Invité
est en ligne
Invité
Il avait raison je devais m'occuper de la paperasse mais je n'avais pas le courage de le faire. D'un côté il y avait peu de chance que je me retrouve de nouveau dans un hôpital psychiatrique, en revanche dans un hôpital normal, si. Je tombais souvent à la renverse à cause de mes problèmes, une perte de conscience cela arrivait si vite que j'étais capable de me prendre le coin d'un meuble la plupart du temps. Je préférais ne pas penser à ça, pour l'instant j'avais un traitement contre mes « crises » que ce soit hallucinatoires ou de perte de conscience et il était assez efficace. Disons que je n'avais plus l'impression d'être aussi folle qu'avant, c'était également la raison pour laquelle j'avais accepté de revoir du monde et notamment Leo. Je savais que même si je voyais mon père dans un miroir en passant, je n'allais pas devenir un monstre en quête de vérité qui clamait partout qu'il y avait complot. C'était plutôt rassurant. Tu as raison dis-je simplement à l'égard du jeune homme. Il me demandait si j'allais me faire opérer et je répondais par la négative. C'était ma décision et elle semblait définitive, je ne voulais pas mourir sur une table ni imposer à mes proches la présence d'un légume. Je n'allais pas finir en mort cérébrale, c'était bien plus glorieux de mourir dans un an avec au moins la moitié de ma tête. Pas comme une espèce de morte vivante à qui on allait vouloir piquer les organes. Je sais Leo, c'est difficile pour moi aussi de me dire ça. Mais je préfère l'accepter, j'ai pas envie… de prendre un risque qui pourrait raccourcir ma vie tu comprends ? Je veux vivre ce que je dois vivre, j'ai pas envie de tricher, j'aurais trop peur de perdre. J'étais honnête, je n'allais pas lui raconter des salades, plus maintenant. Il méritait de savoir la vérité, qu'importe ce qu'il pensait de ma décision. Enfin non, je ne me fichais pas de ce qu'il pensait mais je savais également ce que je voulais. Dans un an je vais mourir Leo, il faut dire ce qui est dis-je afin de compléter ses paroles. C'était dur à dire mais c'était la vérité. Ce qu'il me disait me faisait plaisir et je prenais sa tête entre mes mains quittant le contact avec les siennes. Puis, je l'embrassais, tendrement, doucement. Cette fois-ci ma langue qui s'ennuyait de la sienne trouvait son chemin comme une grande. Alors reste, j'en ai besoin, merci Leo. Merci pour tout. Puis, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il faisait, il demandait quelque chose au barman et j'en profitais pour finir mon Whisky. À présent je me sentais plus légère, l'alcool coulait dans mes veines et j'hésitais à en prendre un troisième. Je ne tenais pas particulièrement bien l'alcool malgré ma grande taille et les médicaments n'aidaient pas. Puis je l'écoutais parler et je ne pouvais empêcher mes larmes de monter. Un sourire discret se dessinait sur mes lèvres lorsque la première dévalait ma joue afin de finir sur mon chemisier. Leo dis-je en posant ma main sur la sienne. Je… Ça me touchait ce qu'il faisait et en même temps, ça me fendait le coeur en mille morceaux. Le voir dresser la liste des dernières choses que j'allais faire dans ma vie, ça me détruisait complètement. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça exactement ni si c'était pour me faire regretter mon opération, mais je pleurais. J'avais envie de lui dire que je l'aimais que… je crois que je l'aimais en fait. Le voyant comme ça, c'était la seule chose dont j'étais sûre. C'était précipité, trop tôt et pourtant c'était là. Je veux les combler avec toi ces jours, c'est tout ce que je sais. Embrasse-moi dis-je avant de capturer ses lèvres encore une fois. Je continuais à pleurer, je ne pouvais pas ralentir les larmes qui faisaient leur route. On ira au Grand Canyon alors, ensemble. Puis, on ira où tu veux. L'Asie, toute l'Amérique, tout ce que tu veux. On dépensera tout mon argent.
(Invité)