu sais très bien que c’était pas mérité. Je toucherais pas à ta femme… » -Je n’y toucherais plus- serait plus exact, mais sachant comment l’évocation de Vegas avait le don de le rendre dingue, je préférais m’abstenir. Déclencher une baston au bout milieu de ma confrérie n’était pas dans mon intérêt. Qu’est-ce qu’il foutait ici d’ailleurs ? Grande question qui ne me valut pour toute réponse qu’un sourire taquin et la réflexion selon laquelle ce n’était pas une propriété privée. Ca ne l’était pas certes, mais c’était un endroit pour les membres et leurs invités, chose que je soulignais bien. Donc à moins qu’il soit ici accompagné d’un jaune, il valait mieux qu’il dégage sinon j’allais vraiment finir par choisir l’option Winchester et lui plomber le derrière. « Non mais t’es sérieux ? T’es venu ici pour t’enquérir de mon moral ? » ronchonnai-je alors qu’il faisait un effort qui semblait lui couter en me demandant comment j’allais. « T’aurais pu t’abstenir… J’allais mieux avant que t’arrives et que tu me douches… » Bougon, bougon… Voilà c’était l’effet que Théo avait sur moi. Puis prenant conscience de ses paroles précédentes, je repris : « C’est pas parce que t’es marié à Elia qu’on va devoir se voir plus souvent… On peut continuer à s’éviter moi je m’en accommoderais très bien. » Et ça éviterait surement que ça dégénère entre nous. Oui, je refusais de voir l’évidence, je me voilais la face, je ne voulais pas y croire. Théo dans ma confrérie, no way.

« Tu sais très bien que c’était pas mérité. Je toucherais pas à ta femme… » Oh qu'il se taise, j'allais vomir. D'ailleurs, je mimais le fait de vomir avec mon visage juste pour le narguer un peu. « Si c'était mérité. Pas ma faute si ta face ne me revient pas. » Il y avait des gens, c'était juste physique. Il y a des personnes qu'on ne pouvait pas sentir ni voir juste comme ça parce que leur gueule nous revenait pas. Ben c'était le cas avec Priape. Puis avec tous les antécédents qu'il y avait en plus de sa tête, valait mieux même pas en parler. « Non mais t’es sérieux ? T’es venu ici pour t’enquérir de mon moral ? » J’arquai alors un sourcil avec amusement. En fait, je ne m'étais pas attendu à le croiser ici surtout que j'étais juste un pion paumé dans un échiquier géant. Ron Weasley où es-tu pour m'aider ? « T’aurais pu t’abstenir… J’allais mieux avant que t’arrives et que tu me douches… » Haussant les épaules, je répondais du tac-o-tac. « P'être que t'en avais besoin de cette douche, t'vois ? » Puis contre toute attente, je lui demandais comment il allait. Quelque chose ne tournait pas rond dans mon corps. Enfin, même les efforts que je fournissais semblaient faux et ça se voyait à 4 kilomètres. « C’est pas parce que t’es marié à Elia qu’on va devoir se voir plus souvent… On peut continuer à s’éviter moi je m’en accommoderais très bien. » Ah ouais ? « Parfait. Mais alors tu prends de gros risques en me disant de telles choses. J'pourrais même m'arranger à bien occuper Elia pour qu'elle est peu de temps à te consacrer, ou toujours passer mon temps libre avec elle pour que jamais elle puisse te voir tranquillement. On pourra pas s'éviter éternellement Zacharias, et te voir passer du temps seul avec ma femme ne m'enchante guère. » J'avais l'impression qu'il me parlait comme s'il avait le rôle de l'amant. J'me tape mieux ta femme et je t'évite mieux pour le faire. Ok, je sais, j'exagère, je fais chier, je suis parano. Mais j'savais bien enquiquiner, surtout Priape.

Un air lassé apparut sur mon visage suite à ses paroles. « Sentiment partagé. » répondis-je simplement alors qu’il affirmait que ma face ne lui revenait pas. Je n’avais aucune idée de ce qu’il venait faire ici, d’où mon étonnement devant son –ça va- presque… amical. Ca sonnait juste faux dans sa bouche et avec monsieur Cameron, j’avais appris à me méfier, surtout qu’il venait qu’en même de déverser sa bouteille sur moi. Par chance, je n’avais plus ma chambre dans ces locaux, sinon j’aurais pu m’imaginer qu’il était venu ici pour la saboter. Je tentais de lui dire que son mariage changeait rien, qu’on pouvait continuer de se détester lui et moi, mais là, nouvelle surprise : j’eus le droit à une réponse étonnante. « Alors quoi ? Si je rentre pas dans ton petit manège du –salut ça va ?- sourires forcés et fausses poignées de main amicales, tu vas m’empêcher de voir ma meilleure amie ? T’es sérieux là ? Tu me menaces vraiment ? » Pa-thé-tique. « Allez, vas y je vais jouer les grands acteurs comme toi tu sais si bien le faire. » On aura peut être un oscar en fin d’année. « Donc, non ça va pas. J’ai passé mon été en pédia, pendant que ma meilleure amie épousait un crétin, que mon ex cohabitait avec le mec responsable de notre séparation puis pour la deuxième partie du SC, elle a fini hospitalisée en grossesse patho pour menace d’accouchement préma. Voilà t’es content ? » Je soufflai un coup énervé, puis subtilement, reprenant le rôle du bon pote, je repris, fake smile aux lèvres : « Et toi mon cher, comment vas-tu ? »

