« Cesse de croire et détruis-toi. » [Ethan]

Ethan & Rose

« Laver son linge sale en famille en utilisant pour la lessive les cendres des aïeux. »

Le Lord Hobo ? Encore ! Oui aujourd’hui était une mauvaise très mauvaise journée. Je me sentais mal depuis quelques heures, 48 exactement, et j’étais dans ce bar si connu par les étudiants dans l’objectif d’entrevoir Dominic, oui ça m’étonnait moi-même de vouloir le voir, alors que pendant toute mon adolescence je m’étais fait violence pour ne pas qu’il sache mes sentiments. Je m’aperçus assez vite qu’il n’était pas là. C’était peut-être mieux. Je soupirai, je regardais mon portable, je vis un sms auquel je n’avais pas répondu et même lu par la même occasion. Un sms d’Ethan. J’avais envie de prendre ce foutu portable et de le jeter contre le sol, je me retenais de ne pas lâcher ces pathétiques larmes qui ne voulaient pas couler. Je lis son message « Salut Rose… je n’ai pas de réelles nouvelles de toi … ça va ? Je suis là, tu le sais … » Je souriais, Ethan était formidable, il était si gentil avec moi et encore une fois pour pas changer les habitudes j’allais tout casser en mille morceaux. Je l’avais prévenue, mais il était quand même resté. C’était une preuve, alors pourquoi étais-je là ? En train de presque sangloter. Pourquoi j’allais mal déjà ? Ah oui, peu de temps après la rencontre avec Ethan, ma mère m’avait appelé, affolée en baragouinant quelque chose que je n’avais absolument pas compris.

Le lendemain, je rappelais sur le fixe de mes parents, j’étais inquiète, j’avais totalement oubliée que mon père pourrait répondre. Et j’ai eu de la chance … il répondit. « Ah Rose, Bonjour … ça fait longtemps, comment tu vas ? Ta mère a fait une crise d’angoisse, je ne sais pas pourquoi. » , il rigolait, j’étais pétrifiée, ça faisait deux ans que je n’avais pas entendu cette satanée voix sortie des pénombres de l’enfer. Deux ans que je pensais aller mieux, car je ne le voyais plus. Je sanglotais, « Passe-moi maman. » je ne voulais pas lui parler, je voulais qu’il obéisse, qu’il fasse comme si je n’existais pas, j’espérai tellement ceci. Naïve oui ! « Ahahaha, Rose t’a pas changée à ce que je vois. Tu continues la guitare ? Sinon Hors de Question que je te passe ta mère. Tu as l’audace d’appeler ? Tu ne fais plus ta petite gamine écervelée qui ne répond pas au téléphone à sa pauvre petite maman qui reste avec son salaud de mari ? » Il était fort, très fort et moi j’étais faible, je sanglotais sans rien dire, jusqu’au moment où je lui répétais de me repasser ma mère « Tu te calmes Rose ! Tu devrais laisser ta mère se reposer, elle est faible elle aussi. Un peu comme toi d’ailleurs. Bon Au revoir. » Je reprenais mes esprits, je n’avais pas de nouvelles de ma mère, j’étais au plus mal et j’étais venu pour voir Dominic au lieu d’essayer de savoir de ses nouvelles. Etais-je donc un monstre ? Sans aucun doute.

Je regrettais de ne pas avoir donné de nouvelles à Ethan, mais vu la situation, je ne regrettais rien, il fallait absolument que je l’écarte de tout ça. La seule chose que j’allais vraiment regretter en fait, c’était de le faire souffrir. Les yeux rouges, la lèvre tremblante, un jeune homme m’accosta, il déballa son baratin. D’habitude je l’aurais rembarré direct, parce que les phrases toutes construites ça m’exaspérait. Il me proposa un verre que j’acceptais, je souriais. Regardes toi Rose… Après juste un verre, une migraine arriva, mais pas assez intense pour que je reprenne la raison, le jeune homme m’invita à sortir du bar. Pour aller où, je ne sais pas. Il souriait et me prit le poignet en direction de la sortie.

