Le programme d'aujourd'hui ? Encore un rendez-vous chez le médecin. J'avais vraiment l'impression de passer mon temps à l'hôpital depuis que je suis rentrée à Cambridge, sauf que là c'était un peu différent vu que j'avais pris rendez-vous pour que le médecin m'examine afin de savoir si j'étais assez en forme pour partir en vacances. Parce que oui j'en avais clairement marre d'être à Cambridge et j'avais surtout besoin de changer d'air, c'était vraiment vital pour mon morale. Et puis depuis un jour ou deux je n'avais plus mon fauteuil roulant mais seulement une béquille pour m'aider à marcher doucement doucement donc j'espérais vraiment que la réponse soit positive. Quelques temps plus tard je sortais du bureau du médecin aux côtés de Royce ravie de savoir que j'avais l'accord pour partir, seulement une semaine mais c'était mieux que rien. Royce était ensuite partie chercher la voiture qui était garé assez loin apparemment. Je l'attendais alors dans l'une des salles d'attente de l'hôpital tout en m'occupant à regarder quelques photos sur mon téléphone. Mais c'est en levant le regard que mes yeux se posa sur un homme que je reconnu assez rapidement, Priape. Je me souviens avoir filtré avec lui au summer camp dernier et maintenant j'étais vraiment amie avec son ex Talya. Sauf que Priape lui avait dis de ne pas m'approcher et j'aimais pas ça alors c'était le temps des explications. Surtout qu'il avait aussi raconté pour Delilah à Valentin et il m'en avait voulu pour ça alors que c'était l'un de mes plus fidèles amis, enfin il m'avait vite pardonné mais bon. Je me levais alors difficilement pour finalement lui faire face. Alors tu vas dire à qui de ne pas m'approcher aujourd'hui ? La personne là-bas peut-être ? Dis-je en montrant une personne au hasard tout en parlant d'une voix assez froide, j'avais pas peur des règlements de compte après tout.
Le nez dans les dossiers, on ne chômait vraiment pas l’été ici. Je ne m’étais accordé que quelques jours de break pour passer du temps avec mon ex en Arizona et surtout pour assister au mariage de ma BF, mais le retour n’était que plus dur. Les patients n’attendaient pas, le service était blindé. Et manque de bol, alors que j’allais enfin pouvoir avoir cinq minutes pour moi, me prendre un petit café, on m’intercepta dans le couloir. Et ce –on- ce n’était pas n’importe qui : grand, blonde, sexy et hystérique, j’ai nommé Leevy Cartwith. Aussitôt, la demoiselle m’agressa sur un ton hargneux en me demandant qui j’allais encore essayer d’éloigner d’elle. « Pourquoi pas oui. Ce type ou un autre, je devrais prévenir tout le campus même : t’es une grande malade Leevy, t’aurais pu la tuer. » Elle voulait me culpabiliser pour avoir tenté d’éloigner Talya ou encore Val d’elle ? Parce que c’était clairement ce à quoi elle faisait référence implicitement. Très bien qu’elle me sermonne, j’en avais rien à faire et au jeu des sermons j’allais très certainement gagné. Ce qu’elle avait fait à mon amie ne passait pas, d’autant plus que Del était désormais aux abonnées absentes… Peut être que Leevy y était pour quelque chose. Peut être qu’elle était parvenue à ses fins et qu’elle avait enterré son cadavre quelque part. D’ailleurs je l’attaquai à mon tour sur un ton féroce : « Elle est où Delilah ? T’as quelque chose à voir avec sa disparition ? » interrogeai-je en jetant un regard méfiant à ses béquilles, comme si elle avait pu se blesser en se battant à nouveau avec la brune.
