(ff) we rock as hell together - (victoria)

Aujourd’hui était pour toi la journée du grand frère. Tu avais eu Izy au téléphone pour quarante minutes ! Quelle pie ! Tu avais d’ailleurs passé la moitié du temps à mettre fin à la conversation comme sur le point de raccrocher quand elle trouvait perpétuellement de quoi surenchérir. Tu l’aimais ta petite sœur, mais tu lui avais toujours dit qu’elle t’insupportait à bouger dans tous les sens et que partager un déjeuner pouvait tout autant être agréable si mademoiselle ne s’amusait pas à faire le tour des états du pays. Enfin bref, une fois raccroché tu recevais un texto de la baby-sitter de William. La jolie baby-sitter toute mignonne, un peu réservée mais très gentille. Il n’allait pas tarder et tu venais tout juste de claquer la porte de ton appartement après une matinée assez chargée. Tu t’es rapidement douché et c’était le laps de temps qu’il avait fallu pour leur arrivée. Tu t’es rapidement habillé pour leur ouvrir. « Hello champion, prêt pour une journée entre bonhommes ? » Il t’avait agrippé la jambe en guise de rapide câlin avant d’accourir vers la cuisine où se trouvait ton clébard. Ah ce qu’ils s’aimaient ces deux –là. Invitant Juliet, la baby-sitter à entrer un instant tu as profité de votre conversation pour ranger les courses que tu avais faite pour le dîner de William quand la porte semblait cacher un nouveau visiteur. Tu avais froncé les sourcils un moment, et tu t’es excusé auprès de Juliet pour aller ouvrir. « Vicky ? » Oui, tu étais surpris de la voir. Tu lui avais dit que tu ne sortirais pas ce soir et ce rapidement par texto en plein milieu de ta conversation avec Izy que tu avais collé en haut-parleur. Gérer deux nanas en même temps c’était parfois compliqué ! La preuve tu es incapable de dire de quoi parlait ta sœur en même temps que tu répondais à Vic’ et bien plus que cela tu te rendais compte que tu avais oublié de rappeler celle que tu aimais appeler Vicky. Refermant la porte derrière toi, tu vins à demander. « Je te manquais à ce point ?! » C'est ça, fait le crétin avec elle comme si tu savais pas qu'elle était imprévisible. Tu aurais presque oublié Juliet, qui refaisait son apparition discrète comme pour voir ce qui se passait.

La mine contrariée, je relus le message de Jacob une seconde fois. Comment ça il ne pouvait pas sortir ce soir ? Ça faisait une éternité que je ne l'avais pas vu, on s'était à peine croisé durant ce Summer Camp, et il me disait non ? J'étais pas contente, et encore moins satisfaite de sa réponse alors en bonne petite capricieuse que j'étais, j'enfilais une veste avant de sortir le rejoindre à son appartement. Rapidement, j'arrivais devant son immeuble et composais le code d'entrée comme je l'avais fais des centaines de fois avant et montais jusqu'à son étage. Il y avait une nana devant moi qui semblait aller au même endroit, mais je n'y prêtais pas attention, si bien que je ne la vis pas entrer dans l'appartement de Jacob. J'y arrivais à mon tour, et toquais. Vicky ? Il m'ouvrit la porte et me laissa entrer à l'intérieur. Je te manquais à ce point ?! Sa remarque me fit rire. Pff, t'aimerais ! J'arquais un sourcil en prenant un petit air faussement boudeur, avant d'avancer un peu et de le prendre dans mes bras. Oui, il m'avait manqué, terriblement même. P't'être un peu, j'avoue. glissais-je à son oreille. Bon alors c'est quoi cette histoire, qu'est-ce que t'as à faire de plus important que de passer du temps avec moi ? lui demandais-je en prenant de la distance. Au même moment, la nana que j'avais croisé plus tôt dans l'immeuble sortit de sa cuisine. What ? Je la toisais méchamment, tout devenait beaucoup plus clair à présent. C'est qui elle ? Qu'est-ce qu'elle fou là ? Tu me dit non pour ça, t'es sérieux ? J'étais furax. Punaise j'm'étais tellement fait une joie de passer du temps avec Jacob, et lui me rembarrait pour pouvoir se taper cette pauvre fille ? Mais elle était même pas mignonne quoi, et elle avait l'air tellement niaise ! Ça allait pas se passer comme ça.