Ethan & Rose

« Laver son linge sale en famille en utilisant pour la lessive les cendres des aïeux. »

J'en pouvais définitivement plus, j’étais à bout, je me sentais faible avant et bien non je n’étais pas faible, là à cet instant je voyais ce que voulait vraiment signifier ce mot. J’imaginais si quelqu’un me connaissait ? Malgré que je n’étais pas du genre à avoir dix milliards d’amis, le monde était petit, peut-être même trop. Les bras ballants, je ne pensais plus à rien. Enfin presque, je pensais aux messages qu’Ethan m’avait envoyés et auxquels je n’avais pas répondu et puis à ce diable de père qui m’avait mise plus bas que terre, pourtant je pensais que j’avais touché le fond. Faut croire que non. Le jeune homme qui m'avait inviter à sortir du bar et que d’ailleurs je ne connaissais pas, mais à ce moment précis je m’en contre fou, il semblait bien pressé et puis il me serait fort, trop fort j’avais mal, là tout d’un coup. Mais la douleur, ce n’était pas bien grave après tout on s’y habitue. Non ?

Près de la porte de sortie j’entendais une voix masculine. Tiens, elle ressemble à celle d’Ethan, mais avec ce brouhaha impossible de dissocier si c’était lui ou non. Je m’arrêtai, me retournant je vis que c’était bien lui. Alors, là j’avais vraiment touché le fond, il fallait que ce soit lui, ce n’était pas plus mal, il aurait pu voir à quel point sa sœur était pathétique et arrêter son utopie envers ma personne. Il me demanda si je connaissais le jeune homme qui me tenait le poignet « Euh … Pff, jcrois pas non… » Je le regardais, pourquoi était-il là ? Il n’avait pas non plus l’air en forme, il était nerveux. Je rajoutais dans la foulée « Chui désolée, tu devrais partir. Me regarde pas, regarde pas ça. Fin tu as vie, j’ai la mienne, moi c’est fini. » Sans lui laisser le temps de répondre je continuais « Ethan… arrête de me demander si je vais bien, regardes toi ! T’a pas l’air non plus de bien aller, sauf que dans ton cas c’est uniquement de ma faute, t’entends de ma faute. Parce que je n’ai pas été capable de te donner de simples nouvelles… » . Ethan me prit par le bras, l’autre garçon insistait, bon j’avais peut- être pas toute ma tête à ce moment précis, mais je me rendais compte que l’autre mec non plus. L’inconnu commençait à s’énerver sur Ethan « Mais mec, bon lâche là, ta pas compris, elle veut pas, elle veut pas, et puis jl’ai repéré en premier, donc passe ton tour et va-t’en dégoter une autre. » Mais ça allait pas bien dans sa tête à celui-là « Lâche moi, tu me fais mal.» Il n’en fut pas plus pour que je jeune homme se prenne un coup dans la figure par Ethan. Le mec en question me fit un regard noir en sortant du bar.

Je regardais Ethan, « Je suis. Je suis… Chui désolée, je te l’avais dit. Regarde ce que t’a dû faire… » , un peu hésitante je dis « Attent … tu bois ? Enfin je veux dire beaucoup ? » Je le regardais, j’avais pas de leçon à lui donner. Mais malgré ce qu’il peut surement penser, je m’inquiétais, surtout que lors de notre rencontre il m’avait expliqué que sa mère est alcoolique. « Et là ne me dit pas que tu n’es pas dans cet état à cause de moi ? » Je souffrais, je m’en foutais, qu’il souffre, ça ne m’étais pas égal, pas égal du tout même. Je sanglotais, je n’avais pas le droit de lui faire ça, après tout ce qu’il avait subi, j’osais. « Bon je sais qu’à ce moment précis, je suis la plus médiocre des sœurs, mais je voulais juste te dire de ne plus te préoccuper de moi, tu es quelqu’un de formidable, et même si je ne t’ai pas donné de nouvelles, je tiens à toi. » Je lui tendis un papier, oui j’avais écrit les piètres répliques de notre père, pour justement les envoyés à ma mère, mais je me résignais, je savais qu’elle ne le quittera pas. Je fis un faux sourire « C’est ce que le diable m’a dit au téléphone … » . Je le regardais intensément, comme si c’était la dernière fois, que je le voyais, le laissant en me dirigeant vers le comptoir du bar.