Parler avec Priape était une idée que j'avais au fond de ma tête depuis un moment déjà, je savais qu'il ne se gênait pas pour parler sur moi à d'autre et ça me foutais en rogne, il ose pas venir me parler en face ? J'fais si peur que ça ? C'est pour ça qu'en le voyant je n'hésita pas une seconde à m'approcher de sa personne, j'allais peut-être lui faire perdre du temps ou même l’emmerder mais ça c'était pas mon problème. Et puis dans tous les cas même si il avait pas balancé des tonnes d'horreur sur moi je pouvais pas avoir un avis positif sur lui, vu que oui ces derniers temps je me suis beaucoup rapprochée de Talya et je me demande bien comment il peut la laisser seule surtout qu'elle était enceinte. Fin j'sais pas, Royce m'aurait jamais fais un truc comme ça. J'affichais alors un sourire amusée en entendant ses paroles, bon des reproches sur ce que j'ai fais à Delilah j'en ai eu des millions donc là ça me faisais plus rire qu'autre chose, surtout que bah j'avais pas de remord, c'est triste de dire ça mais c'est bien le cas. Moi j'suis une grande malade ? La seule grande malade c'est Delilah qui a pris le risque de m'avoir contre elle alors que je l'avais prévenu. Dis-je en haussant mes épaules comme si c'était une évidence. Surtout qu'elle n'avait pas portée plainte contre moi ni rien, donc je suppose qu'elle a pas si mal vécue que ça, apparemment elle voulait même devenir quelqu'un de bien, grosse blague. Sa disparition ? J'étais même pas au courant qu'elle est partie. Mais dans tous les cas je m'en fiche, j'ai d'autre problème comme tu peux le voir. Bah ouais suffisais voir mes béquilles et mon ventre de femme enceinte pour comprendre que j'étais passée à autre chose et que je m'en fichais complet de Delilah.
Ma nana m’avait trompé, alors au final j’aurais surement été du côté de Leevy dans d’autres circonstances, si elle avait pas fait sa tarée en tabassant à mort mon amie. Là, adultère, tromperie, piquage de mecs, enfin bref, qu’importe les circonstances, la violence de la blonde ne se justifiait pas. « T’aurais pu la tuer tu te rends compte ? J’suis d’accord, elle aurait probablement pas du coucher avec ton mec, mais y’a d’autres façons de régler les choses non ? » Dit le mec qui avait collé son poing dans la figure de Matthéo, pour avoir couché avec Talya, ou encore de Raphael, pour l’avoir seulement embrassée. Oui, je faisais un beau donneur de leçon, mais moi je n’avais envoyé personne a l’hôpital. (Pour le moment…) « Elle est plus là, ça fait des semaines que je l’ai pas vue, j’ai plus de nouvelles. Et elle est pas en Arizona non plus. » Et puis, c’était pas une première. Après la bombe, Del avait filé à Paris. Ca ne m’étonnerait pas qu’elle soit à nouveau partie se réfugier en France. Enfin, quand Leevy ajouta qu’elle avait d’autres problèmes, et effectivement avec son bidou et ses béquilles elle avait l’air bien en galère pour avancer, je répondis : « J’espère que pas –d’autres problèmes- tu fais référence à tes béquilles parce que si tu appelles déjà ton gamin comme ça alors qu’il est même pas né, c’est mal barré… » Les grossesses non prévues et les gamins qui en découlaient avaient trop souvent l’habitude d’être qualifiés de problèmes, complications, imprévus. Je n’aimais pas ça, ça engendrait forcément un sentiment d’être de trop, de gêner, chez les gosses qui dès tout petits ressentaient très bien ce genre de choses. Je préférais nettement parler de –surprise- ça sonnait moins péjoratifs. « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » demandai-je en désignant ses béquilles. « T’as essayé de tabasser quelqu’un qui a répliqué cette fois ? » demandai-je sur un ton mauvais avec néanmoins une intonation un peu moins dure, parce que j’avais malgré tout été ami, fut un temps, avec la jeune femme. Je ne pouvais pas rester complètement indifférent à son sort.