« Sentiment partagé. » Au moins, nous avions quelque chose en commun. Les paroles que j'eus par la suite m'étonnèrent moi-même, mais pour le coup, je sais pas...J'avais dû tomber sur la tête. « Alors quoi ? Si je rentre pas dans ton petit manège du –salut ça va ?- sourires forcés et fausses poignées de main amicales, tu vas m’empêcher de voir ma meilleure amie ? T’es sérieux là ? Tu me menaces vraiment ? Allez, vas y je vais jouer les grands acteurs comme toi tu sais si bien le faire. » Je fronçais les sourcils, intrigué. Oui je menaçais, non je ne jouais pas les grands acteurs et oh bon Dieu qu'il m'agaçait. Mais je ne pipais mot, me contentant de l'écouter. « Donc, non ça va pas. J’ai passé mon été en pédia, pendant que ma meilleure amie épousait un crétin, que mon ex cohabitait avec le mec responsable de notre séparation puis pour la deuxième partie du SC, elle a fini hospitalisée en grossesse patho pour menace d’accouchement préma. Voilà t’es content ? » Wah. J'étais bouche-bée. Content n'était d'ailleurs certainement pas le mot que j'aurais employé. « Un crétin dis-tu ? Ta meilleure amie à beaucoup de chance. » Je lui fis un grand sourire hypocrite avant de reprendre. « Ensuite...Sérieux ? Ton ex vivait avec celui responsable de ton malheur ? Affolant cette histoire. J'espère pour toi que tu aimes souffrir ? » J'étais mi-sincère mi-moqueur mais je repris vite mon sérieux. « Comment va-t-elle ? » demandais-je ensuite, intrigué. Allait-elle mieux ? Avait-elle accouché ? Croisant les bras, je le toisais alors qu'il me demandait comment moi j'allais. « Moi ? Mon père a disparu et je viens d'intégrer les Dunster. » Voilà, c'était dit.

Bon au moins ma réponse eut le mérite de lui clouer le bac… Juste quelques secondes. Mais quelques secondes appréciables malgré tout. Et puis bien sûr, Théo réagit à l’appellation –crétin- que j’avais utilisé pour le désigner. Je secouais alors la tête, me contentant de lui jeter un regard noir alors qu’il me servait ce sourire hypocrite dont il avait le secret et qui avait le don de m’agacer. Je pouvais sentir la moquerie dans sa voix ensuite, lorsqu’il réagit à la cohabitation temporaire entre Matthéo et Talya. Mais au moins, sa réaction me confirmait que ce n’était pas exagéré de ma part de ne pas avoir vraiment supporté l’idée de les savoir dans le même chalet. « J’adore souffrir, c’est surement pour ça que je reste là à discuter avec toi… » Souffrance suprême. Enfin mon interlocuteur comme moi lâchions finalement un peu les armes lorsque je lâchais que Talya était hospitalisée pour menace d’accouchement prématuré. « Elle contracte toujours, mais la perfusion lui a permis de tenir un peu plus. Il faudrait que bébé reste au chaud encore un petit mois pour bien faire. » Normalement le terme de la grossesse était pour fin octobre, et puis Théo était en médecine, pas besoin de lui détailler les risques de la prématurité donc. Bref, je lui avais ensuite demandé ce qu’il en était pour lui et sa réponse m’étonna. La partie concernant son père me fit me sentir un peu mal à l’aise. Je savais qu’il avait perdu sa maman l’an dernier, pour le reste de sa famille, c’était plutôt flou, et vu notre entente jusqu’à présent je n’avais jamais cherché à en savoir plus. « Oh, disparu comment ça ? » Genre disparu, il savait pas où il était ou bien disparu de la surface de la terre, décédé en d’autres termes? L’autre révélation qu’il lâcha me fit ronchonner. « C’est pas vrai t’es pas sérieux là ? » Dis moi que tu me fais marcher, que c’est une mauvaise blague, par pitié.

