Naimès #2 • because you don't care about me.

Je m'étais réveillée calmement ce matin et comme si tout allait pour le mieux. J'étais détendue et je savais que ça allait être une bonne journée. Prenant mon courage à deux mains, je sortais de mon lit avec un entrain nouveau et je me surprenais à vouloir profiter à fond de la fin de mes vacances. Cet après-midi, nous avions une réunion d'équipe et tous les pompoms avaient naturellement été invités et même si je n'avais pas ramené tant de points que cela à mon équipe, j'avais aimé participer à ces olympiades en leur compagnie. Je ne connaissais personne de cette équipe hormis Hadès et avec lui ce n'était jamais facile. Il m'en voulait. Et je m'en voulais aussi... Le voir dans mon équipe m'avait déstabilisée profondément même si je ne voulais pas me l'avouer. Je ne voulais pas particulièrement qu'on se remette ensemble ou qu'on recommence comme avant, non ... Je voulais simplement pouvoir continuer à le voir et faire en sorte qu'il ne m'en veuille plus. Parce qu'il comptait pour moi, vraiment beaucoup. Je m'étais donc habillée d'un short en jean d'un bleu presque trop délavé ainsi que d'un débardeur blanc immaculé puis, je m'étais rendue sur le lieu de rendez vous de la réunion. En y arrivant, je vis un panneau qui disait que la réunion était reportée au lendemain pour une raison qui semblait inconnue. Shit... J'étais venue pour rien. Je me retournais alors, me retrouvant nez à nez avec Hadès tandis que mon coeur loupait un battement. Qu'est ce que je devais dire ? Faire ? Je me contentais de murmurer quelque chose comme « la réunion est annulée. Ça sert à rien de rester ... » j'aurais voulu rajouter le mot ensemble mais je pensais ne pas en avoir besoin. Il allait partir de son côté et moi aussi. Ça se terminerait comme ça de toute manière...

je déglutis difficilement en entendant ce « cool » traverser ses lèvres. C’était bien ce que je pensais, nous n’avions plus rien à faire ensemble. Je sentais bien qu’il était heureux de ne pas avoir à rester avec moi et mine de rien, cela me mit un coup dur au moral. Je le regardais s’éloigner et je ne tentais rien. De toute façon, j’avais déjà tout tenté pour le récupérer et il me semblait trop tard pour qu’il puisse me pardonner ce que je lui avais fait. Je ne pouvais cacher ma tristesse et mon dépit. Bizarrement, je ressentais ce sentiment d’abandon dont il me parlait tant et que je ne voulais pas croire. Mon cœur se serrait en me rendant compte que je le perdais peut-être définitivement. Je ne le vis pas faire demi tour car j’avais la tête baissée et je regardais mes doigts que je semblais triturer avec une application toute particulière. Je l’entends me dire que ce n’est pas contre moi et je relevais alors la tête vers lui, une légère lueur d’espoir dans le regard. J’avais eu peur que ce ne soit pour moi, je devais bien l’avouer et même si ses excuses étaient maladroites, je voulais croire qu’il ne parlait pas à mal. Peut-être mon dernier espoir de réconciliation avec lui, qui sait ? je me contentais donc de lui répondre « c’est pas grave » sur un ton légèrement peiné tandis que je le regardais toujours intensément. Je ne savais pas trop si ce qu’il disait était vrai et je ne voulais pas me montrer trop enthousiaste de risque de lui faire peur, surtout lorsqu’il m’avouait ne rien avoir à faire cet après-midi et que je me retrouvais à le regarder avec de grands yeux ronds lorsqu’il me demandait si je voulais le passer avec lui. Mes yeux écarquillés montraient mon incrédulité et j’essayais derrière cette façade de cacher mon excitation réelle. J’avais l’impression d’avoir fait un grand pas vers lui rien que lorsqu’il me demandait ça. Je m’avançais lentement vers lui, lui répondant quelque chose comme « avec plaisir » dit sur le ton d’un murmure. Je cachais mes lèvres derrière mes mains comme si j’avais l’impression de rêver et comme si, il n’aurait pu me faire plus grande joie que celle-ci. Je m’arrêtais à ses côtés, lui demandant alors « tu avais prévu quelque chose de particulier ? sinon, je te suis comme d’habitude … » sur un ton doux et mélancolique. Je l’avais toujours suivi, pour tout. Hadès c’était un peu comme un premier amour pour moi. je n’avais aimé vraiment aucun homme avant lui et après lui, je n’avais pas vraiment éprouvé de sentiments. J’avais eu l’impression de perdre une partie de mon cœur lorsque je l’avais quitté et depuis, je n’étais que l’ombre de moi-même. Je déglutis difficilement avant de faire quelques pas en avant, levant les yeux au ciel tandis que je remarquais qu’il était d’un bleu éclatant, j’ajoutais « j’espère que ça va être une bonne journée, pas toi ? » tandis qu’un sourire triste barrait mon visage. Je ne pouvais pas lui en demander trop, je n’avais pas ce droit. Je m’en voulais encore beaucoup et je savais que pour qu’il puisse me pardonner, je devais déjà réussir à me pardonner moi-même…

