(ff) we rock as hell together - (victoria)

Oh non tu connais pas la recette. Par la force des choses tu savais cuisiner, du moins quelques plats mais les crêpes tu n'en faisais jamais ! Tu la laissais râler sans raison alors que tu goûtais à la pâte. C'était bon une fois et ça bourrait au bout si on en abusait, du coup tu t'en étais contenté comme pour jouer les inspecteurs ce que tu ne saurais à l'évidence pas à faire avec une pâte à crêpes mais bon monsieur prétentieux prétendait justement. Tu n'as su t'empêché de rire en la voyant s'émerveiller sur ses talents quand il s'agissait de retourner la crêpe. « On dirait une petite fille qui a réussi à avancer trois mètres avec un vélo à deux roues pour la première fois ! N'est-elle pas mignonne ! » Oui tu t'émerveillais comme le faisait bêtement les adultes face aux enfants mais autant que tu jouais la comédie plus qu'autre chose. D'ailleurs tu lui avais même pincé la joue pour mieux l'agacer. « Je te dirais ça quand j'aurais goûté au dîner. » Oui maintenant qu'elle était là, elle allait vous faire le dîner aussi non ? Bien sur tu ne l'envisageais pas sérieusement. Non tu avais prévu le traditionnel frites/ketchup pour laisser Willy s'en donner à cœur joie mais c'était toujours sympa de s'en prendre un peu à Vicky. Tu aimais quand elle râlait, et tu étais persuadé qu'elle prenait autant de plaisir que toi à t'embêter... c'est comme ça que vous fonctionniez. Un amour vache par moment. « Tu me mens en me regardant dans le blanc des yeux maintenant ? » Tu le savais que ça n'allait pas. Il n'y avait pas besoin de plus. Elle s'était pointé sans même prévenir alors que tu lui avais dit ne pas être disponible, elle avait fuit ton regard, elle n'avait répondu que par deux misérables mots et elle changeait de sujets. « Thé ou café ? A moins que tu ne veuilles un chocolat chaud ? » Oubliée Juliet et même tout le reste tu n'allais pas répondre à ce que Victoria te demandait. Tu étais ravie qu'elle soit, et encore plus si elle allait mal. On a tous des hauts et des bas et quand tu y penses si il y a une personne que tu aimes avoir à tes côtés c'est bien elle, ta Vicky chérie. Tu as simplement ajouté sans la regarder vraiment puisque trop occupé à mettre de l'eau à bouillir. « Tu veux pas en parler j'ai saisi mais tu sors pas de là tant que t'auras pas changé d'état d'esprit. T'es pas faite pour la déprime. » Tu pensais ce que tu disais. L'ambiance était redescendu comme un soufflet mal foutu. Il suffisait qu'on parle un peu plus sérieusement et pouf tu retrouvais ton sérieux. Tu n'aimais pas la savoir mal quelqu'en soit la raison.

C'était ridicule, je le savais bien, mais je n'avais pas pu m'empêcher d'être joyeuse en voyant que ma première crêpe était magnifiquement bien retombée dans la poêle. Ça fit beaucoup rire Jacob d'ailleurs, qui ne se priva pas de me faire une petite remarque, et de me pincer la joue en prime. Non mais tu te calmes oui ? Je retirais sa main d'un geste brusque. Fais gaffe ou tu vas te prendre un coup de crêpe, je suis sérieuse ! Pour le coup, je l'étais vraiment. Rien à faire qu'elle soit chaude et que sa cuisine soit toute propre, s'il me cherchait, il allait me trouver. Je te dirais ça quand j'aurais goûté au dîner. Je pointais la poêle dans sa direction en faisant revenir la crêpe, les sourcils haussés. Tu la vois celle-là ? C'est mort je cuisine pas ce soir en plus. Tu cherches vraiment l'embrouilles hein ? Je continuais de le regarder d'un air faussement menaçant, avant d'éclater de rire. Impossible, j'pouvais pas être sérieuse avec lui, pas dans cette situation du moins. Par contre, lorsqu'il me posa sa question, et qu'il comprit à ma réponse que ça n'allait pas, mon sourire disparut. Il me connaissait trop bien, malheureusement pour moi. Je lui lançais un regard furtif avant de revenir aux fourneaux et de continuer mes crêpes. Aucune réponse de ma part, sauf lorsqu'il demanda ce que je voulais boire. Thé, évidemment. Jacob partit mettre de l'eau dans la bouilloire, et je me mis à espérer bêtement qu'il lâche l'affaire, tout en sachant pertinemment qu'il n'en ferait rien. J'suis pas déprimée, ça va j'te dis. C'est ça ouais. J'voulais pas en parler, à personne et surtout pas à lui, alors je ne répondis pas et un long silence s'installa. Lourd, pesant, interminable. Il sembla s'être passé des heures avant que je ne me retourne finalement vers lui, un peu brusquement. J'ai vraiment pas envie d'en parler, okay ? Ça va, on peut passer à autre chose maintenant ? Je savais que je ne m'en tirerais pas si facilement, alors j'ajoutais pour essayer de le convaincre. Écoute, j'ai eu des moments pas faciles au Summer Cap, j'ai fais des choses dont je suis pas fière mais j'ai pas envie de t'en parler. Je veux pas avoir à affronter ton regard si je te dis tout, et puis c'est du passé maintenant, j'suis passée à autre chose. On peut changer de sujet ? Ça avait le mérite d'être honnête.

