LET ME ALONE.

En fait, t'étais mal. Vraiment mal. Et c'était pas tellement nouveau. C'était comme si tout le monde pouvait lire en toi. Comme s'il était plus que facile de voir à quel point tu étais au plus bas. Parce que ouais, c'était le cas. T'étais en train de te détruire toi même puisque tu avais perdu tout ce qui comptait vraiment. Oh, bien sûr, il te restait la danse. La danse qui te permettait jusqu'à présent de t'évader quand les choses devenaient trop difficile à supporter mais.. Fallait croire que ces derniers temps elle n'avait plus vraiment d'effet. Valentin t'avais brisé. Bien sûr qu'il ne l'avait pas voulu mais c'était le cas. Tu l'aimais, tu l'aimais d'un amour qu'il ne te rendait pas et ça te suffisait amplement pour t'autodétruire un peu plus chaque jour. Les yeux dans la brume, t'étais plus vraiment toi. Plongé dans cet univers glacial qui te broyait toujours un peu plus chaque jour. T'étais pas d'humeur aujourd'hui. Vraiment pas. Encore moins si c'était pour supporter les méchancetés incessantes de Rosa. Elle n'était jamais bien loin elle. Comme aujourd'hui. Et peut être que t'étais trop facilement colérique pour la journée mais, t'avais pas supporté. Ni ses piques, ni ses allusions sur le fait que tu n'aurais jamais Valentin. Alors t'avais lâché prise. Déchargeant toute la colère que tu pouvais ressentir sur sa personne. Le premier coup était partit. T'étais hors de toi, empli d'une rage que t'avais cherché à canaliser tout ce temps. Mais elle t'avais poussé à bout et t'avais pas pu l'garder pour toi. T'avais frappé.

Ca faisait longtemps, trop longtemps que je n'avais pas vu, ni croisé Babylone. Et c'est qu'elle me manque terriblement ! J'ai jamais passé plus de deux jours sans lui parler ou la voir ! Imaginez donc dans quel état j'étais depuis des semaines, depuis que le Summer Camp avait commencé. C'est comme si je la cherchais à chaque coin de rue, comme si elle se dérobait à chaque fois que je croyais l'apercevoir, comme si elle ne voulait plus jamais me croiser, même par hasard. Bon ok, elle m'évitait peut-être mais il y aurait forcément du avoir un moment où on se croiserait, mais fallait croire que non, niet, que dalle et j'en souffrais. Oui, vraiment, même si je n'ai pas les mêmes sentiments qu'elle, je ne peux clairement pas me passer d'elle. Je n'arrête pas d'y penser depuis tellement longtemps que je crois que mon plus grand souhait se réalisa enfin sous mes yeux. Mais d'une façon que j'aurais voulu éviter. Elle était en train de se battre avec Rosalia. Je m'avançais alors direct vers elles et les séparaient. Mais c'est quoi ce délire ? Gueulais-je totalement inquiet pour les deux jeunes femmes, et surtout pour Baby, que je n'arrêtais pas de regarder. Putain elle m'a vraiment trop manqué !

C'était pas toi ça. Toute cette violence, toute cette haine. Non, c'était vraiment pas toi . T'étais pas comme ça d'habitude. Tu pétais pas si facilement les plombs. Mais fallait croire que sans Val, il était plus difficile de garder le contrôle. C'était comme si tu perdais pieds à chaque fois et t'étais incapable de te retenir. Elle te mettait hors de toi cette fille là. Avec ses remarques incessantes faites seulement pour te blesser. Elle y arrivait. Elle était même très forte à ce jeu là. Et tu retorquais de la seule manière que tu pouvais. T'étais peut être un peu trop fragile et désemparé et surtout, t'étais à bout. De tout, de tout le monde. T'en pouvais juste plus. T'enchaînais les coups qu'elle te rendait tout aussi bien et bien sûr que d'un point de vue extérieur ça devait avoir l'air pathétique mais tu t'en fichais, t'étais plus à ça près. Et sa voix résonnait. T'avais l'impression de ne pas l'avoir entendu depuis des années. Peut être après tout que tu l'imaginais. Mais non. Tu sentais ses bras sur toi quand il venait à vous séparer et t'arrivais pas vraiment à interpréter. Est ce qu'il était énervé ? Est ce qu'il était inquiet ? Peu importe, c'était sûrement pour elle. Pourquoi se soucierait-il de toi ? Il ne le faisait plus depuis le bal. C'était terminé. Tu reprenais ton souffle doucement jetant un regard mauvais en direction de cette brune que tu détestais tant. C'est elle. Elle m'cherche, elle fait tout pour m'foutre en rogne. Et pourquoi cherchais tu à te justifier devant lui ? Tu n'avais pas de compte à lui rendre, tu n'avais pas à lui expliquer. Mais c'était pas ta faute, c'était elle qui avait commencé.

