we're happy free confused and lonely in the best way. (charlie)

C'était la déprime la plus totale. J'avais passé la soirée en boite à me mettre minable, à enchaîner shot de tequila sur shot de tequila, en espérant oublier Kol alors que je vivais en colocation avec lui. J'étais tout simplement pathétique. Et comme si ça ne suffisait pas, j'allais devoir aménager avec Calypso et une bande d'inconnu dès la rentrée. J'allais vivre un véritable enfers, elle qui m'avait pourrit par texto allait se faire un malin plaisir de me pourrir la vie en directe. Bref, après avoir vomis, être tomber au milieu de la piste de danse en cherchant la sortie de la boite de nuit, j'avais finis par me retrouver dans la rue où j'avais garer ma voiture un peu plus tôt. C'est le pas titubant que je l'avais rejoins, cherchant mes clefs pendant de longues minutes avant d'enfin pouvoir monter au volant de ma Lexus grise. Je m'étais laissée tomber sur le siège en cuire, gardant mon sac sur mes genoux, reposant ma tête sur l'appuie-tête avant de me mettre à sangloter comme une idiote. Puis alors que je pleurais depuis déjà une bonne dizaine de minutes quelqu'un vint ouvrir la porte de ma voiture. Je posais immédiatement mes yeux sur la personne en question mais je n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle referma déjà ma portière avant de faire le tour du véhicule et de monter coté passager. Je reniflais un bon coup observant la brune sortir un mouchoir Hello Kitty de son sac avant de me le tendre. J'attrapais le dit mouchoir avant de me moucher un bon coup, ravalant mes sanglots avant de reposer mes yeux rougis sur la jeune femme. J'étais bien trop bourrée pour me demander ce qu'elle faisait là, dans ma voiture, je me contentais d'apprécier sa compagnie et de profiter de sa question pour vider mon sac. « J'ai largué mon copain.» Dis-je enfin avant de me remettre à pleurer comme une idiote. JE l'avais largué et pourtant j'étais celle qui déprimait comme une idiote dans sa voiture avec plus d'alcool dans le sang que de globule blanc.

Je me mouchais bruyamment dans le mouchoir que la jolie brune m'avait donné avant de reposer mes yeux sur elle, lui avouant avoir largué mon copain. C'était vraiment sympa de sa par de s'inquiété pour moi. Elle tenta de me rassurer expliquant que Kol ne me méritait pas. « Clairement, je suis trop bien pour lui. » Lâchais-je, esquissant un sourire avant d'essuyer mes larmes d'un revers de main. Elle m'avoua alors ne pas être douée pour les relations amoureuses, mais l'être pour faire oublier les chagrin d'amour. C'était justement ce qu'il me fallait, elle tombait bien ! Puis elle sortie un paquet de chips et une bouteille de vin de son sac et je pouffais de rire tout en sanglotant encore un peu. « T'es un ange en faite, une sauveuse aux mouchoirs Hello Kitty et aux chips qui vient pour illuminer ma soirée.» Dis-je à mi-voix en reniflant un peu. « J'pourrais avoir un autre mouchoir ?» demandais-je enfin en pivotant légèrement vers elle.

La brune m'expliqua que ses mouchoirs so kawai étaient spécialement fait pour réconforter les personnes tristes et qu'ils s'entaient la lavande. Je dois bien avouer que j'avais le nez tellement bouché la première fois que je n'avais même pas remarqué l'odeur du mouchoir en papier. Elle m'en tendit un autre et je le pris en lui soufflant un petit « Merci. », reniflant ensuite le mouchoir. Mes yeux s'illuminèrent en sentant le parfum fleuri de ce dernier : « ça sent super bon ! » lâchais-je, comme une gamine avant de, de nouveau, m'essuyer le nez . L'inconnue poursuivit expliquant à quoi servait le vin ainsi que les chips qu'elle avait dans son sac. Elle avait dit ça de façon détourné mais ce que j'en retenais était que le vin était là pour se bourrée la gueule et les chips pour grossir. C'était parfait, pile ce dont j'avais besoin, si ce n'est que je m'étais déjà occupée de m'enivrer dans le bar qui était juste en face de ma voiture. Elle précisa ensuite qu'il fallait prendre de la hauteur pour voir Cambridge et me demanda si je pensais pouvoir conduire. Je posais alors mon regard sur le volant de ma voiture me pinçant les lèvres. Bien sur que je pensais pouvoir conduire, mais si je pensais ça c'était justement parce que j'étais bourrée ! Je m'en pensais capable mais je savais bien que c'était risqué. Risqué l'accident, risqué d'écraser quelqu'un et aussi risqué de se faire contrôler par la police et de perdre mon permis et ma voiture. Mais bon je m'en foutais pas mal en cet instant, alors je me contentais de hocher la tête, récupérant mes clefs que j'avais reposé dans mon sac. Puis je tendis ce dernier à l'inconnue « Garde moi ça. » Dis-je simplement en posant mon sac sur ces genoux avant de mettre le contacte. « J'espère que c'est pas trop loin par contre. J'voudrais pas avoir un accident.... » Je lui aurais bien proposé de conduire à ma place mais elle avait peut-être bu elle aussi et elle me paraissait jeune et je ne pouvais donc pas être certaine qu'elle ait le permis. Je démarrais enfin ma voiture, passant sans plus attendre la marche arrière pour sortir de ma place de stationnement, puis j’enchaînais avec la première quittant tout doucement le parking, un peu stressée à l'idée de prendre le volant après avoir autant bu. « On va où ? » demandais-je enfin alors que j'étais arrêtée au stop qui délimitait la sortie du parking.

