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Après notre petit séjour à Budapest, il était temps d'emmener Leevy à Balatonfüred, là où je suis né et où j'ai vécu mes dix-huit premières années. Si j'avais choisi cet endroit, c'était surtout pour le montrer le grand lac Balaton qui donnait l'impression d'être au bord d'une plage. L'eau étai incroyablement bleu et il faisait chaud. Seule différence avec la mer, c'était qu'il y avait des canards et des signes qui se baladaient un peu partout. Mais ce n'était pas dérangeant, tout le monde pouvait se baigner. J'avais loué une voiture depuis l'aéroport et après un long voyage de quelques heures, nous étions arrivés. Après une après-midi détende et bronzette au bord de l'eau, je proposais à Leevy d'aller faire une balade. J'allais en profiter pour voir si le quartier était toujours le même et je voulais surtout voir si ma maison familiale était toujours là. Quant à mon père... espérons qu'il ait déménagé et qu'il ne me voit pas. J'ai jamais parlé de lui à Leevy. J'étais toujours en train de parler de ma mère et de ses crises de folies dès que je lui parlais de ma copine. Mais lui, rien, pas un mot. Heureusement que c'était cinq minutes de marche car la pauvre, elle avait toujours une béquille. Mais le médecin l'avait, au moins une petite balade tous les jours pour la rééducation. Leevy se tenait à mon bras et je marchais d'un pas lent à côté d'elle, le regard très observateur. Je repérais les moindres détails et j'étais fort silencieux sur le coup. Viens, on s'assied, t'as bien mérité ta petite pause. lui dis-je en lui faisant un tendre sourire qui s'effaça lorsque je posais les yeux en face du banc où nous étions installés. Je me redressais aussitôt, le coeur battant, les mains tremblantes. Il n'y avait plus de maison. Ce n'était plus ma maison. C'était plus qu'une simple ruine qui a été ravagée par les flammes. Je regardais ensuite le banc, pour m'assurer que c'était celui on j'avait marqué mon nom avec Azalee. Bah oui, le nom des fous s'écrit partout! Je passais mon doigt sur l'écriture qui était gravée sur le bois puis je soupirais en fermant les yeux. Blondie devait surement rien comprendre et je savais qu'elle n'hésiterait pas à me demander des explications, curieuse comme elle est. Il n'y a pus rien. me murmurai-je à moi même. Soudain, quelqu'un sortit de la maison voisine et marcha sur notre trottoir. Je faisais quelques pas vers la vieille femme pour lui demander ce qu'il s'était passé, en hongrois of course, pour ne pas inquiéter Leevy. Le femme m'expliqua alors que Monsieur Magyar était décédé il y a presque un an, c'est lui qui a provoqué l'incendie et il n'a pas survécu. Je déglutis, je la remerciais gentiment et je revenais m'asseoir près de Leevy, l'air un peu perdu. Je me suis jamais demandé ce que j'allais ressentir lorsque mon père sera mort. Pas de la joie, pas de tristesse, rien.(Invité)