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je le regardais croiser les bras et je le sentis se détendre d'un seul coup après ce que je venais de dire. Dès que l'on repartait sur un sujet professionnel, il semblait reprendre une certaine contenance et je commençais à croire que le problème, c'était moi. Au Maghreb, on avait l'habitude d'être particulièrement tactile et direct alors peut-être que cela le destabilisait. Je me mordais nerveusement la lèvre tandis que je me disais que j'étais peut-être trop directe et trop franche alors bon, j'espérais ne pas lui faire peur. J'étais peut-être trop à l'aise avec lui et comme je ne voulais plus le perturber, je me contentais de fermer ma bouche et de regarder le sol à nouveau, continuant de triturer mes doigts avec une certaine application. Tandis qu'il me disait que je n'empêcherais pas les autres hommes de me regarder, je tiquais en espérant que ce ne serait pas le cas. J'assumais mon corps et je me sentais à l'aise comme j'étais. J'étais consciente de l'effet que je pouvais produire sur certains hommes mais ce n'était pas du tout mon but. J'avais été tellement déçue de voir la manière dont ma mère avait traité mon père lorsque j'étais encore petite que je ne voulais pas reproduire le même schéma. J'étais seule, j'étais bien et je ne blessais personne et cela me suffisait amplement. Je déglutis doucement alors que je lui avouais « si seulement je pouvais » sur un ton énigmatique. Je ne savais pas non plus le fond de ma pensée mais je préférais rester évasive. Je préférais aussi quand Aiden était lui même et je ne voulais plus le voir se crisper de cette façon. Je n'étais qu'une gamine qui ne savait pas ce qu'elle voulait et je ne voulais être un fardeau pour personne, pas même lui. Je voulais me faire une raison et aller me terrer dans cette cabine pour enlever cette tenue devenue bizarrement trop étroite pour moi. Mais c'était sans compter la dernière bêtise que je venais de lui sortir et quand je vis ses yeux ébahis et sa tension, je sus que j'étais peut-être allée trop loin. Tandis qu'il me demandait si je le draguais, je perdis mes mots ne sachant que lui répondre. Une part de moi aimait flirter avec lui c'était un fait mais l'autre part était trop timide pour lui dire les choses en face alors je me contentais donc de bégayer quelque chose comme « euh je ... Mais ... C'est que... » avant de rougir et de cacher ma tête dans mes mains. Là, je m'étais vendue totalement. Qu'est ce que je pouvais être conne parfois. Je lui tournais le dos quelques secondes avant de lui dire « pardon ... Je vais me changer. » avant marcher rapidement vers ma cabine, attrapant le rideau et disparaissant derrière sans le lâcher. Mon coeur tambourinait fortement dans ma poitrine et je n'étais plus capable de penser à autre chose qu'à lui. Je me laissais tomber au sol, m'asseyant n'importe comment, le regard devenu hagard alors que j'essayais en vain de reprendre une certaine contenance...
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