Tu as levé les mains comme pour clamer ton innocence après qu'elle t'est menacé une fois de plus avec sa poêle à crêpes. « Ça va ! T'façon j'avais prévu frites ketchup et poisson pané. » Avais-tu lancé comme dire que tu avais pas besoin d'elle puisqu'à l'évidence tu avais un second plan. Cela dit elle le savait tu adorais être chouchouté par les femmes de ta vie. Qu'elle le veuille ou non, elle en faisait partie même si elle était incroyablement vilaine par moment. De ton côté, tu étais râleur, ce qui ne t'avait pas empêché de lui faire un thé tout en mettant en route la machine à café puisque tu ne savais pas faire sans café, toi. C'était trois têtes trois boissons ! Autant dire qu'il y avait de quoi t'occuper et pourtant le silence qui avait suivi avait été insupportable. Le ton de réponse de Vicky la trahissait mais tu voyais bien qu'elle ne voulait pas se confier à toi. D'ailleurs quand enfin elle s'est décidée à répliquer, elle ne s'était pas montrée convaincante pour autant. Tu as mis le lait pour Willy à chauffer sans savoir si tu devais en vouloir à Victoria. C'était particulier, au fond ce que tu n'aimais pas c'était simplement le fait qu'elle te mette à l'écart. Elle avait bien dit qu'elle ne voulait pas en parler avec toi. « Ton prétexte est bidon. » Tu le pensais donc tu le disais. Tu pouvais lui en vouloir parfois mais jamais ton regard sur elle ne changerait jamais. Quoiqu'il en soit tu voyais bien qu'elle était tracassée et qu'elle essayait de relever la tête face à toi comme pour te convaincre qu'il n'y avait pas besoin d'en parler. Tu t'es approché d'elle et tu l'as pris bêtement dans tes bras, le sourire léger aux lèvres. « Je sais pas qui tu essayes de convaincre, mais c'est bien essayé. » Oui, non tu n'oubliais pas son ça va ! incroyablement bref et impulsif. Elle essayait peut-être de se convaincre elle-même aussi. Difficile à dire. Quoiqu'il en soit tu la prise dans tes bras comme si tu ne pouvais faire que ça.