Pff, t'aimerais ! Bien sur que tu aimerais ! Un de tes rêves, c'était de la voir courber l'échine et reconnaître que tu étais essentiel à sa vie. Tu le savais puisque tu pensais exactement la même chose d'elle. Mais c'était bien cher d'obtenir des aveux que la tornade blonde qu'était Vicky. Cela dit, elle venait de te prendre dans ses bras un dixième de secondes après t'avoir servi une bouille boudeuse. Oui, il fallait suivre avec Vicky mais c'est comme ça que tu l'aimais. « Je l'savais. Tu ne peux pas te passer de moi. » Avais-tu ajouté après qu'elle est minimisé l'aveu à ton oreille. Tu as brièvement refermé la porte et c'était le temps qu'il fallait fallu à Vicky pour se lancer dans des montagnes russes. Tu n'as même pas eu le temps de répondre et oui tu te sentais bien bête de ne pas avoir préciser à l'avance. Tu as quelques gratté l'arrière de ta tête, embarrassé face à Juliet qui virait au rouge écarlate. « Juliet... elle s'appelle Juliet. » Avais-tu dit comme pour calmer le jeu, pour ne pas traumatisé la jeune adolescente et en même temps pour enfoncer un peu plus Victoria plutôt que de la rassurer d'emblée. C'était un beau spectacle, tu jubilais secrètement. « Et ça c'est Victoria. Excuse la, elle finira par s'en remettre. » Oui tu avais repris volontairement le fameux ça. Tu allais te taper dessus mais tu aimais voir Vicky dans tous ses états. « Euh enchantée Victoria, j'allais... partir, de toute façon.» De manière maladroite, elle glissait ses cheveux derrière son oreille et récupérait son sac. Tu en as ajouté une couche. « Je t’appellerai ce soir ou demain pour te dire à quelle heure tu pourras passer, ça te va ? » La raccompagnant à la porte, tu te demandais pourquoi Willy et Duster ne s'étaient pas encore pointés. Retrouvant Victoria certainement bien sur les nerfs, tu t'es contenté de lui dire sans chercher à la rassurer puisque... tout cela t'amusait. « T'es vraiment pas croyable, elle savait plus où se mettre la pauvre. » Ce n'était qu'un demi reproche tant tout ça t'amusait. « Willy ? » La question à un million de dollars comment allais-tu pouvoir gérer Vicky et Willy en même temps ?! Tu t'es avancé vers ta chambre, quasi certain que ton petit frère faisait du trampoline dessus.

Juliet... elle s'appelle Juliet. Non mais, qu'est-ce que j'en avais à faire de comment elle s’appelait celle-là ? C'était qui pour lui, et pourquoi elle était dans son appartement ? Je continuais à la toiser avec le même regard noir alors que Jacob poursuivait les présentations. Et ça c'est Victoria. Excuse la, elle finira par s'en remettre. Là, c'était vers lui que je me retournais, avec un regard plus noir encore. Ça ? T'es sûr que tu veux la jouer comme ça Jacob ? Qu'il ne me cherche pas trop, ça m'arrivait de mordre. Je fis un pas en arrière et croisais les bras sur ma poitrine. Il avait le don de me mettre dans tous mes états ce mec, c'était incroyable. Habituellement j'étais plutôt du genre à garder mon sang froid mais lorsqu'il s'agissait de lui, je partais au quart de tour. Surement parce qu'il était mon plus vieil ami, qu'on avait vécu tellement de choses ensemble .. et que je ne supportais tout simplement pas l'idée de passer au second plan avec lui. Et encore moins qu'il me remplace pour une pouffiasse qui savait pas aligner trois mots. Euh enchantée Victoria, j'allais... partir, de toute façon. Ouais, enchantement pas partagé, bitch. C'est ça ouais. Je me déplaçais sur le côté et lui ouvrais la porte. Allez zou, c'est tout droit ma grande. Je t’appellerai ce soir ou demain pour te dire à quelle heure tu pourras passer, ça te va ? Deuxième regard noir à Jacob. Il cherchait la merde ou quoi ? Uggh non mais dites moi que je rêve ! Tu te la tapes pas j'espère ? Franchement tu m'déçois Jacob, elle est même pas mignonne. La nana finit par traverser timidement la pièce, et sortit après que Jacob lui ait dit au revoir. A peine avait-il fermé la porte qu'il se tournait vers moi en me reprochant presque mon comportement. Personnellement, j'étais pas une seule seconde désolée. J'm'en fou. Toi par contre t'as pas répondu à ma question, tu voulais me laisser en plan pour cette fille ? Oui, j'étais possessive et affreusement jalouse avec lui, je ne m'en cachais même plus tellement il avait l'habitude. C'était ma façon de lui dire à quel point il comptait pour moi je suppose, puisque j'étais bien trop fière pour le dire à haute voix. Willy ? J'arquais un sourcil, qu'est-ce qu'il venait faire dans l'histoire lui ? Le beau brun partit vers sa chambre, et je compris enfin. William est là ? Mais .. cette fille alors c'était qui, sa baby-sitter ? Ouuh, mais quelle perspicacité.