Le fait de les voir se battre ça me foutait autant en rogne que ça m'inquiétait. Même si c'est vrai que Rosa pouvait se faire tabasser et qu'au fond je m'en foutrais, je ne pouvais pas la laisser faire. Alors pour Baby ? Non je ne pouvais même pas l'imaginer se faire toucher un seul cheveu. Mais voilà elle ne veut plus de moi dans sa vie, alors je reste sur mes gardes, j'évite de trop en faire. Je commence d'ailleurs à bien plus m'inquiéter sur sa réaction. Et si elle me frappait à mon tour ? Bon je peux encaisser physiquement, mais pas émotionnellement je pense, je souffre trop de ne plus la voir tous les jours, ou presque. Mais je fus bien soulager quand elle m'expliqua que c'était Rosa qui la cherchait. Je lançais alors un regard accusateur et foudroyant à Rosa et me retournais vers Baby, la seule qui m'importait vraiment Ne l'écoute pas, elle n'en vaut pas la peine. Je faisais donc comme si Rosa n'existait plus et me mis à parler à Baby, l'air inquiet, énervé et en même temps heureux de la revoir Je n'ai besoin que d'une seule explication Baby ... Pourquoi tu m'évites autant ? Je voudrais tellement tout faire pour arranger les choses entre nous et depuis le bal j'ai l'impression qu'elle s'en fiche juste de moi, alors forcément ça me rend mal toute cette histoire.

Ouais. C'était à cause d'elle et seulement d'elle alors forcément, t'allais pas endosser le rôle de la coupable alors que tu n'y étais pour rien. Il en était hors de question. D'autant plus que même si t'aurais bien voulu faire croire le contraire, tu te souciais encore énormément de ce que pouvais penser Valentin de toi. Et déjà que tu étais tombée bien bas, il était impossible qu'il puisse penser qu'en plus de ça tu étais du genre à chercher les ennuis. Tu reprenais doucement ta respiration essayant de calmer les accès de colère que tu pouvais encore ressentir. Ce qui était bien plus facile que ce que tu aurais pu penser. En fait, ça avait toujours été ça. Le regard de Val sur toi suffisait amplement à calmer tes nerfs. Ô bien sûr, tu n'allais pas oublier ce que cette garce avait osé te dire mais au moins, tu ne rêvais plus de l'étriper. Du moins, pas sur le moment. T'arquais un sourcil à sa première phrase te retenant de lui envoyer une pique assassine. Les choses allaient déjà si mal entre vous qu'il n'était pas indispensable d'enterrer encore un peu plus votre relation. Et il reprenait la parole te prenant au dépourvu. Alors il ne savait pas ? Pour la peine, tu commençais à te demander s'il ne te prenais pas pour une idiote. Parce que très honnêtement, la raison qui faisait que tu l'évitais autant avait été plutôt clair dès le soir du bal. Laissant ton regard dériver sur le sol, tu gardais le silence quelques instants soudainement mal à l'aise. Parce que ça fait mal de t'aimer. Et bordel ce que tu pouvais te sentir stupide de dire un truc pareil. Peut être même que tu l'étais mais ce n'était que la stricte vérité. J'arrive pas à faire taire ce que je ressent pour toi..

