Appel ► Cody vers Dia

Il devait être … Finalement pas très tard quand Cody, un peu pompette (pour ne pas dire complètement plein) eut la magique idée d’envoyer des textos à son ex. Il n’avait absolument pas conscience de ce qu’il racontait, et encore moi de ce que répondait Diamantika. A vrai dire, son écran lui apparaissait totalement flou, il lui fallait plisser les paupières pour décrypter chacun  de ses mots … Puis il abandonna en fait, se disant que ce serait peut-être mieux de l’appeler directement. Behhh quoi, quand t’es bourré, c’est mieux de passer des coups de fil, c’est bien connuuuu Après l’avoir prévenu qu’il l’appelait, il mit cinq bonnes minutes à appuyer sur le symbole téléphone à côté de son nom. Pfiouuu, il soupçonnait qu’il y ait eu un mini tremblement de terre, ce qui ne l’aidait pas à utiliser correctement l’épave qui lui servait de GSM.

APPEL EN COURS

T'avais absolument rien compris de ces derniers messages et au moment où tu voulais refuser qu'il t'appelle, ton portable sonna. Au bout du fil, ton ex. Tu regardais son appel hésitant entre répondre ou raccrocher directement histoire qu'il comprenne que t'avais pas très envie d'entendre sa voix là. Tu inspirais un bon coup avant de répondre finalement en soupirant et en fermant les yeux. « Qu'est-ce que tu veux ?. » Finissais-tu par dire sur un ton froid presque plus froid qu'un iceberg. T'avais tout dit par sms, demain il n'aura qu'à bien lire et ne plus te texoter. Finit la Dia qui se laissait piétiner le cœur, il t'aimait vraiment ? Et bien il n'aura qu'à te le prouver sinon, t'oublier. (Crétin de soulard  )

Cody était donc en mode fonfooooonnn regardez comme la vie est belleeeee quand il envoya des messages à Diamantika. Mais il réalisait qu’utiliser ses doigts étaient bien trop compliqués, et puis il ne pouvait pas boire sa bière et envoyer un texto en même. C’était physiologiquement impossible, à moins que tes parents soient les heureux survivants d’une attaque nucléaire et qu’il t’ait pondu avec trois bras. « Allôôôô, allôôôôô … Dia ?! Je t’entends pas ?! » répondit-il avant de se rendre compte qu’il écoutait dans le micro et parlait dans l’enceinte du téléphone. « Ahahahaha coquin. » fit-il en remettant son téléphone normalement. « ALLÔ. »

A peine tu répondais à son appel que monsieur te cassa les tympans en gueulant. Une chose est certaine, tu pourrais reconnaître même au bout du fil, cet état. Cette voix lorsqu'il était totalement saoule et pété. N'oublions pas que t'avais dû supporter ce même état durant ta grossesse et que donc là, tu comprenais mieux pourquoi ces derniers messages n'étaient quasiment pas lisibles, quoi que, même tout le contenu de ses messages. Qu'est-ce qu'il te voulait à la fin ? Il te demandait de le libérer, tu lui offrais ce qu'il demandait sur un plateau d'or et là... Il continuait de te tourmenter ?. « T'es saoul. » Ce n'était même pas une question parce que certes, tu ne pouvais pas le sentir et dieu merci me direz-vous, mais ouai, tu le savais et il t'énervait. « Évidemment, je devais m'y attendre...Que tu sois saoul pour me textoter ou que tu sois saoul pour m'appeler parce que le Cody sobre et clean, il n'aurait jamais eu les couilles de le faire. » Tu poses ton cul sur le lit. « Dis c'que t'as à dire et raccroche, quoi que, t'as peut-être rien à dire en fait. » Soufflais-tu en levant les yeux au plafond.

Mais c’était lui ou touuuute la terre tournait autour de lui ? Il avait l’impression d’être sur une plaque tournante, où la seule ancre à laquelle il pouvait se raccrocher était Diamantika. Ou plutôt sa voix, puisqu’elle était géographiquement à des années lumières de lui. « Non. » répondit-il fermement quand elle affirma qu'il était saoul, avant d’éclater de rire, ne sachant décidément pas se tenir tranquille plus de cinq secondes. « Siiii… » Laisse béton, boulet. Elle n’allait pas par quatre chemins et réclama à ce qu’il lui dise franco ce qu’il voulait dire. Il soupira et répondit ; « J’suis obligé de le dire maintenant ? Tu peux pas parler ? D’habitude tu parles bien. Allez, parle, je t’écoute. » Il ne savait même pas où il était, il marchait dans l’obscurité après une soirée bien arrosée, sûrement à la recherche de sa tente. Mais il ne s’en souvenait pas très bien.