Je levais mes yeux au ciel en lâchant un petit soupire quand Priape me rappella que j'aurais pu tuer Delilah, hm comment dire que même si elle était morte ça m'aurait pas dérangée tant que ça ? haha. Non mais j'suis mafieuse et tuer des gens c'est mon métier, donc bon avec le temps j'ai appris à ne plus avoir de regret ni de pitié. Enfin tout ça c'était finis vu que j'avais décidée d'arrêter afin de garder mon bébé ainsi que Royce en sécurité. Qu'est c'que tu veux que je te dise hein ? Je contrôle pas toujours ma force. Dis-je en haussant mes épaules, non j'allais pas lui dire que tuer des gens c'est mon habitude et ni que j'étais mafieuse ça c'est clair. Mais Priape finit par me mettre au courant que Delilah avait totalement disparu de la circulation, ça aurait été un plaisir de la virer moi-même mais malheureusement cette fois je n'y étais pour rien. Ouais j'vois, désolée mais j'vais pas pleurer cette nouvelle, au contraire j'ai plus envie de fêter ça. Dis-je d'un petit sourire amusée, après tout pourquoi cacher ma satisfaction ? J'étais franche comme fille. Puis j'étais surtout très rancunière, certes je m'étais bien vengée de la brune mais ce n'était pas pour autant que j'avais envie d'avoir un avis positif sur elle ou même de l'estimer rien qu'un peu. Évites de me dire ce genre de réflexion alors que tu me connais pas. Dis-je beaucoup plus froidement cette fois-ci, il avait certainement mal compris ma phrase concernant ' les problèmes ' c'est juste que c'est loin d'être facile d'être handicapée et d'être enceinte en même temps. Surtout que mon bébé je l'aime déjà plus que tout et la seule chose dont j'ai envie c'est qu'il arrive pour le prendre dans mes bras et être sa maman, alors oui Priape se trompait. En quoi ça t’intéresses ? Au contraire tu dois te dire que c'qui m'arrive je le mérite complètement. Dis-je en levant mes yeux au ciel, non j'allais pas lui raconter ce qu'il m'était arrivé, j'avais vraiment aucune raison de faire ça. T'es stupide, tu le sais ça ? J'ai encore du mal à comprendre comment tu peux avoir une fille aussi géniale que Talya derrière toi. Sache juste que c'est pas parce que j'ai fais ça à Delilah que je suis un monstre ou que c'est mon kiffe d'aller tabasser des gens, alors si tu t'arrêtais de me juger je t'assure que ça me ferait plaisir. C'est incroyable comme il m'énervait avec ses réflexions et ses reproches alors forcement je lui en balançais aussi. Dire que je m'étais bien entendu avec lui l'été dernier.
Même pas une once de regret chez cette fille. Elle blâma sa trop grande force, qu’apparemment elle ne maîtrisait pas. Hum, à mon avis ses nerfs non plus elle n’en avait pas vraiment le contrôle, mais passons. Sa nonchalance m’agaçait, en plus Delilah avait désormais pris la poudre d’escampette. La blonde allait s’en sortir et ça, ça avait le don de m’agacer. Surtout quand elle me répondit que la disparition de la brune lui donnait envie de faire la fête. « Elle va manquer à beaucoup de monde, contrairement à ce que tu peux penser. » Et je m’incluais évidemment dans le lot de ceux qui allaient regretter l’ancienne mather. J’avais du mal à imaginer la jeune femme maman, avec son tempérament violent et emporté. Alors forcément, quand elle évoqua ses problèmes, je concluais qu’elle englobait sa grossesse dedans mais elle me corrigea. Je l’avais ensuite interrogée, malgré toute la rancœur que je lui portais, sur ce qui s’était passé pour qu’elle se retrouve en béquilles. Elle répondit, agressive, en m’aboyant dessus et me demandant en quoi ça m’intéressait. « T’es enceinte tu crois vraiment que je te souhaite ce genre de galères ? » J’allais être papa, donc même si la demoiselle avait faire preuve d’une fureur dangereuse auprès de mon amie Delilah, je ne lui souhaitais pas d’être blessée à son tour, et surtout je ne voulais pas qu’il arrive quelque chose à son enfant. Un bébé, c’était trop précieux. Le petit qui grandissait dans le ventre de Talya était déjà l’être auquel je tenais le plus au monde. D’ailleurs, le prénom de mon ex surgit dans la conversation. « Ramène pas la conversation sur Talya. » Je ne voulais tout simplement pas voir la jeune femme être mêlée à ma querelle avec Leevy parce qu’elle avait beau m’assurer qu’elle n’était pas un monstre, je craignais vraiment ses réactions. Elles étaient amies pour l’instant, mais rien n’indiquait qu’elle n’allait pas changer d’avis et la prendre en grippe. « Je préfère que tu la laisses en dehors de ça. » Et qu’elle reste aussi loin d’elle que possible.