Je me voilais la face peut-être mais je lui demandais bêtement pourquoi elle m'évitait tant depuis la dernière fois alors que je savais pertinemment la réponse, c'est juste que j'avais espéré qu'elle se laisserait un peu plus faire pour que je lui reparle, pour que j'essaie d'arranger les choses. Oui peut-être, mais c'est surtout parce qu'elle me manquait terriblement et que rien le fait de pouvoir l'apercevoir aurait réduit un peu ce manque je suppose. Mais voilà qu'elle me répondait honnêtement, et je me sentais mal pour elle, je baissais alors le regard, comme si elle m'accusait, et de sa bouche c'était vraiment le cas. Chose que j'ai du mal à accepter de sa part, et ce serait peut-être l'occasion de lui dire ma façon de penser, de la faire culpabiliser à son tour. Alors quand elle rajouta qu'elle ne pouvait pas faire taire ses sentiments je relevais le regard vers elle, perplexe et sérieux à la fois Je ne t'ai jamais demandé ça Baby, je sais que trop bien que c'est impossible, mais couper les ponts direct comme ça, c'était trop brutal, t'aurais du nous laisser du temps, ME laisser du temps. Tu m'as bousculé avec tes sentiments et je ne savais plus quoi en penser. Tout ce que je savais c'est que je ne voulais pas te perdre, on aurait pu en parler calmement, on aurait pu rester proche, je sais pas, n'importe quoi, mais pas me faire la gueule et ne plus vouloir me voir ! Bon ok, là, elle risquait encore une fois de s'énerver, mais tant pis au moins je lui avais enfin dit ce que je voulais lui dire depuis des semaines déjà.

Et pourtant, t'essayais. T'essayais vraiment de faire taire l'avalanche de sentiment que tu ressentais pour celui qui avait été ton meilleur ami pendant tant d'années. Mais fallait croire que c'était pas le moment, que ça ne pouvait pas marcher. Et force était de constater qu'à par laisser du temps, il n'y aurait peut être rien d'autre de vraiment efficace. Ouais, tu savais pas. C'était ça le problème. Tu savais pas combien de temps ça pouvait prendre et tu voulais pas continuer comme ça. Parce que s'il y avait bien un truc dont tu avais toujours été certaine c'était bel et bien le fait que tu ne pouvais pas te passer de lui. C'était le genre de chose pas possible, tu vivais trop mal sans sa présence. Peut être parce que tu avais pris la mauvaise habitude de toujours te raccrocher à lui. Ouais, ça devait être ça. Et comme toute addiction, il était beaucoup trop difficile de tirer un trait aussi facilement. Tu pouvais pas, tu voulais pas. Je.. Je sais.. Et c'était inhabituel de ta part de ne pas contester. D'accepter les reproches sans broncher. La vérité était que tu étais fatiguée, fatiguée de te battre encore et toujours. Et le pire, il avait raison. Tu l'avais pris au dépourvu et tu ne lui avais pas laisser le temps. Tu lui avais juste envoyer en plein visage avant de tourner les talons. J'voulais pas que ça s'passe comme ça Val. J'ai passé la moitié de ma vie à t'regarder avec d'autres. Toujours les autres et jamais moi. Je t'ai regardé aimer d'autres filles et j'ai ramassé les morceaux quand il le fallait mais j'ai laissé des morceaux de moi aussi et c'était juste devenu trop dur à supporter. J'suis désolé Val, j'aurais vraiment préféré ne pas t'aimer pour ne pas prendre le risque de te perdre.