Frites ketchup poisson pané, sérieusement ? Et après c'était moi qui n'était pas bonne à marier ? Je levais les yeux au ciel avec un petit rire. Au moins, ça voulait dire que je n'allais pas avoir à cuisiner ce soir, c'était déjà ça je suppose. Parce que oui, si Jacob me l'avait demandé, je l'aurais bien sûr fais. Je ne pouvais pas lui refuser grand chose à vrai dire, à part lui dire ce qui n'allait pas maintenant. Ton prétexte est bidon. Face à lui, je baissais les yeux. J'avais pas envie de croiser son regard, parce que je savais que je finirais par craquer si c'était le cas. Je n'avais jamais rien caché à Jacob, jamais. Ni mes petits secrets honteux, ni mes blessures plus profondes. Il avait toujours tout su de moi, et j'avais toujours tout su de lui. Seulement ce qui s'était passé au Summer Camp, c'était différent. Ça renvoyait une image de moi qui n'était pas la bonne, et j'avais sérieusement peur de sa réaction. Jacob s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Ce mec me connaissait trop bien, c'était hallucinant. C'était tout ce dont j'avais besoin, et trop gentil pour que je continue à lui cacher mes histoires. Je lui rendis son étreinte et me détacha de lui. Je voyais bien que ça l'embêter que je lui cache des choses alors, après un long soupir, je finis par tout lui raconter. Je commençais bien évidemment par Jackson, en lui disant qu'on s'était rencontré dans un bar il y a des mois de ça, qu'il avait été attiré par moi parce que je ressemblais à son ex, et que j'avais passé la soirée et nos rencontres suivantes à me foutre de sa gueule, et à tout faire pour qu'il me lâche. Je lui dis que finalement, j'avais pris goût à la présence du Dunster qui était mon opposé parfait, et que lors du voyage de sa confrérie, nous nous étions embrassé .. Je révélais tout de notre relation tordue et abusive, de tous ces coups bas que je lui avais fais et des choses horribles que je lui avais dites, simplement par plaisir, et ensuite pour me prouver que je ne craquais pas pour lui. J'avouais ensuite à Jacob que nous avions passé une nuit ensemble au Summer Camp, et que j'avais même sérieusement envisagé un possible quelque chose entre nous avant de partir à Las Vegas avec Alejandro, mon ancien amour de vacances qui avait voulu renouveler les choses, et que j'avais rembarré. Enfin, je racontais ce qui s'était passé avec Hardin, mon ami d'enfance qui restait proche de moi malgré nos différences ; un soir j'étais passé à son chalet, pour me changer les idées comme je l'avais si souvent fais avec lui depuis le début du Summer Camp .. à la différence que ce soir là, nous avions bu, trop bu. J'avais pris ma première cuite, et j'avais couché avec lui sur le coup d'un défi .. ce que j'avais ensuite dis à Jackson, en étant particulièrement méchante, et il s'était pour la première fois emporté contre moi, avant que dire que c'était fini, que j'étais une mauvaise personne et qu'il ne voulait plus avoir rien à faire avec moi. Au ton de ma voix, Jacob devinerait combien cette histoire était douloureuse, parce que j'avais renié mes principes pour un homme qui m'avait finalement rejeté, et que j'étais encore attachée à lui. Je soupirais à nouveau, et me mordillais la lèvre inférieure. Après quelques secondes, je relevais les yeux vers mon meilleur ami, en priant pour qu'il ne m'en veuille pas.

Tu avais bu ses paroles et tu avais été l'oreille attentive qu'il fallait être. Tu ne savais quoi penser. Peut-être que le fait qu'elle soit tant dérangée par ce qui s'était passé cet été, rendait les choses plus compliquées. Ce n'était pas ton rôle de la faire culpabiliser plus, peu importe ce que tu en pensais. Du moins pas maintenant. Vous aviez un gosse de trois ans tout juste qui vous attendait dans le salon. D'ailleurs tu y a jeté un coup d'oeil bref pendant la tirade de Vicky. Le con de service que tu étais a eu pour premiers mots, et ce dès lors qu'elle releva le regard vers toi. « Je comprends mieux pourquoi on ne s'est pas assez vus. » C'est ça Wilson. C'était parfaitement le moment de faire le cancre et de te marrer mais bon c'était ta manière de tempérer les choses. Bon et ce Jackson, qu'est-ce que tu ressens pour lui ? Enfin je veux dire ... c'est tout ce qui compte vraiment au final. » Oui pour toi, la solution à ses problèmes dépendra que d'une seule chose... son ressenti pour ce mec et réciproquement. Les autres, ils n'en tenaient même pas compte. Les vacances c'était toujours un beau bazar et en même elle semblait n'avoir rien de concret avec Jackson pour autant. « Putain... » Tu t'es décollé subitement du plan de travail. Ton flair sur développé sentait que la crêpe brûlait tant vous étiez concentrés sur cette discussion. « La dernière crêpe... je suis un maître indigne si je la file à Duster ? » Tu as regardé Vicky en grimaçant légèrement, le chien ? Oui. Tu voulais tempérer l'ambiance. Tu ne savais jamais comment agir avec Vicky quand elle allait mal. En fait ça te foutait mal tout simplement. « Sérieusement, aujourd'hui on a trois ans. Reste avec nous pour aujourd'hui et oublie tout ça. » Et ça ira mieux demain ? Tu en étais certain. Tu as déposé un bisou à sa tempe avant de récupérer un plat pour y glisser les crêpes faites par les soins de la plus mieux.