D'un simple regard tu la narguais sans rien dire d'autre. Tu savais bien qu'elle ne supporterait pas ta petite provocation. Pourtant elle avait bien insisté ce fameux ça en parlant de Juliet. Forcément, tu ne voulais pas traumatisé l'adolescente, voir jeune adulte mais entre nous tu t'amusais beaucoup de l'attitude de Victoria. Cela dit il fallait avouer que tu espérais que les paroles de Victoria n'aurait aucun impact sur Juliet et pour cause elle avait été un peu crue.. surtout sur la fin. Tu lui as murmuré sagement les mots suivants ne fais pas attention à elle avant de refermer la porte. « Bon sang Vic', tu l'as vu ? Je suis même pas sur qu'elle ait dix-huit ans. » Tu ne connaissais pas vraiment son âge c'est vrai. Tu savais seulement que c'était le père de William qui l'avait engagé pour l'aider à se faire de l'argent de poche. Tu n'as pas pris le temps de lui répondre à sa fameuse question. La réponse n'en valait pas la peine et puis tu étais trop occupé à prendre ton petit frère en flagrant délit. « Toi t'es un vrai petit monstre ! Viens par là ! » Avais-tu dit à l'attention de Willy avant d'ajouter tout en l'attrapant sous ton bras pour le faire sortir hors du lit, mais cette fois à l'encontre de Victoria. « Quant à toi, sois sure que si je dois te laisser en plan pour m'en taper une... c'est que vraiment elle en vaut la peine. Ne t'avise plus de sous-estimer mes goûts dans ce domaine.. » Dans le fond tu aurais décalé un rencard d'une partie de jambes pour passer du temps avec Vicky, surtout cela faisait un moment que tu ne l'avais pas vu. Tu pouvais l'expliquer c'était comme ça. Si elle avait besoin de toi, tu répondais et tu répondras toujours présent. Cela dit, tu n'allais pas le lui lire dans le blanc des yeux pour autant. « J'ai pas vraiment eu le temps de préciser qu'il serait avec moi jusque demain mais maintenant que tu es là, on va pouvoir jouer au papa et à la maman, tu vas adorer ! » Sourire en coin aux lèvres, tu t'es installé sur ton lit en rappelant à Willy que tu étais d'accord pour qu'il saute sur ton lit -contrairement à ses parents- uniquement si il enlevait ses chaussures que tu étais présent pour éviter une chute, le tout avant de le pousser dans les bras de ta Vicky. « Fais un gros bisou bien baveux à tata Vicky. »