Elle acceptait mes paroles. Elle leur donnait raison et ça me surprenait, tellement que j'étais choqué. Mais ça fait plaisir qu'elle accepte enfin mes paroles au lieu de m'engueuler à tout va. Mais je ne lui en veux pas pour tout ça, les sentiments ne sont jamais facile à contenir, à retenir, surtout si elle m'aime depuis quelques années déjà. D'ailleurs je ne savais pas depuis combien de temps elle l'était exactement. Mais dans ses paroles je comprenais que ça faisait bien trop longtemps déjà et je m'en voulais encore plus, ressentant de la compassion pour elle. Je voudrais tellement lui retirer ce mal être, lui rendre son sourire et sa joie de vivre. Seulement je me sentais pas moins perdu. Je sais bien que ce genre de sentiment ne s'efface pas comme ça, et encore moins quand on est aussi proche … Moi je suis vraiment désolé de t'avoir fait du mal, tu sais que c'est loin d'être ce que je veux, je ne m'y attendais tellement pas, ça m'a déstabilisé. Je dois bien t'avouer que j'ai pensé à cette possibilité entre nous il y a quelques temps, mais ma vie sentimentale est tellement chaotique, je ne voulais tellement pas te perdre comme les autres que finalement j'ai oublié cette idée. Essayais-je de lui expliquer tout en prenant conscience en même temps que mes paroles. Cela ne pouvait être que cette explication parce que Baby est superbe, je l'adore depuis tellement de temps, mais cette frontière avec elle, je crois que j'ai toujours eu trop peur de la dépasser.

Et peu importait ce qu'il pouvait penser à s'moment précis mais, c'était la réalité. T'aurais vraiment préféré ne pas le perdre. Parce qu'il avait toujours représenté ton tout et que sans lui, t'avais l'impression d'être complètement paumée. Peut être étais ce le cas. Fallait quand même dire que depuis cette fameuse soirée au bal, tu étais totalement partit en vrille. Comme si tu n'avais plus aucun contrôle sur rien. Comme si t'arrivais pas à exister correctement sans lui. Autant dire que la situation était affreuse. Et le pire dans tout ça était certainement le fait que t'avais l'impression que rien ne s'arrangerait. Que cette conversation n'allait pas faire en sorte que tout aille mieux et que vous continuriez à vous regarder tel deux inconnus. Et regarde nous ! Regarde nous Val. Le résultat est le même, on a rien tenté et pourtant, on fais comme si on s'connaissait pas depuis des semaines. Et.. Il venait bien de dire qu'il y avait pensé ? Tu savais même pas comment interpréter les choses au final, pourquoi avait-il pensé à ça ? T'en avais aucune idée. Mais tu ne voulais pas te bercer à nouveau d'une tonne d'espoir qui ne ferait que t'achever un petit peu plus. Ca fait tellement mal de ne plus passer de temps avec toi mais... J'sais pas si j'suis capable de faire comme avant alors que les choses ont changés. J'sais même pas si j'veux essayer. Tu m'manques tellement que j'ai l'impression d'être totalement vide sans toi mais tu sais très bien qu'on pourra plus faire comme si de rien était.

Ca me fait tellement du bien d'avoir une conversation à peu près posé avec elle, de pouvoir parler sans qu'elle ne se mette à crier et à partir en vrille. Et sans qu'elle ne me tourne le dos pour ne plus vouloir me parler du tout. Un soulagement de fou, même si je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il s'est passé avec Priape. Je crois que je préfère même pas en savoir davantage ou même essayer. Pour l'instant je voulais juste récupérer mon amie de toujours qui me manque horriblement. Seulement je trouvais un peu abusé de sa part de me mettre dans le même lot qu'elle. J'ai essayé, vraiment, de tenter de me réconcilier avec elle, mais c'est toujours elle qui prenait la mouche ou qui tournait les talons. C'est vrai, la dernière fois c'est moi qui suis parti mais je m'en prenais plein la gueule, alors forcément j'en ai eu marre. Mais là, j'en avais davantage marre de ne plus la voir ou l'avoir dans ma vie. Et il semblerait que ce soit réciproque, alors je ne répondais rien dans un premier temps mais forcément le plus gros dilemme fit son apparition. Comment rester en contact sans qu'elle souffre ? Parce qu'elle ne peut pas faire semblant qu'il ne s'est rien passé, même moi j'en suis incapable Non c'est évident. Voilà pourquoi j'ai tellement attendu cette conversation avec toi, pour trouver une solution ensemble, pour savoir comment continuer sans pour autant se forcer l'un l'autre … Seulement là, rien ne venait, je n'arrivais toujours pas à trouver de solutions. Mais est-ce qu'il y en avait vraiment une ? Je lançais un regard désolé et désarmé à mon ancienne amie, celle avec qui j'ai réellement peur de me lancer dans une affaire bien plus dangereuse qu'une simple amitié.