Je savais que c'était complétement con, qu'objectivement, je n'avais rien fais de mal .. mais j'pouvais pas m'empêcher de dramatiser les choses. Parce que tout ça, c'était pas moi. Les erreurs de parcours, faire des choses sans réfléchir, je connaissais pas et j'm'en voulais d'avoir été si faible. J'm'en serais encore plus voulu si Jacob m'avait jugé, mais c'était mal le connaître. Il m'écoutait, et sa petite remarque détendit même un peu l'atmosphère. Je pouffais nerveusement, avant de lui répondre. Je sais pas .. j'veux même pas y penser .. j'suppose que si ça m'atteint autant c'est que .. Que j'étais amoureuse ? Pouvais-je vraiment l'être ? Je ne le connaissais pas si bien que ça après tout. Je m'étais attaché à lui, c'était dur à avouer mais vrai. Mais de là à dire que j'étais amoureuse .. peut-être un peu oui, je suppose .. Enfin voilà. Je levais les yeux vers Jacob et lui souris brièvement. Au final, il réagissait de la meilleure façon possible, et je me sentais soulagée d'un poids de lui avoir tout dis. Et puis soudain, une sale odeur de brûler emplissait la pièce. Oh merde ! Jacob fonçait sur le plan de travail pour retirer une crêpe brûlée du feu. La dernière crêpe... je suis un maître indigne si je la file à Duster ? Sa petite grimace me fit rire. Bah .. ouais, un peu quand même. Franchement, vu la tronche que tirait la crêpe .. Sérieusement, aujourd'hui on a trois ans. Reste avec nous pour aujourd'hui et oublie tout ça. Je ris à nouveau. Ça m'allait bien comme plan ça. T'as raison. Il s'approcha de moi et déposa un baiser sur ma tempe. Je le laissais déposer toutes les crêpes dans un plat propre et attendis qu'il le pose sur le comptoir pour m'approcher à nouveau de lui, et le prendre soudainement dans mes bras. Avec bien plus de tendresse que l'étreinte de toute à l'heure, j'enroulais mes bras autour de son coup et nichais ma tête sur son épaule. Merci d'être là Jacob, vraiment. C'est que je l'aimais, mon Jacouille Lui dire était exceptionnel, mais après tout, cette situation l'était aussi. Finalement, et après un long soupir, je me détachais de lui et pris le plat en main pour le poser sur la table à manger. Allez, à table ! J'suis sûre qu'elles sont délicieuses mes crêpes ! William, c'est prêêêêt ! Il était temps de passer à autre chose, du moins pour cette journée. Jacob avait raison ; aujourd'hui, j'avais trois ans.

Tu la comprenais. Tu craignais un peu côté relation amoureuse. Tu as trop donné avec Leandra, et elle t'a déçu comme pas permis et depuis tu n'avais pas eu assez le cran de te battre comme il le fallait pour être à fond avec une nana, pourtant ce n'était pas l'envie qui t'en manquait. Tu étais le genre de mec qui pouvait largement s'épanouir au milieu d'une relation, c'est d'ailleurs quand ça se passe bien que tu te sens le mieux. Enfin bref, tu l'avais prise dans tes bras sans rien ajouter, comme si il n'y avait besoin que ça. Tu lui pincer le bout du nez quand elle te remercia, un peu comme si elle n'avait pas besoin de le faire. « Hummm. » Passant sa langue sur ses lèvres, le petit William semblait réjoui de ce goûter luxueux prévu par super tata Vicky. « Tu vas te régaler tu vas voir, tata Vicky c'est la meilleure ! J'ai même réussi à la convaincre de passer la soirée avec nous. » Une touche féminine autre qu'Izy qui pouvais passer pour une gamine de huit ans qu'elle se décidait à jouer les têtes dures. « Tiens montre à super tata comment tu fais le tigre. » Tu cherchais la bonne excuse pour l'occuper le temps que son lait refroidisse un peu. Tu l'avais un peu trop chauffé suite à la longue conversation que tu avais eu avec Vicky. Bonne idée ? Peut-être tu l'as un peu gêné le petit Willy tant extraverti du coup tu t'es simplement proposé de faire le chat, un peu sur le modèle si je le fais, tu le fais. D'un petit hochement de tête timide il semblait approuver. Tu as commencé à faire le chat, mais pas n'importe comment. Vicky ne t'avait jamais vu faire un truc pareil, pourtant tu en faisais des conneries. Tu imitais bêtement et simplement le chat... qui faisait sa toilette. Tu t'es tortillé gentiment, en sortant ta langue par intermittence, et surtout en