Ethan & Rose

« Laver son linge sale en famille en utilisant pour la lessive les cendres des aïeux. »

Tout ce que je redoutais arriva, Ethan souffrait à cause de moi. Je ne tombe pas de haut, je l’avais de toute façon prédis. Néanmoins, il était là malgré que je ne répondais pas à ses sms, que j’étais beaucoup moins expressive que lui sur notre relation frère/sœur, il était encore là … et cela me faisait encore plus souffrir car mon frère devait surement penser qu’il était un fardeau pour moi, un frère un peu trop collant. Mais ce n’était rien de tout ça, le fardeau c’était moi, il souffrait, mais intérieurement je me disais qu’en l’évitant en le préservant c’était mieux ainsi. Observant la situation je ne pouvais m’empêcher d’être coupable de tout ce qui était en train de se produire. Ethan avait les nerfs à rude épreuve, entre moi et l’autre imbécile d’inconnu. Il finit par le remettre à sa place, en lui donnant un poing dans la figure. Il avait l’air complètement différent, surement une autre facette qui faisait partie de lui. Sur le coup, je n’eus pas de réaction, la migraine et mes sautes d’humeurs changeantes m’y empêchaient.

Je demandais à Ethan s’il avait l’habitude de boire. Il me répondit que oui, même beaucoup, beaucoup trop. Et pour ne rien arranger il était plutôt branché joints. Ah oui, les Barnes et les Morrighan ce n’était pas la joie. « C’est censé me rassurer que tu sois plus pétards ? » Ma réplique n’était pas super agréable, mais Ethan me dit cela d’une façon tellement normale. Un peu comme s’il vivait avec et que ce n’était pas grave, comme une sympathique mauvaise gangrène. Je rajoutais « J’en connais un qui serai tellement content de nous voir dans cet état … Ethan, je t’ai à l’œil.» Enfin ce que je disais était quelque peu contradictoire vu que je passais mon temps à l’éviter, mais Rose Morrighan ne sais pas ce qu’elle veut c’est connu. Mon frère me faisait part de ses sentiments «T'as pas à être désolé, je me sentais effectivement mal car tu ne me répondais pas mais c'est moi qui en fait trop sur notre relation, je t'en demande trop, je l'ai compris je vais stopper... Je sanglotais, je lui dis avec peu de conviction « C’est peut-être mieux. » Peut-être mieux ? Alors pourquoi j’étais dans cet état ? Je lui tendis le bout de papier où j’avais écrit la pseudo conversation que j’avais eu avec l’autre. Je me dirigeais vers le bar, non je ne comptais pas boire, je voulais juste … En fait j’en sais rien. Ethan se précipita en me disant « Rose calme toi, il faut que tu comprennes une chose maintenant je serais la quand tu pleureras et quand tu souriras. Tu n'as pas à m'éviter, je dois être ton pilier. Quand au diable qu'il reste en Enfer, nous n'avons plus besoin de lui. T'as de la chance t'as ton ange gardien juste en face de toi. » Je ne répondis rien. Il me prit dans ses bras.

Je me séparai rapidement de son emprise. Toujours en sanglotant, je me dirigeais vers la sortie. Laissant Ethan, seul, sans aucune parole, sans aucun regard. Je pensais qu’il fallait mieux qu’il souffre maintenant que plus tard. J’avais un mal de crâne horrible, mes yeux étaient harcelés par des larmes qui ne cessaient de couler. Ma vue était brouillée, j’avais même du mal à tenir debout. Puis je me rappelais ce que Ethan venait de me dire. Qu’il serait là dans les bons moments, mais aussi dans les mauvais, qu’il devait être mon pilier. Mes pleurs redoublaient, je me retournais avançant vers lui. Je le regardais, reposant ma tête contre lui, il me prit dans ses bras. Je dis avec difficulté « J’ai … J’ai envie que dans 5 ans, quand on repense à ce qui se passe maintenant on n’en rigole, tellement c’était improbable. C’est pas marrant, mais … tu me fais rire… alors que là j’ai les yeux rouges et j’ai une migraine terrible. J’ai besoin de toi, inévitablement, j’ai peut-être trop besoin de toi. C’est … dingue complètement. Merci d’y avoir cru dès le début, merci d’y croire maintenant, Ethan merci d’être là.»