Ça c'est pas mon problème. Dis-je en haussant simplement mes épaules quand il m'annonça que Delilah manquerait à beaucoup de monde, et bien si elle avait des amis et des gens pour qui elle compte, tant mieux pour elle parce que personnellement je m'en fiche totalement. Mais dans tous les cas je trouve que Priape oublie un peu vite à quel point Delilah pouvait se montrer elle aussi comme une affreuse personne et y'avait peut-être des gens qui l'apprécient mais y'en avait aussi pas mal qui lui en voulait, donc elle n'était pas non plus toute rose cette fille. J'arquais alors un sourcil quand il avoua qu'il ne me souhaiterait pas ce genre de galère, Talya m'avait fait comprendre il y a quelques semaines que Priape était un gars bien, je pense que je n'en doutais pas mais pour l'instant je le trouve particulière agaçant et il est surtout pas capable de regarder plus loin que le bout de son nez. Oh mais c'est trop gentil de ta pars ça. J'pensais juste que t'aurais pu me dire que cette situation est totalement mérité et que la roue tourne. C'est pas du tout c'que je pensais hein, j'avais juste eu un problème à cause de la mafia et c'était quelque chose dont j'avais l'habitude, donc ça n'avait vraiment aucun rapport avec le destin ou j'en ne sais trop rien. J'avais du mal à me montrer autrement qu’agressive avec lui, après tout faire des reproches était devenue sa spécialité et je n'appréciais toujours pas le fait qu'il essaye de mettre des gens contre mon dos alors qu'au final j'ai rien demandée. J'allais pas battre quelqu'un à mort à chaque fois qu'on faisait quelque chose qui ne me plaisais pas et pourtant j'étais certaine que c'était ce qu'il pensait. Tu préfères que je laisse Talya en dehors de ça ou tu préfères plutôt que j'arrête de la fréquenter ? Si c'est le cas je pense pas que t'ai le droit de décider de ses fréquentations et t'en fais pas si t'as peur que je lui fasse du mal ça n'arrivera jamais, lui faire du mal c'est plus ta spécialité à toi je crois. Dis-je en levant mes yeux au ciel, parce que oui j'avais beaucoup de peine pour Talya et ça me saoulais qu'elle soit dans une situation comme la sienne, moi tout ce que je voulais pour elle c'est qu'elle soit heureuse avec son bébé, son amoureux et voilà. Elle méritait tellement d'être heureuse vu que c'était vraiment une fille bien.
Je n’arrivais pas à l’attendrir sur le départ de Delilah. Qu’importe, mais je me promis intérieurement que si la brunette faisait son come back sur le campus un jour ou l’autre, je garderais la blonde à l’œil. Ce n’était pas pour autant que j’allais lui souhaiter tous les malheurs du monde. D’ailleurs, ses béquilles m’interpellèrent, mais Leevy était septique quand à mes intentions, elle s’attendait presque à ce que je lui dise que c’était mérité, genre la roue tourne et tout… « Bah là tu vois, ça prouve que toi non plus tu me connais pas. » C’était vraiment pas le genre de phrase que je lui aurais dit. J’étais sincère : avec sa grossesse, je voulais que ça se passe bien pour elle. J’étais un futur papa, je ne pouvais qu’être touché un peu par le sort de sa petite famille en devenir. Mais la jeune femme était sur la défensive. Surtout quand je lui demandais de laisser Talya en dehors de ça. « Ha t’es au courant de ça… » Mon ex avait du lui parler de notre dispute, celle où j’avais exigé qu’elle arrête de fréquenter Leevy et qu’elle se tienne à distance de cette dernière. Mon interlocutrice me renvoya à la figure qu’elle n’avait pas l’intention de faire du mal à Talya, que ça c’était plutôt ma spécialité. « Un domaine où elle excelle aussi, alors ne juge pas sans savoir. » Parce que peut être que j’avais pu parfois me montrer blessant avec mon ex, mais à l’origine de mes maladresses il y avait ce coup de poignard que Talya m’avait infligé en couchant avec Matthéo, trahison dont j’avais bien du mal à me remettre. Et en terme de jalousie maladive, je n’avais aucune leçon à recevoir de Leevy. « Je ne pense pas avoir envoyé Matthéo à l’hosto pourtant… Tu vois je t’arrive pas à la cheville en la matière. » répliquai-je avec mauvaise humeur.