J'haussais les épaules. Et alors ? Ça s'est déjà vu. Et puis vu la façon dont elle te regardait, elle aurait pas été contre. Je les avais remarqué, ses petits yeux de biches et ses sourires timides, elle allait pas me la faire à moi. M'enfin, Jacob ne m'avait pas dit non pour elle au final, alors je me calmais un peu. Je me sentais même presque bête d'avoir été si mauvaise envers elle. Toi t'es un vrai petit monstre ! Viens par là ! Je suivis Jacob jusque dans sa chambre, et lançais un petit sourire à son demi-frère qui sautillait sur son lit. Le voir me fit penser à ma propre mère, qui allait bientôt se remarier. L'espace de quelques secondes, je me mis à prier très fort pour que jamais elle n'ait d'autres enfants. Quant à toi, sois sure que si je dois te laisser en plan pour m'en taper une... c'est que vraiment elle en vaut la peine. Ne t'avise plus de sous-estimer mes goûts dans ce domaine.. Égoïstement, j'espérais que ça n'arriverait jamais. J'étais jusque là toujours passée en premier, tout comme il avait toujours été plus important que tous les autres pour moi, mais je savais qu'un jour ou l'autre, tout ça changerait. Et ça me faisait mal rien que d'y penser. Celle qu'il choisira avait intérêt à être exceptionnelle, je m'en assurerais personnellement. Moais, j'espère bien. dis-je simplement en guise d'excuse. Jacob s'expliqua ensuite, me disant qu'il n'avait pas eu le temps de me prévenir et que l'enfant serait avec lui jusqu'à demain. Jusqu'à demain ?! lâchais-je peut-être un peu trop fort. L'idée de devoir le partager, avec qui que ce soit, ne m'emballait pas. C'était ridicule, j'en avais conscience, parce qu'il ne s'agissait pas d'une quelconque fille mais de son petit frère .. mais quand même. Et puis, je n'avais jamais été très branchée enfant. Je .. crois pas non .. dis-je d'un air pincé. Maman Vic ? Je n'y croyais pas moi-même. Mais puisque c'était pour lui, et puisque je ne voulais pas non plus jouer les hystériques, irrationnellement jalouse d'un enfant, j'allais jouer le jeu. Jacob s'installa sur le lit et j'en fis de même, jusqu'à ce qu'il demande à son petit frère de me faire un gros bisous baveux, le tout en me lâchant presque le garnement sur moi. Aaaaah non !! Mais trop tard, le petit m'avait déjà prit entre ses bras et m'embrassait en y mettant -un peu trop- de cœur. J'étais pas contente pour la grosse trace de bave sur ma joue, mais je devais bien avouer que je craquais un peu. William était tellement enthousiaste et doux, c'était touchant. Et toi Jacob, tu le veux ton gros bisous baveux ? Allez viens William, tous sur Jacob ! lançais-je avec un petit sourire au coin des lèvres. L'enfant partit en sens inverse et se jeta littéralement sur le grand brun pour le couvrir de bisous. Je fis de même, et m'approchais rapidement de lui avant qu'il est le temps de s'échapper pour embrasser ses joues, à moitié hilare.

« En quoi c'est mal hein ? » C'était de la jalousie que tu percevais ou alors une obsession de tout contrôler. Bien sur que ça te faisait sourire parce que tu aimais la voir dans tous ces états... mais qu'on se le dise ta petite soeur était absente, et tu étais célibataire :  Vicky finissait par être la seule base que tu avais, c'était confortant pour toi de l'avoir dans le coin. « Oui m'dame ! Jusqu'à demain... je savais bien que ça ne t'emballerai pas plus que ça. » Oui sinon tu n'aurais pas refusé de passer un moment avec elle. Au contraire. Tu ne l'avais pas dit mais elle t'avait manqué aussi, enfin tu étais ravi de sa présence.  Tu allais pouvoir t'amuser de la présence de Willy doublée de celle de la demoiselle et apparemment tu n'avais pas perdu de temps. La sulfureuse blondie finissait dépassée par l'emprise du petit bonhomme ce que tu avais provoqué volontairement. « Non ça ira, j'ai déjà eu le mie..n. » Ni une ni deux, tu finissais presque étranglé par Willy. Il fallait vraiment que tu lui apprennes à ne pas faire tout ce qu'on lui disait. « Aaaaahhhghh »Avais-tu par râler en finissant couvert de bisous que tu ne comptais plus, sans compter que Victoria s'y mettait aussi. En voilà un prétexte pour te bisouter. Tu n'avais rien dit, te laissant couvrir d'affection tandis que Willy semblait avoir choppé un fou rire à force de t'entendre te plaindre, jusqu'à ce d'un coup d'un seul il finisse par s'exclamer. « Oh ! Oh ! C'est rouzzee. » Oui Victoria est passée par là. Tu as tendu ta joue vers Vicky comme pour lui demander de bien vouloir essuyer les dégâts qu'elle venait de faire à ta joue, avant d'ajouter. « T'as vu un peu, tata Vicky va s'occuper de nous. Ses goûters sont les meilleurs » Tu allais te venger du caca nerveux qu'elle t'avait fait à son arrivée et surtout tu allais profiter sa présence, après tout pourquoi pas hein ? Cela dit tu ferais certainement moins le malin si elle prenait ses jambes à son cou, mais pour tes beaux yeux elle allait jouer le jeu, non ? Oui passer du temps avec toi avait un prix aujourd'hui. Un adorable prix qui tapait des mains avec un sourire à fondre tout en disant s'écriant. « Ouiii, ze veux des crêpes ! » Bon ben si jamais mademoiselle était tentée de te refuser ce service, elle n'allait certainement pas le refuser à Willy que tu invitait à rejoindre le salon avec Duster le temps que la fée du goûter laisse faire son talent. Tu t'es relevé du lit et ton regard s'est posé sur Victoria. Oui, tu n'étais pas sur d'assumer le poids que tu venais de lui coller aux épaules. Un goûter, des crêpes pour trois ?!