Tu le savais, t'avais parié qu'il était saoul de toute façon. Tu connaissais suffisamment le jeune homme pour connaître absolument tous ses états, même que dernièrement, t'avais fait une nouvelle découverte et ça ne t'avait pas beaucoup plu. T'en avais pris peur quoi. Tout ça pour dire que tu ne savais pas si tout ce qui allait sortir de sa bouche ce soir serait vrai. Quoi que... on ne dit la vérité que lorsqu'on est saoul. Bah tiens, tu pourrais même lui demander les prénoms de ces demoiselles avec qui il flirtait bien dans son coin. Et là, c'était le comble du comble, il te demandait de parler alors que c'était lui qui t'avait sonné. Bah voyons... Te laissant allongée sur ton lit dans un soupir, tu dégageais tes mèches roses de ton visage. « Il était une fois... Une bête qui voulait épouser une princesse. Il fit le tour de la terre pour en trouver une et y avait toujours quelque chose qui clochait ; des princesses, il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? Toujours une chose ou l'autre ne lui semblait pas parfaite. Il rentra chez lui tout triste. Mais...Un soir, par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascades de pluie que s'en était effrayant, on frappa à sa porte. C'était une princesse qui était là, dehors. Mais grands dieux ! De quoi avait-elle l'air dans cette pluie, par ce temps ! L'eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon… Et elle prétendait être une véritable princesse... La bête l'a pris donc pour femme, sûr maintenant d'avoir trouvé une vraie princesse. Sauf que la bête est finalement comme toutes les bêtes. Un gros crétin et tu sais pourquoi ?. Parce qu'il avait la plus belle des princesses, la plus fidèle et malheureusement, il lui a brisé le cœur. Aujourd'hui, la princesse n'en a que faire de ses mots parce qu'elle ne le croit plus... » Tu stoppais en reprenant ton souffle. Vous l'auriez compris, Dia venait de reconstruire l'histoire de la princesse au petit pois version Coka. Il voulait que tu parles encore ou bien là c'était bon il avait eu sa dose ?. « Qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi tu m'appelles ?. »

Le plus attentivement du monde (pour Cody Bleeker, on est d’accord), le Lowell tenta de décrypter le langage de Diamantika. Vainement. Faut dire que c’était son truc les logorrhées poétiques, les métaphores qu’il consommait sans modération et les déclarations à tout va. Diamantika peupla le silence pendant cinq bonnes longues minutes avec une version de la Belle et la Bête un peu étrange, qui soulignait toute la rancœur qu’elle avait à l’égard de Cody vers la fin. Il pouffa de rire et répliqua ; « C’est pas vraiment l’histoire que je raconte à ma fille, ça. » En même temps, il avait tellement la flemme de lire des livres à sa fille qu’il se contentait de parler. Wesh, les discours Bleekeriens endormaient les gamines de cinq ans. C’est bon à savoir, non ? « C’est pas une histoire de princesse belle et fidèle. C’est l’histoire d’un prince qui savait qu’il ne méritait pas cette princesse. C’est tout. » D’un coup, il avait comme pris un avion en vitesse pour quitter l’Etat d’Ebriété et parlait comme le Cody qu’on connaissait au naturel. Enfin. Il se mit à rire comme une tâche et ajouta ; « Je voulais juste entendre ta voix. T’entendre râler m’aider à dessaouler en général. » C’est pour ça que c’était toujours utile de garder une Diamantika dans sa vie.