C'est vrai qu'avec le comportement que j'avais avec Priape en ce moment allait certainement pas le faire changer d'avis sur la personne que je suis. Mais pourquoi être sympathique alors que j'avais aucune raison de l'être ? Surtout que je lui avais jamais rien fais et il s'était mis à me détester pour ce que j'avais fais à Delilah alors qu'on s'entendait très bien au début avec lui. J'avais rien demandée moi et j'ai jamais voulu qu'il commence à balancer des critiques sur moi à ses proches qui me connaissent, en réalité si il n'avait pas fais ça j'aurais rien contre lui mais là il s'était pas non plus privé pour me faire des reproches encore et encore alors oui j'avais pas envie d'être sympathique. Excuse-moi de ne pas réussir à avoir une bonne image de la personne qui essaye de mettre mes proches contre moi. Dis-je en haussant mes épaules, bon déjà il me souhaitait pas de malheur pour le bébé, j'étais sauvée ! Je lui parlais ensuite de Talya et en effet elle m'avait fais comprendre que Priape ne voulait pas qu'elle m'approche, en tout cas elle avait l'air de pas vraiment l'écouter vu qu'on a passée une après-midi entière ensemble quand j'étais encore au summer camp. Oui j'suis au courant et si tu pouvais la laisser tranquille par rapport à moi ça serait cool. Surtout que j'avais pas envie de la perde puis on se soutenait pas mal avec nos grossesses difficile qui se passe en même temps, enfin elle serra libérée avant moi. Elle t'as peut-être fais aussi du mal mais c'est pas toi qui te retrouve seule, enceinte et en se demandant si un jour elle va voir une vraie famille. Dis-je d'un petit soupire, puis je les comprenais pas, ils s'aimaient toujours tous les deux et il ne ce passait rien. J'sais pas avec Royce quand on a des problèmes, on s'en veut, on se fait la guerre et on met du temps à se pardonner mais on finit toujours par revenir l'un vers l'autre vu qu'on est beaucoup trop amoureux pour être séparés. C'est pas une compétition tu sais. Puis je commence sérieusement à en avoir marre de me prendre des reproches sur Delilah alors que ça fait maintenant des mois et j'suis sûre qu'elle est passée à autre chose beaucoup plus vite que vous tous. Dis-je d'un soupire, bah oui je me prenais encore des réflexions alors que j'étais certaine que de où elle était, elle ne pensait pas une seule seconde à ma personne.
« Tes proches ? D’où tu es proche de Talya ? Tu la connais depuis quoi ? Quelques mois ? » m’énervai-je alors qu’elle m’accusait de vouloir retourner les gens contre elle. Au final, tout ce que j’avais voulu, c’était protéger mon ex. Je voulais éviter qu’elle passe du temps avec Leevy car je la pensais dangereuse, qui plus est, je ne voyais pas ce que quelqu’un comme Talya pouvait avoir à faire avec une furie violente comme elle… Mais il semblerait que malgré leurs tempéraments différents, elles se soient trouvées des atomes crochus. Elle avait parlé de proches au pluriel, et je devinais bien à quelle autre personne elle faisait allusion. Valentin. « Val est MON meilleur ami. Je pense qu’il était en droit de savoir à quel genre de fille il avait à faire. Je n’ai fait que lui rapporter comment tu t’en es prise à l’une de mes amies. » Leevy m’en voulait clairement pour avoir ainsi interféré dans ses relations avec MES proches, mais voilà je n’avais fait que les prévenir moi. « C’est eux qui jugeront ensuite si ils veulent continuer à fréquenter quelqu’un comme toi ou pas… » Je me gardais bien de parler de mon entrevue avec son mec et de notre petite discussion autour d’une bonne bouteille de whisky. Je ne savais pas si Royce lui en avait parlé ou non, mais elle finirait surement par être au courant. Pour le moment, la discussion restait centrée sur Talya, à qui Leevy, en grande donneuse de leçon, me reprochait d’avoir fait du mal. Ce qui pour le coup était en partie vrai, mais c’était donnant-donnant. Mon ex m’avait fait énormément souffrir de son côté également. « Non t’as raison, c’est pas moi. Moi je me retrouve juste seul, cocu, sans savoir si j’aurais vraiment des droits sur mon futur enfant et sans savoir si je vais être en mesure de refaire un jour confiance à une femme. » J’allais pas la laisser me faire passer pour le bourreau dans l’histoire. Moi aussi cette rupture m’avait anéanti. Et alors que j’évoquais le fait que Matthéo n’avait pas fini à l’hosto malgré ma jalousie maladive, cela ramena forcément Delilah dans notre discussion. Mon interlocutrice en avait marre qu’on lui reproche toujours cette bagarre et elle me le fit bien savoir. « T’es là en liberté, sois heureuse de n’avoir que des reproches comme prix à payer ça aurait pu être bien pire… » Si Del l’avait trainée en justice par exemple…