il n’avait rien de prévu et bizarrement, je me sentis tout à coup soulagée. J’allais pouvoir passer un peu de temps avec lui, en sa compagnie. J’aurais pu sauter de joie mais je me disais que c’était peu être un peu exagéré. Hadès, je l’aimais. Je l’avais même toujours aimé depuis l’instant où je l’avais rencontré. Depuis qu’il était entré dans ma vie, je n’avais plus regardé un seul autre homme avec la manière dont je le regardais lui. Il s’était emparé de mon cœur et de mes sentiments il y avait de ça bien longtemps. Il ne savait pas le pouvoir qu’il avait sur moi. il me disait ensuite qu’il espérait lui aussi que cette après-midi serait bonne et je ne pus m’empêcher de répondre à son sourire. Je savais que cela ne servait à rien d’avoir de l’espoir. Hadès ne pourrait plus jamais m’aimer comme avant et même si mes sentiments n’avaient pas changé, ce que je lui avais fait l’avait trop blessé pour espérer un jour retourner entre ses bras rassurants. Je marchais lentement et je le vis se mettre à ma hauteur en me demandant si je voulais faire quelque chose et qu’il me laissait le choix. Les yeux brillants d’une envie soudaine, je lui demandais « c’est vrai ? » avant de faire mine de réfléchir intensément. Qu’est-ce qu’on pourrait bien faire pour passer le temps et pour qu’il ne s’ennuie pas ? il me fallut quelques secondes pour trouver la sortie idéale. Sans m’en rendre compte, je glissais ma main dans la sienne en enlaçant doucement mes doigts aux siens puis, je tirais légèrement sur son bras tout en ajoutant « ça te dit d’aller se poser sur la plage en mangeant une glace ? » avant de lui sourire avec une envie non feinte. Ce ne fut que lorsque je resserrais l’étreinte de mes doigts sur les siens que je me rendis compte de mon geste. Je lâchais alors brusquement sa main, comme si je venais de me brûler au contact de sa peau et j’ajoutais « excuse-moi, je voulais pas … » avant de baisser le regard pour éviter tout nouveau contact avec lui, même juste par le regard. J’étais un peu mal à l’aise et je ne voulais pas prendre le risque de le fâcher contre moi à nouveau…