Et je le couvrais de bisous, encore et encore, jusqu'à ce que William s'étonne que son demi-frère ait autant de rouge sur ses joues. Je pris un peu de recul, et ris de plus belle. Les joues de Jacob étaient couvertes de rouge à lèvres. Ahahah si tu voyais ta tête ! Il s'avança vers moi, pour que je lui arrange le coup. Non mais ça va, tranquille, c'est qui qu'on devait baby-sitter déjà ? Je levais les yeux au ciel, et sortis un mouchoir de mon sac laissé sur le lit. Doucement, j'essuyais les traces que j'avais laissé, jusqu'à ce que Jacob lance avec un regard complice que j'allais m'occuper du goûter. Non mais ça va ouais ?! Toi prépare le goûter ! Punaise si j'avais su .. Ouiii, ze veux des crêpes ! William tapait dans ses mains, sa mine réjouie me fit craquer. Il était adorable cet enfant, comment pouvais-je lui dire non ? Je soupirais. Franchement, c'est à tes risques et périls Jacob. Si William finit à l’hôpital à cause d'une intoxication alimentaire faudra pas se plaindre ! Bon, j'exagérais peut-être légèrement mon côté mauvaise cuisinière. Je n'étais clairement pas douée, mais ce n'était pas atroce non plus. T'as ce qu'il faut au moins ? Avec un manque d'enthousiasme évident, je me levais et allais dans la cuisine alors que les deux autres filaient au salon avec Duster. Pour le coup, j'avais vraiment l'impression de jouer au papa et à la maman d'une famille parfaite, et ce n'était étrangement pas si déplaisant. Un coup d'oeil à mon téléphone et je trouvais une recette de crêpes. Après avoir trouvé tous les ingrédients, je commençais la préparation, et la terminais rapidement. J'étais plutôt satisfaite. Hormis quelques accidents et surdosages, la pâte ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle en photo sur le site. Vous allez sérieusement me laisser toute seule dans la cuisine ? Punaise, j'aurais jamais fais ça pour personne d'autre. M'en fou, c'est moi qui vais manger toutes les crêpes ! criais-je tout en prenant une poêle dans l'armoire. Le site disait que je devais laisser reposer la préparation pendant une heure mais je n'avais pas envie d'attendre. Qui le faisait vraiment d'ailleurs ?

hj:

Oui tu étais comme ça ! Il est vrai que tu étais le genre exigeant quand il s'agissait d'être sérieux mais quand il fallait ne pas se prendre au sérieux tu savais être capricieux, et au delà de ça, tu adorais qu'on prenne soin de toi. Les femmes faisaient ça tellement bien, et quand elles t'aimaient elles n'en étaient que plus excellente. Vicky t'aimait, tu le savais alors elle était comme toi, elle ronchonnait perpétuellement mais ça ne l'empêchait pas de toujours s'arracher pour te faire plaisir. « Tu goûteras avant comme une vraie pro » Qu'on se l'avoue tu n'avais aucun doute sur la demoiselle et ses capacités à faire des crêpes. Tu t'es simplement contenté de rejoindre le salon avec Willy afin de vérifier son sac avec lui et d'échanger un peu notamment sur l'école et tu lui as mis un dvd en laissant à disposition ses jeux le tout pendant que Victoria râlait dans la cuisine. Non, tu ne comptais pas la laisser seule. D'ailleurs on aurait pu croire que tu avais demandé à Vick' de préparer les crêpes pour passer du temps avec Willy mais c'était l'inverse. Il te fallait occuper William pour rejoindre Vicky. « J'arrive pas à croire que madame ait besoin de howtocook.com pour faire des crêpes ! T'es vraiment pas bonne à marier, choupette.» C'est ça, moque toi ! Tu adorais ça de toute façon. Tu as trempé ton petit doigts dans la pâte comme un enfant pour la goûter, comme si tu étais capable de détecter les surplus et les manques. « Ça a l'air pas mal ! » Tu t'es rincé le doigts en la regardant faire avec la poêle avant de te décider à récupérer de quoi garnir vos crêpes. Tu avais un peu tout prévu : pâte à tartiner, miel et confiture. « Bon et sinon, comment tu vas ? » Oui il fallait bien prendre le temps d'être sérieux. Pas trop longtemps, certes mais pour le coup ça t'importais beaucoup. Tu t'es contenté de t'appuyer fesses contre le plan de travail tout près de Vicky. Tu allais l'admirer faire les crêpes sans bouger le petit doigts. Lui faire la conversation c'était l'aider.

hj :

Je me retournais vers lui, avec un regard mi-noir mi-amusé. Non mais ça va ouais ? Genre tu connais la recette toi ! Qu'il ne me dise pas oui, je n'y croirais pas une seule seconde. Et puis pour ce qui était d'être bonne à marier, il avait tort. Je n'étais peut-être pas bonne cuisinière mais je savais donner des ordres, assez pour exiger qu'on cuisine pour moi, ce qui était à mon sens bien mieux encore. Jacob s'avança et trempa un doigt dans la pâte à crêpe. Mais .. ! Je n'avais même pas eu le temps de dire ouf. Il gouta ma préparation, et déclara finalement que ce n'était pas si mal que ça. Tu m'étonnes, vu le mal que je m'étais donné ! Le beau brun parti chercher de quoi accompagner les crêpes tandis que je commençais à mettre un peu de pâte dans une des poêles chauffées. Les choses sérieuses commençaient. Ça faisait des années que je n'en avais pas fait, je n'étais même pas sûre de savoir encore les faire sauter mais qui sait, ça ne devait pas être si compliqué après tout. D'un mouvement de poignet, je laissais la pâte se répartir dans toute la poêle, et lorsqu'elle me parut assez cuite d'un côté, je me risquais à la faire sauter .. et la crêpe retomba de l'autre côté, du premier coup. T'as vu ça ? Ahah non mais t'as vu ? J'étais ridiculement heureuse d'avoir réussi, si bien que mes yeux se mettaient à pétiller et qu'un grand sourire remplaçait l'air blasé que j'affichais depuis tout à l'heure. Alors, qui est-ce qui n'est pas bonne à marier déjà ? disais-je avec satisfaction. Jacob s'était posé contre le plan de travail, et me regardait faire sans la moindre intention de venir m'aider. Quelle surprise. Ça va ! lançais-je un peu brièvement lorsqu'il me posa la question. Mon regard s'était détourné du sien, pour venir se concentrer sur la poêle. Est-ce que j'allais bien ? Non, pas vraiment, mais je n'avais pas envie de lui en parler. De lui dire que j'avais été la dernière des connes, que j'avais craqué pour un type qu'il pourrait bouffer en deux secondes, un type qui avait fini par me blesser .. et que j'avais pris ma première cuite avec Hardin, mon ami d'enfance, avant de coucher avec celui-ci. Non, ça n'allait pas ces derniers temps. J'avais fais des choses dont je n'étais pas fière, des choses qui ne me ressemblaient pas et je n'avais aucune envie de lire la déception ou le dégoût dans le regard de Jacob, si je lui avouais tout. Je ne pourrais pas le supporter, ce serait pire que tout. Et toi alors ? Hormis ta Juliet, raconte ! Changer de sujet était la meilleure option.