Ce que tu venais de raconter n'était clairement pas une histoire à raconter aux enfants, mais alors non non et non. Elle était bien trop triste et n'avait pas son happy end. Du coup, tu roulais des yeux pour une fois qu'il avait raison. Mais, éternelle Dia en mode rancune sans frontière -je trouvais que c'était mieux que médecin sans frontière parce que Cody ne savait pas se soigner de toute façon- répliqua. « Et pourtant, tu devrais lui raconter, peut-être que ça l'aidera à se méfier des garçons lorsqu'elle sera en âge de puberté. » Puberté qu'elle avait peut-être déjà atteinte avec un père qui lui apprenait à dessiner des pénis. Bien-sûre, l'histoire d'un prince qui ne méritait pas la princesse et blablabla, la chanson de Bleeker, l'histoire de sa vie, le mec qui ne mérite aucune fille. Dans ce cas ? Pourquoi il ne devenait pas gay ?. « Si c'est de ça qu'il s'agit, pourquoi le prince en question appelle en plein nuit la princesse ?. » Cody c'était Cody et il ne savait tout simplement pas comment réparer un pot cassé. Il vivait encore à l'âge préhistorique, c'était un homme des cavernes. Avec des "Ouah-ouah", "Peuh-peuh" "toi libéré moi" "toi passé ici" "moi appelé toi", peu importe. Cependant, tu arquais un sourcil d'étonnement face à sa dernière remarque un peu plus sérieuse. « J'croyais qu'elle t'insupportait cette voix. J'croyais que t'en avais marre de m'entendre râler. J'croyais que t'en avais marre de moi... Puis, j'pense que certaines filles dont je ne connais pas encore le prénom avec à qui t'as eu apparemment un sublime contact, pourraient très bien t'aider à dessaouler. » Lors de votre dernière altercation, t'avais pas parlé de ça parce que ça te faisait horriblement mal et même là encore et en fait, t'aurais dû te taire parce que rien qu'à imaginer, ça t'énervait.

Berrrrkkkkkk, Cody ne souhaitait pas imaginer sa fille en âge de la puberté. Non. Elle a cinq ans. Il a au minimum six ans de tranquillité, si ce n’est plus. Donc no puberté, pleaaasseeeee. Il déglutit, une grimace de dégoût s’affichant sur son visage. « Tu vas me faire dégueuler le cocktail aux crevettes de ce soir si tu continues à parler de la future vie amoureux de Jess Bleeker. » Parce que Cody ne voulait pas penser une minute de plus à tous les play-boys des bacs à sable qu’il devrait tuer dans son sommeil. « Parce que la princesse est dans ses numéros d’appel d’urgence. » fit-il remarquer, puisqu’il n’avait jamais pris la peine de changer sa liste de contacts. Trop fatiguant et inutile. Déjà, ça ne servait à rien d’avoir une liste de contacts à appeler en cas d’urgence, mais Diamantika avait tenu à ce qu’il en est une dans les cas où, trop bourré et en danger, il serait incapable de composer le numéro de qui que ce soit. Et ouais, ça réfléchissait un peu sous sa cervelle de blonde, faut pas croire. « Tu veux savoir leurs noms ? » demanda-t-il, une pointe d’excitation dans la voix. Ouais, le Cody en lui mouuuurait d’envie de lui qu’elles étaient les filles qui lui avaient foutu de ces vents. Mais le Cody sobre du lendemain le regretterait forcément.

Toujours aussi soft le Bleeker ein. « Commence par arrêter de lui apprendre à dessiner des pénis si tu ne veux déjà pas parler de sa future vie amoureuse ou sexuelle. » Franchement, un teubé d'apprendre ça à une fille de son âge. Il veut quoi ? Lui faire dégouter des pénis ou au contraire, la rendre addict avant l'âge ?. Et en plus, ce n'était rien comparé à l'excuse bidon qu'il venait de balancer. « T'as pas trouvé mieux comme excuse ?. Arrête de jouer Bleeker, j'suis pas un jeu OKEY !. » Il voulait une poupée Barbie avec de gros boobs ? Ok, qu'il parte chercher ça au rayon poupée dans un centre commercial, il trouvera rapidement son bonheur. Ou bien mieux, qu'il en pique une à Jess. Tu lâchais un soupir en fermant les yeux alors qu'il s'amusait now à vouloir te révéler les prénoms de ses conquêtes. Si tu ne prenais pas sur toi, il y a longtemps que t'aurais balancé ton portable contre le mur. Néanmoins, tu venais à peine de l'acheter donc bon. « Si je ne t'ai pas demandé c'est que j'ne veux rien savoir, c'est clair !. » Il t'avait appelé pour te pourrir la vie et te rappeler qu'il se tapait de belles demoiselles avec des seins plus gros que les tiens ?. C'est bas, tellement bas.