Alors que je venais de lui proposer d’aller manger une glace sur la plage, il semblait d’accord pour cela et me souriait doucement. Je lui rendis son sourire si doux, me contentant de refermer mes doigts sur les siens comme à cette époque pas si lointaine que cela. La chaleur rassurante de sa main sur la mienne ne m’avait pas perturbée, trop habituée à lui prendre la main quand je le désirais, trop habituée à lui montrer des gestes d’affection lorsque j’étais heureuse en sa compagnie… Hadès m’avait tellement manqué depuis ces deux années passées loin de lui. je n’avais jamais vraiment refait ma vie, avec personne. Déjà parce que dans mon pays d’origine, ça ne se faisait pas. Mais aussi parce qu’aucun homme n’aurait pu combler son absence. Parce que je n’appartenais qu’à lui. parce que je ne voulais être à personne d’autre. Hadès était doux, tendre parfois un peu trop viril mais … je n’avais jamais autant aimé un homme de toute ma vie. Au fond de moi, j’espérais que cette journée allait gommer la précédente. J’espérais aussi retrouver l’homme que j’avais connu autrefois et pour qui j’avais craqué tant de fois. Je déglutis difficilement, venant de me rendre compte que j’avais pris sa main inconsciemment. Il me disait que ce n’était pas grave, me regardant toujours avec la même douceur malgré son sourire amusé et je ne pouvais m’empêcher de rougir légèrement. J’avais eu peur de le fâcher à nouveau si bien que lorsqu’il me rassurait en me parlant de cette manière, j’oubliais tout et retrouvait celui que j’avais aimé il y a de cela quelques années maintenant. Sentant ses doigts venir se refermer lentement sur les miens, je le regardais d’un air interdit tandis qu’il me tirait doucement à sa suite, me disant que l’on allait à présent vers la plage. Je resserrais à nouveau l’étreinte de mes doigts sur les siens, les joues toujours aussi rosies tandis que je m’efforçais de suivre son rythme, le cœur battant à tout rompre. J’allais retomber amoureuse de lui s’il continuait à me traiter comme cela, c’était sûr. Je perdais la notion du temps, je voyais mon cœur battre à un rythme si fou que je me demandais comment je pouvais encore vivre actuellement. Je lui répondais « je te suis » dans un murmure, me sentant à la fois stressée et tellement excitée de passer quelques heures en sa compagnie que je n’osais même plus le regarder pendant de longues minutes. Tandis qu’il me demandait ce que je faisais ici, je continuais de marcher à ses côtés, voyant la plage se rapprocher peu à peu. N’ayant aucunement l’intention de lui mentir, je lui avouais « en fait, je me suis réinscrite à Harvard il y a quelques semaines et … ils m’ont proposé d’intégrer le SC avant de reprendre les cours. Du coup, j’ai accepté. Je me suis dit que ça me changerait les idées » sur un ton doux tandis que je souriais doucement à nouveau. agrippant plus franchement sa main, je continuais de marcher près de lui comme si j’avais peur que ce moment ne soit que le fruit de mon imagination. C’était trop beau pour être vrai tout ça … du moins je le pensais. Sur un ton légèrement fébrile, je lui avouais à mon tour « je voulais prendre le temps de venir te voir à Harvard. Je voulais faire les choses en douceur mais … je… je pensais pas te voir ici » je laissais alors un léger blanc passer avant d’ajouter à nouveau « j’étais vraiment trop heureuse de te revoir … » tandis que mes lèvres s’étiraient en un léger sourire calme et doux. Oui, il avait été la bonne surprise de ces vacances et mine de rien, j’avais envie de remercier le ciel pour nous avoir remis sur le même chemin aujourd’hui…

Alors que nous marchions encore, il me demandait si j’avais réussi à me changer les idées et je ne sus trop que répondre sur le coup. Je pris le temps de réfléchir à tout ce que j’avais fait ici et puis … je souris à nouveau avant de lui avouer « j’ai aimé les Olympiades. Parce que j’ai pu te voir … & ça m’a changé les idées » dans un murmure avant de resserrer l’étreinte de ma main tout en me rapprochant légèrement de lui. j’avais envie de voir ce que nous étions devenus. Si on pouvait encore se côtoyer comme on le faisait avant. Je savais que mes sentiments et les siens avaient été brisés quand j’étais partie il y a de cela deux ans maintenant. Cependant, j’avais envie de croire que l’on pouvait dépasser tout cela et continuer d’avancer côte à côte. Parce que pour moi, il n’y avait que lui. parce que pour moi, ça ne pouvait être personne d’autre. Il me disait alors qu’il était heureux de me voir, là, maintenant. Je rougissais légèrement sous cet aveu. Si un autre homme que lui m’avait dit cela, je serais passée outre mais Hadès, quand il me disait ce genre de chose, je perdais la raison. il passait alors son bras autour de mes épaules, me serrant contre lui tandis que je ne savais plus quoi faire. Ça allait un peu trop vite pour moi. mon cœur battait à un rythme irraisonné et je ne pouvais me défaire de cette étreinte rassurante et chaleureuse. Je passais alors un bras autour de ses hanches, lui murmurant un « moi aussi, je suis heureuse maintenant » avant de lui sourire timidement. on continuait à marcher quand il me signalait que le marchand de glace se trouvait juste devant en me le montrant du doigt. Je le suivais du regard alors que je l’apercevais à mon tour. A peine à quelques minutes à pied de là où on était pour tout avouer. J’ouvrais de grands yeux presque fascinés avant de le guider vers ledit marchand. Une fois arrivés devant le vendeur, je regardais la carte tout en restant collée à lui. je ne savais pas quoi prendre, trop de choix et surtout … trop d’envie. je tournais la tête pour voir si Hadès s’en sortait mieux que moi puis, je lui demandais dans un murmure « tu crois que la glace au litchi c’est bon ? j’hésite avec celle à la pastèque » avant de réfléchir à nouveau comme si c’était le choix d’une vie. J’me sentais bête parfois …