faisant semblant de te lécher. Tu n'allais pas assumer devant Vicky. Tu avais les bras croisés, et tu semblais seul au monde, et après quelques longues secondes tu as lâché un petit ronronnement que tu n'as pas loupé et tu t'es stoppé net. « A toi, et après Vicky nous fera deviner un animal elle aussi. » Tu as regardé Vicky, l'air vilain et complice comme si tu venais de la dénoncer, ou de la piéger. C'était dit elle n'avait plus le choix maintenant. Vous aviez trois ans aujourd'hui ! Tu allais te laisser aller à vivre cette soirée ainsi. Pour toi, pour ton petit frère et pour Vicky. Vous parlerez sérieusement plus tard. Tu commençais à tartiner la crêpe de Willy en l'enroulant comme un énorme cigare -oui elles sont belles les références- pendant que William s'atteler à essayer de faire peur à Vicky en faisant le tigre.

Ça m'avait fait du bien de lui parler. Grâce à lui, j'étais décidée à ne plus penser à tout ça, et il avait même réussi à me motiver avec ses 'on se la joue comme si on avait trois ans aujourd'hui'. Dans le genre oublier ses problèmes, c'était toujours plus sain comme ça qu'en se bourrant la gueule comme j'avais pu le faire avec Hardin. J'étais plein de bonne volonté à présent, et même attendrie lorsque Jacob demanda à William de faire sa petite imitation, et que celui-ci le regarda avec gêne. Le moment était parfait. Je passais un bon moment avec mon meilleur ami, mes crêpes semblaient délicieuses, et je m'étais même pris d'affection pour un gamin, ce qui était assez énorme pour moi. Vraiment, je me sentais bien .. jusqu'à ce que Jacob nous sorte son imitation très personnelle du chat, et que je vive l'instant le plus wtf de tous les temps. J'avais compris le principe d'y aller en premier pour mettre le petit en confiance, et qu'il nous imite le tigre, mais là .. Jacob prenait vraiment les choses à cœur, et c'était franchement bizarre à regarder. C'est .. inquiétant Jacob, je sais pas si tu t'en rends compte .. Son petit ronronnement de la fin était la cerise sur le gâteau. C'en était trop, j'hurlais de rire. La main sur la bouche pour essayer de me retenir, je n'y arrivais pourtant pas et me foutais ouvertement de sa gueule. Jusqu'à ce qu'il me dise que mon tour viendrait après celui de William. Ahahaha j'crois pas non. Le petit bout s’approcha de moi et je m'assis sur un des fauteuils pour me mettre à sa hauteur. D'abord timidement, puis ensuite avec une certaine assurance, William m'imita le tigre et je fis semblant d'être terrorisée par ses petits cris. Aaaaah ! Puis il se mit à rire et je le félicitais. C'est qu'il s'était bien débrouillé le petit ! Tu viens William, on va manger des crêpes c'est prêt ! Passons discrètement sur le défi que Jacob m'avait lancé .. en espérant que personne ne s'en souvienne .. Non non ! Ze veux l'animal de tata Vicky ! Oh Seigneur. Il se mit à sautiller sur place, trépignant d'impatience. Je le regardais avec des yeux ronds, me demandant comment je pourrais faire pour le faire taire avant que Jacob ne l'entende, et qu'il se mette à me pousser lui aussi. Mais trop tard, le regard que me lançait le brun était déjà insistant. Et merde. Plus tard Willy, plus tard. Non maintenant ! Maintenant ! Il claquait des mains en plus, avec un sourire si craquant que je ne pouvais tout simplement pas dire non. Je me mordis la lèvre inférieure, et lançais à Jacob un regard de mauvaise perdante. S'il croyait qu'il allait s'en tirer comme ça, il avait tort. Je lâchais un grand soupire et réfléchis à quelle imitation je pourrais bien faire. Après quelques secondes, je me décidais et me relevais pour faire profiter tout le monde du spectacle. C'est que ça ne risquait pas d'arriver souvent. Je baissais un peu le dos, et marchais un pas lourd et lent, les jambes écartées et un bras devant mon nez que je fis bouger. Après quelques pas, je lançais un sublime barrissement. Si vous voulez mon avis, c'était certainement la plus belle imitation de l'éléphant jamais faite. Néanmoins, je n'éternisais pas les choses et finis par me rapprocher de William et le prendre dans mes bras, pour l'emmener jusqu'à la table à manger, en évitant soigneusement le regard de Jacob.