Ethan & Rose

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Apprenant qu’Ethan avait tendance à pas mal fumer et boire, me faisait du mal. Je me demandais, quand cela avait commencé ? A la place je lui dis que notre père serait fier de le voir dans cet état. Ce n’était peut-être pas la meilleure réplique que j’avais lancé. Ethan souffrait, je souffrais et le seul qui ne souffrait pas c’était l’autre. Se rendait-il compte des dégâts qu’il avait lui-même générés ? Enfin surement pas pour Ethan, vu qu’il l’avait abandonné. Pensait-il à lui ? Pourquoi avait-il fait cela ? Reprenant mes esprits, je m’arrachais des bras d’Ethan, pourtant c’était probablement l’une des rares fois où je me sentais en sécurité, non vulnérable. J’étais complètement perdue, je ne savais plus que faire, que dire et penser par la même occasion. La fuite était une bonne échappatoire ? C’est ce que je fis, sauf que je repris la raison, mon frère était là. Retournant les talons vers sa direction, je lui partageais ce que je ressentais. Les larmes se mélangeaient aux rires, c’était assez perturbant d’ailleurs. Enfin les émotions ne se contrôlent pas.

« Là c'est toi qui me fais rire tu pleures et rigoles en même temps petite sœur. » « Je dois t’avouer, elle est pas commode ta sœur! Il sortit un mouchoir. C’est pas vrai, il pensait à tout et moi je n’arrivais même pas à me rappeler de prendre ces foutus médicaments pour mes migraines. Je le remerciais en souriant. « Tu n'as pas trop besoin de moi comme tu dis, tu en as juste besoin et je suis prêt à m'occuper de toi, j'en rêve même. » Ahaha, c’est moi qui rêve plutôt, je ne sais même pas quoi te dire après tout ça. Il s’approchait de moi, me reprenant dans ses bras, il rajouta que si j’avais besoin de lui il serait toujours là. Maintenant je n’en avais pas de doute. Il m’interrogea sur mes migraines. Oui mes migraines et moi on n’avait presque réussi à cohabiter ensemble. « Oula, je devais avoir 16 ans quand je suis allée, le médecin m’a dit que c’était à cause du stress, sauf qu’avec l’ambiance qui avait à la maison, enfin … Oui je veux bien sortir. » Sortant du bar, je reprenais aussi « Bon assez parler de moi, je veux savoir tout ce qui se passe en ce moment dans la vie de mon cher frère.»

Ethan & Rose

« Laver son linge sale en famille en utilisant pour la lessive les cendres des aïeux. »

Sortant du bar, j’étais quelque peu perdue. Oui par rapport à ce qui venait de se passer. Avais-je enfin pris conscience qu’Ethan était là pour moi ? Je pense que oui désormais. Il me l’avait prouvé, en ne fuyant pas. C’était étrange de se sentir soutenu par un membre de sa famille car cette sensation était nouvelle pour moi. Après tout, une vraie famille je n’en avais jamais vraiment eu. Je pensais que ça ne me manquait pas mais à vrai dire si. Puisqu’à cet instant précis je me rendais compte que j’avais besoin d’Ethan, qu’il serait là. En y réfléchissant, je le repoussais mais, au fond de moi je n’attendais que ça, de l’aide, je ne voulais juste pas me l’avouer. Je l’avoue il y a encore du travail, beaucoup même, mais à côté de cela je suis motivée.

Adossée à la baie vitrée de l’abri bus, je demandais à Ethan ce qu’il se passait dans vie. Franchement, s’il m’avait demandé cette question j’aurais été incapable de répondre correctement. « " Eh bien je ne sais vraiment pas par où commencer tu sais ma vie me parais si vide alors qu'elle ne l'est peut-être pas, sa dépend du point de vue, en tout cas depuis ton apparition elle est devenue beaucoup plus intéressante... » « Beaucoup plus intéressante car je te donne du fil à retorde ? » Je souriais, « Plus sérieusement… Quoi que… Non moi aussi… enfin depuis que t’es là j’ai l’impression que ça va aller mieux, mais vraiment, enfin … pour de bon. » Bon Rose la communication c’était toujours pas ton fort, mais je savais qu’Ethan comprendrais. Confessions sur Confessions Ethan rajouta « Et puis côté cœur, je pense avoir trouvé la fille de mes rêves, c'est un peu précipité de dire ça, mais quand je suis avec elle je suis si bien tu sais... Il faudra que tu la rencontre un jour, c'est une personne si authentique... » Ah on y était, non car je me posais des questions. En entendant ses paroles, cela me fit sourire, il avait l’air heureux malgré qu’il me disait que c’était précipité de dire tout cela. Je souriais en disant « Donc il y a une peut-être future madame Ethan ? Et je ne sais pas son nom ? En plus vu comment tu me l’as décrit c’est juste IDNAMISSIBLE ! » Je souriais de plus belle, oui j’étais curieuse mais c’était normal, il m’aurait surement demandé la même chose.