Je conduisais prudemment, me concentrant sur la route, suivant le chemin que m'avait indiquée l'inconnue. Elle évoqua un parking comme dans les films et je pouffais bêtement de rire. Pourtant ce n'était pas si drôle que ça, mais j'étais bien trop bourrée pour m'empêcher de rire. Alors que je fixais avec sérieux la route, je l'aperçu, du coin de l’œil, fouiller dans la boite à gant. Heureusement je n'avais rien à caché et je ne faisais rien de chelou dans ma voiture, sinon j'aurai été bien embarrassée en la voyant sortir je-ne-sais-quoi de a boite à gant. Bref, elle en sortie un cd qu'elle mit aussitôt dans le lecteur avant de sélectionner la piste numéro six. Je secouais tout de suite ma tête sur le rythme qui sortait des enceintes de la voiture. Shake it off, très bon choix, j'adorais cette chanson et j'adorais cette album ! Dès le début du refrain elle se mit à chanter et je fis rapidement de même. Elle me pointa enfin le parking du doigt et sans plus attendre je tournais pour y entrer, me garant avant de couper le contacte et de mettre le frein à main. La musique s'arrêta dès que je récupérais mes clefs et j'ouvris sans plus attendre la portière de ma voiture pour respirer un peu d'air frais. J'avais les mains qui tremblaient un peu à cause de l'alcool et du stresse d'avoir conduit bourrée. Je fis quelques pas autour de la voiture, venant ouvrir la porte passager avant de demander à la jeune femme en esquissant un sourire : « Tu restes là ? »

Ce parking était étrangement bien placé. Pas besoin de grimper sur le toit d'un immeuble puisqu'il se trouvait déjà sur les hauteurs de la ville et dans un coin parfait pour nous offrir une vu sur une partie de Cambridge. On ne voyait pas tout, non, mais c'était tout de même beau et l'on pouvais presque voir les étoiles, si l'on faisait vraiment abstraction de toute cette pollution lumineuse qui émanait de la ville. Je restais debout, fixant l'horizon, redressant petit à petit la tête pour laisser mes yeux se perdre dans le bleu nuit du ciel, cherchant des étoiles. J'étais assez bourrée pour passer la soirée ici, à  essayer de différencier les étoiles et les avions. Les bras ballant je ne bougeais pas alors que je sentais la brune qui était un peu plus derrière moi s'agiter. J'entendis le bruit si familier d'une bouteille que l'on dé-bouchonne, et je tendais alors l'oreille pour deviner le moindre de ses geste, sans pour autant quitter des yeux le ciel. Elle remplit un verre avant de se rapprocher pour venir à ma hauteur. Je reposais mes yeux sur  l'horizon, devinant du coin de l’œil qu'elle buvait déjà une gorgée de vin. Elle commenta alors la vu, brisant le silence, évoquant New York. « J'préfère quand même New York... » dis-je à mi-voix, repensant à ma ville natale, ma maison, que je n'avais pas vu depuis un bon bout de temps puisque mon père n'avait visiblement pas très envie de me voir. C'est sur que Cambridge n'avait rien à voir avec Manhattan, c'était petit, c'était calme, les gens étaient presque trop gentil... bref : c'était triste et ça manquait de vie. Puis l'inconnue me tendit le verre devin, à présent à moitié vide, m'invitant à boire. Je le pris sans dire un mot et terminait le verre d'un trait. « J'ai la tête qui tourne. » commentais-je, me déplaçant pour venir poser mes fesse contre le capot encore chaud de ma voiture. « J'crois que je vais passer la nuit dans ma voiture, ça sera plus sur.  » ajoutais-je en tendant le verre vide à la jeune femme pour qu'elle puisse boire.