Tu avais pris une mine blasé, l'air de lui dire qu'elle prenait tout ça trop au sérieux. Tu lui avais pourtant dit que vous aviez trois ans ce soir. Certes ce détail ferai plaisir à Willy mais bizarrement tu savais aussi que ça ne laisserait ni le temps ni l'énergie à la blondinette de penser à ses problèmes. Tu auras au moins eu le mérite de lui coller un fou rire mais très vite c'est à toi que revint le tour de te marrer. Le temps que tu t'occupes du chocolat chaud de ton petit frère avait été comblé par tout ces enfantillages. « Ah ouais t'es comme ça, toi ? Je savais pas que les éléphants te branchaient autant. » Trois ans, ce soir Jacob ! Elle n'avait aucune raison de se moquer de toi. Ce que toi tu as fait c'était mignon, Willy c'était craquant, et Vicky c'était tout juste inquiétant ; du moins tu l'avançais comme ça. « Tu viens de perdre tout sex appeal, Vicky. » Tu prenais l'air presque bouleversé. Tu ne le pensais pas mais bon, tu ne pourras jamais, jamais te lasser de l'enquiquiner. Tu as tartiné la crêpe de Willy et lui as tendu avant de goûter ton café. « Pas que je fantasmais sur toi, mais quand même » Bon qu'on se le dise, si tes mots n'étaient pas ceux d'un gosse de trois ans, ton imagination, elle, en avait tout l'air. Tu l'as imaginé avec une bonne cinquantaine de kilos en trop et ça t'a fait rire, au point où il t'avait fallu te retenir. Tu as donc repris ton sérieux en changeant de sujets.  

Ça avait été sans conteste l'un des plus grands moments de solitude que j'avais jamais vécu. Ah ouais t'es comme ça, toi ? Je savais pas que les éléphants te branchaient autant. La mine renfrognée et le regard noir, je relevais la tête vers Jacob qui se fichait à présent de moi, et bien comme il faut. J'avais terriblement envie de l'engueuler pour m'avoir forcé à faire un truc pareil, mais à la place, un petit sourire se dessina au coin de mes lèvres avant que je ne réponde. Bah ouais. C'est la trompe. Je sais, c'était facile et de l'humour bas de gamme mais .. il m'avait tendu la perche (ahah) et je n'avais pas pu me retenir. Reprenant bien vite contenance et mon habituel petit côté fier et impérieux, je me posais à côté de lui pour prendre une crêpe que je tartinais de confiture. Tu viens de perdre tout sex appeal, Vicky. Jacob revenait à la charge, avec un petit air bouleversé qui lui valu un énième regard noir. Pas que je fantasmais sur toi, mais quand même. Je ne l'aurais pas pris personnellement s'il ne s'était pas mis à rire autant. Sérieusement, qu'il essaye de se contenir ne changeait en rien au fait qu'il se foutait ouvertement de ma gueule, et que ça ne me plaisait pas du tout. J't'emmerde Jacob. lui répondis-je clairement. William arrêta de manger d'un coup et releva les yeux vers son demi-frère. T'emmerde Jacob. AHAHAHAHAHAH magistral, il avait tout compris ce petit. Je le laissais répéter ces mots avec incompréhension, un large sourire mesquin sur les lèvres. Imaginer Jacob se faire engueuler par sa belle-mère pour avoir appris des gros mots à William était particulièrement jouissif, surtout après ce qu'il venait de me dire.