« J’adore souffrir, c’est surement pour ça que je reste là à discuter avec toi… » Je le toisais, non sans peine, conscient qu'il avait pu m'insulter de crétin mais comprenant qu'il devait subir aussi un stress de malade. « T'inquiètes pas...Nous avons tous une part de masochisme en nous ! » Moi aussi j'en étais une preuve bien vivante. Enfin la discussion tourna vite vers la future maman de son enfant. « Elle contracte toujours, mais la perfusion lui a permis de tenir un peu plus. Il faudrait que bébé reste au chaud encore un petit mois pour bien faire. » Comment vanner un truc comme ça ? J'avais déjà vu pas mal d'horreur pour comprendre que c'était un sujet assez sérieux. D'ailleurs c'était assez étonnant que lui comme moi arrivions à avoir une discussion de ce type. « Ils l'ont hospitalisée ? » demandais-je, songeant déjà à la possibilité d'aller lui rendre visite lors d'une de mes gardes, par exemple. « C'est peut-être pas un sujet dont tu as pas envie de parler avec moi mais..fille ou garçon ? » Découvrir le sexe de son futur enfant était un sujet assez important selon moi et ouais, pour le coup je me montrais assez curieux. Assez curieux et trop bavard lorsque je lui racontais que mon père avait disparu. « Oh, disparu comment ça ? » Sincèrement ? « Tu t'y intéresse vraiment ou c'est de la pure politesse ? » demandais-je soupçonneux avant de faire un signe de la main en mode ''whatever''. « Je reviens de deux semaines d'Australie dans l'espoir de le trouver comme il n'est pas venu au mariage et...je n'en ai trouvé aucune trace. Il a fait...pouf, dans la nature. » Enfin j'avais ma théorie à ce sujet. « Probablement en train de boire un cocktails aux Bahamas avec une potentielle belle-mère de notre âge. Mais pourquoi je te raconte ma vie moi ? Tu t'en fous. » Je ronchonnais grave là, mais je n'avais pas fini de faire aussi ronchonner Priape. « C’est pas vrai t’es pas sérieux là ? » J'hochais positivement la tête avec un grand sourire. « Selon Elia, ce n'est sûrement pas une raison pour te faire chier mais je vais pas m'gêner. » Je marquais une pause, voulant le tester. « D'ailleurs t'allais où comme ça ? Non parce que je suis paumé. » Allait-il m'aider ? Pitié que ce soit non, que je puisse bien me plaindre auprès de ma femme...

C’était quoi cette lueur dans son regard ? Oh non, pas toi aussi Théo. Si même lui se prenait de pitié pour moi, c’était vraiment que mon cas était désespéré. Je me sentis presque désarmé devant cela. Devant son ton qui changea, son inquiétude, qui m’apparut sincère, pour Talya, sa grossesse et le sort de notre petit bout. Désarmé oui c’était le mot. Je posais donc les armes un instant, laissant piques, sarcasmes et ironie de côté, pour répondre avec franchise : « Elle est alitée, dans le service des grossesses pathologiques de la mater depuis début aout. Les gynécos ont réussi à faire tenir la grossesse jusqu’à présent en diminuant les contractions à l’aide d’une perf… Mais le terme n’est que pour fin octobre normalement. » Ce qui laissait encore presque deux mois… En gros, pas sûr que les effets de la perfusion perdurent tout ce temps. Je ne savais pas si j’avais plus envie de lui parler du sexe de mon bébé que de lui parler de l’hospitalisation de mon ex. Au final, c’était peut être pas plus mal de se raccrocher à quelque chose de positif, à cette belle surprise qui nous attendait : « On n'a pas demandé, surprise. » Je connaissais Elia, je savais qu’elle n’allait jamais tenir neuf mois sans demander alors… « Toi j’imagine que tu seras très vite fixé. L’échographie est prévue bientôt ? » Nos gosses allaient forcément se côtoyer, surtout avec le peu d’écart d’âge, ça serait un drôle de hasard qu’ils soient du même sexe. « Je ne t’aime pas beaucoup mais je ne te souhaite pas de te retrouver orphelin. » J’étais pas diabolique à ce point et puis j’écoutai ensuite le garçon me raconter ce qu’il entendait par –disparu-  Je sentis un peu son ressentiment quand il parla de l’absence de son père au mariage. « J’suis familier des paternels décevants… » lâchai-je simplement avec une nuance de compassion dans la voix. C’était pas l’amour fou avec mon vieux, alors je pouvais assez facilement me mettre à la place de Théo. C’était presque bizarre de parler comme ça, sans haussement de voix, sans sous entendu, sans rancœur. Et ça ne dura pas. Sa dernière révélation m’avait aussitôt fait ronchonner. « Je te préviens, c’est toi le bizut, j’ai plus d’ancienneté ici que toi alors celui qui fera chier l’autre, ça ne sera surement pas toi. » menaçai-je l’index levé, oubliant tout élan de compassion que j’avais pu ressentir précédemment. Puis en plus, il était paumé. Ha ha,  on allait rire : « Tu cherches quoi dis-moi… » Oui oui, dis moi où tu veux te rendre, que je t’indique l’exact opposé.